Décidément le beau gosse mystérieux qu'étais Sorio semblait avoir une idée dangereuse en tête.
Anne-Charlotte aussi.
Mais elle avait aussi conscience qu'il était dangereux de se précipiter.
Patience est mère de sûreté. Ou Prudence. Un truc du genre que disait Jacques.

Elle se lança alors dans une longue tirade pour lui répondre :« Si t'as une recette miracle pour trouver des trésors sans efforts je te suis !
La plupart des pirates sont soit des miséreux à la recherche d'argent qu'ils pensent facile, soit des types qui cherchent à se faire oublier là d'où ils viennent, souvent les deux à la fois. Y'a des exceptions bien sûr, mais elle sont rares.
Rare sont les gens qui résistent à l'appel de l'or.

Pour ma part, ça ne me dérange pas de travailler comme gabier et de me lancer dans la flibuste. Tant qu'on a droit à notre part comme tout membre de l'équipage, j'ai rien à redire. Et c'est surtout pour moi le meilleur moyen de retrouver la trace de mon père. Tout ce que j'ai comme indice, c'est qu'il naviguait avec un certain Charles Morgan avant de disparaître de la circulation. Faut que je retrouve ce type et que je lui parle.
Qu'il y consente ou non. »
Sentant qu'elle déviait du sujet initial et qu'elle devait avoir l'air un peu sociopathe avec un discours aussi abrupte, elle revint aux propos de son camarade :
« Bref, je t'emmerde pas plus avec mes histoires. Être pirate, j'ai rien contre. Par contre y'a des abus de pouvoir et de manigances à bord qui nécessiteraient d'être corrigés. Certains ne méritent clairement pas leur poste. Bref, chaque chose en son temps.
Rare sont les gens qui résistent à l'appel de l'or.
Sauf que pour l'instant on en a pas. Donc on ne soudoiera personne comme ça. Il va falloir trouver d'autres méthodes.
Et rester discret » fini-t-elle sur un regard entendu.
Elle avait parlé à voix basse sur la fin de son monologue. Elle voulait être sûre que seul Sorio l'entendait parler de sédition.

Ce dernier sembla saisir le message et changea immédiatement de sujet. La mise en garde et la proposition d'aide fit sourire franchement Anne-Charlotte.
C'est mignon ça, il s'inquiète pour moi. Les hommes sont tous les mêmes décidément. Soit on est des putes potentielles, soit on est trop fragile pour se défendre toute seule.

« Ne t'inquiète pas pour ça. Grok m'a prévenu et j'ai de quoi dissuader les mains baladeuses » dit-elle en tapotant la lame qui pendait à sa ceinture.
« Je te retourne le conseil d'ailleurs, ton beau p'tit cul n'a pas du laisser tout le monde indifférent à bord. Sur un navire, y'a pas que les femmes qui font face à ce genre de problèmes. »

Sur ces derniers mots, elle le prévint qu'elle restait sur le pont comme la veille et lui souhaita une bonne soirée.
Elle partit donc rejoindre le groupe qui commençait à se composer autour de Conchobar, en prenant soin d'ignorer totalement la boite en métal en passant à proximité.
T'inquiète pas vil nabot, j'veux juste pas qu'on croie que je m'inquiète pour toi. Courage, je reviendrais quand tout le monde rêvera de trésors.



Comme elle s'y attendait, le gnome ne put s'empêcher de se jeter sur elle dès la fin de sa chanson, après l'avoir lorgné tout du long.
Il n'avait qu'un oeil, mais savait assurément s'en servir.

Tout d'abord gênée de ce traitement spécial, elle s'en accommoda rapidement. Après tout, c'était un très bon moyen de gagner de l'influence à bord.

Il va falloir trouver d'autres méthodes
Sa conversation avec Sorio trouvait un écho particulier ici.

Le barde la traitait avec la déférence due à une grande dame. Sandara, derrière lui se retenait de pouffer et son clin d'oeil mit Anne-Charlotte plus à l'aise pour la suite.
Conchobar n'allait pas regretter sa soirée !

