Le guerrier faisait de son mieux, mais il n’était pas non plus un chasseur aguerri. Méliore perdit quelques fois la piste. Ils la retrouvèrent ensemble, mais les deux compagnons devaient parfois passer de longues minutes pour y parvenir. Il avait bien dû réussir cinq ou six fois à retrouver des indices, mais Méliore était à bout de ressources. Il regarda Farmon, dans l’espoir que ce dernier ait eu un peu de chance. Le jeune homme haussa les épaules avec une mine dépitée. Le govanien dut se rendre à l’évidence après une bonne trentaine de minutes de recherche: il avait définitivement perdu la piste de l’homme qu’il suivait.

jet de dé NPC

Modifié par un utilisateur vendredi 16 juin 2017 17:19:56(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Z’êtes certain? Y’a qu’à suivra la rivière, non? », protesta Farmon.

Les deux guerriers reprirent la route et remontèrent le long de la rivière, traversant le bois des chanterelles. Après environ deux heures de marches, ils débouchèrent sur une vaste plaine qui s’étendait vers l’ouest. La rivière traversait la plaine, longeant le bois sur quelques kilomètres encore avant de prendre sa source dans le lac des deux monts. Méliore et Farmon discernaient au loin ce qui semblait être une petite colonne de fumée. Ils en discutèrent un moment et conclurent que le feu devait être derrière le lac, sans doute sur la colline ou à ses pieds. Pour se rendre là, ils en avaient pour deux ou trois heures de marche encore, en fonction du terrain autour du lac. Il était déjà près de 16 ou 17 heures. Farmon attendit la décision de Méliore.

Farmon s’exécuta et monta le camp de fortune. Méliore et lui se relayèrent au cours de la nuit pour monter la garde. Le ciel était clair et Méliore pu y observer Inga la blanche qui décroissait tandis que la rouge Tanaari arrivait à son apogée. Dans une trentaine de jours, les deux lunes seraient noires et cela annoncerait les froides nuits automnales d’Hudor. Lorsque Drom rompit la ligne d’horizon, faisant miroiter d’une lueur dorée le dessous des feuilles, Méliore et son compagnon se remirent en route. Ils longèrent la rivière tant qu’ils le pouvaient, s’en éloignant au moment d’atteindre l’exutoire du lac, la région étant trop marécageuse pour offrir une progression normale. La nuit avait été courte et la fatigue se faisait sentir. Il valait mieux ne pas faire d’efforts supplémentaires pour franchir ce genre de terrain.

Ils parvinrent sans difficulté à rejoindre la rive plus haut sur le lac, là où la terre était plus ferme. Malheureusement, la colonne de fumée n’était pas présente. Ils progressèrent donc de mémoire, se dirigeant vers l’endroit approximatif où ils avaient aperçu la fumée.

Tu peux y aller d'un jet de perception, de pistage et ou de discrétion en fonction de ton approche.

Méliore et Farmon longèrent la rive pendant environ une heure, sans trouver d’avantage de traces de passage. Lorsque la rive devint impraticable, elle était bordée d’une falaise de quelques mètres pendant un bon kilomètre, ils poursuivirent en hauteur. À un moment, Farmon pointa au loin : « Z’avez vu ça? ». Méliore regarda dans la direction que lui indiquait le soldat. Il lui fallut quelques secondes pour apercevoir, loin sur la rive nord, les formes diffuses de quelques cabanes rudimentaires. Il semblait y en avoir trois, de petite taille, installée dans une crique à l’abri des vents. Quelques personnes étaient présentes et semblaient vaquer à leurs occupations quotidiennes. Méliore et son compagnon poursuivirent prudemment leur route. S’il n’y avait pas de raison apparente de les craindre, ces gens étaient tout de même installés sur les terres de la baronne sans que ce fait ne soit connu de la colonie. La dernière chose dont avait besoin la communauté, c’était la présence de brigand ou de mercenaires en mal d’action. Après quelques minutes d’approches, Méliore et Farmon avisèrent : ces hommes ne semblaient porter ni armure, ni arme.

Les gens semblèrent surpris de voir ainsi débarquer des gens de la baronnie. Trois hommes s’attroupèrent lentement, attirés par l’intervention du guerrier govanien. Il n’y eut, pour autant, aucune réaction hostile. L’atmosphère était davantage à la curiosité sincère.

«  Tiens donc, qui voilà! Tu te promènes bien loin de ton maître… t’a-t-il donc donné permission?  » Méliore fut surpris par la voix familière qui venait derrière lui. L’homme s’exprimait en Nordais de l’Ouest, de surcroît. Méliore se retourna et aperçut Dion. «  Ne t’égosille pas davantage, mes nouveaux compagnons ne comprennent pas notre langue », ajouta Dion avec son sourire narquois, se dirigeant vers le feu en faisant signe à Méliore de s’asseoir. Dion prit place sur un des billots qui faisaient office de tabouret.

Ici, tu auras besoin de quelques informations : Dion est un mercenaire du Govan (ton royaume natal) que Anselme a récupéré lors de son voyage vers la Baronnie. Après un désaccord important suite à une attaque sur le village, Dion et Julien (un des jeunes de la colonie qui n’est pas présent à ce moment) ont choisi de quitter la colonie. Pour ta gouverne (et pour le souvenir des autres, voici le passage :

Anselme salua Frédélin et examina le lieu de refuge du Govanien « C’est donc là que se cache le renégat, l’endroit est bien choisi je dois dire. » Puis son regard se posa sur Dion : « Comme tu vois, je suis venu avec la baronne Margot de Heidheld, car elle souhaite que je te dise ce qu’il adviendra de ton sort. Je souhaitais te parler avant qu’elle ne rentre pour te confier une mission la concernant, disons, pour tenter de rattraper tes fautes, je voulais t'envoyer quérir de ses nouvelles au Govan. Maintenant qu’elle est rentrée, je me dois de te tenir un autre discours.

