Cette fois-ci, Zulgar était satisfait de devoir retourner au palais. Non pas qu'il y soit à l'aise. Mais cette nécessité lui permettait d'oublier, pendant un temps seulement, qu'il n'avait aucune idée constructive à proposer pour la suite.

Toujours impressionné par le Reine et le Palais, il fut heureux de laisser Trissia débuter l'entrevue. A la fin de son exposé, il se permit de rajouter : "Vu la multitude des rats mort-vivants, le ou les nécromants les ayant créés sont d'une puissance assez terrifiante. En outre, l'enfant qui est tombée malade n'a pas été en contact avec ces fameux rats. Cela signifie que quelqu'un est en train de répandre l'infection dans la ville par un moyen qu'on ignore. D'autres cas vont donc se faire jour. Il nous parait donc nécessaire de prendre des mesures préventives, telles que créer des dispensaires pour regrouper les malades dans des lieux précis et contrôlés. Cela nous permettra en outre, peut être -Zulgar insista un peu sur le "peut-être"-, de collecter des informations qui nous permettraient de déterminer le point d'origine de la maladie. Et il va s'en dire, que les différents corps militaires de la Cité vont être mis à rude épreuve, car si nos craintes se confirment, couvre-feu et mesures de confinement vont être nécessaires avec leur lot d'émeutes et de coups de sang."

Modifié par un utilisateur jeudi 16 août 2018 13:41:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Theodore blêmit aux paroles de sa majesté… «  C’est en effet ce genre de maladie que nous avons pu observer chez Rakyel, du moins les débuts de plaques, et encore plus chez la jeune femme secourue.

Le problème est que actuellement seuls les prêtres d’un certains rangs sont capable de prodiguer ce genre de soins. Il faudrait arriver à confectionner un remède assez efficace mais sans certitude que cela fonctionne au point de guérir. J’ai pu discerner différents ingrédients nécessaires.

Mais il doit bien y avoir un antidote quelque part, au cas où ceux qui ont pu la fabriquer sont infectés… J’avoue Majesté que c’est ici un problème d’une envergure impossible à mesurer, mais si le Nidal est soupçonné il nous faudrait permission d’entrer dans leur ambassade vous ne pensez pas ?  »

Etrange, cette maladie et les rats sont étonnants… Et si tout ceci avait commencé plus tôt ?

Le demi-orc ouvrit les yeux en grand avant de prendre la parole. «  Majesté, quelle est votre bibliothèque la plus fournie ? Notamment dans des textes moins… autorisés, si je puis me permettre.  »

Il finit sa phrase dans une courbette assez classique de sa part.

Trissia était toujours un peu perturbée. « Désolé Majesté. Je ... je vais me reprendre. Et se serait un honneur de pouvoir servir Sa Majesté. Pas que je ne le fais pas déjà. Mais là ... enfin ...  » la strix se tut, sentant qu'elle partait encore de travers.
Mais elle releva la tête quand la reine parla de quarantaine. « Mais quand vous parlez d'agression, les gens étaient comment? A part couvert de plaques rouges bien sur. Car il n'est pas à exclure que cette maladie puisse ... disons ... rendre fou. Je n'ai pas envie d'inquiéter Sa Majesté, mais cela existe; comme la rage par exemple. Vu que tout ceci semble ... magique, ou alchimique, ou même les deux; il est possible que l'un des symptôme soit une agressivité extrême. »

Tu as peut-être tord Teddy, fais comme si tu n’avais pas cette idée…

Il s’inclina devant la souveraine «  Votre majesté, nous ferons selon vos souhaits, j’aimerais vraiment me rendre aux endroits les plus fournis en ouvrages ésotériques.

