Le tieffelin approuva la proposition du costaud d'un hochement de tête. « Pas de souci, Vence... Euh, il y a beaucoup d'action, en général ? Physiquement, je ne suis pas forcément très en jambe... » Malgré lui, son regard se dirigea sur le membre fantôme du gobelin. La grive se figea puis pencha la tête sur le côté, avant de lâcher : « au moins, tu ne risques pas de prendre tes jambes à ton cou ! » Il fallut sans doute quelques secondes au groupe pour percevoir des éclats de rire dans les trilles suraiguës qui jaillirent alors de son bec.

Jean toussota puis sa queue se tendit vers l'homme de pierre. « Tiens, Uktar, sers-toi. Tu peux même tout manger ! Ça lui fera une belle jambe. »

Vence, Uktar, Jean, Sindaré, Piper, Letmas, Burton

Pour le constable habitué des lieux, la tension relative à l'arrivée imminente des prisonniers de marque était perceptible. Il y avait plus de personnel présent qu'à l'accoutumée. Un groupe de juristes - connus de vue - remontait à l'instant des sous-sols en parlant des deux futurs occupants des lieux. C'était à ce niveau que se trouvaient des cellules sophistiquées pourvues de zones d'anti-magie perfectionnées et de toutes sortes de mécanismes physiques et magiques garantissant que les détenus doués de talents divers et variés ne seraient pas susceptibles de s'échapper. Les peines ne se purgeaient pas dans ces cellules, mais on pouvait y garder "au frais" des individus que l'on souhaitait interroger, voire, parfois, protéger. Deux constables se dirigeaient vers le bureau de Delft, les bras chargés de liasses de papiers. Rien ne serait laissé au hasard. Un collègue ramassa à la hâte les exemplaires de revues de presse posés près du bureau d’accueil et les déplaça derrière un meuble, pour les cacher à la vue des passants. Le premier journal de la pile titrait "Portrait d'une fiancée royale". Le geste du constable, insignifiant en apparence était en fait lisible pour les agents de retour de l'Île de l'Axe : il s'agissait de ne pas rappeler ouvertement à Nathan Jierre l'importance qu'il revêtait, même ici en Risur.

Jean devait se rendre auprès de Dima s'il souhaitait s'engager. Restait à savoir si le tiefelin allait vraiment franchir le pas...

Le grand homme se contenta de sourire aux questions du tieffelin, avant de lui répondre : « Je pense que ce sera à ton supérieur de te donner toutes ces informations lorsque tu signeras ton contrat. »

Puis, lorsque le Jean parla de passer chez Dima, Vence le regarda un instant, avant de lui proposer : « Permets-moi de t'accompagner et de t'introduire auprès de lui. Je dois de toute façon lui parler. » fit-il d'un air aimable.

Modifié par un utilisateur mercredi 23 novembre 2016 21:05:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Vence sourit largement. « T'introduire toi-même ? J'imagine qu'être tieffelin doit faciliter les choses... » fit-il en lorgnant sur la queue de Jean avec un sourire entendu.

« Mais oui, je voulais bien dire "elle". J'ai l'esprit un peu ailleurs, excuse-moi. » poursuivit-il en l'amenant au bureau de recrutement. « Tu permets que je passe avant toi ? J'en ai pour deux minutes. » Sans même attendre sa réponse, il toqua à la porte, prêt à ouvrir et entrer dès qu'on l'y autoriserait.

« Des célébrités ? Il faudra me raconter cette aventure. La gloire est aussi utile qu'un appendice caudal pour faciliter les contacts, n'est-il pas ? » Il échangea un nouveau sourire complice avec le gaillard qui l'accompagnait, se retenant d'exploser à grand peine.

Mais une dame sollicitait son attention. Ces suggestions sur un registre lubrique devait cesser sur le champs. Reprenant bien vite son sérieux, et tout en regardant Dima, il inclina légèrement la tête sur le côté, histoire de ne pas trop bousculer Liz. Celle-ci avait déjà commencé à s'assoupir, sous l'effet d'une digestion de praires qui s'annonçait intense. « Bonjour Dima. Ma foi, je suis prêt à signer. »

Les papiers en main, il s'absorba tout de même dans une lecture concentrée des clauses du contrat, avant d'y apposer sa griffe.

« Je n'ai aucun formulaire "anti-gloire", sinon je te l'aurais volontiers fait remplir. » Elle se mit ensuite à chuchoter avec un air de conspiratrice. « Mais ne t'inquiète pas, dès que Lady Saxby trouvera que votre image brille plus que la sienne, elle vous refilera des affaires peu médiatisées... Ce ne serait pas la première fois. » Lady Margaret Saxby était la responsable du constabulaire royal de Flint, la supérieure directe du constable-inspecteur en chef Stover Delft, lui-même supérieur direct des "simples" constables comme l'apprendrait bientôt Jean. Dans les murs du constabulaire, Lady Saxby avait la mauvaise réputation d'être une politicienne carriériste. On disait d'elle qu'elle n'aimait pas que les journalistes l'éclipsent pour se concentrer sur les exploits de ses subordonnés.