Souriant largement au borgne musicien, elle lui répondit d'un ton gracieux en prenant un air flattée et charmée. Elle n'avait pas besoin de se forcer beaucoup pour faire semblant car c'était en partie le cas.
Même si elle savait que l'homme était largement intéressé, il n'en restait pas agréable de se faire traiter avec autant de prévenance.
Les occasions de flirter un peu, et surtout avec une certaine classe étaient rares, pour ne pas dire quasi inexistantes en ce bas monde. Elle pouvait bien faire fi des arrières-pensées de l'artiste étant donne qu'il lui permettait de s'épanouir dans son art à elle. Son refuge contre la dureté du monde cruel et sordide dans lequel ils vivaient tous.

« Maître Conchobar, est-ce vrai ? Nous avons alors partagé cette impatience ensemble aujourd'hui !
Je n'ai qu'une parole et mon honneur en dépend, mais sachez que même sans cette promesse je danserais avec vous ce soir. Si vous m'invitez bien sûr. » fini-t-elle sur un ton mi-amusé, mi-interrogatif.

Eh calmos là ! Pas la peine d'en faire des tonnes non plus !
Ca va ! De toute façon quoique je dise il est trop occupé à me regarder dans le corsage pour tiquer.
Ça à l'air de bien faire marrer Sandara d'ailleurs.
On va se marrer tiens !

« Une délicieuse idée me vient. Que diriez-vous de danser une Flechita ? Je ne doute pas que vous connaissiez cette sorte de tango particulière qui se danse avec un homme et deux femmes au lieu d'une ? Je suis sûre que Sandara serait ravie de se joindre à nous ! » fini-elle en décochant un sourire éclatant à l'intéressée.

Cette danse, plutôt proche et chaude comme le sont le tango ou la salsa devrait avoir un rendu incomparable avec le trio qu'ils formaient. Sandara et Anne-Charlotte avaient une forte ressemblance physique, on aurait pu les croire sœurs, voir jumelles dans l'obscurité qui tombait, tandis que le gnome au milieu, ressortirait comme un prince de la séduction.
La soirée promettait son lot d’excitation et de liesse !

Modifié par un utilisateur vendredi 30 décembre 2016 23:09:19(UTC)  | Raison: Orthographe/fautes de frappe

Roohh, quelle dégonflée alors !
Elle a peut-être juste un peu d'estime d'elle-même contrairement à toi !
Eh oh, on s'amuse juste. Ya rien de mal à ça !
Le rhum, avalé un peu trop rapidement par Anne-Charlotte, l'avait désinhibé plus que d'habitude.
Le fait qu'elle puisse danser librement et que son sabre pendait à son coté jouait certainement aussi en faveur de ce relâchement. La vie à bord était trop rude et insipide pour ne pas profiter de chaque occasion de s'amuser un peu !
Du moins c'est ce qu'une partie d'elle même voulait croire.

Sans se laisser décontenancer, la flibustière choisit de ne pas froisser la prêtresse et d'intercéder à sa requête. Elle avait bien plus de respect pour Sandara que pour Conchobar et voulait juste taquiner la rousse, pas lui forcer la main ou la mettre trop mal à l'aise.

« Sandara, quelle déception ! Alors que tu as l'insigne honneur de danser avec, sans doute possible, l'un des meilleurs barde des Chaînes ! » commença-t-elle d'un ton contrit avant de poursuivre après ce qui devait passer pour un soupir las :
« Enfin... la Flechita ne tolère pas l'hésitation. Elle doit être désirée et vécue par tous les danseurs pour être ce qu'elle est ! Si tu ne le sens pas, alors aucun de nous trois ne le sentira. » Elle s'était tournée vers son interlocutrice pour lui répondre, en lui glissant un clin d'oeil discret et complice qui contredisait ses mots et son air déçu.

