atharen avait accompagné les aventuriers jusqu'à leur table, mais il ne prit pas part au repas. Lorsque Delwin lui parla d'une certaine lettre, le demi-elfe sortit un morceau de parchemin de la poche de sa toge, puis la donna à son confrère.



« Je ne suis pas sûr que chacun de ces mots soient de vous, mais un enfant m'a apporté ce message en fin d'après-midi. Je suis par conséquent bien aise de vous voir en vie. Et si vous avez tant à dire, c'est qu'il reste tant à faire j'imagine... mais cela peut attendre demain matin. Menander vous a préparé des chambres, alors profitez-en bien ! Je vous souhaite une bonne fin de soirée, et vous remercie à nouveau de la part d'Heldren. Voyons-nous demain, à neuf heure, à l'hôtel de ville. »



Le prêtre d'Erastil salua les héros d'un geste de la main, les gratifia d'un tendre sourire, puis sortit de l'établissement. Presque au même instant, Léoff rentra en trombe dans l'Hermine Argentée. Il s'approcha de la table et pencha la tête afin d'observer Dame Argentea.


« C'est bien vous... cela ne fait aucun doute ! Vous êtes Argentea, et ne remettez peut-être pas un nom sur le faciès qui est le mien. Nous sommes cousins ma chère ! »



« Je vous reconnais parfaitement, et croyez que votre état fait jaser dans plusieurs cercles d'Oppara. Vous êtes la risée des Ackenzal... »



« Je suis moi-même sincèrement ravi de vous revoir. J'avais d'ailleurs préparé une ode funèbre pour la fête de ce soir, mais il semble qu'elle ne soit plus d'actualité. M'accompagneras-tu Kale ? »


Kale, femme de Menander et tenancière, inclina positivement la tête à la question du barde. Elle posa les verres qu'elle était en train d'essuyer, puis se dirigea vers la scène en compagnie de Léoff. Alors qu'ils se préparaient, Dame Argentea croisa les bras et observa ce qu'ils faisaient, une expression empreinte de dédain déformant ses traits. Lorsque le duo fut prêt, la musique émergea et força le silence dans la salle.



Une fois la chanson terminée, Menander vint avertir les héros que leurs chambres étaient prêtes. Il avait fait le nécessaire pour en préparer trois, sachant qu'Elzékiel pouvait trouver refuge chez Isker tandis que Delwin pouvait aller chez lui.

Delwin haussa un sourcil en notant le rajout de quelques mots, très mal orthographiés, après sa signature, il sourit tristement en repensant au bandit auquel il avait confié la lettre. Je me demande où il a trouvé cette encre... J'en ai pas vu quand nous l'avons fouillé. Après un haussement d'épaule, le vieil hobbit confirma :

« La fin de la signature n'est pas de mon fait... Je n'utilise pas un tel vocabulaire. »

Une la soirée terminée et voyant que ses compagnons n'allaient pas tarder à se coucher, le serviteur d'Abadar se rapprocha du grand paladin demi-orque en fouillant sa besace. Il lui tendit le reste de la tousse de soins et une fiole contenant un liquide magique.

« Je ne vois pas trop en quoi cela me servirait, je vous pris donc d’accepter ceci. Vous en aurez sûrement beaucoup plus besoin que moi dans l'avenir ! Surtout que le notre ne risque pas d'être très gai... »

Il leva la cage devant ses yeux en disant.

« Allez... C'est l'heure d'aller se coucher. »

Après avoir souhaiter bonne nuit à tout le monde, le halfelin rejoignit sa petite maisonnette d'un pas rapide. Une fois entrée et la porte fermée à clé, il soupira de soulagement et posa la petit prison sur son atelier de travail. S'assurant au préalable qu'aucun outils n'étaient à portée de la dangereuse occupante et que celle-ci était toujours en état...Une fois sa toilette faite et s'allongea dans son lit dans un grognement de plaisir... C'est si bon d'être chez sois.

Je donne à Ortog l'huile d'arme magique et la trousse de soins (s'il les veut bien sûr).

e repas terminé, chacun gagna l'endroit qui lui était dévolu afin de passer la nuit. L'excitation était telle que certains parmi les aventuriers eurent du mal à trouver le sommeil. Certes la fatigue était présente, mais l'esprit domine souvent le corps en ces situations, et celui-ci ressassait les actions des jours précédents. Il était plutôt sain d'analyser les événements et de se demander s'il était rationnel de plonger à nouveau dans les profondeurs de l'Hiver. Oui, mais ce n'était pas le type de raisonnement qui permettait de forger les héros et d'écrire leurs épopées. C'est donc alors qu'ils étaient bien au chaud qu'Aergnaeroka, Abigail, Delwin, Elzékiel et Ortog s'endormirent. Ils auraient besoin de force pour survivre à la journée du lendemain. Il était des histoires dans lesquelles un héros spirituel, mais dépourvu des connaissances élémentaires des créatures d'aujourd'hui, menait une quête impossible : il courait après le Soleil. Il cherchait sa tanière pour mieux comprendre le monde. Alors que les aventuriers en apprendraient plus sur celui-ci durant leurs pérégrinations, ce n'était pas leur motivation première. Cependant, à l'instar de ce héros, ils partaient à la recherche de la tanière de l'Hiver.

Suite des aventures des héros d'Heldren ici

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