Ce dernier rat donnait du fil à retordre aux trois assaillants. Un peu comme pour les narguer, il lâcha un cri mi-grognement, mi-couinement qui ressemblait à un rire moqueur. On aurait dit que le rat leur disait Dégagez de là. C'est chez moi, ici ! Puis, il s'élança sur Anne-Charlotte qui venait de le provoquer. Mais tout ce qu'il réussit à faire, c'est arracher un bout du pantalon de la jeune femme.

Toujours sur le qui-vive, Sorio avait suivit le mouvement. S'imaginant que le rat était diverti par sa cible, l'homme porta un coup de lance dans le dos de la bête, mais une fois de plus, l'eau gêna sa perception des distances, et tout ce qu'il frappa fut le vide. « C'est pas vrai ! Encore ? Je vais finir par me jeter sur cette petite merde pour essayer de la sortir hors de cette foutue eau croupie de merde !!! »

Résumé des actions.

Modifié par un utilisateur vendredi 27 janvier 2017 17:51:25(UTC)  | Raison: RP après jets.

Le geste d'Anne-Charlotte fut net et décisif, elle ne put s'empêcher de sautiller de victoire.
«  ça va Sorio? Sacrée botte Anne-Charlotte » demande-t-elle en voyant sa blessure.
«  Faudra aller voir Sandara là. Je pense qu'on peut fouiller un instant et remonter ensuite si la blessure de Sorio peut attendre un peu. On va leur ramener les corps pour qu'ils constatent bien leur mort. Quelques rats de moins sur ce navire. » dit-elle alors qu'elle commençait à les regrouper en les nouant par la queue, non sans planter un coup de dague dans chacun pour s'assurer qu'ils ne mordraient plus jamais. Ils avaient fait du bon travail si on mettait de côté la blessure du médlogatien.




-Mutagène : +4 DEX, +2 CA, -2 SA (10 minutes).
-Trait Surnaturel : +2 Ca contre animaux, attitude des animaux décalés d'un rang vers le bas.

«  Ouais on a bien bossé. » dit-elle en tendant sa main paume vers eux pour qu'ils claquent dedans, comme elle avait vu des marins le faire autour d'un verre. La question de Sorio la figea un instant, comme morte.
Il met les pieds dans le plat sans s'essuyer dans le paillasson çuilà'

«  J'ai fait un jeu à boire contre Ambrose, et il a perdu. Eyle était dégoûté alors il m'a envoyé un autre alcoolique professionnel, et il a perdu Ensuite j'en ai eu encore un, et j'ai perdu. C'était la première fois que je buvais, je ne savais pas trop quoi en attendre. Et quand je me suis réveillé, sa bande m'avait violé. Mais au fond c'est pas grave » dit-elle en essayant de se convaincre.
«  Maintenant on sait qui pense quoi, et qui on peut facilement ou difficilement mettre de notre côté, ensuite je dormais, et j'ai rien senti. J'ai même tellement peu de sensations que je vous dire qu'ils doivent avoir des petites nouilles » dit-elle pour essayer de les faire rire un peu et dédramatiser la situation.

Se préparant à remonter non sans a voir rangé ce qu'ils y avaient trouvé dans ses sacs, elle ajouta «  et maintenant je sais que je les tuerai tous. »



Elle ne put s'empêcher de sourire devant les applaudissements (ces premiers) et la mine ravie de Chourave. Elle sortit les rats aux queues mêlées pour qu'on puisse bien les voir en les tendant devant elle.
«  Y avait tous ces rats, qu'on dit sanguinaire, qui attendaient furtivement dans l'eau. Quand nous sommes entrés, ils ont bondi sur nous! » dit-elle comme pour amener l'auditoire à les écouter.
«  Anne-Charlotte et Sorio se sont avancé pour commencer à embrocher les rats, tandis que j'ai utilisé une décoction de mon cru pour tuer ceux à l'arrière. C'est ceux un peu roussi là. Ni une ni deux, on les tous tuer, mais ces rats étaient vicieux, et l'un d'eux attrapa la jambe de Sorio, le mordant profondément, comme un requin. On parvint à s'en défaire également. Je pense d'ailleurs que de quoi guérir sa blessure lui ferait le plus grand bien. »

-Mutagène : +4 DEX, +2 CA, -2 SA (10 minutes).
-Trait Surnaturel : +2 Ca contre animaux, attitude des animaux décalés d'un rang vers le bas.

