Viorica tressaillit presque imperceptiblement lorsque la croix cerclée des Thrunes apparue sur la main de Nérali. A son crédit, sa voix n'en laissa rien paraître.
« Bien entendu, demoiselle. Suivez moi tous, je vais vous montrer vos chambre... »

Elle leur fit signe de l'accompagner d'un signe de tête, lançant au passage au trio déjà présent dans la salle commune.
« Je m'absente un instant, si cela ne vous ennuie pas. »


Elle les guida dans le couloir qui s'ouvrait face à la porte de la taverne, et tournait sur la gauche. Une rangée de porte flanquait le corridor. Elle alla jusqu'à la seconde porte sur la droite, et l'ouvrit, révélant une petite chambre équipée d'un lit d'apparence confortable, et d'une petite table avec une chaise. Une armoire se trouvait dans un coin.
« Les deux premières chambres sont occupés par mes autres clients, mais il en reste six, vous devriez largement avoir de quoi vous installer. Je ne m'attendais pas à ce que vous arriviez aussi vite, mais vu les évènements d'aujourd'hui en ville, je suis contente que vous soyez là.

Je suppose que vous le savez déjà, mais les troupes de la Glorieuse Réclamation ont conquis la ville et dispersé la garnison. Il y a des survivants, et je sais qu'Aria Narikopolus a survécu, mais ça ne suffira pas pour une contre-attaque. Pour l'instant, les habitants se terrent un peu, en attendant de voir ce qui va se passer...apparemment, le commandant des croisés a prévu un discours demain à l'aube, sans doute pour annoncer ses intentions...vu leurs troupes, je crois qu'ils ont l'intention de s'installer. C'est un résumé, mais si vous avez des questions, je vais essayer d'y répondre... »

Catheline choisit une chambre et déposa son paquetage assez volumineux. Heureusement elle connaissait aussi des chants Iomédéens et donc son orgue pourrait être utile. «  Merci bien. Nous allons devoir faire les choses en toute discrétion mais aussi sans trop nous dépêcher. Que pouvez-vous nous dire des autres personnes qui sont à votre auberge ?  »

Viorica hocha la tête, et essaya de leur fournir un maximum de détails sur les croisés.
« C'est encore tôt pour le dire, et je n'ai pas pu glaner beaucoup d'informations, mais voilà ce que je sais. Ils sont une compagnie de plusieurs douzaines de croisés, avec au moins deux mages de bataille, et des prêtres Iomédéens. Leur leader est un paladin, je crois...
En plus de cela, ils ont une douzaine de chevaliers, que vous avez du croiser en arrivant. Ils portent une bannière avec une corneille, et je crois qu'ils sont originaires du Taldor ou d'Isger.
Et enfin, ils ont une Compagnie Franche d'auxiliaires. Pas une grande, mais sans doute au moins une douzaine, ce sont eux qui se sont infiltrés pour ouvrir les portes du port.
Je crois qu'il y a quelques extérieurs également, mais je n'en sais pas plus....pas beaucoup, je les aurais vu. »

A la mention des autres clients, elle jeta un coup d'oeil autour d'elle, et murmura quelque chose en sortant un sceptre de sa poche. Il s'illumina d'une lumière presque aveuglante, dispersant les ombres de la pièce.
« Ils sont Nidalais, comme moi...et...et bien, il y a une caligni avec eux, mais je suis plus inquiète de la présence de la femme tatouée. Elle est de passage, arrivée il y a deux jours et voulait attendre le ferry pour aller jusqu'à Egorian, avec ses compagnons mais...
...je...
...je crois que c'est une envoyée de la Cour des Ombres. La Cour des Ombres est alliée au Chéliax, donc je ne pense pas qu'elle ait des intentions hostiles à votre oeuvre, mais vous devriez tout de même vous méfier »
Elle en parlait avec une crainte superstitieuse, presque religieuse. Clairement, cette "Cour des Ombres" avait une réputaiton qui s'étendait au delà des frontières de Nidal...

Ennis appréciait cet îlot dans lequel ils se trouvaient tous. Il était bon de savoir qu'il y avait des alliés en ville. Cependant, depuis leur arrivée, il était un peu perdu. Il se demandait bien quel genre de plan ils pourraient mettre en oeuvre pour contrecarrer les plans des croisés. Un grand nombre de choses lui échappait, aussi décida-t-il que pour l'instant, il observerait.

