e premier groupe s'était posté sur un des toits environnants, comme l'avait proposé Lars. Ils patientaient, tandis que le temps passait lentement en ce début de nuit tranquille. Le village était calme, seul de temps en temps une patrouille de miliciens passait au loin sur l'une ou l'autre route principale, lanterne sourde en main pour certains, lanterne à capote pour d'autres. Rien ne venait troubler la quiétée des lieux, si ce n'était parfois quelques maladresses de Gezh ou de Valentine, manifestement pas très à l'aise l'un comme l'autre dans ce rôle de guetteur.

Comme convenu, Pistache venait brièvement voir s'il y avait des nouvelles toutes les quinze à trente minutes, avant de repartir survoler quelques maisons, puis de retourner voir sa maîtresse et se reposer auprès d'elle.

Deux bonnes heures passèrent ainsi avant que la porte arrière de la maison de Fergus ne s'ouvre, laissant sortir une forme humanoïde encapuchonnée dont le groupe ne distinguait que les contours dans l'obscurité de la ruelle. La personne regarda prudemment à l'extérieur, jetant un coup d'œil de chaque côté, avant de s'élancer d'un pas vif en direction du centre ville, à l'opposé du chemin qu'avait prit Lobar la veille.

Le plan établit par Filip était que l'un d'eux le suive, à défaut de l'avoir identifié comme étant le halfelin ou la veuve. Qui allait s'en occuper ?





terenn et Jortok patientaient à proximité de la caserne de la milice, dans une ruelle permettant d'avoir une vue sur la place centrale où elle se trouvait, juste à côté de la bibliothèque. Il semblait qu'il y avait un peu de vie au sein de la caserne : une patrouille de cinq miliciens entrait, une autre sortait, à intervalles réguliers d'une heure, réglés comme du papier à musique, bien que leur trajet, ou du moins ce que le duo en voyait, ne paraissait pas être toujours le même. Quant à la bibliothèque, il leur parut entrevoir une lueur filtrer en début de nuit, mais cette impression ne se reproduisit pas.

Pistache venait régulièrement se poser auprès de Sterenn, la rassurant quant au fait que rien ne semblait bouger, à part la milice.

Jortok, très professionnel, calquait ses mouvements sur ceux de la caporale, rompue à ce type d'exercice, bien qu'habituellement en zone rurale plutôt qu'urbaine. Malgré tout, il finit par rompre le silence, avec un air visiblement gêné. « Je sais pas pour vous caporale, mais... Moi, ma permission touche à sa fin... Et il y a encore le trajet de retour... Contrairement aux autres, j'ai un boulot qui m'attend, avec son lot de responsabilité. C'est un peu pour ça aussi que je voulais foncer dans le tas. Je peux pas rester à traîner plus longtemps, même si j'aimerais bien pouvoir encore vous aider, vous comprenez ? »





ilip et Gringalet s'étaient mis à la recherche d'une échoppe cossue, et durent se rendre à l'évidence : le village se contentait de vendre les articles basiques, ce qui était nécessaire ou utile, mais certainement rien qui puisse se rapprocher d'un produit de luxe - si on excluait les armes à feu qu'on trouvait exclusivement à l'armure de Maître Sagace. Ainsi, tous les commerces paraissaient en bon état, sans transpirer la richesse pour autant.


Tandis qu'ils déambulaient à la recherche de l'emplacement idéal ou d'une sortie possible des tunnels du Maître, Gringalet s'éclaircit la gorge. « Tu sais quoi Filip ? Je comprends pas. Je suis parti de chez moi parce que je voulais vivre l'aventure. Et là, honnêtement, je suis plutôt servi ! Eh bin... J'aime bien, hein ! Cette sensation lors des combats de fusionner avec une créature extra-planaire, de laisser libre cours à sa force... moi qui n'en ait aucune... c'est une sensation incroyable ! Mais malgré tout... C'est bien dans les bibliothèques que je me sens le mieux. Et je suis sûr que je suis sur une piste, ici. Il faudrait simplement que j'ai le temps de compulser tout ça. Mais je n'ai pas le temps, on est toujours sur les routes, à droite ou à gauche. » Il leva son petit minois enfantin vers l'ancien chevalier radieux. « Je crois que je serais plus utile à Sterenn en travaillant dans la bibliothèque qu'en sillonnant les routes avec elle. T'en penses quoi, toi ? Par ce que... Je voudrais pas qu'elle croit que je l'abandonne, ou que je trahis ma parole. Déjà que Nexus est partie, ça donnerait pas une bonne image des gnomes, hein ? »

"échoppe cossue" n'est pas très parlant pour moi... Dans quelle zone comptes-tu rôder exactement ?

