Sindare était très intéressé par les observations fascinantes qu'il semblait possible de faire sur cette île singulière. Il se souvint de l'étrange rencontre qu'ils avaient faits un peu plus tôt dans la journée ou la veille, cela lui semblait des mois, cet homme assisté d'étranges élémentaires et régnant dans les cavernes sur des cadavres mutilés.
Il frissonna. Cette île était aussi fascinante que macabre.

Sindaré alimenta encore la conversation, s'intéressant et posant diverses questions sur l'aimant et les astres et l'alignement de l'île avec cet autre monde... mais il attendait surtout ses collègues, afin de transférer leur prisonnière et leur invité sur le navire de commandement et de préparer le voyage du retour.

« Asrabey a "décliné" notre invitation... » répondit Vence au capitaine sur un ton qui laissait poindre son mécontentement. « Il a utilisé le téléporteur. »

Il se tourna vers ses collègues. « Du nouveau pour vous ? Ou on attend sagement de rentrer chez nous ? »

Nathan Jierre expliqua aux constables que la balise de téléportation ne servait en aucun cas à se téléporter vers un endroit choisi par convenance. A sa connaissance, deux destinations étaient possible, en Danor. Le téléporteur pouvait servir comme transport de troupes, à condition d'utiliser le bon mot de passe, fonction de différents paramètres temporels.

La Duchesse avait quant-à-elle ignoré la question et regardait à présent le plafond, avec un air profondément détaché, comme si rien de tout cela ne la concernait vraiment.

Letmas avait ensuite fait part de son opinion : « Si Asrabey Varal est bien celui qu'il prétend être - ce que je crois - il n'a pas intérêt à revenir s'attaquer à nos troupes. On ne peut être sûr de rien bien sûr et nous pourrions donc en effet changer d'itinéraire, quitte à rallonger la route, si toutefois nous avons emporté assez de combustible...  » Letmas avait alors interrogé le Capitaine Smith du regard, et celui-ci avait répondu par l'affirmative.

Modifié par un utilisateur mercredi 28 septembre 2016 20:47:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le Capitaine Smith répondit à Vence entre deux nuages de tabac. « L'armée attend que nos troupes sécurisent entièrement le périmètre du fort. Il est en outre prévu qu'une partie des hommes reste ici en attendant que les Danorans reprennent leur île. Mais l'Impossible est à votre disposition pour partir au moment qui vous semblera opportun. »



Letmas intervint, l'air grave : « Il est prévu que nous attendions Lya Jierre, qui devrait être là d'ici peu j'imagine, et il nous faut également organiser les recherches pour nos collègues, même si nous ne les menons pas nous-même... Nous aurons besoin de l'aide de Nathan Jierre pour tenter de comprendre ce qui a pu arriver exactement. »

Modifié par un utilisateur vendredi 30 septembre 2016 17:06:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Eh bien... Vous comprendrez que je n'aie pas eu le temps d'analyser en détail les perturbations de ces derniers temps, notamment celle qui s'est produite près du mur intérieur un peu avant qu'Asrabey Varal ne s'introduise ici... Je doute néanmoins qu'il ait pu les recréer volontairement, à moins de posséder un type de magie que l'on pensait depuis longtemps perdu. Un effet secondaire d'un artefact qu'il aurait utilisé serait peut-être une hypothèse plausible mais comment vérifier...?
Concernant ce qui arrive à ceux qui se trouvent sur le passage d'une perturbation, à nouveau, je n'ai que des hypothèses basées sur des témoignages et des légendes. Une fois capable de recréer une perturbation moi-même, j'aurais pu être en mesure d'en étudier systématiquement l'effet, et son comportement sur les êtres et les choses. Je suppose qu'il est raisonnable de considérer que certains objets ou personnes sont déplacés vers le monde que nous apercevons lors des fluctuations lorsque celles-ci se produisent. Des cas de disparitions ont été signalés au fil des ans, peut-être liés à ce genre de phénomènes, qui restent tout de même peu fréquents... D'habitude... »

« Attendez... vous voulez dire que mes équipiers pourraient vraiment être coincés quelque part, dans cet autre monde? » Cette perspective n'enchantait visiblement pas Letmas, dont le visage affichait horreur et perplexité. « Je ne l'avais pas vraiment envisagé, en ce qui me concerne, je ne suis resté que quelques secondes dans un endroit étrange, seul, mais ensuite, la réalité a semblé revenir à la normale et je me suis retrouvé à un autre point de l'île... Peut-être sont-ils blessés quelque part... Ils nous faut mener des recherches, nous ne pouvons pas les laisser... » A nouveau, Letmas tournait son regard vers les constables, apparemment incapable de décider par lui-même en situation de stress. Il était peut-être un excellent atout pour son équipe, mais visiblement pas grâce à son aptitude décisionnelle.