Il hoche la tête au fur et à mesure des informations. Quand elle demande quelle sont les plans, il sort le symbole d'Iomedae.

« Personnellement, je compte me faire enrôler dans leurs troupes pour voir comment est fait leur système et quels sont leurs stratégies. Cepandant, j'aurais besoin d'une préparation en me rappelant les préceptes et les trucs généraux de leur religion. »

«  Je pourrais proposer de jouer de l’orgue pour les croisés d’Iomedae pour entrer dans leurs bonnes grâces ? Je sais que cela est rare et cela ajouterait à leur petite cérémonie.

Evidemment je ferai au mieux, qu’en pensez-vous ? Sinon je ne saurais rien faire d’autre, sans être à moins d’une dizaine de mètres et incantant…  »

Musique - Kantaria



Alors qu'ils discutaient à voix basse, les rumeurs allaient bon train. Bien sûr, tout le monde n'avait que le futur de la ville sur les lèvres, mais beaucoup de citoyens échangeaient leurs minces connaissances sur la bataille de la veille. Les citoyens paraissaient un peu inquiets, mais pas effrayé de la présence de la Glorieuse Réclamation. La plupart ne paraissaient simplement pas savoir à quoi s'attendre.
Cependant, Nérali parvint tout de même à glaner quelques informations intéressantes.

Nérali (Perception DD20)


Avant qu'ils n'aient eu le temps de parler plus avant, cependant, Oppian Nevilindor s'adressa au rassemblement d'une voix forte.
« Citoyens de Kantaria! Certains d'entre vous me connaissent...je suis Oppian Nevilindor, Quatrième Epée de l'Héritière, et Commandant de la Glorieuse Réclamation. Nous avons pris les armes pour mettre fin à la tyrannie de la maison Thrune, des usurpateurs qui ont volé l'âme et l'honneur du Chéliax, et se sont alliés avec les Enfers pour tenter de conserver leur emprise sur le pouvoir...et sur vous.

Aujourd'hui, c'est chose faite à Kantaria! Nous ne sommes pas là pour vous nuire...pour l'instant, les choses sont encore chaotiques, mais mes troupes sont déjà à l'oeuvre pour réparer les dégâts de la bataille.

Par ailleurs, quelques éléments vont changer. Rassurer vous, nous ne sommes pas une armée d'occupation: nous avons nos propres ressources, et paieront pour ce que nous consommerons. Nous sommes ici pour maintenir l'ordre et vous défendre, et restaurer Kantaria au peuple.

Je suis pour l'instant gouverneur par intérim, jusqu'à ce que la guerre soit terminée, mais je n'ai nulle intention d'être le même tyran que les Narikopolus. Dans les jours qui viennent, je vous demanderai de choisir quatre représentants. Ensembles, nous formerons un conseil qui délibérera sur les décisions importantes. Mon autorité ne sera absolue qu'en matière militaire, et encore une fois, seulement jusqu'à la fin des hostilités.

Autre élément important: l'esclavage est désormais hors la loi dans l'archduché de Ménador. Tous les esclaves sont désormais affranchis, et nous allons faire en sorte de les aider à trouver comment s'intégrer à la société en tant que citoyens.

La pratique publique des cultes infernaux est désormais interdite! Gardez vos convictions pour vous si vous adhérez à cette..."religion", mais sachez que les diabolistes ne sont plus les bienvenus sur ces terres.

Enfin, afin d'aider à stabiliser la région et de vous permettre de participer à la protection de votre cité, je crée officiellement ce jour la milice de Kantaria. Elle est ouverte à tous les volontaires capables de porter les armes. Nous offrirons à ces volontaires un entrainement, et un peu de matériel. Ceux d'entre vous qui souhaitent rejoindre cette milice, adressez vous la commandante Hadjara, ou à l'Inquisitrice Kalcyra. Au besoin, questionnez l'un de nos sergents, ils sauront vous aiguiller.

Je vous remercie, et puisse l'Héritière vous protéger et vous guider! »

La foule lança quelques acclamations, et il y eut quelques applaudissements, mais pour la plupart les gens paraissaient enthousiastes, bien que n'osant pas le manifester trop ouvertement. L'abolition de l'esclavage, en particulier, paraissait avoir fait sensation, et l'annonce d'un conseil dirigeant la ville semblait avoir calmé les craintes que cela ne soit qu'une tyrannie de plus. Il ne faudrait pas compter sur un soulèvement populaire pour renverser les croisés...pas pour l'instant, en tout cas...

