????? 4718 - Thrushmoor, comté de Versex, Ustalav
Thrushmoor - Cité lacustre




Le lendemain matin, les réfugiés avaient organisé l'évacuation de l'asile de Briarstone. Ils avaient repris le contrôle des patients, et s'efforçaient d'aider les plus lourdement blessés ou les plus instables en attendant de pouvoir les ramener jusqu'à Thrushmoor.

Pendant qu'ils rétablissaient la situation de leur mieux, le soleil s'était levé, même si il peinait à percer à travers les épais nuages qui s'étaient formés durant la nuit, et la brume qui flottait au dessus des eaux de la rivière et du lac Encarthan. Le premier groupe à descendre vers l'embarcadère était mené par le sergent York, qui avait emporté une lanterne malgré le fait que la matinée démarrait tout juste. En quelques instructions et une fois les amarres dénouées, les deux barques commencèrent à s'éloigner lentement dans les eaux embrumées.

Le trajet dura presque deux heures, durant lesquelles un silence oppressant régna sur les eaux, à peine troublé par le bruit des rames et le clapotis des eaux du lac. Personne n'osait parler, comme si tous craignaient que troubler le silence ne provoque quelque catastrophe...en observant les eaux enténébrées du lac, on ne pouvait vraiment blâmer cette impression.

Finalement, après un long moment de tension, quelqu'un lança.
« Là! Je crois que je vois les lumières! »

A travers les brumes, les docks et les bâtiments de Thrushmoor émergeaient lentement dans leur champ de vision. Les façades délavées et couvertes de lichen se firent plus distinctes, de même que les îles qui protégeaient la ville des tempêtes du lac. Plus loin, la silhouette des collines était là, à peine perceptible.


Enfin, les barques s'amarrèrent à l'un des nombreux docks libres, et les nouveaux arrivants commencèrent à se disperser. Le sergent York acheva de fixer la barre avant de se tourner vers ses cinq passagers amnésiques.
« Nous y voilà! Encore merci pour toute votre aide, mais...qu'est ce que vous comptez faire, à présent? »

Thrushmoor - Carte

Modifié par un utilisateur samedi 16 janvier 2021 21:12:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Qu'est ce que vous comptez faire, à présent? »

Appollonios réfléchit un instant. La question de York le prit au dépourvu.
« Ma foi,... Ce dont nous aurions le plus besoin en ce moment,.... C'est du repos et passer du bon temps. Toute cette histoire nous a minée, c'est certaine. » Il profita de ce début de converation pour se renseigner : « Mais dites moi, sergent York. Vous connaissez un peu la ville? Pourriez vous nous indiquer les commerces et les auberges?  »

Il lorgna un instant les façades décrépies des constructions. Peut être s'était il figuré arriver dans une sorte de station balnéaire. Visiblement, les rivages du lac d'Encarthan n'étaient pas aussi conviviaux que ce qu'il s'était imaginé.

Mais pourquoi serais-je venu dans un endroit pareil? songea-t-il tout en observant le triste spectacle d'un couple de mouettes en train de becqueter les entrailles d'un rat mort.

« Quoi qu’il en soit quelque chose nous lie, donc je pense qu’il faut continuer à collaborer et ensemble nous arriverons à lever le voile si je puis dire. »

La tentation était évidement présente. Il pouvait très bien prendre sa part du trésor et se payer une confortable retraite dans un coin paisible. Mais il n'en ferait rien. Tout d'abord, les épreuves lui avait appris qu'il pouvait avoir une confiance quasiment aveugle en ses quatre compagnons. Et cela, quand vous êtes parachuté dans un monde où toute chose vous semble suspecte, c'est un réel réconfort. D'autre part, il savait qu'il devrait aller jusqu'au bout de cette histoire s'il voulait un jour pouvoir se dire de tourner cette page noire de son existence. En fait, au lieu de songer à acheter une petite fermette ou un aller simple vers les contrées riantes qui bordent la mer intérieure, il pensait plutôt à se fournir en .... matériel de combat. Juste au cas où....

Parce qu'on ne sait jamais comment tout cela va se terminer....

« Oui, » répondit-il à la remarque de Lisbeth. « Pour ma part, je continue à faire équipe avec vous si cela vous convient. Nous finiront bien par retrouver quelque-chose qui nous rappelle quelque-chose de notre passage ici. »

Évidement, comme Lisbeth, il savait que leurs pas finiraient par les mener jusqu'à la demeure du compte Lowls. Mais il était inutile de lancer dès à présent la rumeur de cette visite en en parlant devant York.

Modifié par un utilisateur lundi 10 décembre 2018 11:25:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Quoiqu'il s'agisse d'un moment critique pour leur équipe, avec le risque de s'égailler chacun de son côté, Raayaatma était préoccupée d'un décrassage au plus vite d'elle même comme de ses vêtements. Mais comprenait parfaitement que ses préoccupations de lessive ne seraient pas la priorité de tout le monde.

