Après cette confirmation d'Anselme, Méliore se mit en route. Il remonta vers le nord, traversant le gué. Il avait laissé derrière lui quelques repères et retrouva rapidement la piste de l'animal. Celle-ci traversait un pré et se dirigeait vers les abords d'un marais qui longeait la rivière. Les pourtours du marais étaient accidentés et les arbres y étaient nombreux. Si cela freinait un peu la progression du jeune guerrier, cette situation présentait de multiples occasions de se mettre à couvert et d'avancer discrètement. Après un moment à suivre les traces du cerf, Méliore l'aperçut enfin.

C'était un jeune mâle au panache court. Deux petites pointes ornaient chaque merrain. Il devait avoir tout au plus un an et demi. À l'approche de Méliore, la bête s'immobilisa et redressa vivement la tête, à l'affût. Méliore cessa immédiatement de bouger. Il savait que le cerf l'avait entendu et que le moindre bruit le ferait déguerpir. Le cerf était encore à bonne distance. Il ne serait pas facile de l'atteindre de là, mais s'avancer davantage risquait de compromettre la chasse...

Tu as -2 pour le toucher si tu tires de là. Si tu préfères te repositionner, tu devras réussir un autre jet de discrétion... dilemme...

Ces bêtes étaient craintives de nature et Méliore savait que le jeu d’attendre n’en vaudrait pas la chandelle. Doucement, il banda son arc, puis décocha un trait en direction de l’animal. La flèche siffla et atteignit le cerf dans le flanc. Blessé, il détala immédiatement en s’enfonçant dans les fourrés. Méliore gagna rapidement l'endroit où se tenait le cerf. Les pistes étaient faciles à suivre et le jeune guerrier pouvait se repérer aux traces de sang laissé par la bête. Après une quinzaine de minutes de traque, il aperçut le cerf qui traversait un pré en clopinant, en direction d'une rangée d'arbres où il pourrait prendre refuge.

tu peux faire un second jet pour l'arc

La flèche transperça une des pattes antérieures du jeune mâle. La bête s'effondra sur place, s'efforçant en vain de se relever. Méliore s'approcha rapidement, tirant son épée, et asséna un puissant coup de grâce à l'animal en lui sectionnant la nuque. Après que les nerfs eurent fait frétiller le cerf pendant de longue seconde, il s'immobilisa.

Le coeur de Méliore palpitait : il avait là toute une prise! Encore fallait-il la rapporter au campement. Méliore rangea ses armes et jaugea la bête. Elle devait faire environ quatre-vingt-dix kilos... La marche n'allait pas être facile, mais retourner chercher de l'aide condamnait la bête aux assauts des carnassiers. Méliore souleva le cerf par les pattes de devant pour le jeter sur ses épaules.

Tu peux me faire un jet de force pour le retour

Pendant ce temps, au campement, Khilgan relisait ses notes et tentait d'établir les possibles liens à faire entre les runes. Anselme, intrigué, vint le rejoindre. Il observa un moment son travail puis se mit à poser des hypothèses sur les apparences de structure que cette écriture pouvait laisser poindre. Khilgan fut surpris. Il ne s'attendait pas à ce que le noble connaisse les langues, en tout cas pas au point d'être en mesure d'en comprendre le fonctionnement. Ensemble, ils tentèrent quelques premiers jets d'identification de mots à partir de la récurrence des symboles et des langues et dialectes qu'ils maîtrisaient. C'était encore embryonnaire, mais un mot semblait revenir assez souvent. Cette régularité indiquait soit qu'il avait une importance plus grande dans cette langue, soit qu'il était un élément de rappel utilisé de manière mnémotechnique pour des récitations. Le temps fila cependant et ils n'eurent pas le temps de creuser plus loin avant le retour de Méliore.