Se retournant vers Conchobar elle repris son discours :
« Mon cher ami, ne nous laissons pas défaire par cette déconfiture.
Je suis certaine que Sandara regrettera amèrement son choix dès nos premiers pas ensemble ! Montrons-lui quelle occasion elle manque en ne se joignant pas à nous !
Que diriez-vous à la place d'un tango - dans sa version bal populaire, pas de salon bien sûr. » ajouta-t-elle avec un sourire concupiscent à l'adresse du gnome.

Les autres musiciens ne devraient pas avoir de mal à jouer quelque chose de dansable et Anne-Charlotte espérait assez que quelques autres couples de danseurs ne se forment et en profite également. Elle espérait aussi que Sandara comprendrait ses manœuvres et ne lui en tiendrait pas rigueur. Quelque chose l'attirait chez cette femme. Elle voyait en elle un alter ego, ce qu'elle aurait pu être si elle avait suivit une voie différente.
Danser avec Conchobar n'était plus si amusant sous cet angle. C'était futile et vide de sens.
Cette pensée lui donna sans doute l'air mélancolique un instant fugace, qu'elle s'empressa de remplacer par un air affable en direction du barde, s'auto-convaincant que ce qu'elle faisait était bon pour elle et tant pis pour le reste.

Modifié par un modérateur lundi 9 janvier 2017 03:37:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Contre toute attente, Conchobar se montra non seulement un danseur émérite, mais qui plus est professionnel et gentleman. Si Anne-Charlotte sentit parfois sa mains s'approcher de ses fesses ou sa poitrine, ce fut toujours en jouant sur la limite, jamais au-delà. Une manière charmante de montrer son intérêt sans prendre la conquête pour acquise ni se montrer grossier. La jeune femme apprécia beaucoup.

Fichtre, c'est que cette demi-portion sait y faire ! Quel feu dans on regard !

Tandis que l'ivresse de la danse et le léger tournis qu'elle donnait s'estompaient peu à peu, Anne-Charlotte accepta les compliments de son partenaire, ses joues rosissant légèrement, ce qu'elle espérait dissimulé par la pénombre du soir.
« Le plaisir est partagé je vous l’assure. Il y a des années que je n'avait pas rencontré un cavalier aussi doué et avec tant de passion. »
C'était tout à fait vrai. Le dernier cavalier avec qui elle avait pris autant de plaisir à danser n'était autre que Thomas Silver, son défunt mari. Ses yeux s'assombrirent tandis que les souvenirs d'autrefois l'assaillaient, ravivant une douleur enfouie.

A quoi ça rime tout ça ? Qu'est ce que tu me dirais si t'étais encore là ?
Silence.
Pour une fois aucune voix intérieure ne lui répondit.
Jacques était mort, et si la conscience de la danseuse parlait encore parfois comme lui, cette fois-ci elle resta muette.
Ou sourde.
Je sais ce que tu penses. Tout ça ne rime et rien et je dois retrouver notre Jacques.
Tu me manques Thomas.
Sept ans qu'elle vivait sous une carapace.
Sept ans que chaque joie n'était qu'éphémère et ravivait immédiatement la douleur comme un souffle de vent sur des braises.
Sept ans qu'elle avait repris le nom de son père qu'elle haïssait plus que tout, tout ça dans l'espoir de susciter des réactions chez les gens qu'elle rencontrait, à la recherche du moindre renseignement sur son fils.
Consciente que son changement d'humeur soudain devait être incompréhensible et pouvait éventuellement offenser ses interlocuteurs, elle s'excusa auprès d'eux, la gorge nouée par le chagrin.
« Désolé, je ne me sens pas très bien. Rien à voir avec vous Maître Conchobar. Cette danse m'a vidée des dernières forces qu'il me restait. Merci et bonne soirée à tous. Que Besmara vous garde. »
Espérant que la pénombre, le rhum ingurgité par les marins et l'euphorie du spectacle fassent passer sa tristesse soudaine pour de la fatigue, Anne-Charlotte s'éclipsa d'un pas rapide, retenant les larmes qui lui brûlaient les yeux du mieux qu'elle pouvait.
Je retrouverais notre Jacques, Thomas.
Où je mourrais en essayant, Besmara m'en soit témoin !