Voici ce qui a été décidé : Ou bien tu te constitues prisonnier volontaire à la baronnie dès demain matin, ou alors tu devras quitter la région sous trois jours.
- Le choix est déjà fait je ne resterais pas plus de trois jours dans la baronnie. Je ne demande et ne veux rien venant de toi. C'est la seule solution et tu le sais. L'autre choix favoriserait la discorde. *Avec un grand sourire* Tu pourrais presque me remercier pour cela. Je souhaite bon courage aux autres. Je laisse ici tout ce qui s'y trouve. Dame Margot je vous souhaite bonne chance. Puisse les esprits vous être favorable. »

Dion rassembla toutes les affaires qu'il avait et déposa le tout devant Dame Margot. Il se retourna et se dirigea vers le gué. Julien s'approcha de Margot, lui tendit son épée. « Finalement, je ne peux pas accepter votre cadeau, Dame. » Puis il partit en courant dans la direction prise par Dion avant que quiconque ne réagisse. Julien dut laisser l’épée au sol puisque Margot ne tendit pas la main : elle l’avait déjà faite une fois et le garçon n’avait pas saisi sa chance. Elle fit signe à Frédélin de récupérer l’épée et le matériel laissé par Dion. « Ceux-là ne sont pas dignes d’être des nôtres », dit Margot d’une voix douce et sans émotion.

Margot sortit son épée et la planta devant elle. Elle y appuya les deux mains l’une par-dessus l’autre et leva le visage vers le ciel, tout en fermant les yeux. « Majestar entend moi et rend ta justice ! Soit témoin de la décision des déserteurs pour le choix qui leur a été laissé. Que ceux-ci quittent sous trois jours les terres qui m’ont été confiées par Ménoren! » Margot ouvrit les yeux, paisible, puis rangea son arme. Le sol laissa échapper un étrange bruit, comme un mugissement, et trembla légèrement quelques secondes. « Rentrons maintenant, et laissons aux bonnes grâces de Sélik le soin de punir ces traîtres s’ils ne respectent pas leur parole.» Margot fit demi-tour et reprit la route de la baronnie..

Dion eut un sourire satisfait. Il poursuivit en Nordais de l’Ouest, leur langue natale commune. N’y comprenant rien, Farmon regardait Méliore, guettant un signe de sa part s’il devait intervenir. Méliore remarqua que Dion portait une épée. Appuyée sur les cabanes un peu plus loin, se trouvait une lance, arme qui devait faire partie de l’arsenal que le mercenaire govanien maîtrisait de par sa formation.

Dion s’exprima en ces mots : « Nous avons fui comme l’avait commandé Anselme et la dame après lui. Ce n’est que coïncidence si nous avons trouvé de nouveaux compagnons. Ce que tu vois ici n’est qu’une halte vers le Gué. Notre vrai campement est plus au nord, là où les signes divins nous ont donné la permission de vivre… » Dion fit une pause, saisissant une branche qu’il fit craquer en petite partie pour repartir un feu. Un peu en retrait, deux gaillards observaient la discussion d’un œil attentif.

« Pour ce qui est du môme, il s’en est remis et a trouvé une nouvelle famille. Il est en sûreté,. Ça pourra rassurer les tiens… » Dion fourra un bout d’écorce de bouleau au cœur de l’amoncellement de brindilles qu’il avait fait, puis sortit un silex. « Et toi… que fais-tu donc si loin, ainsi accompagné d’un homme d’armes? », poursuivit le govanien sur un ton à la fois curieux et prudent.

Modifié par un utilisateur jeudi 5 octobre 2017 19:23:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Dion hocha de la tête. « une des preuves… une des preuves… », dit-il d’un air sombre. « Je sais de quoi tu parles. Nous en avons vu, nous aussi. » Dion ajouta quelques rondins, pour faire grossir le feu, puis, poursuivit : « Ces gobelins dont tu parles, il y en a aussi dans la forêt de Findur, au nord. Un des nôtre en a aperçu… d’un peu trop près, disons. »

Dion se redressa, fixant l’horizon. Il ajouta : « Ça ne m’enchante pas de dire ça, car je préfèrerais qu’Anselme et la Dame assument ce qu’ils ont fait, mais il en va de notre propre sécurité. Nous pouvons être tes yeux plus au nord, pour peu que tu n’en glisse pas mots à tes maîtres… »

Dion fixa le guerrier un moment, affichant une moue trop fière pour suggérer qu’il cèderait.

«  Nous allons au gué lorsque les dieux nous le permettent, sans plus. Pour ce qui est des gobelins, nous les avons repérés à l’orée de Findur, mais ils ont fait de même. Ils ont poursuivis mes compagnons jusqu’à Vastecombe. C’est là qu’ils ont terrassé notre frère d’armes » Toisant son confrère govanien, Dion s’arrêta un moment. Sur un ton ferme, mais néanmoins pacifique, il ajouta : « ne vas pas suggérer à nouveau que je ploie le genou devant ceux à qui j’ai tourné le dos. Si j’avais voulu me soumettre, je l’aurais fait au moment où cela m’a été proposé. J’assume depuis ma décision sans regret. »

Vastecombe est au sud-est du crêt, la longue falaise qui longe la forêt de Findur

Modifié par un utilisateur mardi 7 novembre 2017 22:21:59(UTC)  | Raison: Non indiquée