Dima expliqua ensuite à Jean les principales closes du contrat. Il n'y avait bien sûr pas de compte des heures prestées, on obéissait aux ordres sans rechigner. On était tenu à la discrétion sur les affaires en cours, et la divulgation d'informations classées secrètes était considérée comme une trahison; rien d'étonnant pour Jean qui avait déjà rencontré le même genre de jargon dans l'armée. La paie était bonne mais le fait de garder du matériel au lieu de le retourner au constabulaire trouvé sur des suspects était passible de lourdes sanctions. Le matériel prêtait pour les missions devait être également restitué. On ne tuait pas lesdits suspects mais on essayait toujours de les ramener en vie pour interrogatoire. On privilégiait donc chaque fois que possible les techniques d'attaques non léthales, y compris lorsque l'on avait à faire aux pires crapules, même si le contrat ne le stipulait pas dans ces termes exacts.

Torett

Mikal prit une inspiration pour lui faire gagner quelques temps mis à profit par ses synapses pour proposer une réponse qu'il espérait cohérente.

« Les Dockers sont un premier groupe avec lesquels discuter, c'est certain. Pour l'instant, plus que des solutions immédiates, qui comme vous le précisez ne peuvent convenir à toutes les parties disparates, c'est l'engagement d'une discussion honnête et réaliste qui doit être le premier moteur du retour au calme. Faisons le premier pas en leur proposant d'organiser une réunion avec une personne disposant de votre autorité.

Proposons-leur de désigner leurs représentants, qui soient ouverts à la discussion, afin qu'ils viennent vous exposer les problèmes rencontrés et proposer des solutions. Nous pourrons les entendre, expliquer notre situation et ses ramifications, pour ensuite mettre sur pied un groupe de personnes qui chercheront à concilier les points de vue et proposer une solution qui convienne, ou du moins soit supportable, à toutes les parties.

Nous ferons ainsi un geste positif envers le peuple et ses soucis, tout en montrant que si des gens se rassemblent pour exposer les soucis d'un groupe nous organisons le dialogue et restons à leur écoute.

Bien sûr, tout ceci prendra du temps, mais nous ne somme pas des gens de précipitation. »

Voilà, il avait organisé son idée, qu'il avait maintes fois ressassées dans son esprit, et espérait que celles-ci ne soient pas balayées d'un revers de main.

Torett

Mikal acquiesça et allait de ce pas rédiger une note à 4 mains, avant que leur chef ne décide d'une nouvelle direction à prendre immédiatement. Il accompagna ainsi Rozenn au lieu de rendez-vous.

« Dès que nous aurons rédigé cette note, j'irai voir mon contact avec les Docker pour trouver une réponse à la question du ministre. Il semblait avoir une idée précise de la réponse attendue ou une information qui nous manque cruellement. »

Arrivé devant le boss, il le salue comme à son habitude.

« Non. » sourit l'ancien soldat. « Mes parents habitent assez loin d'ici, et j'ai peu l'occasion de les voir. »

Il remercia Piper, salua Dima, et sortit en faisant attention à ne pas claquer la porte pour éviter qu'un courant d'air vienne remettre du désordre dans ses papiers, puis il se dirigea vers les sous-sols.

« Alors, tu viens de quelle branche, pour que Delft te recrute ? » s'enquit-il durant le trajet. « Et quelle est ta spécialité, si tu ne tues pas ? » sourit-il, faisant écho à sa discussion avec la grive.

Dima n'avait pas relevé tout haut l'erreur de Jean mais elle avait semblé interdite un court instant, comme si elle se demandait s'il le faisait exprès.

Une fois les constables arrivés au sous-sol, Stover Delft ne leur laissa pas le temps de faire plus ample connaissance. Il tendit la main vers Jean pour prendre son contrat et vérifia très rapidement que toutes les signatures nécessaires se trouvaient au bon endroit.

Les constables remarquèrent que l'une des cellules anti-magie avait été aménagée avec un soin particulier: chaise avec rembourrage et couvertures de bonne facture y avaient été apportées. Elle ne pouvait contenir qu'un seul prisonnier. Le premier ministre effectuait apparemment quant-à-lui une rapide inspection des lieux.

Delft se mit à parler d'une traite, désignant de temps à autres les constables avec sa canne. « Bien, je vous veux tous sur le pont. La duchesse sera dans cette cellule. » Il indiqua une cellule pas spécialement aménagée puis tourna la tête vers celle qui avait reçu quelques objets douillets. « Celle-là est pour Jierre. Officiellement, la duchesse est une traîtresse, et Jierre est un invité de marque que nous allons protéger le temps de nos investigations. Officieusement, la duchesse est une traîtresse et pour Jierre, on verra s’il se met à table. La manière douce d’abord : on le bichonne, on est son ami, on le met en confiance. Le premier ministre va se charger de ça. Je veux que nos prisonniers vous voient remonter, qu’ils sachent que vous êtes à côté. Ensuite, vous faites vos rapports dans votre bureau et vous répondez au Premier ministre comme si votre vie en dépendait. Quéfils, Lemeunier, vous allez avec eux, voici votre nouvelle équipe. » Il désigna Vence, Uktar et Sindaré d'un signe de tête. « Ils vont vous mettre au parfum de toute l'affaire et vous traîner partout derrière eux. Vous ne les quittez pas d'une semelle pour l'instant. Au fait, Quéfils, votre logement de fonction devrait être disponible d'ici deux ou trois jours. Les autres, » - il désigna Rozenn et Piper - «  n'oubliez pas de rédiger vos demandes d'affectation comme convenu, restez disponibles jusqu'à ordre contraire. Quant-à nos amis de Slate, vous pourrez vous reposer dans une résidence meublée à côté d'ici, je vous l'indiquerai. Des questions? »

Modifié par un utilisateur lundi 5 décembre 2016 16:54:01(UTC)  | Raison: Non indiquée