En traversant le pont, elle manqua de trébucher sur un obstacle imposant au sol.
Merde, j'ai failli l'oublier lui !
Se penchant sur la boite en métal dans laquelle était enfermé son compère à la jambe de bois, elle ravala ses larmes et chuchota rapidement à son intention : « Kwurzk ? C'est Ann'. J'essaierai de t'apporter de l'eau dans quelques heures.
Tu penses que t'arriveras à boire si je te verse la flotte à travers les trous de ta boite ou c'est mort ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 11 janvier 2017 12:09:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

Anne-Charlotte entendit la réponse déformée du nain et acquiesça d'un rapide coup discret contre la boite de métal avant de s'éclipser vers le pont inférieur. Elle voulait éviter que d'autres ne perçoivent son manège. Tandis qu'elle installait sa couchette en l'accrochant entre deux piliers à la lumière vacillante d'une lanterne à capote, elle vit que Sorio était déjà couché et endormi mais que Bessel manquait toujours à l'appel. Surement était-elle en train de vider quelques verre en compagnie d'Ambrose dans la cambuse. Après tout, Anne ne l'avait pas vu faire un tour sur le pont principal, et les jeux de lancer du cochon et de bras-de-fer étaient déjà terminés quand elle avait traversé l'étage.

Toute à sa réflexion, la jeune femme vit aussi le gnome à la moustache en croc lui lancer un dernier regard avant de s'installer dans sa propre couchette quatre mètres plus loin. Préférant ignorer ce signe, la bretteuse s'installa, se préparant mentalement à se relever dans quelques heures pour aller aider le nain.



En pleine nuit, vers 2h ou 3h.


Un sommeil court mais léger lui permit de tenir parole. Elle se releva alors que de multiples ronflements résonnaient sur tout l'étage et que les deux lanternes à capotes de l'étage avaient brûlées jusqu'à arriver à court de carburant. Le pont était donc plongé dans la noirceur la plus totale. La bretteuse se releva tout de même en se guidant à l'aide des ronflements plus ou moins puissant des autres dormeurs. Plus d'une fois, elle faillit buter dans un obstacle comme des bottes ou des fringues laissées à même le sol mais la chance semblait être avec elle. Aussi rejoignit-elle le pont principal en évitant (apparemment) d'alerter qui que ce soit. Lorsqu'elle arriva à l'air libre, la jeune femme laissa ses yeux s'habituer à son environnement jusqu'à percevoir de plus en plus nettement le pont avec ses cordages rangés, ses voiles repliées, ses larges mâts en bois et bien sûr le caisson en métal dans lequel résidait Kwurzk.

Elle s'y dirigea prudemment après avoir récupéré une louche d'eau potable à partir du tonneau qui leur servait à se désaltérer durant la journée. Bien qu'elle dut répéter la manœuvre à plusieurs reprises pour satisfaire la soif du nain qui l'attendait impatiemment et compenser l'eau qui semblait vouloir couler partout sauf à travers les trous de la boite, Anne-Charlotte salua le nain à voix basse et regagna sa couchette deux ponts plus bas lorsque sa tâche fut accomplie.


Le son de la cloche sur le pont principal la réveilla à l'aurore, elle ainsi que tous les autres.

Suite sur le fil principal avec une nouvelle journée qui commence.

Modifié par un utilisateur dimanche 15 janvier 2017 18:20:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

A l'heure fixée du rendez-vous, le fringuant gnome se ramena à l'endroit convenu. Comme l'avait annoncé la jeune femme, l'entrepont était effectivement désert et seule Anne-Charlotte se trouvait là, visiblement troublée. Conchobar, expert de ses dames, se rapprocha alors de la belle prise qu'il pensait ferrer.

Comprenant à sa vue et à son langage corporel que la partie était gagnée, le barde commença par lui susurrer des mots doux à l'oreille tandis qu'il lui déposait un premier baiser à la base du cou. Une chose en entrainant une autre, les deux protagonistes se retrouvèrent quelques instants plus tard au sol, à se couvrir d'attention afin de faire monter encore d'un cran la tension sexuelle qui les habitait.