Le Capitaine Smith avait hoché la tête, et était parti informer le commandant en charge des opérations à terre de la situation, proposant que l'on affecte des hommes aux recherches, au cas où les constables se trouveraient en difficulté quelque part sur l'île. Il lui avait été répondu que cela serait fait à condition d'obtenir l'autorisation expresse de Lya Jierre.

Les constables assistèrent donc à la suite des opérations, attendant l'arrivée de Lya Jierre. Les militaires eurent tôt fait d'embarquer les forces de la Duchesse sur les bateaux. Le gros de la flotte prit le départ, laissant en arrière l'Impossible, ainsi que quelques dizaines d'hommes qui pourraient participer aux recherches sur l'île, et un autre navire.

Lya Jierre arriva un peu avant le crépuscule, et débarqua d'un bateau à vapeur Danoran, flanquée d'une paire de gardes du corps bien bâtis et dont les armes auraient fait pâlir d'envie n'importe quel connaisseur. L'un d'eux, un demi-orc apparemment sourd, ne portait pour toute armure qu'un étrange casque d'acier inhabituellement épais au niveau des oreilles. La Ministre danoran ne s'embarrassa pas de formalités. Elle remercia chaleureusement les constables pour leur intervention dans cette situation de crise et tendit à Letmas des documents à signer, pour sceller la reddition de l'île à la nation de Danor, écrits sans fioritures et sans jargon juridique. Ensuite, elle demanda des nouvelles de son cousin et sembla déçue d'apprendre, de la bouche de Letmas, que celui-ci avait été fait prisonnier suite à sa collaboration avec la Duchesse.

Elle ne s'opposa pas au transfert de son cousin en Risur, mais elle s'entretint un moment avec celui-ci et lui dit qu'elle espérait que la preuve serait rapidement faite qu'il n'avait pas eu d'intention de nuire, et qu'elle souhaitait qu'il puisse assister à son prochain mariage avec le Roi Aodhan. L'inquiétude et la sollicitude de Lya Jierre pour son cousin semblaient sincère, mais qui pouvait vraiment savoir ce qui se cachait derrière les paroles d'une politicienne aguerrie?

Concernant les recherches, Lya Jierre proposa qu'elles soient menées par des hommes qu'elle choisirait elle-même. Elle dit être consciente de prendre un grand risque en agissant de la sorte, sa bonne foi pouvant être mise en cause par les opposants d'Aodhan en cas d'échec, mais elle craignait que la présence de nombreux soldats risuris sur l'île ne soit très mal prise par les locaux et les militaires danorans, qui n'étaient pas tous aussi pro-Risur qu'elle-même pouvait l'être. Letmas sembla déçu, mais il ne s'opposa pas à cette proposition.

A moins que les constables n'aient des requêtes à ajouter, il était temps de reprendre la mer.

Modifié par un utilisateur jeudi 6 octobre 2016 14:36:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Avant le départ, Lya Jierre expliqua à Vence les raisons qui l'empêchaient d'accéder à sa deuxième requête. « Nous avons tous intérêt à ce que les recherches se passent au mieux. Et c'est pour cela que je ne peux y affecter à la fois des soldats risuris et des soldats danorans sous un commandement unique. Il est encore bien trop tôt pour cela. Il va falloir du temps pour faire changer les mentalités. Des troupes fraîches attendent de débarquer de ce navire. »Elle pointa du doigt l'imposant engin à vapeur duquel elle avait elle-même débarqué. « Je m'entretiendrai avec le commandant, qui est un homme raisonnable, pour qu'il me propose des hommes fiables. Je les passerai moi-même en revue, je vous promets de ne pas les choisir à la légère. Une fois retrouvés, je veillerai à ce que vos collègues soient traités avec le respect qui leur est du. » La tieffeline demanda quelques précisions sur les condition de leur disparition, et on lui transmit les renseignements utiles et les hypothèses plausibles déjà envisagées.

Puis, ce fut l'heure de rentrer. Il y avait encore une longue route à parcourir avant d'arriver à Flint. Le chemin du retour se passa sans encombres. Le Capitaine Smith était toujours partant pour converser, et le temps ne semblait pas trop long. Burton était également à bord. Le VNR Impossible était un navire rapide et le transfert du constable blessé vers un autre vaisseau ne lui aurait pas fait gagner beaucoup de temps sur le trajet du retour. Des soins de qualité lui avaient été prodigués, sa vie n'était nullement en jeu, mais sa jambe était toujours manquante. Néanmoins, en tant que constable, il pourrait certainement bénéficier gratuitement d'une puissante magie destinée à faire repousser les membres.

Le soir de la deuxième nuit que les constables devaient passer à bord de l'Impossible, Piper leur fit part de ses doutes. Il ne se sentait pas à sa place sur le terrain et comptait demander son affectation à la section recherche et développement.

