« Un grand blond hein ? » intervint Vence. « On en a déjà entendu parlé... Oui, cet homme est extrêmement dangereux, je vous le confirme. Vous a-t-il dit quand il repasserait vous voir ? »

En même temps qu'il parlait, Vence réfléchissait à ce que lui avait dit son ami : il soupçonnait un commerce parallèle aux usines des Lacs des Pairs, et c'est exactement ce qui avait été proposé à Sechim. « Je suppose que vous n'en avez pas parlé à la police, de ces petites visites ? Écoutez, je vous déconseille de vouloir régler ça seul, ou avec vos hommes. J'ai un très bon ami spécialisé dans la police marchande, l'inspecteur en chef Aristide Voltun. Vous le trouverez au commissariat de la Baie des Quarts. » Il griffonna son nom sur un bout de papier, qu'il signa V.H., et le tendit au patron d'usine. « Si vous venez de ma part, il vous recevra. »

« Quant à ces barils de... produits ? » Il ignorait comment prononcer le mot en question. « A quoi cela sert-il précisément ? Ce produit a-t-il un effet particulier sur le métal ? »

eward Sechim s'était remis debout lorsqu'il répondit à Vence, avec un air quelque peu soulagé. « Oh, et bien... Merci, j'irai voir ce Monsieur Voltun dans l'après-midi dans ce cas. Je ne sais pas quand ils comptent revenir mais je n'espère pas avoir gagné plus de quelques jours de répit.

Concernant l'alkahest, il s'agit d'un solvant universel d'une puissance extrême. On peut en effet s'en servir pour graver - ou plutôt creuser - des runes dans du métal. C'est d'ailleurs son principal débouché depuis que les coques de nos navires ne se font plus exclusivement en bois. Une grosse commande est d'ailleurs en cours pour le V.N.R Langue de Charbon, qui est toujours en construction. La coque est en grande partie constituée d'acier auquel seront intégrées les habituelles runes de protection. Le stockage de ce genre d'acide nécessite des précautions extrêmes, et notamment des conteneurs magiquement protégés contre la corrosion. »

Se tournant vers Jean, qui connaissait déjà le terme d'alkahest et apprenait avec intérêt son principal usage, il répondit: « J'ai ressenti la secousse également mais je n'ai pas supposé que quelque chose avait explosé. Il y aurait eu des dégâts, un mouvement de foule, quelque chose... C'était un simple tremblement de terre j'imagine, mais qui a fait jaser mes gars. Pour ce qui est d'expériences, je ne peux vous parler que des miennes, chaque industriel garde ses secrets de fabrication pour lui-même, bien sûr. » Il ajouta avec un sourire triste : «  Mais rassurez-vous, je n'ai encore rien fait exploser et chaque risque est ici soigneusement calculé.

Pour ce qui est de l'odeur de graisse brûlée, c'est étrange car je pense que je connais tous les industriels du secteur, et le visage de ce monsieur m'était inconnu. Évidemment, s'il passe son temps à intimider mes pairs, peut-être cela peut-il expliquer l'odeur... »

Modifié par un utilisateur vendredi 11 août 2017 12:57:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les informations arrivaient par vagues, et bien qu'il comprenait de plus en plus que le tremblement n'était pas anodin, et qu'ils mettaient le nez dans quelque chose de crasseux, il avait du mal à voir le lien avec les documents volés précipitamment. Ne voyant pas de question à ajouter et ne souhaitant pas noyer son interlocuteur sous un flot d'enquêteurs, il hocha simplement la tête. Parler à une ou deux personnes donnait à cette conversation un air de normalité, il craignait que cela passe pour une intimidation ou un interrogatoire soupçonneux su tous l'assaillaient de questions.

echim répondit sans la moindre hésitation à la dernière question de Jean. Il n'avait pas eu l'air déboussolé par son monologue.« Non, je n'ai pas remarqué d'accent particulier, rien ne m'a frappé en tout cas. »

Le chimiste s'était visiblement radouci depuis le début de l'entretien. Son air était las et triste mais il n'y avait plus maintenant la moindre trace d'animosité dans ses manières. La question de Vence

« Bien sûr, oui, je vais vous emmener voir, laissez-moi juste refermer ces récipients... » Il se mit à reboucher quelques contenants sur le plan de travail et emmena ensuite les constables vers la salle principale de l'usine en refermant la pièce à clef derrière lui. « Nilasa avait une sorte de mansarde dans ce bâtiment, ce n'est pas très grand, mais c'est confortable. J'habite moi-même dans l'usine, voyez-vous... Je suis toujours ici, et n'ayant pas de famille, je ne vois pas l'utilité d'entretenir une maison. »

Il poursuivit sa route vers un escalier qui montait sur le large pourtour intérieur que l'on pouvait peut-être qualifier d'étage, puis vers un autre niveau encore, visiblement situé juste sous le toit et cloisonné, celui-là, par rapport au reste de l'usine. Au premier niveau, d'où on pouvait observer les gigantesques cuves - fermées - et le fourmillement des ouvriers. Sechim avait indiqué une petite pièce en la dépassant, expliquant qu'il s'agissait de son bureau et que les chambres étaient à l'étage.

La chambre de Nilasa se trouvait au bout d'un unique couloir. Elle mesurait environ dix mètres carrés, avec un lit, une petite armoire, un fauteuil et un guéridon. La pièce était relativement haute et l'un de ses murs était légèrement tronqué par la charpente - partiellement métallique - du toit qui constituait le plafond.