Mais alors que le gnome caressait de sa main l'un des seins à présent nu de la belle, tout un pan de son passé refit surface.



Sur un autre navire, à des années-lumières de ce tête-à-tête passé sous l'entrepont avec un audacieux gnome, se tenait une jeune veuve qui venait de perdre tragiquement son mari durant l'abordage du navire qu'ils avaient emprunté pour rejoindre l'Avistan. Tenant contre elle maintenant l'unique preuve de leur union et de leur bonheur passé, elle sentit l'appréhension grandir à mesure que le capitaine-pirate menait son oeuvre à bien et faisait défiler devant lui les prises de son pillage. « Balancez celle-là par dessus bord. On n'a que faire des boules de graisse en mer.  » La femme rondelette fut alors saisit sans ménagement et jetée par dessus bord sans autre forme de procès. Ses hurlements de terreur furent presque aussitôt remplacés par des cris de douleur alors que la faune aquatique réclamait son dû. « A la suivante. On n'a pas toute la journée. Grouillez-vous, bande de bonnes femmes à la cervelle et au cul ramollis, sinon je vous jette toutes par dessus bord sans exception ! »

Sachant son tour venu et comprenant qu'elle ne pourrait plus se défiler plus longtemps, Anne-Charlotte lâcha son jeune fils, son bébé, son tout petit, et fit quelques pas en avant afin de se tenir droite devant... son père. Celle-ci avait rapidement fait le lien entre le pavillon du navire et son capitaine. Mais loin de lui donner confiance, cela l'avait définitivement effrayée, lui coupant par la même occasion toute liberté d'action.

Comme si le vieil homme comprenait que quelque chose clochait à la vue de la jeune mère dont le visage lui semblait étrangement familier, Robert de Cormac la scruta longuement et avec attention. La tension monta ainsi durant de longues et interminables secondes jusqu'à ce que, n'y tenant plus, Anne-Charlotte cède la première et chuchote d'une voix d'abord chevrotante. « Oui, père, je suis l'une de tes fil... »

Sans même lui laisser le temps de répondre, la réaction du capitaine-pirate ne se fit pas attendre. Une puissante détonation retentit dans l'air tandis qu'une bille de métal faisait sauter des éclats de bois du pont à quelques millimètres d'où se tenait l'un des pieds de la jeune femme et qu'une épaisse fumée blanche s'échappait de l'arme à feu que tenait Robert de sa main droite. « Tais-toi ! Tais-toi donc, malheureuse si tu ne veux pas mourir sur le champ ! Je n'ai pas et je n'ai jamais eu de fille !!! » Sa voix tonnait si fort qu'elle faisait vibrer à elle seule une bonne partie du pont principal. « Les femmes ne sont là que pour écarter leurs cuisses et permettre aux hommes d'engendrer leur descendance. Je n'ai que faire des filles ! »

Le visage du pirate tremblait tant de colère que tout soupçon de courage fuya définitivement Anne-Charlotte. Elle se sentit alors attaquée par une vague de désespoir qui menaçait de la déborder. Les larmes coulant de plus belle le long de ses joues salies par la crasse durant l'attaque, elle essayait de faire de son mieux pour étouffer les vagues de tremblement qui commençaient à la secouer. « Je... je t'en prie. Je ferai tout ce que tu voudras. Epargne-nous. Tu as déjà fais tuer mon époux durant l'attaque. Laisse-nous fuir, mon fils et moi »

Puis soudainement, comme si la jeune mère venait d'éveiller l'appétit féroce de son père, celui-ci ignora totalement sa fille qui implorait sa pitié pour s'intéresser au jeune garçon qui était resté en retrait à renifler. « Ainsi donc j'ai un fils ! » Robert prononça cela sur le ton de la révélation qui venait de le frapper.

