Peau de Pierre reprit la tête du groupe, aux côtés d'Abbaër, briseterre en main.

« Allons-y. » fit-il d'un mouvement de tête au nain.

Abbaër et Peau-de-Pierre prirent position à l'avant du groupe, les autres se positionnèrent derrière eux, dans un silence qui rendait les divisions entre le chamane et l'inquisiteur encore plus pesantes… Quand tout le monde fut en place, le nain et le Shoanti progressèrent à travers le mur illusoire, disparaissant dans la roche.

De l'autre côté de la fausse paroi rocheuse se trouvait une sorte de plateforme au sol de pierre sombre qui dominait un escalier d'une vingtaine de marches façonnées dans la roche. En bas de l'escaliers, on apercevait une épaisse porte de bois exotique. Abbaër et Peau-de-Pierre descendirent les marches côte à côte, le nain examinant le passage à la recherche d'éventuels pièges, jusqu'à ce qu'ils atteignent les portes. Après s'être assurés que tout le monde était prêt derrière eux, ils ouvrirent ces dernières, révélant une longue salle baignée dans une illumination aux teints jaunes et rouges.



La lumière en question provenait du centre de la salle, où se trouvait un large feu crépitant placé dans un renfoncement du sol qui devait faire plus d'un bon mètre de rayon. Au bord du feu, on avait placé plusieurs longs instruments métalliques de formes variées. Une des extrémités des instruments était invisible, plongée au milieu des braises et des bûches en flammes, alors que l'autre formait une sorte de manche. À ne pas en douter, il s'agissait d'instruments de torture.

Le décor de la salle semblait venir renforcer cette idée. Alors que leurs yeux s'habituaient peu à peu à la lumière ambiante, les deux aventuriers positionnés à l'avant du groupe aperçurent plusieurs cages de métal qui pendaient à de solides crochets encastrés dans le plafond. Le mobilier de cet endroit lugubre était constitué de tables de bois munies de menottes et d'autres restreintes destinées certainement à immobiliser les prisonniers au cours des sévices qu'ils recevaient ; un peu plus loin, on pouvait voir d'autres instruments fort diverses (allant de pinces de diverses tailles à des sortes de petites boîtes munies de vis permettant d'écraser tout membre ou partie de corps qui aurait le malheur de se trouver à l'intérieur.

À droite de l'entrée se trouvaient une dizaine de petites cellules aux portes grillagées destinées sans aucun doute à recevoir les prisonniers. En face, sur le mur de gauche, on apercevait une immense porte constituée du même bois exotique que celle de l'entrée. Directement à gauche de l'entrée, se trouvait un autre porte faite dans la même matériel, mais de taille normale celle-ci.

L'attention du nain et du Shoanti fut attirée par un mouvement un son provenant du fond de la salle. Près du coin le plus éloigné de l'entrée, ils aperçurent une silhouette étrange qu'ils prirent pour un instant pour plusieurs personnes serrées les unes contre les autres… il ne leur fallut pas très longtemps pour se rendre compte de leur erreur : il s'agissait d'une seule et même créature, munie toutefois d'un visage à trois têtes et de plusieurs paires de bras.

La créature à trois têtes se tenait légèrement penchée en avant au-dessus d'une table de torture sur laquelle était étendue un individu ligoté et bâillonné. La créature avait un corps féminin aux courbures quasi parfaites, si on ignorait l'étrangeté de ses multiples bras et le fait que ses jambes étaient comme enroulées l'une autour de l'autre à la manière d'un serpent ceignant une branche. Elle portait une robe aux couleurs vives quasiment transparente par endroits. Ses bras reposaient le long de ses hanches mais les armes qu'elle portait étaient bien visibles : une lance, un kukri et une sorte d'épée longue légèrement incurvée.

Elle tourna la tête lentement vers la direction de la porte d'entrée et une moue visiblement rageuse et hautaine déforma ses visages pendant quelques secondes. Puis elle ouvrit la bouche pour parler d'une voix féminine teintée d'un lourd accent étranger. C'est à ce moment-là qu'Abbaër et Peau-de-Pierre se rendirent compte que, de chacune de ses trois bouches, jaillissaient des paires de crocs allongés dignes d'un vampire.

« Ainsi donc voilà ceux pour lesquels Bahor trahit notre petit arrangement… » commença-t-elle tout en fixant les aventuriers, semblant jauger leur valeur et le danger qu'ils représentaient. « C'est donc à vous que je suis censé remettre ce prisonnier que je ne pouvais toucher ! » continua-t-elle en traçant avec son doigt la longueur de la jambe de l'individu allongé sur la table de torture devant elle.

Elle ramena son doigt vers sa bouche. Son extrémité était recouvert de sang, qui provenait sans doute de la longue estafilade qu'elle venait d'infliger avec son ongle. Elle lécha le sang puis reprit. « Et qu'ai-je à y gagner, moi ? Alors que je pourrais faire de vous mes prisonniers. Nous pourrions nous amuser ensemble quelque temps, vous et moi… » Tout en prononçant ces dernières paroles, elle désigna, d'un geste de la main (d'un de ses bras qui ne tenait pas d'arme) les cellules qui occupaient tout un pan de mur.

Peau de Pierre rongeait son frein, plongé dans ses pensées, imaginant la manière dont il bondirait sur l'ennemie si elle ne se montrait pas coopérative.