Aux explications de Bessel, le médiogaltien serra les poings : il n'était pas de nature colérique mais ce combat agaçant l'avait mis à fleur de peau. Prenant une respiration profonde alors que la rate terminait ses explications couvertes de menaces, il ajouta d'un ton aussi froid que son regard clair :
« Ça commence à faire beaucoup trop d'affaires de viol sur ce rafiot. Il est temps que la balance de la justice soit rééquilibrée!
Et aucune utilité d'attendre que ce fait soit celui d'un autre : je vais passer à l'action. »

Se frottant sa jambe endolorie, il parcouru du regard ses "dératisatrices" de fortune avant d'ajouter quelques mots à la dernière phrase de Bessel :
« Tous? Si tu veux pour Eyle et sa bande de dégénérés. Fléau est à moi : une lance lui ouvrira l'abdomen de bas en haut jusqu'à ce qu'il puisse saisir lui-même ses boyaux. »
Les yeux de Sorio s'étaient rétrécis, une aura sanguine et vengeresse était presque perceptible dans son allocution, tout comme l'avait été celle de Bessel.
Constatant que la rate était sur la même longueur d'onde, il exposa rapidement ses pensées pendant qu'ils étaient encore à l'abri des oreilles indiscrètes dans cet environnement nauséabond :
« Depuis que nous ouvrons un peu notre gueule, y'a effectivement des groupes qui se distinguent sur l'Absinthe. Mais la plupart n'ont que des pensées ou des allégeances qui vont vers tel ou tel acteurs plus ou moins charismatique. Personne ne passera à l'acte pour quoi que ce soit...
Voilà ce que je vous propose : je récupère mon matos auprès de Grok, on attend que le nain soit sorti de sa boîte pour voir dans quel état il est, on se tartine les saloperies que Fléau, Eyle et compagnie nous font encore un ou deux jours et ensuite on tire des plans sur la comète pour faire basculer la vapeur! »

Marquant une pause rapide, son regard sembla perturbé par quelque chose dans l'eau croupie...
Regardant à nouveau Anne-Charlotte et Bessel il termina :
« Oui... je parle bien de... mutinerie! »

Puis traînant vers un coin de la cale, il alla ramasser une sorte de sacoche qui semblait être remontée du fond de la cale après le mouvement des rats. Montrant sa prise aux filles, il acheva avec un grand sourire :
« Remontons, y'a du monde qui doit attendre nos exploits! »





Une fois sur le pont, le petit groupe accueillit les félicitations d'une partie de l'équipage avec intérêt! Alors que Bessel arborait le carnage qu'ils avaient fait, Sorio cranait un peu en montrant ses biceps comme pour prouver sa force mais ne manqua pas d'ajouter à l'égard de quelques mecs pour les haranguer tels des camarades : « Hey! Les muscles ça fait pas tout! J'avais grave le moral avec les deux Miss qui bougeaient leurs jolies formes pour taillader la vermine! J'suis sûr que vous êtes jaloux d'pas être venu combattre les gars hein! »
Il allait continuer à plaisanter amicalement avec ceux qui les avaient applaudi mais le coup de fouet de M. Plugg mit fin aux sourires...