Sa voix n'avait pas porté bien loin, mais suffisamment tout de même pour qu'Anne-Charlotte l'entende. Comprenant en entendant cela qu'elle avait fait une erreur fatale, ses jambes lâchèrent sous elle. « Oh non, pitié. Pas mon fils. Pas mon fils. Pas mon fils. C'est ce qu'il me reste en ce bas monde. Je t'en prie. Tout mais pas mon fils !!! » La panique dans sa voix commençait à disparaître pour laisser place à une hystérie incontrôlable.

Mais le père n'eut que faire des suppliques de sa fille. Se rapprochant du garçon, il le salua et le prit par la main avant de revenir vers Anne-Charlotte. « Ainsi donc tu m'as donné un fils. Que tu sois pardonnée. Je ferai donc preuve de clémence envers toi. Mon garçon, regarde bien ce qui va suivre. C'est ainsi que doivent être traitées les femmes. Toutes les femmes. » Puis faisant un signe de la tête à ses hommes, ceux-ci se rapprochèrent de la fille qui se mit à pousser un cri d'horreur poignant lorsque ses vêtements lui furent sauvagement arrachés et que le premier pirate la posséda.



Comme si ce souvenir lui faisait l'effet d'un électrochoc, Anne-Charlotte se bloqua soudainement avant de repousser avec vigueur le gnome séducteur de ses deux mains. Le pantalon encore sur les chevilles, Conchobar ne comprit pas ce revirement soudain. « Qu'y a t-il, ma belle ? Est-ce que j'ai été trop vite en besogne ? » On pouvait lire sur le visage du gnome un mélange d'incompréhension, de frustration et de tristesse, comme si la réaction de sa dame l'avait blessé.

Le gnome, contrairement à son habitude, se sentit totalement pris au dépourvu par l'aveu de sa belle dame. Lui qui avait plutôt l'habitude des relations sans lendemain et qui n'écoutait en principe que ses désirs de mâle eu un moment d'hésitation devant la fragilité apparente d'Anne-Charlotte.

Puis décidant d'agir pour le mieux, il chercha d'abord à la rassurer en gentleman qu'il était. « Ne t'en fais pas, joli coeur. Je comprends. Ce n'est pas un moment plaisant de ta vie à se rappeler. » lui murmura t-il à l'oreille tandis qu'il lui frottait tendrement le dos. « Et puis, ce n'est pas parce que je n'ai pas pu conclure ce soir que mon désir pour toi va s'envoler. » S'écartant de la jolie brune pour remonter son pantalon, on pouvait effectivement voir que sa virilité se rappelait vigoureusement à son bon souvenir. Ecoutant ensuite la volonté d'Anne-Charlotte, Conchobar s'éclipsa non sans l'avoir rassuré de nouveau au préalable. L'homme, s'il jouait à un jeu, donnait sacrément bien le change.

Revenant au pont du dessus, le barde regarda tout autour de lui en pensant : Mazette, cette érection ne va pas me lâcher de la soirée. Cette bonne femme m'a mit le diable au corps. Mais je peux pas rester comme ça jusqu'à demain. Il faut que je me débarrasse de "ça" d'une façon où d'une autre. Hésitant à aller s'isoler dans un coin du navire marchand pour se finir salement en se rappelant la poitrine opulente de la jolie brune et la chaleur des baisers qu'il avait échangé avec elle, le gnome vit Calfate en train de vider une bouteille de vin avec Riakis près du bastingage et se mit à hésiter, se rappelant qu'elle lui devait toujours une faveur...




Le choc de la veille passée, Anne-Charlotte s'était mis en quête du barde malicieux peu de temps après le réveil. Elle voulait s'assurer que le barde n'avait pas laissé filer sa langue trop pendue... Non, elle voulait surtout le retrouver pour s'assurer, elle, qu'elle n'avait pas tout gâché. Mais sitôt arrivée sur le pont principal, une autre préoccupation la détourna du gnome : au même endroit que la veille se trouvait toujours la malheureuse ulfe, assise à même le sol et les yeux toujours dans le vague. Des larmes durant la nuit avait fait couler son maquillage de guerre le long de ses joues et elle ne semblait pas avoir bougé depuis qu'on l'avait posé là au moment de l'ouverture des festivités.

