Azolian avait écouté son supérieur en silence, avant de le saluer et de se diriger vers la sortie. A quelques mètres de la porte il ralentit le pas, réfléchissant, avant de finir par se retourner.

« Père...

Puis-je poser une question ? » N'attendant pas une réponse formelle, mais laissant juste passer un moment de silence, il poursuivit. « Craignons-nous quelque chose pour notre ordre ? » Sa question semblait innocente, voire naïve, mais il savait que la disparition de membres d'Asmodeus faisait jaser dans tous les couloirs du temple.

Le roi les soutenait, parfois contre vents et marées, mais ce n'était pas le cas de tous et il ne savait pas quelle position adoptaient ceux qui deviendrait les conseillers privilégiés de la reine, ainsi que cette dernière.

Une fois de plus, le Père Hemptoire se montra inflexible, ne souffrant aucune discussion et il renvoya Azolian avec un regard réprobateur. Azolian ne voulait pas risquer un avis négatif de son supérieur, d'autant qu'il serait simple de faire disparaître quelqu'un de gênant, comme lui, durant les émeutes.

Fermant la porte derrière lui, Azolian en venait déjà à envisager une duplicité de son supérieur. Et si c'était effectivement le but recherché ? Si on l'attendait à la sortie du temple pour le suivre et l'éliminer sur le chemin d'une mission soudaine et pour laquelle sa soudaine compétence est réclamée ?

Azolian n'était pas passé outre sa formation et gravit les premiers échelons sans avoir envisagé les manoeuvres de ses opposants. Cette fois ne ferait pas exception.

Il rejoignit ses quartiers et s'équipa en conséquence. Il laissa sa robe conventionnelle du temple pour passer son armure, embarquer ses armes et faire une prière à Asmodeus. Lorsqu'il quitta sa cellule, ce n'était cependant pas pur sortir par la grande porte, comme il aurait été de coutume, mais il emprunta les chemins détournés qui menaient aux pièces sans fenêtres du temple, là où son gardés ceux que l'on ne doit ni voir, ni entendre. Ces lieux ont leur propre entrée et sortie, plus discrète et surtout moins connue.

Cependant, au milieu du chemin qui menait aux pièces souterraines, il bifurqua. Il avait de nombreuses fois emprunté cette issue secondaire et si on avait pris la peine de l'analyser, le surveiller ou simplement le suivre, on devait savoir qu'il partirait une fois de plus par là. Aussi se rendit-il aux cuisines, prit-il un panier en osier vide qu'il plaça sur son épaule, et emprunta-t-il la sortie du petit personnel. Les gardes présents n'auraient rien à y redire, tout au plus le prendront-il pour un hurluberlu. Mais il n'en avait cure.

Une fois dehors, il emprunta d'abord quelques rues traverses pour s'assurer qu'il n'était pas suivi, avant de laisser son panier et prendre une direction plus directe vers le château.

Azolian regarda l'homme fatigué, essayant de deviner, aux marques sur son front et son corps, ce que furent ces dernières heures. N'ayant pas été au coeur de l'action des dernières heures, il avait un certain respect pour celui qui prenait les armes pour défendre la ville.

Il s'adressa à lui d'une voix ferme adaptée à son rang, mais excluant la supériorité qu'il faisait montre habituellement.

« Le temple m'envoie m'adresser à Sabina Merrin. »

Simple, clair, sûr de lui, Azolian attendait désormais que ce frein momentané libère le passage.

Azolian se laissa enfermer, mais il n'aimait pas cela. Tout ce qui ressemble à un piège peut être un piège.

Plutôt que de rester inactif, comme un cochon attendant le boucher, il entreprit de fouiller la pièce, à la recherche d'une éventuelle porte dérobée ou simplement de trous d'observation dans le mur.

Jet de principe

• Fouille : 1D20+6 donne [16] + 6 = 22