« Sergent York, votre aide aussi nous fut précieuse... et le sera encore, si vous pouvez nous indiquer un commerçant honnête on nous ferons nos affaires et une auberge accueillante où nous pourrons reprendre des forces après ces jours éprouvants que nous avons partagés.
Et s'il y a quelques formalités à régler, merci de nous y aider... »

Modifié par un utilisateur jeudi 20 décembre 2018 21:17:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Ma proposition est la suivante : le wagon d'argent. Prenons un bon bain, un bon repas, un bon verre entre rescapé, une petite sieste et puis nous aviserons. Après tout ce que nous avons traversé, on l'a bien mérité. » Il avait utilisé un ton enjoué, espérant convaincre l'endurant Orlamm que même lui devait s'accorder une petite pause de temps en temps.

On n'est pas des golems après tout! songea le jeune philosophe.

Il enchaina sur l'aspect pratique de se doter d'un pied à terre : « Cela a également pour avantage de nous donner un point de rendez vous au cas ou nous nous séparions. »

« J'ai encore un peu de liquidité, mais nous devrions rapidement en trouver de nouvelles en écoulant une partie de ce trésor de guerre. » Il pointa discrètement du doigt le sac que trimballait Tatiana et qui n'avait cessé d'enfler au fur et à mesure de leur pérégrination. A bref ou moyen terme, il faudrait qu'ils écoulent tout cela avant d'attirer l'attention des tires laines locaux.

Modifié par un utilisateur mercredi 12 décembre 2018 07:34:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tatiana acquiesça, rajustant le sac à dos sur ses épaules.
« Très bien! Le Wagon d'Argent, alors? »
Elle laissa ses compagnons prendre la tête, et les suivit en observant la ville, alors qu'ils marchaient vers le Nord.

Thrushmoor était une ville rien moins qu'accueillante...les rues étaient légèrement brumeuse, et délavée par une bruine qui semblait permanente. Les bâtiments le long de la rue sur l'île où ils se trouvaient étaient encore en bon état, mais la lumière et le décor leur donnait malgré tout une allure assez triste. Passant devant les boutiques, ils franchirent le pont de bois menant à la rive, et passèrent le Marché aux Poissons sur leur gauche, l'odeur du poisson frais ajoutant une touche un peu agressive à leur odorat.

Les rues au delà des docks étaient un peu plus propres, mais les pavés demeuraient humides et les regards sombres. En fait, les habitants semblaient plutôt taciturnes, et plutôt suspicieux, jetant des regards inquisiteurs à leur petit groupe et s'écartant sur leur passage. Toute la ville semblait être le théâtre d'une sorte de paranoïa...et ils passèrent devant une possible raison à quelques dizaines de mètres de l'auberge.
Un des murs de brique, sur le côté de la rue portait une étrange fresque murale, comme dessinée au charbon. Elle ressemblait à une vision hallucinée d'une cité enveloppée de brume, à l'architecture étrange, cyclopéenne et dont la simple vision mettait mal à l'aise. La similitude avec leurs propres visions et les croquis de Zandalus était évidente.

Tatiana frissonnait en observant le sinistre tableau au charbon sur les briques humides.
« Ce n'est pas possible! Zandalus était coincé dans l'asile avec nous...et vous ne pensez pas que nous verrions de la brume, si c'était le travail de cette créature que nous avons vaincu? »

Elle regarda autour d'elle, pas rassurée malgré son armure et ses talents de guerrière.
« Peut être que l'aubergiste pourra nous renseigner? »


A proximité, devant l'auberge, un homme était monté sur une caisse de bois, et levait les bras vers les cieux, haranguant les passants apathiques ou agacés.
« L'Apocalypse approche! La seconde disparition va tous nous emporter! Priez que la Sorcière de Briarstone ne vous emporte pas tous! Priez pour que le Signe Jaune vous épargne! »

Lisbeth observa le prêcheur, ne sachant trop de quoi il en retournait. Elle haussa les épaules à la question du halfelin et alla s’approcher de l’étrange homme.

«  Qu’est-ce que tu nous racontes encore ? Et c’est qui cette sorcière ? Et qui devons nous prier ?  »

Elle posait ses questions d’un air calme et assez froid, la main prête à dégainer en cas de problème.

Modifié par un utilisateur jeudi 20 décembre 2018 09:27:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les propos du prédicateur n'émurent pas Orlamm, qui murmura en revanche : "Et quelles sont donc ces première et seconde disparitions ?"

Raayaatma se rapprocha d'Orlamm pour se mettre bien en vue du prédicateur, qu'elle fixa de ses brillants saphirs avec intensité (et un certain étonnement devant la résistance imprévue du pauvre hère à son sondage) :

« Pardonnez-moi, monsieur... mais vous pouvez bien voir que je ne suis pas d'ici. Et ma mémoire ne remonte pas ces sept siècles pour l'instant. Quel étrange circonstance a donc pu mener à tel incroyable événement ? Un raid de pillards ?
Et de quelle sorcière parlez-vous ? Un être d'aujourd'hui, ou d'il y a sept centuries ? »