La discussion se trouvant maintenant dans une impasse sans possibilité d'évolution, mais la force des armes - et de la justice - se trouvant de leur coté, les membres du gouvernement d’Aë décidèrent d’agir avec clémence et fermeté. Les sœurs de Gyronna malgré leur odieuse pratique de la nécromancie ne seraient pas exécutées mais condamnées à l’exil pour avoir, par ces pratiques, entravé le développement du royaume naissant et menacé la vie de ses gouvernants.
Ne faisant pas confiance à ces êtres perfides Andréï décida de les raccompagner avec ses hommes et La Gerboise se proposa également de l’accompagner pour observer discrètement les captives. Une fois la bordure des marais atteinte, ils indiquèrent aux religieuses la direction du premier hameau de la baronnie voisine.
Les femmes disparurent à l’horizon, silencieuses et inquiétantes : la menace n’était qu’écartée, elles reviendraient, et cela les membres d’Aë le savaient…
Pendant ce temps au Fortin, tous s’affairaient à neutraliser l’influence des Sœurs de Gyrona et à consacrer le lieu à Érastil. Le bâtiment et ses alentours furent à nouveau passé au peigne fin dans l’espoir de trouver un indice quand à la malédiction régnant sur le lieu.
Au retour de l'escorte des sœur vint le temps pour le gouvernement d'Aë de regagner la capitale.
Le quinzième jour de Calistril vit le gouvernement rentrer à Pont-Épine. Un vent glacial avait balayé leur trajet et ce fut avec grand plaisir qu’ils se réchauffèrent dans la salle du conseil.
Sans prendre le temps de regagner leurs appartements, ils convoquèrent Ianto pour un conseil exceptionnel. Les autres membres du gouvernement se joignirent rapidement à eux pour prendre connaissance et statuer sur l’épineux problème du culte de Gyrona.
Furent alors rédigé deux édits extraordinaires qui ne pouvaient attendre le conseil de fin de mois :
A fin de préserver le dernier repos de ses concitoyens, la baronnie d’Aë interdit à partir de ce jour les pratiques nécromantiques visant à relever les décédés et à en faire des morts-vivants.
De telles pratiques sont passables de la peine capitale.
Toute atteinte à l’intégrité physique du baron, de sa famille ou des membres du gouvernement est une atteinte à la sécurité publique de la baronnie et à son bon fonctionnement.
Elle est donc passible de sanctions incluant la peine capitale.
Pour relayer ces informations bientôt criées dans les rues, certains membres du gouvernement accompagnèrent les soldats dans les tavernes, sous le prétexte de leur payer un bon repas, juste récompense après cette périlleuse mission, mais surtout pour s’assurer qu’une version politiquement correcte serait diffusée.
Cela serait aussi l’occasion d’observer les réactions des citoyennes à ces annonces. Les infiltrées de Gyrona se trahiraient peut-être.
Tard dans la soirée, c'est par l’envoi discret de petit cailloux à la fenêtre de Suri qu'Évan put lui donner rendez-vous le lendemain pour parler de leur plan.
Mais ses amis pensant que le risque encouru par Suri était trop grand - et une part de La Gerboise ne pouvait que concourir - c'est donc avec quelques soulagements qu'il fut convenu que Suri devrait attendre encore un peu pour suivre le halfelin dans ses aventures.
Quelques jours encore et il faudrait se mettre en route, l’invitation des kobbolds courait toujours, mais en attendant cet événement diplomatique, les membres d’Aë purent vaquer à leurs occupations.
Aelaendlara reprit sa tournée des terres, organisant la sécurisation de la route vers le fortin tandis qu'Andrëi entreprit d’y former des hommes s’assurant qu’aucun squatteur n’y élirait domicile et qu'Évan prit du temps pour rencontrer les nouveaux colons, et rendre visite à la communauté halfeline, toujours friande de rumeurs en tout genre.
Le moment venu, le baron Allister, Erwanez, Gaëlan et Evan reprirent la route du fortin pour y rejoindre Andréï et Aelaendlara.
Une fois réunis, ils rejoignirent la caverne des kobbolds en prenant vers l’est une direction qui leur permettrait d’explorer une partie des terres qui leurs était encore inconnu.