Sur leur garde grâce à quelques discrets conseils de la part de Sagacius, ils s'engagèrent dans l'Impasse de l'Anguille. Les gardes ne les arrêtèrent pas, mais leur présence ne passa pas inaperçue pour autant, et deux ou trois des gros bras de Barvasi gardaient un oeil sur eux, tout en continuant leur ronde.

Les "pensionnaires" de la Maison des Nuages leur lancèrent des oeillades suggestives, et un ou deux se fendirent même de commentaires aguicheurs, cherchant peut être à harponner un client parmi eux. Mais ils n'étaient pas là pour s'amuser, ils avaient à faire.


Finalement, ils se présentèrent devant la grande porte marquée de l'araignée. Aucun des gardes n'avaient esquissé le moindre geste jusqu'à présent, et les bons-à-rien qui trainaient sur le pont de l'Anguille se contentèrent de coups d'oeil curieux, avant de reprendre leurs parties de cartes et de dés.
Ce n'est que lorsqu'ils arrivèrent devant la porte que l'un des gardes, un homme aux traits marqués, aux favoris broussailleux, et à l'air patibulaire leur lança.
« Hey, vous! Stop! Vous êtes là pour voir le boss? Qu'est ce qui vous amène? Le capa n'accorde pas d'audience pour rien, alors expliquez qui vous êtes et pourquoi vous voulez le voir! »


A ce moment là, la porte derrière eux s'ouvrit, et une jeune femme en émergea, refermant doucement l'huis. Elle portait une tenue varisienne, une jupe longue, mauve, et un assortiment de foulards colorés autour de la taille, dans les tons rouges et orangés. Elle portait également une chemise blanche probablement trop trop petite qui découvrait largement son décolleté, et un corset qui accentuait encore cet effet. Elle avait l'air un peu sonnée, comme un voile qui serait tombé devant son regard, malgré son maquillage.
Elle fit volte face en ignorant les gardes qui la déshabillaient du regard et faillit percuter Méry, perdue qu'elle était dans ses pensées.
« Oh, excusez m...Gracchius!!? »

Gracchius


Rakyel


Carte


Comme on dit en anglais: the plot thickens!

Modifié par un utilisateur lundi 20 février 2017 22:18:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Rakyel n'était pas serein : toute l'action que le groupe allait entreprendre reposait uniquement sur les mots (trop?) fleuris que Méry serait en capacité de débiter en fonction de la situation, espérant appâter le mafieux sur ses barges. Mais bon, après tout, rien de ce qui avait pu se produire ces derniers jours ne correspondait à ce que le fossoyeur aurait pu imaginer. Et jusqu'à présent, la bonne fortune les avait conduit à réussir ce qu'ils avaient entrepris.
Autant continuer sur la même lancée... L'avenir nous montrera comment appréhender les situations.

C'est donc nonchalamment qu'il suivit le groupe au bruit inéluctable de son bâton sur la route.
La traversé des différents quartiers de Korvosa ne lui incitait qu'à continuer cette mission : apporter à nouveau le calme dans la ville devait être une priorité. Et bien qu'il se demandait ce que pouvaient contenir les documents qu'ils devaient récupérer, il ne douta pas que la Reine avait fait appel à eux justement dans le but de calmer les esprits.

Arrivé devant l'Impasse de l'Anguille, le spectacle était désolant : tant de vice et de misère provoqués par ce commerce rappelait à l'oracle sa vie d'antan et provoquait en lui une colère sourde... Ce genre de business était typiquement à l'origine du mal-être de beaucoup de familles korvosiennes. Et bien qu'il ne pouvait faire cesser ce genre d'affaires d'un claquement de doigts, il se convint tout de même que la Milice de Zellara avait été regroupée justement dans le but de stopper toutes ces activités néfastes!

Toujours un peu à l'arrière du groupe il monta sur le pont jusqu'à l'arrivée devant la grande porte ornée d'un symbole arachnide.
Quoi?!
L'oracle avait relevé brutalement la tête, dénotant avec son allure calme et posée qu'il avait adoptée jusqu'alors!
Sa capuche tomba en arrière, révélant son visage marqué et brûlé. Mais ses petits yeux jaunes étaient restés fermement fixés devant lui. Ce n'est que l'arrivée de la jeune fille un peu précipitée que Rakyel reposa ses deux mains sur son bâton après avoir rabattu sa capuche. Mais en le regardant, on pouvait noter que sa posture avait quelque chose de... changée...

