Alors que les premiers troubles civils de la nuit précédente et les premières émeutes furent étouffés rapidement grâce à la prompte réaction de la garde de Korvosa, de la Compagnie du sable et des chevaliers infernaux, nos compagnons avançaient dans les rues de la ville avec un sentiment de sécurité somme tout relatif.
Sur leur chemin, les rues marchandes avaient été pillées par les manifestants, et les rares commerces intacts avaient été protégés par la présence d'esprit de leur propriétaire qui avait barricadé les portes et les fenêtres de leurs établissements.
Ellyndria poussa soudain un cri, lorsqu’au détour d'une ruelle, elle aperçut ce qu'il était advenu du célèbre marché doré, l'attraction du Médian. Habituellement, cette place, où tous les habitants de la ville descendent au moins une fois par semaine, est couverte de stands, d'étals et de tentes qui forment l'épine dorsale du marché en plein air. En circulant par l'allée du château, on peut même surplomber le lieu et admirer son incroyable vie et les petites fourmis ouvrières qui s'affairent à acheter et vendre des millions de variétés de marchandise provenant des régions naines de Janderof, mais aussi de l'artisanat local ou Shoanti et de la nourriture. Ici, des charriots vendait des repas chauds, là des sucreries, là du borsht varisien, là encore des oreilles d'oliphant (frites sur l'envers d'un pavois).
En lieu et place de cette vision de vie, il ne restait plus que la mort. Le sol était couvert de cendre. Des charriots ne restaient que des cerclages métalliques cassés, des tentes et des stands presque rien.
Vadim reconnut Sagitar Riguan, la marchande la plus célèbre du marché, en train de chercher des traces de ses anciennes possessions au milieu des cendres et de la toile déchirée de son ancienne tente de soie. Connue pour ses "babioles " magiques, ses élixirs alchimiques, la femme avait tout perdu. Pourtant, avec l'énergie des gens du commun, un diable d'osier pour simple ustensile, elle cherchait avec courage les dernières traces de son ancien commerce, et on la verrai, si ses créanciers ne venaient pas taper à sa porte, surement bientôt sur un autre marché de la ville, pour vendre ses marchandises.
À Korvosa, les pauvres gens savent que quand l'on n'a rien, il est plus facile de tout perdre et de recommencer.
S'arrachant à ce spectacle désolant, nos amis continuèrent leur chemin. C'est par le flan EST qu'ils atteignirent l'immense téocali d'où provenait l'ombre noire du château de Korvosa. Longuant le mur vers le sud, ils rejoignirent la seule entrée du château, et les interminables marches...
Un petite foule de noble, de roturier, de marin était rassemblé devant le poste de garde, tous réclamant une audience après de la Reine pour lui communiquer des désidératas suite aux émeutes de la veille.
Les deux gardes en faction, complètement submergé par les demandes provenant de tout par ne faisait visiblement pas attention à la petite troupe de nos héros.
Le premier était un rouquin maigrichon et il ne devait pas avoir plus de 16 ans ; elle eut facilement son attention avec un sourire bien placé. Pour le second l'affaire était différente. Visiblement gradée et rompue à l'exercice, elle eut du mal à le mettre dans sa poche.
Maline, elle réussit toutefois à entamer la conversation avec les gardes en factions, visiblement très nerveux après les évènements de la veille. Il fallut à la magicienne changer à de nombreuses reprises de tactique pour conserver leur attention sur elle (au vu de la cinquantaine de plaignants) et leur expliquer les raisons de sa venue.
Quand elle évoqua le bijou volé de la reine, les deux hommes se regardèrent. Le rouquin se précipita dans les marches de la pyramide et grimpa, presque à quatre pattes pour aller plus vite.
De longues minutes s'écoulèrent avant que l'adolescent ne redescende. On laissa passer la compagnie, malgré les invectives de la foule, et on les conduisit dans le château. Là, il rencontra une femme escorter une d'escouade de soldats nerveux armés d'arbalètes lourdes et d'épée.
Quaine la reconnut immédiatement comme Sabina Merrin, la célèbre protectrice de la reine.
Dans les milieux militaires, Sabina était connu pour être la seule personne à avoir blessé, lors d'un duel, Vencarlo Orisini, le plus célèbre maitre d'armes de Korvosa, un guerrier de légende, professeur de la très célèbre et très chère, académie Orisini. Au côté, il reconnut "La Sanglante", une arme qu'elle avait arrachée au capitaine d'une armée d'envahisseur venu du Nidal, au sud. Cette arme avait, disait-on, une soif de sang inextinguible.
Ellyndria, elle ne connaissait pas les histoires guerrières sur Sabina Merrin. Par contre, on murmurait dans les milieux entendus que Sabina et Iléosa avaient une relation plus qu'amicale.
Sabina prit la parole et leur dit :
« Salutations, les gardes m'ont dit que vous aviez quelque chose qui appartient à la reine. C'est bien cela ? »Modifié par un utilisateur jeudi 9 décembre 2010 15:26:48(UTC)
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