Se rapprochant de la blonde prostrée, la première pensée d'Anne-Charlotte fut de "ramener" la pauvre femme à la vie. « Si elle est toujours dans cet état au terme des trois jours de festin, je ne donne pas cher de sa peau. » Arrivant à côté d'elle, Anne-Charlotte regarda alors autour d'elle et vit quelques uns de ses alliés présents sur le pont des deux navires, ici ou là.

Je te laisse libre d'interpeller le PNJ de ton choix ou de tenter ta chance autrement. Considère que si tout le monde n'est pas sur le pont, la personne dont tu as besoin en revanche s'y trouve.

Modifié par un utilisateur mardi 6 juin 2017 16:01:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Haranguée de la sorte par Anne-Charlotte, le quartier-maître se rapprocha de ce duo. Ecoutant la bretteuse requérir son aide, celle-ci renifla un coup avant de sourire brièvement. « Pas de soucis, beauté. J'suis toujours prête à t'aider, surtout quand mon aide est aussi généreusement recompensée. »

Grok posa ensuite un genou à terre à côté de la femme prostrée. Levant le menton de l'ulfe d'une main, elle l'examina comme un paysan examinerait un bestiau à la foire du coin. « Hum. Mouais, on dirait que t'as raison. C'est une guerrière dans l'âme mais comme Ambrose par le passé, elle s'est laissée vaincre par la vie. Ces crétins de porcs sur pattes pensent qu'avec leurs couilles et y z'ont pas fait dans la demi-mesure. Si on avait pas jeté les corps à la flotte, j'aurai pu me servir du corps de son mec pour la faire réagir... » Prenant un court moment de réflexion, elle ajouta : « Bon, tu le sais déjà sans doute Anne, mais j'suis pas tendre alors te vexe pas si je la secoue un peu, ok ? »

Après la réponse de la gabière, Grok commença par faire appel au moyen le plus simple. La violence. Lui décrochant un direct en pleine face, elle essaya de faire réagir Inga qui tomba à la renverse. « Allez ! Bouges-toi le cul si tu veux pas que je te dérouille ! » La joue droite de l'ulfe portait maintenant un sacré hématome, mais la femme restait toujours amorphe au sol. Continuant encore quelques instants à la provoquer de la sorte tout en lui portant des coups sans retenue, Grok vit que cette méthode ne donnait rien. Jouant sa dernière carte dans le même registre, elle sortit son poignard qu'elle vient lui placer sous le menton. « Dernière chance, beauté. Tu bouges ou je t'envoie rendre visite à Pharasma. » La pointe s'enfonça ensuite au point de faire perler le sang sur la lame. Mais Inga n'eut toujours aucune réaction. La femme à la peau verte jura avant de laisser tomber. « Pff, c’eût été trop beau si ça avait marché du premier coup. » lâcha t-elle en rangeant son poignard dans son étui.

Réfléchissant à un autre moyen de la ramener parmi eux, Grok se creusa les méninges plus longtemps cette fois. Jetant un regard en coin à Anne-Charlotte comme si le quartier-maître soupesait le rapport énergie dépensée/récompense évoquée, elle se releva et ramena Inga en position assise avant de prévenir la jolie brune. « Bon, la prochaine méthode risque de la faire réagir. Mais soit prête à intervenir également. Si elle se réveille et qu'elle essaye de me faire la peau, 'faudra l'en empêcher, ok ? »

Sa mise en garde annoncée, Grok s'avança jusqu'à amener sa bouche près du visage de l'ulfe et commença à prononcer des mots au creux de son oreille. De sa place, Anne-Charlotte avait du mal à percevoir le contenu de ces paroles, mais elle vit les yeux voilés d'Inga retrouver leur éclat avant de s'agrandir sous l'effet de l'émotion. Puis sans prévenir, elle se jeta des deux mains sur Grok criant des paroles qui n'avaient pas l'air d'avoir de sens. « Jeg skal rive tungen før jeg drepe deg, tongue-in-slange. Haaaaaaaaaa! Dorf var den beste av alle! Det var ikke en feiging! Og hvis du ikke slaktet som en gris, han ville skille hodet fra kroppen din for dette fornærmelse! Raaaaaaah ! »

Aussitôt Grok tenta de se défendre en criant le nom d'Anne-Charlotte.