Le garde jeta un oeil à Méry, et un autre à la jeune femme et à Grachius, avant de hausser les épaules.
« Je vois. Bon, si vous voulez discuter avec le patron, c'est à l'intérieur. Je ne vous f'rais pas l'affront de vous demander vos armes, mais je vous conseille de faire attention à ne pas avoir l'air menaçant. Le capa est plutôt du genre tolérant, mais les jumelles sont nerveuses... »
Il leur adressa un sourire révélant une dentition noircie typique des consommateurs de Frisson.
« Enfin, sauf si vous voulez tenter vôt' chance. Et toi Valéria, t'as pas des clients!!? Alors dégage! »


La jeune femme qui avait interpellé Grachius lui lança un regard noir et un geste obscène accompagné d'une insulte en varisien.
« Je vais c'que je veux du moment que je peux payer ma protection, alors va plutôt fouiller le fond du fleuve à la recherche de ta dignité, fiu de cățea! Je les accompagne. »
Elle murmura à Grachius:
« Je t'expliquerai plus tard. Je suis heureuse de te voir! J'ai enfin une issue. »

Varisien


L'homme haussa les épaules, et leur ouvrit la porte. Alors qu'ils entraient, il jeta un oeil à Rakyel.
« Dis donc, gamin...t'as l'air familier...on s'est déjà battu? Enfin, c'pas important. »
Il se tourna vers l'intérieur.
« Boss, j'ai un groupe, ils disent qu'ils sont là pour des affaires. J'vous laisse voir. »


A l'intérieur se trouvait une étrange assemblée. La dunette arrière n'était qu'une grande pièce un peu humide, éclairée par des lanternes accrochées au plafond et par la lumière entrant pas les écoutilles. Deux tables entourées de chaises flanquaient la porte et ce qui semblaient être d'autres truands en plein repas étaient attablés. Ils étaient cinq, quatre hommes et une femme, tous humains, tous vêtus de vêtements rapiécés, et armés de matraques ou de dagues élimées. Ils n'avaient pas l'air aussi musclés ou aussi disciplinés que ceux qui patrouillaient les pontons et les navires. Sans doute de vulgaires gros bras des rues, peut être cherchant à intégrer les rangs des hommes de Devargo. Ils étaient en train d'achever un copieux repas et le vin avait l'air d'avoir coulé. L'un d'eux, dans le coin, avait même l'air endormi. Ils leur jetèrent un regard curieux, mais les ignorèrent globalement.


Plus loin, face à la porte, se trouvait une petite estrade au centre de laquelle se trouvait un trône de bois tendu de velours noir. Sur le trône se tenait un homme aux traits taillés à la serpe, vêtu d'une armure de cuir clouté, et portant un gant de cuir prolongé d'une longue pointe métallique à chaque mains. Il avait l'air à la fois curieux et impatient. Sur son plastron de cuir, une araignée métallique était incrustée, et une autre araignée, véritable celle là, courait sur son épaule sans qu'il y prête attention.

Dans une cage suspendue au plafond se trouvait une sorte de reptile, un petit drake, de la taille d'un chien, qui ne pouvait pas déployer ses ailes à cause des barreaux de bois. Il lança un regard aux nouveaux venus, et leur lança:
« Hé vous! Libérez moi! S'il vous plaît! »


Mais les deux figures les plus étranges étaient sans aucun doute les deux...femmes? qui se tenaient de chaque côté du trône. Elles avaient la peau bleue comme les eaux de la rivière Jeggare, et les yeux orange corail. Elles ne portaient presque rien: une sorte de demi-cape qui leur couvrait une épaule et un capuchon rabattu, et étaient par ailleurs torse-nu, à l'exception des bandes de cuir gris qui enserrait leurs bras de l'épaule jusqu'au poignet. Elles portaient également un pagne et des cuissardes faites du même cuir gris. Mais leur semi-nudité ne les rendaient pas pour autant innoffensives: elles tenaient chacune une lance, et à en juger par leur musculature qui aurait fait rougir Grachius, elles savaient s'en servir...et avaient déjà vu le feu du combat, car elles portaient toutes deux des cicatrices profondes, qui ressemblaient à des morsures.