Ma consœur Emma ayant soigné des malades et étant spécialisée dans les soins pourrait être une personne de référence concernant cette maladie, avec je pense l’installation d’un hôpital particuliers sous son autorité, ressources illimitées concernant les soins et le matériel de secours.  »

Il y avait fort à faire, et faute de nouvelles idées échangées, Ileosa leur donna sa permission de se retirer, précisant toutefois qu'elle s'efforçerait d'être disponible pour eux si jamais ils réalisaient la moindre avancée. L'Ordre du Drake et Trissia quittèrent donc le palais, laissant la reine consulter son médecin personnel et commencer à transmettre ses ordres pour essayer de juguler l'épidémie.

Une vingtaine de minutes après avoir quitté la salle du trône, ils se trouvaient sur les marches du Grand Mastabah, l'immense pyramide au sommet de laquelle le château était bati. Ils n'avaient que l'embarras du choix en terme de pistes, sans compter leurs propres connaissances sur le sujet. Mais si la maladie progressait vite, il allait falloir agir sans tarder...La journée était déjà bien entamée, mais ils avaient tout de même le temps de faire quelque chose de leur après midi.

Soulagé du récent recouvrement de ses forces, l'oracle avait meilleure mine depuis les soins inespérés de l'amie Sarénite de Théodore. Et maintenant que la Reine leur avait donné une piste à suivre, ils avaient de quoi enquêter en retournant sur les lieux de l'incident : l'aide de la Maréchale sur place ne pouvait qu'être bénéfique. C'est donc serein qu'il prit le temps de s'asseoir sur les marches face au paysage resplendissant de la ville pour lequel il avait toujours autant d'admiration que la première fois où il avait pu le contempler.
Et bien... Je l'ai à nouveau échappé belle!

Mais alors que chacun prenait la mesure de la situation en respirant un bon bol d'air frais, le frère Carowyn lâcha des informations on ne peut plus... dérangeantes! Le plus inquiétant dans toute cette théorie c'est que d'une part le demi-orque semblait détenir des données par rapport aux capacités de la Reine et d'autre part, avec de telles hypothèses, son histoire pouvait se tenir!
Non! Iléosa? Ça me parait invraisemblable!

Se redressant sur son sceptre de bois, il prit son menton entre son pouce et son index noircis :
« Hmm... Non. Je ne peux y croire. » lâcha-t-il avec un air solennel.
« La Reine a tout fait pour regagner en popularité. Elle a cherché à réinstaurer un fragile équilibre dès que possible. Cette... cette maladie... C'est au contraire l'oeuvre d'un acteur externe. Et c'est ce que nous devons mettre en évidence, à la fois pour nous prémunir de cet acteur et de fait, en même temps pour blanchir la Reine. Car si vous avez pu échafauder cette hypothèse mon ami, alors d'autres le pourront aussi! »
Rakyel marqua une pause mais ajouta avec un ton un peu insistant :
« Hmm... Bien que d'autres ne possèdent surement pas votre information par rapport à cette régénération : vous pouvez nous en dire plus? »

Inquiet de ces dernières révélations, le fossoyeur tenta de se remémorer les éléments de ses dernières visions.
Eléments partagés au fur et à mesure avec le groupe :

La maladie avait une place prépondérante dans le présage de ce matin... mais autre chose le tourmentait :
Vois plus loin!
...
...
Et si les élucubrations de Théodore n'avaient qu'une once de vérité?!
Rakyel avait clairement vu l'étole que lui avait offert Iléosa... Était-ce un signe?
Pour l'heure, le doute était permis. Il fallait continuer l'enquête pour découvrir la nature et la provenance de cette maladie.


Si l'échoppe de Geber est sur la route, on peut éventuellement y faire une halte rapide.

«  Sincèrement, j’espère me tromper, mais si ce n’est pas le cas et si Venster était présenté à la justice, il pourrait inculper sa majesté. J’imagine une enquête qui amènera à sa mort et qui l’empêchera de parler.