Modifié par un utilisateur mardi 25 juillet 2017 17:03:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alors qu'ils progressaient le plus discrètement possible de porches sombres en recoins sans lumière, Gringalet ne put s'empêcher de faire part de ses états d'âme à Filip. Le renégat lorgna un instant le gnome avec surprise, puis haussa les épaules : c'était un gnome ! Il avait toujours été désarçonné par ces créatures vaguement féériques au sens de l'humour très spécial.
Il prit la peine de lui répondre :
« Je ne sais pas ce que pensera Sterenn, elle me fait parfois l'impression d'être particulièrement compliquée. Mais écoute, si tu sens que ta voie est quelque part, alors suis là. Et si tu penses tenir une piste qu'il faut vraiment creuser, alors fais le... En outre, on nage toujours en plein brouillard sur de nombreux points, nul doute qu'un peu d'informations seront une aide précieuse pour Sterenn. Parles lui en, elle est compliquée mais bienveillante et je doute qu'elle considère ça comme une trahison. Suis ta voie Gringalet, mais pour l'heure faisons silence et cherchons un endroit cossu...  »
L'homme se disait en même temps que comme les gnomes étaient enclins à l'affadissement avec l'âge, peut-être que le fait de suivre ses rêves, ses instincts et autres choses qui vous poussaient en avant était un bienfait pour eux... en outre, il trouvait l'idée de Gringalet plutôt bonne, mais il ne comprenait toujours pas pourquoi le gnome lui en avait parlé à ce moment là...
Filip reprit sa recherche. Il soupçonnait, peut-être à tort, le souterrain d'avoir une autre issue : ce devait être un refuge contre les orques à l'origine, qui devait donner dans un bâtiment ancien et sans doute un bâtiment d'une personne fortunée se disait-il... omettant que l'entrée qu'ils avaient découvert ne correspondait pas à cette description (mais il la soupçonnait d'être une sortie secondaire plus qu'une entrée...).

Filip continua à chercher un bâtiment plus grand, plus gros, mieux construit, mieux décoré et achalandé que les autres... suivant ce que lui dictait son instinct.

ussi discret qu'un félin, Draegloth suivit l'ombre de rues en rues, sans difficulté. Contrairement à sa proie, qui paraissait marcher avec hésitation, trébuchant par moment sur un pavé mal ajusté, il voyait parfaitement bien dans les endroits les plus sombres, profitant de la moindre pénombre pour se fondre dans le décor.

Sa sœur le suivait au loin, bien trop loin pour que l'humain qu'ils suivaient puisse la repérer compte tenu de l'obscurité, d'autant plus qu'il ne paraissait pas particulièrement vigilant, même si elle avait tendance à marcher en plein milieu des rues.

La personne suivie se dirigea d'abord vers le centre, avant de bifurquer vers le nord du village. Il fallut une bonne quinzaine de minutes avant qu'elle ne s'arrête devant une petite maison, de taille similaire à celle de Fergus, accolée à une échoppe de couture. Là, elle prit une clé et entra avec un minimum de bruit, refermant la porte avec précaution sans la claquer. Seul le bruit de la serrure qu'on refermait se fit vaguement entendre dans la nuit.



l ne fallut pas attendre longtemps avant qu'un nouveau citoyen ne sorte, tout aussi discrètement - ou peu discrètement - que le précédent. La silhouette paraissait un peu plus massive et trapue - ou ronde ? - que son prédécesseur.

Avec souplesse, Lars descendit du toit à son tour, laissant Gezh seul en train de guetter les futures sortie, sans plus rien pouvoir faire de plus que les annoncer à Pistache lorsque celle-ci passait le voir.

Le jeune homme n'eut aucune difficulté à suivre la personne, pourtant plutôt vigilante mais pas vraiment discrète, jusqu'au centre du village, non loin de la caserne et de la maison du lieutenant Armand de Sénaille. Elle entra d'ailleurs dans une maison de fort belle allure, pour laquelle Lars reconnut l'architecture taldorienne.