L'homme sur le trône les observa un instant et parla, faisant signe aux gardes de refermer les portes.
« Bienvenu sur l'Anguille! Je suis Devargo Barvasi, mais je suppose que vous le savez déjà. Vous venez pour affaire...quel genre d'affaires? Il se trouve que j'en conduis beaucoup. Mais je suis toujours prêt à discuter avec des acheteurs intéressés! Alors? »

Connaissance nature (DD11)


Perception DD15


Perception DD20


L'Anguille - Dunette Arrière

Méry, concentré sur la tâche en cours, ne prit guère attention aux détails à l'entour (de Gracchius ou Rakyel)... se contentant de passer au plus vite le blocage de la porte -avec moins de difficultés que prévu-. Il prépara son plus grand sourire en réponse à l'invite du Devargo, et lui offrit une très maladroite et appuyée révérence, comme l'autre devait s'y attendre.
Puis, se redressant, il écarta les bras en avançant d'un pas, totalement focalisé sur le maître des lieux en lui répondant :
« Ah, messire arachnophile, il n'est pas aisé de faire affaire avec vous. Au vu de votre influence en progression rapide, vous devriez trouver quelque agent apte à trier les demandes, afin de vous éviter la perte du meilleur. N'y voyez là que simple suggestion, bien sûr.
Car j'ai déjà bien fort à faire avec nos commanditaires. Qui resteront anonymes (pour 10% au dessus du tarif). Je suis donc leur porte-parole, faisant surtout office de coffre-fort pour le transport de fonds protégés -c'est pour quoi on demande mon service-, d'où mon escorte, éclectique, efficace, et partenaire.
Me voilà donc chargé de vous délivrer offre d'achat en voiles avec deux zéros avant la virgule, si comme nous avons pu le déterminer, vous vous trouvez en possession d'écrits régaliens originaires de Nidal, récemment "égarés" par leur porteur, en notre bonne cité de Korvosa, à l'occasion des troubles qui l'ont agitée et auxquels vous ne sauriez avoir été insensible...
Car vous êtes sans conteste un souverain influent, et avisé, apte à proposer une solution qui agréera chacun des côtés... de cette proposition, à la discrètion aussi assurée que le paiement d'or et d'argent comptant...  »

Modifié par un utilisateur jeudi 23 février 2017 23:28:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Du côté de Devargo, personne n'avait l'air de s'étonner de la négociation ou même des questions du halfling. Ce genre de discussion devait être monnaie courant ici. Le roi des araignées lui même était plus intéressé, en revanche...une araignée grimpa le long de son bras, et une autre sortie de sa botte, escaladant paresseusement son trône. Devargo se pencha en avant, plantant ses yeux noirs dans ceux de Méry.
« Nidal...Nidal...je ne...ah! Oui, effectivement, je dispose bien de courrier égarés par leur propriétaire. Mais si ils étaient transportés par un messager de l'ambassade, ils ne concernent pas du tout Nidal. »
Un sourire presque sincère s'épanouit sur ses lèvres.
« Mais je suis ravi d'apprendre que quelqu'un souhaite les récupérer! Comme vous le savez, cependant, mes services ne sont pas gratuits, il faut bien vivre! Ma question était donc, combien proposez vous contre ces lettres? »

Outre la négociation, j'aurais besoin d'un jet de diplomatie!

Rakyel

Modifié par un utilisateur vendredi 24 février 2017 00:26:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

Depuis qu'il a croisé Valeria, Grachius est mal à l'aise. Elle semble visiblement en bonne santé mais a du tomber dans les filets de ces personnages peu recommandable qui ont du la forcer à accomplir des actions peu recommandables ... ou pire.
Les mots qu'elle lui a glissé ressemblent à un appel au secours, mais il se demande comment il doit agir.
Foncer dans le tas ne semble pas la bonne solution, en particulier parce que ses compagnons ne sont pas au courant et qu'il pourrait le conduire à leur fin s'il agit imprudemment.
Tout à ses pensées, il laisse Mery et les autres mener la négociation, se contentant d'apparaitre comme un homme d'arme, certes plein de classe, mais pas un négociateur. (mieux vaut se faire sous-estimer par l'adversaire).

Modifié par un modérateur dimanche 26 février 2017 16:12:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'affaire paraissait bien se présenter. Il devrait se nommer Langagile et non Mainleste. Le seul bémol était que l'Araignée semblait être intéressé par ses hôtes. Le demi-elfe espérait ne pas entendre parler de la Milice de Zellara. Il regarda ses compagnons avec une vague inquiétude, la respiration en suspend.