Laissant Bessel expliquer - et enjoliver - les événements, le médiogaltien approuva d'un signe de tête à la mention de sa jambe. D'un regard vers Sandara, tout en retrouvant son air calme et impassible, il questionna, néanmoins un peu hésitant :
« Erf... C'est vrai que si on peut y faire quel'que chose, ça s'rait pas de refus : j'suis moins efficace avec un mollet en sang... Mais bon, c'est pas la mort non plus. »

Puis ses yeux se baladèrent rapidement sur le pont pour tenter de compter le nombre de "partisans" présents dans chaque camp.
Je ne sais pas s'il faut un jet particulier pour compter les PNJ.
Ils s'arrêtèrent sur Grok : Sorio se disait que c'était le bon moment pour lui proposer d'aller récupérer ses affaires, tout en lui demandant si la sacoche qu'il avait trouvé pouvait appartenir à quelqu'un à bord, mais patienta un court instant des fois que sa requête de soin soit acceptée.

Kwurzk sortit de la boîte perclus de crampe et papillonnant des yeux malgré la faible lumière du soir. Il se retint de s'étirer et de bailler, manifestement le chauve l'avait mauvaise qu'il ne soit pas décédé ou agonisant.
Plantant ses yeux dans ceux de l'officier, le nain plissa le nez et le front pour mieux voir et essayer de trouver un échappatoire.



Mais rien ne lui venait et il ne savait pas trop sur quel pied danser. Finalement il grogna : après tout il n'était pas un putain d'esclave et la peur, la frustration et la colère qu'il avait ressenti pendant des heures explosèrent en lui, et il ne parvint pas à totalement les juguler, il répondit passablement énervé :
« Quoi, tu m'as enfermé là dedans toute une putain de nuit à me geler le joufflu et toute une putain de journée à cuire comme du boeuf bouilli sans pouvoir bouger et tu t'étonnes que je sois pas mijoté comme la soupe d'Ambrose c'est ça ? J'suis un putain de nain ! Et j'suis réglo ! J'ai respecté la putain de charte de navire ! J'ai protégé l'équipage comme je pouvais c'est-à-dire que je me suis protégé moi vu que je pouvais rien faire pour qui que ce soit d'autre à être enfermé dans ce putain de cercueil !
Par contre j'ai cru comprendre que d'autres s'en sont pris à d'autres membres d'équipage et qu'il y a pas eu de sanction... je me trompe ?  »

Modifié par un utilisateur vendredi 10 février 2017 11:02:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Merci beaucoup M. Plugg! » remercia le médiogaltien d'une voix assurée suite à l'obtention de la double ration et de sa requête de soin! Jetant un œil vers ses "partisans", notamment Chourave, Sorio fit rapidement un signe, le pouce en l'air, comme pour annoncer "C'est la classe pour nous, hein?!".
« Et merci à toi Sandara, qu'est-ce qu'on f'rait sans tes services! » termina-t-il avec un sourire pendant que la prêtresse s'occupait magiquement de sa jambe.
Mais rapidement, le second du navire ordonna la reprise du travail et les sourires s'envolèrent, laissant chacun à sa tâche.
En pleine forme suite à la guérison, Sorio transpira bien toute la journée aux côtés de Bessel et Ann', tout en s'assurant que rien de désagréable ne leur arrive. La récupération de ses affaires l'avait rendu heureux et rassuré.





Au son de la cloche, le natif d'Ilizmagorti souffla un bon coup! Pressé de voir comment le nain bourru s'en était sorti dans son cercueil métallique, il vint se placer parmi la foule pour bien voir.
T'as intérêt à t'en être tiré vieux! Pas question qu'un gars comme toi ait fini risticoui! Faut leur montrer ce qu'on vaut si on veut renverser la tendance!

Et alors que Plugg allait sortir Kwurzk, Sorio chuchota à Rosie qui était sur sa droite :
« J'ai pas perdu ma soirée hier : je t'ai récupéré ton violon! J'te le filerai ce soir p'tite tête! » finit-il avec un clin d’œil.
Au même moment, tout le monde eut la surprise de voir l'unijambiste en pleine forme!
En revanche, le rictus mauvais de Plugg ne présageait rien de bon... A sa stupéfaction, Kwurzk semblait vouloir en découdre!
Bien joué mon gars! Tu m'ouvres une porte vers mon objectif, il faut en profiter. C'est ce moment précis que j'attendais pour accomplir mon oeuvre!