Si jamais elle n’avait pas gracié Trinia elle sait que l’ordre du Drake aurait été contre elle, mais aussi elle l’a fait après l’apparition d’Andaisin qui avouait… Et comme je disais, dans mon hypothèse, pour moi la tentative d’Andaisin était en réponse peut-être aux plans de notre reine. Je n’en sais rien.  »

Il sembla un peu embarrassé avant de continuer «  En fait Ileosa m’a appelé, elle fait chaque nuit des cauchemars concernant le roi qui lui inflige des supplices. Et apparemment dans ces nuits elle se mutile. Chose étonnante c’est que alors le matin elle a cicatrisé, et si elle s’ouvre les veines maintenant devant non, elle se régénèrera immédiatement.

Pourquoi me demander à moi, inquisiteur, de l’aide ? Je pense pour qu’on imagine pas que cela pourrait venir d’autre chose. Je dois faire des recherches là-dessus.

Attention, ce ne sont que des hypothèses et encore une fois j’espère avoir tort mais je ne veux pas faire une confiance aveugle sans me poser des questions… Je pense prendre la journée pour faire un tour complet des oubliettes et prisons du château, afin de me rassurer.

Pardon pour ce genre d'idées... »

Ils n'avaient rien à faire ici, au milieu de la rue, à la sortie du grand Mastabah.
Sans un mot, Méry sortit une pipe à long tuyau et la bourra d'herbes aromatiques d'origine lointaine, en laissant tout le monde blablater... leurs cailleries.

hrp (maussades pensées)

Modifié par un utilisateur samedi 6 octobre 2018 11:15:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

16 Gozran 4716, milieu d'après midi - Boutique de Geber, District Médian
Sans Théodore, le petit groupe se mit en route en direction des docks, se détournant quelque peu de la route la plus directe pour s'arrêter dans la boutique de Geber. L'ambiance n'était pas au beau fixe: Trissia était encore impressionnée par sa rencontre avec la reine, Zulgar était aussi peu loquace qu'à son habitude, Rakyel pesait les paroles de Théodore et de la reine, et Méry machonnait le bout de sa pipe d'un air maussade.

Ils traversèrent le district où se trouvait le palais, apercevant au passage la Banque d'Abadar, le centre du culte de la divinité dans la cité. Chose étrange, la place des Monnaies, où se trouvait le temple, et d'ordinaire un lieu vraiment calme, était le théâtre d'un petit attroupement. Deux douzaines de personnes étaient rassemblées devant les portes du temple, discutant avec véhémence avec les acolytes qui s'efforçaient de calmer les esprits.

Poursuivant leur chemin, ils parvinrent jusqu'à la boutique de Geber. L'alchimiste était inconnu de la plupart d'entre eux. Seuls Méry et Rakyel connaissaient cet homme étrange à la peau tatouée et aux connaissances étendues en matière de composés semi-magiques.

Malheureusement, en atteignant la boutique, ils trouvèrent porte close. Personne ne répondit lorsqu'ils frappèrent...

La boutique voisine était celle d'un apothicaire aux vitres presque opaques et à l'intérieur enfumé, où flottait une odeur d'herbes et de fleurs séchées...et de fumée âcre. Méry intercepta ces effluves et l'apothicaire lui même alors que ce dernier sortait d'un pas pressé.


Il s'arrêta d'un air surpris et un peu curieux en voyant arriver le halfling et sa pipe.
« Hein? Euh..Geber...l'alchimiste d'à côté? Oh, c'tun homme bizarre...sors pas beaucoup...mais c'est vrai que sa boutique est fermée depuis une semaine, je sais pas trop pourquoi. »

Il jeta un coup d'oeil prudent vers la porte et se pencha vers Méry.
« L'est pas net, moi j'vous'l'dis! Y'a des bruits bizarres après le coucher du soleil, et des odeurs de produits chimiques jusque dans ma boutique! Mais bon, j'sais pas c'qu'il fait, et si vous'l'voyez, dites lui de faire un peu moins de chambard, d'accord? »