Rakyel sursauta lorsque Barvasi prononça son nom. Il fut quelque peu surpris que sa réputation ait pu le précéder, lui qui était plutôt auparavant une ombre de Grisaille.
A croire que les nouvelles vont vraiment vite à Korvosa...

Méry ayant laissé la main à ses acolytes et personne ne semblant vouloir entamer les négociations tarifaires, l'oracle, encore un peu captivé par le drake qui gisait dans sa cage surélevée, se concentra désormais sur l'achat des documents et prit la parole.

« Vous semblez bien renseigné Monsieur. Mais effectivement, je crains que votre curiosité ne puisse être davantage satisfaite : l'étrangeté et le mystère sont parfois des privilèges qu'il vaut mieux que chacun entretienne et protège!
Mais vous êtes bien placé pour le savoir... » termina-t-il avec un sourire perceptible malgré son visage en partie calfeutré.

Bon, vu qu'on n'a pas pu s'entendre auparavant de ce qu'on souhaitait payer à cet homme et comme Méry a déjà annoncé la couleur, autant couper l'herbe sous le pied à une éventuelle annonce faramineuse.
Il poursuivit :
« En revanche, vous paraissiez à l'instant heureux de savoir que ces lettres avaient trouvées acquéreur. J'en déduis que vous n'aviez pas la garantie de pouvoir les vendre...
Comme vous l'expliquait mon ami blondinet, gageant que nous disposons d'un moyen de paiement immédiat, nous sommes capable de vous proposer 140 voiles d'or pour ce lot, concluant rapidement et discrètement l'échange... si le sceau est authentique, ça va de soi! » finit le fossoyeur en redonnant la main au halfelin dans son rôle d'huissier.

Devant leur silence, Devargo haussa un sourcil.
« Et bien maître Rakyel? Maître halfling? Je vois que les paroles vous font défaut...mais peut être n'aviez vous pas réfléchi jusque là et attendiez vous de savoir si j'allais accepter...voici ce que je vous propose...nous pouvons réaliser l'échange quand vous aurez rassemblé les fonds, à l'entrée de l'Impasse. Il y aura des témoins, et nous serons en espace ouvert...mais j'amènerait tout de même quatre de mes hommes, afin d'éviter tout problème. Cela vous convient il? »

Il se rencogna dans son trône, souriant doucement, l'air calculateur.
« Mais ma patience à des limites! Une journée de délai suffira-t-elle? »

Méry avait tenté de rester le plus discret possible tandis que le grand démomifié découvrait -contraint et forcé- les réalités du marché et de l'instant présent. Ayant posé le lingot auprès du Barvasi -qu'était pas né de la dernière pluie- pour le laisser l'examiner, il se saisit du parchemin tendu, et commença à le mirer dans la chiche lumière de ce bouge obscur, puis à le respirer, avant de l'approcher à dix-sept centimètres de son œil gauche, pour examiner en son ponctum proximum le sceau qui avait été trafiqué...
Avec une moue déçue il le reposa sur le bout de bois le plus proche du roi des araignées et, après avoir d'abord écarté les bras en un geste universel de reddition, il tapa deux fois et demi sur (le bois de) celui-ci, pour en faire apparaître un deuxième lingot d'argent en sa main, qu'il posa à côté du premier, toussotant, comme pour s'excuser de déranger la négociation principale -en cours- :
« Rheu-heu... aheum. Pardonnez-moi, votre majesté, mais le sceau de celle-ci est refondu et -fort mal- remodelé... le fer était trop chaud, ou votre artisan trop pressé/stressé ?- L'authenticité en reste donc sujette à caution... c'est le problème quand on ouvre et lit les lettres qui ne vous sont pas destinées. Je vous montre illico deuxième lingot... pour que vous m'en fassiez estimer une autre, mieux traitée... aheum... si vous avez lu ces courriers... leur valeur est plus délicate à négocier... et comprendra une clause d'exclusivité... kheu-rheu... de non-diffusion de ces informations... aheum...  »
Avec une petite toux et un regard en coin vers Rakyel, il pensa très fort :
Faut acheter son silence à propos des infos, aussi... à c'qu'il semble.

Modifié par un utilisateur jeudi 2 mars 2017 23:22:16(UTC)  | Raison: Non indiquée