Les murmures parmi les observateurs semblaient déjà commencer.
Sorio se fraya un passage et avança de quelques pas pour se tenir proche de M. Plugg.
D'une voix forte et distincte, il s'adressa à la fois au Second mais également à l'assemblée.
« M. Plugg.
Ce que dit Kwurzk a du sens : nous avons plusieurs témoignages d'agressions à bord.
Et aucune punition associée, aucune justice rendue bien que les faits ait été portés publiquement.
A ce stade, je dénonce donc Maître Fléau qui n'a pas su assumer son poste de Maître d'Armes.
Il apparaît clair aux yeux de l'équipage qu'il n'est pas en mesure d'assurer ce rôle en même temps que celui de Bosco. D'ailleurs, quel homme pourrait cumuler autant de tâches sur un navire? »

Sa tirade forte se voulait inquisitrice. Le regard très sévère, il avait pointé du doigt le gaillard au fouet alors même que ce dernier ne s'attendait probablement pas être pris à parti lors de l'heure du sang. Il venait de mettre en évidence aux yeux de tous la double-fonction de Fléau - ce que certains n'avaient peut-être même pas réalisé - ainsi que son incapacité à faire régner la sécurité.
Continuant sur sa lancée, le médiogaltien entonna à nouveau d'une voix forte et déterminée :
« J'en appelle donc au dixième article du code de conduite de ce navire pour effectuer un vote de l'équipage, en présence du Capitaine, afin d'élire un nouveau Maître d'Armes à même de veiller à la sécurité et la bonne condition physique de tous les marins présents sur l'Absinthe.
Au titre de ce vote, chaque voix est égale, c'est bien ça? Et quiconque peut se présenter, n'est-ce pas?
Au bout de trois jours ici, j'ai l'impression d'en avoir vu et entendu davantage que cet homme.
Et bien sachez que si vous me soutenez, je ne laisserai pas d'affaires de viols impunies! Je veillerai à ce que chacun soit dignement traité face à ses actes! Mais surtout, j'exécuterai les ordres du Capitaine et de M. Plugg de façon impartiale et juste! »

Tout en effectuant son discours, Sorio avait parcouru l'ensemble des regards présents sur le pont. Il s'était attardé sur Bessel, Sandara, Grok et Rosie mais également sur Cog, Chourave et Conchobar avant de s'arrêter un moment sur Eyle et Fléau.
Ses yeux verts foncés s'étaient enfin plantés dans ceux de Plugg, traduisant sa témérité et l'importance qu'il accordait à ce que la justice soit rendue.
Maintenant, tout était entre les mains des officiers et des autres marins.

La destinée de ce navire et par la même occasion la nôtre est en marche. Puisse la balance de la Justice pencher dans mon sens!
Je n'en ai pas fini avec toi Fléau... ça se réglera dans le sang une fois à terre!

Et comme Bessel qui se rapprochait, les autres marins restèrent interdits et pendus aux lèvres des principaux acteurs. Le capitaine Harrigan qui était sorti de sa cabine pour se rendre compte lui-même de l'origine des éclats de voix croisa les bras et resta en retrait de la foule, observant le déroulement de la scène. L'instant sembla s'étirer incroyablement. Seules deux catégories d'hommes étaient capables d'entreprendre semblable action : les fous et les élus appelés à réaliser de grandes choses. Mais personne ne semblait savoir dans quelle catégorie ranger l'homme au turban rouge. Son action s'apparentait presque à une mutinerie ouverte. Tout le monde semblait comme pétrifié.