Ce n’était pas une mince affaire que de porter une telle pièce, mais le jeune guerrier, porté par la fierté de sa chasse, y parvint sans trop de problèmes. Lhassa fut le premier à l’apercevoir lorsqu’il arriva au camp. Elle héla ses compagnons pour qu’ils aillent à son aide, pendant qu’elle s’armait de couteaux affutés, prête à en découdre avec la carcasse. Cela attira l’attention d’Anselme, qui esquissa un sourire satisfait en voyant la prise de son fidèle guerrier. Méliore ne fut pas mécontent lorsque Frédélin et Abel prirent la relève : il en serait quitte pour quelques courbatures le lendemain. « Nous devrions en offrir une partie à Séors, messire, en l’honneur de votre compagnon mort au combat… », lança David à Anselme.

Si tout un chacun semblait d’accord avec l’idée, nul ne savait vraiment comment s’y prendre… Lucindiel et Marion auraient su y faire, mais elle veillaient sur le feu sacré bien loin de ce campement de fortune. Elles étaient ce qu’ils avaient de plus près d’un prêtre. Tu envisageais quoi pour rendre honneur?

Devant l'hésitation générale, Lhassa finit par s'avancer vers le corps de Barbenfeu. Pour commencer elle prit soin de nettoyer son visage déjà rigidifié par la mort. Puis elle s'efforça d'arranger de son mieux la barbe et la chevelure du défunt, qui funeste présage de son nom avait en partie été ravagée par les flammes lors de combats.
Puis ayant fait de son mieux pour rendre le corps présentable elle adressa une courte prière tout en gardant dans les siennes la main du Nain:

«  Ainsi Menoren a décidé de t'envoyer reposer auprès de Seors, toi le compagnon fidèle, toi qui m'avait sauvée au col de Lothis. Tu vas nous manquer Barbenfeu, tu vas nous manquer mais puisse Majestar faire que ta mort n'ait pas été vaine, puisse t'il faire que nous puissions faire cesser le mal qui anime les environs. Tu vas me manquer Barbenfeu, même tes râleries vont me manquer, puisses tu ne manquer de rien là ou tu vas désormais et veiller sur nous d'un œil bienveillant.Adieu compagnon et puisses tu reposer en paix...  »

Là dessus Lhassa relâche la main la reposant sur le manche de sa hache, puis se détourne le visage commençant à ruisseler de larmes.

Lhassa et Anselme demeurèrent au côté du nain. Pendant ce temps, leurs compagnons s’affairaient à monter un feu digne d’une telle prise : il n’avait pas le temps de faisander cette viande de toute manière, il fallait la cuire. Ils embrochèrent le cerf sur une lourde branche et le suspendirent au-dessus du feu, non sans d’abord avoir retiré et désossé les pattes. Méliore prépara un feu à côté et, lorsque les braises furent vives, il y jeta les os en offrande à Séors.

Le dieu fut satisfait de ce geste. Alors que la jeune azalaise et le noble veillaient le corps, ils ressentirent l’âme de leur ami qui le quittait doucement, accompagné par une force paisible qui semblait celle d’un ange. Le visage du nain semblait soulagé. Lhassa pleura de plus belle, tandis qu’Anselme se détourna, les intestins noués. Après un moment, tous deux furent soulagés et paisibles, conscients que les dieux avaient répondu à la prière de Lhassa. Tel était le destin que la dame avait choisi pour Barbenfeu.

Ce soir-là, ils mangèrent avec appétit, sans pour autant relâcher leur vigilance.


Les blessés récupèrent partiellement pendant la nuit. Lhassa reprend 2 PV, Anselme en reprend 1 et Frédélin 2.
En outre, l’expérience de cette expédition vous amène à la fin du 2e niveau. Cela signifie que vous acquérez les compétences suivantes à ajouter sur votre fiche :
Anselme : +1 en art de la magie et +1 en connaissance (mystères);
Lhassa : +1 en art de la magie, +1 en discrétion, +1 en escalade et +1 en connaissance (mystères);
Méliore : +1 escalade, +1 perception et +1 survie;
Khilgan : +1 art de la magie, +1 connaissance (mystères) + 1 connaissance (Nature), +1 perception, +1 profession (scribe), +1 psychologie
Afin que je puisse planifier la suite : quelle classe visez-vous pour votre prochain niveau?

Modifié par un utilisateur mercredi 15 mars 2017 17:44:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Anselme ajusta sa tenue et passa une main dans ses cheveux.