Dans l'auberge, Aanara approuva le choix d'Ozran.

« Je crois que je vais faire une chose similaire. Proposer mes services magiques comme éclaireuse et comme spécialiste ésotérique d'Iomedae. C'est suffisamment vrai pour ne pas éveiller de soupçon. Par contre, je pense qu'il faut vraiment perturber ce discours à minima. Je vais préparer une surprise pour les rebelles. »



Le matin venu, elle s'était levée tôt pour travailler ses sortilèges. Il fallait interrompre un peu le discours, mais aussi être présente et avoir un alibi si jamais elle était questionnée. Une fois ses sorts prêts, elle se déguisa en paysanne quelconque via un sort de déguisement et sortit de l'auberge en avance, dans la lueur crépusculaire précédant l'aube. Grâce à ses yeux de samsaran elle n'avait pas besoin de beaucoup plus pour y voir sans trop de problème. Elle s'éloigna dans la campagne. Arrivée suffisamment loin dans les champs, elle se recouvrit d'une voile d'invisibilité pour mettre toutes les chances de son côté. Elle s'éloigna de l'endroit où elle avait lancé son sort d'invisibilité, puis invoqua une monture tout ce qu'il y a de plus classique via un sort de monture. Elle modifia ensuite la nature du sort pour faire apparaître un vautour fiélon, à l'apparence manifestement infernale. En infernal, elle lui expliqua sa tâche : des humains vont se rassembler dans le village voisin. Quand un humanoïde va s'adresser à la foule, il lui faudra attaquer celui qui parle sur une estrade.

Elle profita ensuite des quelques minutes de son sort d'invisibilité pour rejoindre en courant l'auberge. Une fois dans l'auberge, elle monta dans sa chambre et dissipa son sort de déguisement en montant l'étage, de manière à descendre prendre son petit-déjeuner rapidement et ne pas rater le début du discours.

Pendant le discours, elle continuait à sourire pensant à l'interruption qui allait arriver. Elle pensait que s'inscrire à la milice serait une bonne idée, mais également qu'ils avaient peut-être une opportunité en noyautant le conseil que les rebelles voulaient mettre en place. Il faudrait demander à leur contact qui seraient les probables représentants...

Peut être le vautour était il trop...animal pour avoir véritablement compris les détails des ordres d'Aanara...toujours est il que le discours semblait toucher à sa fin...Mais alors qu'Ozran s'attira quelques sourires et signe de bénédiction, et que la voix de Catherine s'élevait sur la place, quelques exclamations retentirent, pointant vers le ciel!

Oppian Nevilindor ne fut pas très rapide à réagir...et ce fut plus grâce à la maladresse de l'assaillant que grâce à sa vivacité qu'il parvint de justesse à bloquer le bec déchiqueté d'un vautour au plumage rouge sang, émettant des volutes de fumée écarlate, en bloquant ses mâchoire avec son ganteler d'acier. Une exclamation de choc et de surprise secoua la place, mais alors que chacun réagissait déjà, Oppian dégaina son épée et fendit en deux la créature, qui disparu dans un nuage de fumée.

Je vous laisse poster vos réactions simultanées, si vous voulez!
@Ozran: tu aurais été trop loin pour arrêter la créature, mais tu peux agir si tu le souhaites.

Modifié par un utilisateur dimanche 14 octobre 2018 20:05:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pour l'instant, rien de ce qui ne se passait ne surprenait Ennis. Il lui fallait encore glaner des informations pour savoir que faire, d'autant plus qu'il lui serait compliqué d'utiliser ses pouvoirs au service des croisés.
À l'arrivée du vautour fiélon, le tieffelin, toujours déguisé, eût plutôt la réaction inverse d'Ozran : il se tourna vers les gens dans la foule et leur dit, sans trop se faire remarquer par les croisés :

« C'est un bien beau discours, oui, un peu trop beau. On dirait que la ville leur est totalement acquise. Moi, tout ce que je vois venir, c'est le chaos. Les forces du Chéliax sont puissantes, et ce vautour est certainement un éclaireur. Les croisés n'ont pas du tout la contrôle de la situation ! Vous imaginez le sort des esclaves libérés quand la ville changera à nouveau de mains ? La guerre, toujours la guerre... et c'est nous qui subissons. »

Ennis est clairement en train de mentir sur tout : il ne croit en rien de ce qu'il dit.

Modifié par un utilisateur mardi 16 octobre 2018 09:02:52(UTC)  | Raison: Non indiquée