Nyv sentait le désagréable mélange de sueur et de pluie couler sur sa peau. Heureusement, elle n'avait pas encore remis son armure, car elle était au bout de ses forces. Elle ne sentait plus ses jambes ni ses bras. Jamais la demi-elfe n'avait autant enchaîné d'exploits physiques - au moins ces exploits avaient-ils prolongé la durée de vie de ses compagnons et d'elle-même. Moi qui était une piètre bûcheronne, les troncs d'arbre me réussissent aujourd'hui ! Mais même vidée de la majorité de ses ressources physiques et magiques, Nyv n'abandonnerait pas. Elle se lança un sortilège mineur pour se porter chance, et s'avança pour toiser le worg.

« Fier worg, maître de la chasse, je vois bien que tu mènes ta meute avec talent. Et je sais ô combien ta fierté te poussera à capturer ta proie jusqu'au bout. Mais sache cher worg que moi aussi je mènerai ma meute d'une main de fer jusqu'au bout ! Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous mener la vie dure. Parce que sache que ce n'est pas que notre vie qui est en jeu, mais toutes les vies de notre village. Je sais bien que tu t'en moques, mais comprends bien que nous ne pouvons mourir. Nous nous battrons avec un acharnement sans cesse renouvellé. Alors, maître des loups, j'en appelle à ton intelligence bien plus qu'à ton instinct : tu n'es pas qu'un animal, tu sais quand te déclarer vaincu, surtout quand tu ne perds strictement rien à le faire. Arrêtons tous ceci ici et maintenant. Laisse-nous aller, frère chef de meute. »

Un coup de tonnerre ponctua les mots que Nyv venait de crier à travers le torrent. Le regard de la demi-elfe - d'une dureté inouïe accentué par la fatigue - croisa celui du worg, et la tension atteint son comble. Les gouttes d'eau ruisselaient sur les cheveux couleur d'automne de l'oracle comme en réponse à celles qui se glissaient dans l'épaisse fourrure de l'énorme loup.

Nyv se lance Assistance divine.

Modifié par un utilisateur mardi 11 octobre 2016 23:05:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Amathielle relâcha sa vigilance au départ de la meute....
« Il est clair pour moi que nous devons rentré au plus tôt. Plus vite nous ramènerons ces ingrédients plus vite nous pourrons soigner tout le monde. De plus je ne me sentirai en sécurité qu'une fois en ville... cette forêt nous a prouvé qu'elle était pleine de dangers .... alors ne traînons pas. »

Toute la fatigue accumulée s'abattit d'un coup sur Nyv. Sans son marteau de Lucerne pour se maintenir debout, elle serait certainement tombée au sol. Ses jambes et ses bras commençaient à trembler, et elle ne voyait plus très clair. Avec difficulté, elle s'assit dans la boue contre un arbre, et l'humidité comme le froid étaient les derniers de ses soucis. Et encore, elle n'avait pas de blessures. Regardant péniblement son amant courageux, elle parvînt à prononcer quelques mots :

« C'est fini, je ne peux plus rien faire. À ton tour, Matriel. Je crois très fort en toi. »

Le chevalier se retourna vers la sorcière et lui lança un regard de réprimande tout en affichant un sourire amusé.
« Ne vous rabaissez pas ainsi Amathielle. Que vous soyez la dernière venue dans notre groupe importe peu. Nous ne serions peut-être pas tous ici en cette instant sans votre aide. De plus votre vie est autant en danger que la mienne, celle de mon neveu ou de tout le village. Par conséquent votre voix m'importe autant que celle des autres. Je prends note de votre désapprobation et si Syrelle si oppose aussi...  » Il jugea son neveu du regard brievement «  Si elle s'y oppose, nous resterons ensemble jusqu'à la fin, en acceptant le fait que le temps perdu coutera surement la vie à d'autre personnes en contrepartie d'avoir assurer la bonne livraison des ingrédients. »

Alors que son bavard cavalier continué d'argumenter ses propos, le loup s'allongea un peu, pour reprendre son souffle.

Syrelle avait écouté avec respect le discours de Nyv, et lorsque le worg avait fini par tourner les talons, la jeune humaine avait senti le flot d'adrénaline se tarir enfin en elle, lui laissant du même coup les membres faibles et tremblants. Épuisée, elle se laissa tomber plus qu'elle ne s'assit à même le sol, sa hache lui échappant des mains et rejoignant l'humus détrempé avec un bruit de succion assourdi. Lorsque Matriel proposa une fois encore de partir seul, elle leva vers le gnome un regard vide.

« Fais ce que tu veux, Matriel, je ne m'y opposerai pas. Dans l'état où je suis, je serais bien incapable de vous suivre, et même d'assurer efficacement votre défense ici, dans la forêt. Le mieux que je puisse faire est de prendre un peu de repos, maintenant. Je suis au bout de mes forces. Si vous devez partir, Nirvash et toi, nous monterons un camp ici pour nous reposer. Avec un peu de chance, peut-être attirerons-nous des créatures qui autrement s'en seraient pris à vous. Si on peut appeler cela de la chance... »

L'Ulfe se remit péniblement sur pied, se servant de sa hache finement ouvragée comme d'une béquille, et s'éloigna quelque peu du torrent qui continuait de faire rage. « Notre priorité est la sauvegarde du village. Tout le reste est secondaire. Si tu vois quoi que ce soit qui pourrait t'aider dans ta quête, Matriel, dis-le et tu l'auras. »

Les pensées de Syrelle étaient troublées et elle n'aspirait plus qu'à prendre, enfin, quelques heures de sommeil. Même la perspective de dormir au milieu d'une forêt hostile et sous une pluie battante ne parvenait pas à amoindrir ce désir.