Les constables arrivèrent à Risur complètement fourbus tandis que le ciel commençait à peine à s'éclaircir. Ils avaient manqué de sommeil et le tangage du navire, couplé au stress retombant d'une première mission de taille accomplie sur le terrain, ne leur avait pas permis de récupérer aussi bien qu'ils l'auraient souhaité. Ils étaient rentrés plus ou moins au moment prévu et tous savaient que Delft devait les attendre de pied ferme. Pas question donc de rentrer prendre du repos avant d'avoir fait leur rapport. Ils prirent congé du Capitaine Smith et des connaissances qu'ils avaient faites sur le navire, et partirent en direction du constabulaire. Ils auraient gagné du temps à utiliser une calèche mais ils choisirent de marcher, peu enclins à s'enfermer encore dans un moyen de transport, à peine sortis de l'Impossible. Letmas les accompagna, ainsi que Burton, qui s'était laissé convaincre - non sans mal - de s'installer confortablement sur un disque flottant invoqué par son équipier au lieu d'utiliser des béquilles. Ils devaient tous deux repartir à Slate dès le lendemain.

Modifié par un utilisateur lundi 10 octobre 2016 11:28:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

C'est donc une équipe de constables passablement émoussée qui arriva au rapport dans les locaux du Constabulaire Royal. A cette heure matinale, on croisait déjà quelques têtes familières et en arrivant devant le bureau du constable-inspecteur en chef Stover Delft, on pouvait entendre le bruit caractéristique de sa claudication.

Après avoir frappé à la porte, à l'invitation de leur supérieur, l'équipe de Risur s'engagea dans le bureau, suivie des deux rescapés de celle de Slate.

« Ah, presque pile à l'heure! J'en déduis que l'Île de l'Axe est à nouveau sous contrôle Danoran? » Delft sembla alors remarquer Burton, descendu du disque flottant peu avant d'entrer dans le bâtiment, et ajouta : « Et que cela n'a pas été sans mal... »

Letmas, droit comme un "i", prit la parole. « Risur a repris le contrôle de l'Île aux forces de la Duchesse de Shale et j'ai effectué les formalités de rétrocession en faveur de Danor. Mais tout le crédit en revient à votre équipe, constable-inspecteur en chef. Notre équipe de tête a été victime d'un fâcheux incident en début d'intervention. Deux des nôtres n'ont pas encore été retrouvés. Vos constables ont assuré la majeure partie de la mission sans notre aide. La Duchesse et Nathan Jierre ont été fait prisonniers, l'armée les escortera dans vos locaux sous peu. »

Le constable-inspecteur en chef hochait la tête d'un air approbateur, jusqu'au moment où il entendit le nom de Nathan Jierre. Il ne montra pas une surprise démesurée mais se contenta de hausser un seul sourcil : « Bon sang, Jierre était de mèche? Bien, je vous remercie pour les compliments adressés à mon équipe. » Delft ne s'était toujours pas assis. Il proposa néanmoins un siège à Burton, qui refusa poliment. Delft n'insista pas et se tourna vers "ses" constables, attendant visiblement les détails croustillants de leur virée en mer.

Vence résuma clairement leur péripétie, mais des choses n'étaient pas très clair pour l'Oread « Asrabay Varal, souhaitait abattre la Duchesse comme le cousin de la future reine de Risur. Nous avons pu l'en dissuader ... mais je ne comprends pas :
- Si la Duchesse se plaint que Risur s'éloigne des Feys, pourquoi cet émissaire de ces mêmes Feys voulait la tuer.
- De même, Nathan Jierre, était surpris que sa cousine le fasse chercher pour le "délivrer", alors que pour lui, elle le faisait chercher car il comploterait contre elle ...

Ces questions de politiques (?) sont trop tortueuses pour moi ... » acheva t il plus pour lui-même.

Vence garda les yeux fixés sur son supérieur pendant tout son discours, y compris pendant les reproches qu'il savait justifié. En tant que soldat, on lui avait appris à ne pas baisser les yeux... Mais ça ne l'empêchait pas de se morigéner en son for intérieur.

Il sortit et se dirigea vers leurs quartiers. Il était encore trop tôt pour rentrer chez lui. De toute façon, à quoi bon rentrer, si c'était pour revenir dans deux heures ? Une paillasse au sol dans leurs quartiers suffirait à son repos. Et il espérait qu'on ne leur demande pas de repartir en mission dans la foulée. Il se sentait étrangement las, et avait besoin de se ressourcer un peu avant...

Oktar avait encaissé les remontrances, sans montrer le moindre signe d'émotion ... Mais il approuva les paroles d'un signe de tête.

Sortant en même temps que les deux autres constables, il leur proposa « ça vous dit pas d'aller au mess, laver la "poussière" de la route de nos gosiers avec une piquette ? Et puis ça passera le temps, puisque nous devons revenir dans 2 heures ... »