Tout le monde, sauf M. Plugg qui tremblait de colère devant l'outrage subi devant son capitaine et la remise en cause de l'ordre établi à bord. Si tant est que le second semblait sur le point d'exploser de rage, quelque chose en lui cependant le retint et Plugg redevint maître de lui-même en quelques instants. D'une voix froide comme l'acier et pleinement contrôlée, il s'adressa à Sorio d'une voix égale : « Et bien, le cloporte. De quel droit te permets-tu de t'adresser ainsi à l'équipage et remettre en cause les compétences de mon homme ? Tu crois qu'il suffit d'éliminer une ou deux misérables vermines pour te sentir pousser des ailes et faire la loi à bord ? » Bien qu'il n'ait pas crié comme l'avait fait son matelot, tout le monde avait clairement pu entendre l'officier d'un bout à l'autre du bateau.

Si Sandara et les autres sympathisants avaient semblé prêts à un moment à prendre la parole pour venir en aide à Sorio, chacun à présent rentrait la tête dans les épaules de peur de subir le courroux du chauve, ou celui plus terrible encore du capitaine. Ceux qui avaient assez d'ancienneté à bord savaient que lorsque M. Plugg s'adressait ainsi à quelqu'un, les choses tournaient en général assez mal pour ce quelqu'un.

Poursuivant sur sa lancée, il ajouta mordant : « Tu t'es crû en Andoran, ici ? Tu crois qu'on est en démocratie, c'est ça ? » La question n'était pas anodine. Même Sorio savait à cet instant qu'il avait fait une erreur de calcul. Rien que le calme apparent de l'officier laissait présager le pire. « Il n'y a de voie au chapitre pour personne ici ! Le capitaine est notre maître à tous. C'est littéralement votre dieu vivant et je suis son instrument divin. C'est donc moi qui décide qui doit vivre et mourir à bord. C'est clair ? Personne d'autre que moi ne peut remettre en cause le fonctionnement à bord et les ordres du capitaine. Personne ! » La rage sourde et latente qui habitait le chauve si fit pleinement voir sur son visage. Et lorsque Sorio le regarda droit dans les yeux, il crû même y voir un brin de folie.

Maître Fléau, qui s'était jusqu'à présent tenu en retrait en profita pour s'avancer et chuchoter quelque chose à l'oreille du second, lequel hocha la tête d'une manière absente. Sitôt fini, il recula un sourire sadique collé sur son visage. M. Plugg reprit la parole en s'adressant à Sorio plus qu'aux autres satisfait par l'idée suggérée. « Bien. Puisque pour toi, les règles semblent primordiales, occupons-nous du cas du nain. Comment expliques-tu que ce nabot de nain ait échappé aux conséquences du châtiment que je lui ai imposé ? C'est tout simplement parce qu'il dispose de sa sacoche alors qu'elle ne devrait pas se trouver à sa taille et qu'il a usé de magie.

Or, à ma connaissance, toutes les affaires à bord appartiennent au capitaine Harrigan et elles sont à ce titre enfermées dans la réserve, sous la supervision de Grok. Si Kwurzk dispose de sa sacoche, c'est soit qu'il l'a lui-même volé, soit quelqu'un l'a volé en sa faveur pour la lui remettre ensuite. Il n'y a pas d'autres possibilités puisque je n'ai pas donné mon accord. » Se tournant vers Grok, il demanda : « Quartier-maître, avez-vous remis cette sacoche de composants vous-même au nain ? » Se sentant prise au piège par la situation, la demi-orque choisit de ne pas se mouiller. « Non, M. Plugg ! Je n'ai aucune idée de comment le nain a fait pour se procurer cette sacoche ! »

Reniflant avec dédain, le second reprit avec plus de force : « Quelqu'un a t-il volé cette sacoche pour le nain ? Si personne n'avoue, alors ce sera le passage sous la quille pour notre bon Kwurzk ! En tant que garant de l'ordre à bord, il est de mon devoir de faire respecter la loi. Alors, personne ? »

Tout le monde avait encore en mémoire la mort de Jakes La-Pie. Le passage sous la quille revenait à une mise à mort du nain. Comprenant cela, Sandara leva la main et s'avança timidement. La jeune femme avait choisit d'agir dans le but d'épargner cette mise-à-mort au nain. « C'est moi qui ait récupéré cette sacoche. Mais pour ma défense, elle est bénie par Besmara et la déesse-pirate accepte mal le... » Le regard inquisiteur de M. Plugg fit mourir les paroles dans la gorge de la prêtresse, qui déglutit avec difficulté.