Scalde

Perception pour écouter les paroles que Grok murmure à l'oreille d'Inga. D13.

Inga et Grok sont en situation de lutte.

Modifié par un utilisateur mardi 20 juin 2017 17:54:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les choses étaient allées très vite. Inga s'était jetée à bras raccourcis sur Grok pour en découdre. Ivre de rage, elle avait même réussi à lui porter un violent coup de boule, faisant éclater la lèvre inférieure du quartier-maître. « Je vais te faire la peau, sale peau-verte ! Et ensuite, tekivät tämän meille! » Essayant de pousser plus loin son avantage, elle fut arrêtée à temps par Anne-Charlotte qui avait bloqué son bras droit à deux mains. Grognant après avoir senti une goutte de sang perler de sa lèvre, Grok en profita elle aussi pour repousser violemment la femme blonde.

Mais le répit fut de courte durée. Inga se débattit de toutes ses forces pour essayer de se jeter de nouveau sur sa cible. Il fallut toute la volonté des deux femmes pour réussir à maîtriser la troisième. Grok, sentant les problèmes arriver, pressa Anne-Charlotte. « Bon, et maintenant, on fait quoi ? On peut pas la lâcher, sinon elle va encore me sauter dessus, c'te furie. Et si elle m'fait pas la peau, elle va aller trouver ses porcs, lame au clair, et tu peux être sûr que ça va mal finir. T'avais un plan en tête avant de la ramener parmi nous ? »

Scalde

Modifié par un utilisateur lundi 26 juin 2017 19:10:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grok hocha la tête à l'intervention d'Anne-Charlotte. Mais Inga avait l'air dans un tel état d'énervement que le quartier-maître dû lui foutre un bon coup de poing dans le ventre pour lui couper la respiration un instant afin qu'elle se calme. Alors qu'elle suçait encore sa lèvre fendue pour arrêter le sang de couler, elle ajouta à la suite : « Elle a raison, calme-toi ! T'as un poix chiche à la place de ton cerveau ou quoi ? Si j't'avais pas secouée, t'aurai passé le reste de la traversée à servir de vide-couille à ces mange-merde ! » Faisant comme si la guerrière n'était pas là, elle lança rapidement à Anne-Charlotte : « Tu penses qu'on a bien fais de la réveiller ? Elle a pas l'air plus futée que le connard moyen à bord... » Revenant à Inga. « Écoute un peu la blondasse, si tu veux te venger et survivre à bord, tu vas devoir écouter un peu les conseils de cette femme qui vient de te sauver la vie, vu ? »

Maîtrisée par les deux femmes, la fameuse blonde se calma un instant... avant de se mettre à pleurer à grosses larmes. La perte de son homme venait de se rappeler à elle et l'état d'impuissance dans laquelle elle se trouvait dans l'immédiat lui rappela la scène de son viol et la fit craquer. Le corps par moments secoué de sanglots, elle décida d'arrêter de se débattre. Voyant qu'elle devenait plus raisonnable, Grok et Anne la relachèrent. Se couvrant les yeux des deux mains pour cacher ses larmes honteuses, elle se laissa aller au chagrin qui la consumait.

Laissant filer quelques instants, Grok revint à la charge et Inga se décida enfin à répondre à Anne-Charlotte. « Tu dis que tu vas m'aider à me venger ? Comment ? » Malgré sa voix assourdie par le chagrin, on reconnaissait l'accent grondant des gens du nord. Apparemment, la guerrière attendait plus de détails sur ces aveux avant de se décider.