Modifié par un utilisateur lundi 8 février 2016 21:54:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'étrange créature, qui conservait malheureusement tous ses mystères pour Théobald, dévoila ses crocs dans un rictus dédaigneux et cruel à la fois avant de répondre « Je suis Senshiir, maîtresse des armes, de la torture et de la destruction, originaire des plages brûlantes d'Agniagon. Sans doute est-ce la première fois de votre vie de mortels que vous avez l'occasion de poser les yeux sur une asura. »





La femme à trois têtes qui venait de se présenter tendit une de ses mains vers une petite table de bois qui se trouvait à côté d'elles et saisit négligemment une sorte de long couteau dont l'extrémité était muni d'un crochet acéré… un instrument de torture parmi une dizaine d'autres. « Ainsi donc, vous vous êtes débarrassé de Vimanda… » indiqua la créature, répétant ce que le nain venait de lui dire, susurrant quasiment chacun des mots. « Et qu'en est-il de Sivit, la gardienne du labyrinthe ? »

Elle se tourna ensuite vers Théobald et lui répondit « Mon arrangement avec Bahor ne regarde que nous… » À nouveau, elle montra ses crocs et un masque de colère s'installa sur son visage. « Quant à ce que cet homme représente pour moi, » ajouta-t-elle en indiquant la silhouette étendue sur la table de torture devant elle, « rien de plus qu'une rupture partielle de notre contrat. Je ne suis pas une simple gardienne de geôle uniquement capable de surveiller des prisonniers ! » Elle ponctua cette dernière phrase d'un hrmpf offusqué qui laissait paraître un égo d'une certaine taille…

Modifié par un utilisateur mardi 9 février 2016 21:26:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le chamane attendait de pouvoir rentrer à son tour. Il était en dernier et donc il fallait que devant ça se tasse, ça se pousse et ça rentre pour qu'il puisse lui aussi pénétrer dans la salle de torture. Théobald avait engagé le dialogue. Selon les critères de Kar'Uz, ils étaient inutiles face à ce genre d'abomination qui de toutes façons ne respecterait en rien des accords et pactes afin d'assouvir des envies personnelles et faire redescendre toute frustration. Cette chose aimait visiblement torturer à mort, elle avait avoué à demi-mots qu'elle n'avait déjà pas respecté le pacte avec Glorio ou Balor, peu importait son nom maintenant, ce qui signifiait que l'individu allongé sur la table de torture avait déjà subit milles tourments et ne devait pas être très lin de rentrer dans la file d'attente des âmes cherchant le chemin de l'Ossuaire.

Sa profession de fossoyeur lui avait permis de côtoyer de très près les morts et parfois juste mourants en passe de devenir des candidats au jugement de la Dame des Tombes. Il essaya donc à distance de jauger l'état de la victime, voir s'il percevait un léger mouvement de sa cage thoracique indiquant une respiration même faible, si un souffle d'air gonflait parfois ses naseaux, si un tressaillement agitait ses paupières et surtout s'il correspondait au signalement de Néolandus, le maréchal.

L'inquisiteur eu un léger doute, forcément la créature qui se tenait devant lui, lui était en grande partie inconnue, enfin elle n'avait plus rien à voir avec le style de personnes qu'il avait eu à juger jusqu'à maintenant. Il ne fallait plus réfléchir sur le plan matériel avec les lois du bien et du mal, mais plutôt sur un plan extérieur, avec son lot de créature du qui faisaient leur loi mais que du coté maléfique et diabolique!!
Et là, mais il le savait depuis le début de leur négociation avec le doyen Arkona, il aurait à prendre le parti de créature maléfique!!! Mais il savait pourquoi il faisait cela et Iomédae par ces faveurs l'aiderait encore, pour la survie et la justice de Korvosa!!

Il avait répondu à la mort du Sphinx d'ombre, et cela avait eu son effet, mais pour le moment il ne fallait pas s'en servir. Pour l'asura cela serait un défis bien trop tentant à relever!!
Théobald enchaina sur les arrangements du doyen.

« Oui je pense qu'il va avoir besoin de nouveau alliés!
Nous aussi nous avons un arrangement avec lui, et une parti des termes de cet accord sont déjà réalisé!!
Donc ne serions nous pas aussi de potentiel alliés par le mariage d'arrangement?
Et bien sur, indirectement nous avons aussi servit vos ambitions, avec la mort du sphinx? »

L'inquisiteur marqua une pause pour juger. Il aurait aimer déchiffrer les pensées de la créature, mais sachant qu'il y avait une réponse qu'il n'avait encore pas donné il préféra enchainer.

« Nos intentions vis à vis de Bahor?
Disons que tant que nos objectifs et nos ennemis sont les mêmes, nous pouvons suivre une ligne de conduite qui va dans son sens! Mais vous, vous ne semblez pas être de ceux qui suivent aussi aveuglément un conquérant?

Et pour lui! » Désignant celui qu'il pensait être le sénéchal. « C'est une autorité qui peut nous apprendre beaucoup sur ce qui c'est passé, mais probablement avez vous déjà eu ces éléments? »

Peau de Pierre n'attendit pas un instant de plus. Il se dirigea vers le malheureux, accrochant dans ce même mouvement son briseterre dans son dos, et souleva le prisonnier, le portant dans ses deux bras.

« Allons-nous en. » dit-il en quittant la pièce par l'entrée par laquelle le groupe était arrivé.