Modifié par un utilisateur mardi 25 octobre 2016 18:40:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Nyv avait écouté avec un sourire épuisé les mots de départ de son amant. Son rergard lui avait souhaité bonne chance, mais elle n'avait pas trouvé la force de dire un seul mot. Elle savait qu'il réussirait. Eux, par contre... la demi-elfe éclata soudain de rire, quelque temps après le départ de Matriel.

« Les trois plus merveilleuses femmes du monde ?! Ah ah ah ! Vous entendez ça, Syrelle et Amathielle ? Et bien, il ne fait pas dans le demi-mesure mon gnome. Qu'en penses-tu, Durck ? »

Le sourire que l'oracle arrivait à afficher dans de tels circonstances était surréaliste. Mais elle avait encore l'air d'avoir de l'énergie. Soudain, elle se dressa, droite sur ses pieds bien plantés dans la boue, et secoua avec énergie son arme.

« On ne va pas s'arrêter là ! Ce n'est que de la fatigue. Il faut trouver un meilleur endroit pour se reposer. Loin de la rivière qui risque de déborder, loin des loups. Syrelle, tu t'y connais mieux que nous tous ici. S'il te plaît, trouve-nous un tel endroit. Nous t'aiderons du mieux possible. »

Elle s'avança vers la guerrière et lui tendit la main pour l'aider à se lever. Où trouvait-elle cette énergie ? Mais surtout, combien de temps cela allait durer ?

Pendant ce temps-là, Matriel n'avait pas perdu de temps. Nyrvash et lui s'étaient enfoncés dans la forêt avec l'objectif d'arriver aussi vite que possible à Nid-de-Faucon en un seul morceau. Ils avaient donc poursuivit en direction du bras d'eau avant de se mettre à le contourner. Le périple semblait bien se passer puisque la moitié du trajet avait déjà été accompli après deux bonnes heures de course.

Mais arrivés à mi-chemin, un premier obstacle vint perturber le trajet retour du chevalier et de sa monture. La fatigue et la pluie persistante n'aidant sans doute pas, Matriel et Nyrvash avaient continué à trottiner aveuglément jusqu'à arriver à portée de voix d'un groupe qui sembla remarquer leur passage. Au moins, les voix semblaient humaines, mais l'une d'elles se mit à les héler : « Hey ! Qui va là ! »

Perception. DD15.

Matriel avait d'abord eu du mal à localiser les hommes, surement à cause de la fatigue et de la pluie. Mais à ses propos, la voix reprit « Merde ! Grab, t'as entendu ça ? Faut r'tourner au village si on veut pas crever ! » Puis, le groupe d'homme se mit à traverser les fourrés qui les séparaient du chevalier.

Soudain apparurent devant lui un blond à l'air pas franchement amical mais également perturbé par l'annonce de Matriel, suivi de ses compères : « Merde, mais c'est le nabot qui était arrivé au village quand Aniel à claqué chez l'autre religieuse ! Hey, toi, c'est vrai ce que t'as dis ? Y'a vraiment une épidémie au village? » La question était presque agressive mais son ami qui toussait derrière en était peut-être l'explication...

Durck acquiesça : « Je suis d'accord. J'aurai même pris le risque de faire du feu, mais avec toute cette flotte, je doute que le bois puisse brûler, détrempé comme il est. »

Poussant un soupir de fatigue, l'adolescent poursuivit : « J'ai même plus la force de rester de debout. J'crois pas être capable de tenir de tour de garde pour l'instant. Amathielle ou Nyv, est-ce que vous seriez assez en forme pour commencer ?  »

Modifié par un utilisateur mardi 25 octobre 2016 18:25:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le chevalier se rappela de l'homme. Un certain Jack, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, mais surtout il s'agissait d'un gentilhomme comme on en croise un peu trop souvent... Mais là n'étais pas le problème. Par chance, l'individu semblait assez sain d'esprit pour comprendre que la situation de la région était grave et que sa vie ainsi que celle de ses compagnons était en danger, d'autant plus que l'un d'entre eux semblait affecté...
« Je le crains fort. Ce pauvre homme, Aniel, n'a été que la première victime. Avant mon départ de Nid-de-Faucon il y a deux jours, une bonne vingtaine de personne semblait déjà affectée, comme votre ami ici présent... Je dois me dépêcher de rejoindre l'herboriste Laurell pour que nous puissions tenter de concocter un remède. Rejoignez le village aussi vite que possible. Certaines personnes semblent plus résistante que d'autre, mais il est probable que vous soyez tous contaminés à l'heure actuelle sans le savoir. »

Aussi rustres et malappris qu'ils pouvaient l'être, ces hommes ne méritaient surement pas une fin aussi horrible que celle d'Aniel. Il espérait donc que ses paroles suffisent à les convaincre de faire preuve de jugeote et qu'il s'empresse les rejoindre... mais surtout qu'ils quittent cette forêt. Il était hors de question que Nyv, Syrelle et Amathielle tombent nez à nez avec pareil bande d’énergumènes dans leur état et dans cette forêt.

Modifié par un modérateur mercredi 26 octobre 2016 12:12:11(UTC)  | Raison: Non indiquée