Dévisageant tour à tour le médiogaltien et la rouquine, il déclara à haute voix : « C'est l'ordre et la justice que tu voulais, cloporte ? Voici la justice à bord. Kwurzk, tu vas pouvoir garder ta sacoche. Qibeq, Subom et Tam, saisissez-vous de Sandara et tranchez-lui la main droite en guise de punition ! Aucun vol n'est et ne sera toléré à bord ! » La sentence fut accueillit par un hoquet de surprise général et Sandara commença à crier et à se débattre tandis que les hommes désignés tentaient de la maîtriser.

Kwurzk, dans un futur proche s'était vu épargné mais le prix de sa vie avait été très élevé. Autour des quatre derniers arrivés, la satisfaction bruyante des uns s'opposait à la désapprobation silencieuse des autres. Mais pour M. Plugg, seul comptait l'approbation du capitaine. Et ce dernier semblait satisfait par la gestion du problème par son second. Sur un navire pirate, et encore plus sur celui du capitaine Barnabas Harrigan, il n'y avait aucune place pour l'égalité et la liberté d'expression. Il n'y avait que d'un côté, les hommes au pouvoir et ceux forcés d'obéir s'ils voulaient obtenir leur part du gateau. Et maintenant, même les derniers ignorants ou idéalistes sur le bateau le savaient.

Et au centre de l'équipage, Sandara maîtrisée par Tam et Subom tentait toujours de se débattre pour échapper à ce jugement : « Non, je vous en supplie, M. Plugg. Je suis la prêtresse de Besmara. Vous ne pouvez pas faire ça ! Pitié, je ferai tout ce que vous voudrez ! Par la reine-pirate, écoutez-moi je vous dis ! C'est une erreur ! Laissez-moi m'expliquer ! » Sa voix prenait des teintes d'affolement et de désespoir à mesure qu'on lui faisait tendre le bras et que Qibeq levait son sabre par dessus la tête. Mais M. Plugg ne semblait pas prêt à reconsidérer son jugement. Son autorité et la confiance que le capitaine avait placé en lui était en jeu...

«  C'est moi qui ait dérobé les affaires pour les donner à Sandara. J'ai bien dit que j'avais des talents, et comme dès mon arrivée on m'a molesté sans raison, j'ai pris les devants pour nous donner à nous, derniers arrivés, de quoi nous défendre si on nous attaquait à nouveau. Et j'ai bien fait vu qu'on nous a attaqué, parfois de la façon la plus abjecte. Je suis là pour servir le Capitaine et l'Absinthe, et donner ma vie pour c'bateau, mais pas pour servir d'esclave sexuelle ou de souffre douleur pour quelques arriérés pas foutus de remplir le trou d'une souris avec ce que Gozreh leur a offert, soit pas grand chose. Moi le Capitaine ici c'est mon dieu, mais Besmara, c'est la déesse de tous les marins et captaines, de toutes les mers, et de tous les monstres qui pourraient nous bouffer sous les lattes de bois. J'crois pas que mutiler sa prêtresse va attirer des faveurs pour nous. »

Elle tendit sa main.