@Skooma : 6 jours de permissions, plus les jours que le capitaine Mondekar a omis de vérifier... et que tu ne lui as pas redemandé. Et vous en êtes à 12 jours (bientôt 13) d'écoulés depuis l'enterrement de Rolian d'Orberoc.

ortok hocha la tête. « Oui, bien sûr. Au capitaine Mondekar je suppose ? »

L'attente paraissait longue, très longue, jusqu'à ce que Sterenn perçoive une forme petite mais corpulente se déplacer dans les ombres, tentant d'être discrète et vigilante, et passant sur la place centrale avant de s'engager dans une rue menant à de beaux bâtiments.





e mini gnome acquiesça aux paroles de Filip en silence, décidant visiblement de ne pas poursuivre la conversation.

Filip et lui arpentèrent les rues, recherchant un bâtiment correspondant aux attentes de l'ancien chevalier radieux. Rapidement, il comprit qu'il n'y avait rien qui ressemblait de près ou de loin à un entrepôt dans ce village, mis à part les casernes, qui devaient probablement posséder une grande armurerie, et la mairie, qui avait probablement un stock de fournitures en tout genre pour tenir le coup en cas de siège.

Les autres bâtiments étaient bien petits en comparaison, même s'il y avait de belles bâtisses bourgeoises regroupées proche du centre du village laissant supposer une certaine richesse - mais rien de comparable aux maisons nobles des grandes villes, le village étant principalement dédié à la défense du territoire et non à l'exposition de la puissance familiale.

Mais où qu'il chercha, il ne put trouver ce qui pourrait s'apparenter à une entrée de souterrain. De toute façon, il était certain que si une telle entrée existait, elle se trouverait à l'intérieur de l'un de ses bâtiments, et non à la vue de tous.

« Oui, au Capitaine Mondekar. Je devrais vous suivre de peu, mais nous règlerons cela demain... »

Lorsque la petite forme rondelette se détacha sur le paysage nocturne, Sterenn fit signe à Jortok qu'elle allait la suivre. Elle resterait à bonne distance. Puisque sa cible tentait apparemment d'être discrète, elle risquait également d'être vigilante... Une fois arrivée à la destination de celle-ci, Sterenn attendrait deux ou trois minutes, histoire de s'assurer qu'elle ne ressortait pas. Les personnes sur leurs gardes prenaient parfois toutes sortes de précautions...

ars prit toutes les précautions nécessaires pour se rappeler du lieu de la bâtisse et pour retourner sans être suivi jusqu'à Gezh... qui n'était plus là à son retour. Il n'y avait nulle trace du druide là où le jeune homme l'avait laissé une petite demi-heure auparavant...





terenn suivit sans difficulté la personne jusqu'à sa masure, une belle maison d'architecture taldorienne, proche de la caserne de la milice.

Elle patienta un moment sans que plus rien ne bouge à l'intérieur, mis à part une brève lumière d'une chandelle très discrète, probablement masquée pour limiter au maximum qu'on ne la repère de l'extérieur.

Elle retourna ensuite auprès de Jortok sans être inquiétée. Celui-ci lui fit signe qu'il n'y avait rien eu de nouveau durant sa courte absence.





u détour d'une ruelle, Filip et Gringalet virent tourner en même temps qu'eux une lumière à l'autre bout. Ils comprirent rapidement qu'il s'agissait d'une patrouille de la milice. Heureusement, le duo se trouvait encore dans l'obscurité, et les miliciens ne les avaient pas encore vu, leur laissant le temps de décider de ce qu'ils feraient.

« Merde, on fait quoi Filip ? » s'inquiéta le mini gnome. « On tente de leur parler, ou on tente de passer inaperçus ? »

Modifié par un utilisateur vendredi 25 août 2017 11:48:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lars cherche rapidement des traces de lutte, si les chose avait mal tournées pour le druide ça aurait probablement laisser quelques indices. Et si ses suspicions s'avèrent non fondées il reprends sa surveillance, sur ses gardes et seul.

Après avoir noté l'emplacement de la baraque du suspect, Draegloth et Valentine reviennent à leur point de départ.

Après avoir patienté un bon moment, Sterenn dit à Jortok qu'ils devraient rejoindre le poste d'observation le plus proche pour voir comment cela se présentait. Si d'autres étaient dans la même situation qu'eux-mêmes, ils pourraient rentrer et discuter de la suite des évènements.