« Voilà, c'est ici... Dois-je vous laisser? »

Modifié par un utilisateur vendredi 25 août 2017 13:55:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

Uktar secoua de la tête en latéral, n'ayant pas d 'objection ni de question. Cette visite avait été fort fructueuse, permettant de cerner un peu mieux la défunte. Il restait intrigué par ce prophète, qui pourrait peut-être leur en apprendre plus ... sur eux-même, ou le monde, en plus de l'affaire.

« Merci à vous, Sechim, merci pour elle. »

Quand l'homme fut parti, il se tourna vers ses camarades.
«  Bon, vous voulez faire vos magies avant que je ne mette mes gros doigts là dessus? »

echim n'avait pas le temps d'exposer l'ensemble de ses recherches en montant à l'étage, mais Jean avait vite compris que l'homme était, à son instar, un touche-à-tout qui aimait mêler la magie et la technologie. En ce moment, il travaillait notamment dans son temps libres sur des outils capables d'effectuer plusieurs tâches seuls, animés par magie. L'industriel s'était montré très sensible au discours du tieffelin.
« Vous avez raison et je pense que les deux camps se trompent. Aussi bien les grands groupes industriels, qui exercent une pression énorme sur l'environnement, que ceux qui les combattent dans la violence. Il doit être possible de trouver un juste équilibre, et je m'efforce, à mon humble échelle, de le maintenir dans mon usine. » Il avait marqué une pause et avait repris, pensif. « Écoutez... Mon oncle, en tant que Clairvoyant d'un certain renom, est respecté par les partisans de l'Aquilone. Mais il n'est pas violent. Si jamais il s'avérait que la mort de Nilasa avait un rapport avec elle, peut-être pourriez-vous lui en parler, afin qu'il calme le jeu du côté des extrémistes qui soutiennent le sabotage industriel au nom de la Foi Ancienne. Je le ferai moi-même, bien sûr, mais peut-être pourrait-il faire plus pour vous. Peut-être pourrait-il arranger une rencontre, je ne sais pas. En tout cas, pensez-y. Même si la mort de Nilasa n'a rien à voir avec tout cela, et bien... des vies pourraient être sauvées.... »

Il avait ensuite indiqué au groupe qu'il serait dans son bureau pour un moment et les avait laissé travailler. Prenant leur temps, les constables purent fouiner sans être interrompus. Néanmoins, la chambre ne contenait en gros que des vêtements, un tout petit peu d'argent (certainement l'équivalent de la paie de deux ou trois semaines), et quelques livres. L'un d'eux en particulier retint l'attention d'Uktar qui les avait enlevés d'un tiroir puis remis à leur place après avoir palpé l'intérieur : Le Language Elfique - Manuel d'Apprentissage à l'Usage des Débutants.

Modifié par un utilisateur dimanche 27 août 2017 20:32:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Jean avait remercié chaleureusement Sechim pour sa proposition. « Ce serait évidemment avec plaisir que je rencontrerais votre oncle. Si vous pouvez arranger une rencontre, n'hésitez pas à laisser un message au Constabulaire pour Jean Quéfils. » Si Nilasa avait agi au nom de l'Aquilone, peut-être les membres de son groupe sauraient quelque chose sur cette affaire.

Il haussa les épaules en découvrant le livre et proposa, avec un petit sourire : « peut-être avait-elle un amant elfe ? Pour l'instant, j'ai l'impression que nous ne récoltons que des pièces disjointes d'un puzzle, lequel me parait assez vaste. Espérons qu'une vue d'ensemble se dégagera rapidement... »

Il regarda Vence. « J'espère que ton ami retrouvera les petites frappes qui ont intimidé Sechim. Retrouver leur employeur, voire le grand blond, représente une belle opportunité pour avancer rapidement. » Il croisa ses bras derrière son dos. « Bien, nous passons à la suite du programme ? »

Uktar fit un hochement de tête approbateur et se mit, par respect pour la défunte, à tout remettre où il l'avait trouvé, avant de sortir de la chambre pour la suite de leur longue journée d'enquête.

« Très bien, Sindaré. On se revoit au Constabulaire. Sois prudent. »

Il se tourna vers les autres. « On s'occupe de Ford Sorghum et Travis Starter, les complices ? »

En cours de route, Jean chercha à acheter le journal. Il s'intéressait à d'éventuels articles traitant des secousses ressenties dans la ville. Il cherchait à savoir, en fonction des descriptions fournies, si un lieu semblait avoir été plus touché qu'un autre. L'idée était de trouver l'épicentre du phénomène.

Modifié par un utilisateur lundi 4 septembre 2017 19:28:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tout en se déplaçant, Jean commentait les nouvelles.

« Autant pour mon idée d'une usine secrète ! Un chantier quelconque se cachant au milieu du district des Aiguilles, sans s'être fait repérer, me parait fort improbable, vous ne croyez pas ? L'habitat y est plutôt dense. En même temps, des ouvriers de ce chantier pourraient passer inaperçus, j'imagine, parmi le nombre de leurs collègues qui logent là-bas. Peut-être pourrions-nous ajouter un détour par cet endroit, sur notre agenda de la journée, si nous ne trouvons aucun autre indice d'ici là ? »