Modifié par un utilisateur lundi 13 février 2017 11:48:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bessel se retint de pleurer alors que d'autres se mettaient en avant à leur tour. Elle n'avait pas vu ça depuis l'esclavage, où parfois on se dévouait pour répartir les sévices et permettre à certains de récupérer un peu. Cette douce pensée la quitta rapidement quand le capitaine Harrigan débarqua pour mettre les choses au clair.
Les coups de fouet ne l'enchantaient pas, elle frémissait déjà de douleur mais c'était mieux que de perdre une main, ce qui aurait été pire pour elle que le viol.
Les coups étaient si forts qu'ils prirent le pas sur la douleur et elle finit à nouveau inconsciente.

Elle se réveilla en sursaut, trempée. Tes réveils sont un peu brutaux ces temps-ci.
Elle se sentait mal. Elle sortit sa fiole dans laquelle elle murmura quelques paroles en ajoutant de la poudre, et en but le contenu pour se remettre d'aplomb. Elle regardait ceux qui s'étaient dénoncés, et leur envoya un pouce vers le ciel discret. Elle sourit à Sandara. Elle savait sur qui ils pourraient compter. C'est alors qu'elle vit Sorio. Noire de rage, elle s'avança vers le mutinogatien et parla assez bas malgré un énervement qu'on sentait dans la voix.
«  Tu es fou Sorio, encore plus que nous, il n'y a pas de justice ici! On s'est fait une alliée pour la vie grâce à la situation mais quelqu'un a failli y laisser une main. Tu crois vraiment qu'on peut faire le poids contre les officiers et leurs chiens là maintenant, alors qu'on a quelques dagues et des soutiens timides? On est pas affamé, ça sert à rien de nous jeter sur notre proie, il faut attendre. Attendre, et quand la victoire est certaines, attaquer. Fais gaffe, encore plus qu'avant, faudra pas se louper la prochaine fois, je peux croire à une seconde chance pour nous, mais pas une troisième. »

Elle lui tapa sur le bras en partant, avec sa force de mouche. Elle ne voulait pas qu'il y ait de l'animosité entre eux, juste lui dire ce qu'elle avait sur le cœur. Il s'était avancé aujourd'hui, avancé vers leur camp à Kwurzk et elle, et peut-être Anne-Charlotte. C'était un bon début.

La scène était sur-réaliste. Alors qu'Anne-Charlotte s'apprêtait à s'accuser à son tour - avec un temps de retard, le temps que son cerveau fatigué percute un peu -, c'est l Capitaine lui-même qui parla.
Elle ne put cacher son soulagement à l'idée que la prêtresse ne fut pas mutilée. A vrai dire, même si elle avait détesté Sandara - ce qui était loin d'être le cas -, elle aurait quand même proposé qu'on prenne sa main à elle, sa foi teintée de superstition lui dictant qu'il valait mieux perdre une main que finir maudite à tout jamais par Besmara.

Comme à chaque fois que le chat miaulait dans l'air en s'abattant avec un claquement - sec la première fois, mouillé les suivantes -, Anne-Charlotte ne put s'empêcher de frémir. Jamais, semblerait-il, ne se détacherait-elle totalement de ses anciens traumatismes.

Elle se chargea elle-même de réveiller Sandara et Bessel à grand renfort d'eau froide, mais sans la violence ou la cruauté qu'y aurait sans doute mis Eyle ou sa bande.

Pathétique... Quelle piètre façon de leur montrer mon soutient.
T'es qu'une lâche Anne-Charlotte de Cormac.

La jeune femme ne savait plus trop où elle en était. Comme un tourbillon rageur, se mêlaient en elle la peur, la colère, la honte et une certaine forme d'abattement maintenant que la tensions retombait.

Sans mot dire, elle se rapprocha ensuite de Kwurzk et Sorio, rongée par une colère sourde dirigée contre un peu tout le monde. Eyle, Fléau et Plugg bien sûr, mais aussi Sorio qui avait failli tous les faire tuer et surtout contre elle, qui n'avait pas su réagir.
Elle fixait sa soupe en écoutant ses camarades.
Ouais, faudra qu'on parle de nos projets. Mais si on veut réussir une mutinerie, va falloir faire gaffe à pas le faire n'importe comment