Alors qu'il s'attendant à l'accueil chaleureux que l'on réserve aux héros à la fin des histoires, les remarques acerbes de la donzelle firent à Appollonios l'effet d'une douche glacée. Tourmenté une nouvelle fois par un obscur sentiment de culpabilité, il venait de recevoir pour la première fois la preuve que leur vie avant leur internement comportait probablement des épisodes peu reluisant.

Prenant son courage à deux mains et ne se laissant nullement intimider par l'infranchissable falaise que constituait pour lui la parois du bar ni par les imposants tabouret qui faisaient, au final, trois centimètre de moins que lui, il utilisa sa gouaille et son entrain pour tenter d'adoucir la barmaid.

« Mes respect, ma Dame. Soyez rassurée quand à nos intentions, elles sont des plus simples : nous avons été durement éprouvés durant les jours précédents et nous souhaitons simplement nous reposer. Des chambres, un bain et un repas. Voilà nos uniques souhaits.  »

Il fut à cet instant convaincu que l'autre allait refuser. Après tout, selon leur inforamtions, ils avaient tous les cinq travaillé pour le comte Haserton Lowls IV, dont il venaient de percevoir la réputation juste avant d'entrer à l'auberge.
L'heure était mal choisie pour déballer cette histoire d'amnésie qui ressemblait à l'explication la plus foireuse de tous les temps. Mais ils étaient tous les cinq désireux d'arranger les choses, et il fallait convaincre les citadins de Trushmoor de leur sincérité.

« Nous avons évidement de quoi payer nos demandes en espèces sonnantes et trébuchantes. Mais si vous gardez rancune à certains d'entre nous pour une inconduite passée, nous sommes prêts à faire amende honorable...  » Allait elle leur réclamer des excuses, un supplément financier, un service ou des explications? Peu importait au halfelin qui ajouta pour laisser ces possibilité ouverte : « ... et ce, de la manière que vous trouverez la plus appropriée. »

Ce sera peut être cher payé, mais il me FAUT ce lit, ce bain et ce repas. Alors tant pis, songea-t-il, conscient mais indifférent au fait que Raayaatma ne perdait rien de ses pensées.

HRP

• Diplomatie : 1d20+11 donne [3] + 11 = 14
• Diplomatie : 1d20+11 donne [14] + 11 = 25

Edit : utilise inspiration pour relancer son jet de diplomatie. résultat final : 25

Modifié par un utilisateur mardi 25 décembre 2018 20:26:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

Orlamm fut surpris par la réaction virulente de l'aubergiste à son endroit. Au moins savons nous maintenant que nous sommes venus dans cet établissement auparavant. Le nain ne réagit pas directement aux propos de la maîtresse des lieux, se contenant de se tourner vers ses compagnons. "Je vous propose de signer cet accord. Nous avons fréquenté cet endroit. Il nous faut apprendre ce que nous y avons fait et dit, et si nous nous connaissions déjà à l'époque."

Modifié par un utilisateur jeudi 27 décembre 2018 22:47:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

Raayaatma restait humblement en retrait pendant l'échange avec la véhémente patronne, à l'écoute de ses pensées (et dans le but de déterminer tout ce qui se rapportait à cette dette, dont notamment le montant exact... pour Tatiana, comme pour Orlamm).
Elle sortit d'un de ses étuis en ceinture une feuille de papier qu'elle déroula, afin de parcourir l'état de leurs réserves, et procéda à un griffonnage rapide au fusain en face de chacune de leurs trouvailles, faisant manifestement les comptes...

« Il va nous falloir aller convertir certaines possessions en liquidités  » murmura-t'elle avec évidence.«  Un passage au quartier marchand s'impose... quant à ce qu'il en est du montant de la dette.
Vous dites, Madame : quarante pièces d'or ? C'est l'exact décompte ?  »
L'étincelant regard céruléen, se posa sans ciller dans les yeux de la patronne, apte à lire au delà des faux semblants...

Modifié par un utilisateur samedi 29 décembre 2018 10:57:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Après quelques minutes de discussion, le groupe décida d'examiner leurs ressources. Les bourses récupérées dans la cache d'Ulver Zandalus se révélèrent plus utiles qu'ils ne l'auraient cru: à elles toutes, elle contenaient l'équivalent de 400 pièces d'or en pièces diverses, largement de quoi payer la dette de Tatiana et la chambre restante de l'auberge. La chambre contenait quatre lits et également une salle destinée aux bains, pour l'équivalent de 4 pièces d'or par nuit au total. Les repas de l'auberge revenaient eux à 3 pièces d'argent par personne et par repas. Ils avaient donc avec eux largement de quoi voir venir.


Restait la question du prédicateur. Les cinq aventuriers ressortirent donc de l'auberge pour trouver ce dernier toujours dans la rue, continuant sa litanie d'avertissement. Les passants l'évitaient ou levaient les yeux aux cieux gris en l'entendant, et malgré le climat de méfiance qui régnait sur la ville, il ne paraissait pas vraiment avoir gain de cause auprès de qui que ce soit.

Lisbeth ne se rappelait de rien par rapport à l'aubergiste, et donc préféra ne pas intervenir dans la discussion, essayant plutôt de chercher dans la décoration, dans certaines mimiques, des flashs de mémoire perdue...

En sortant elle écouta la question d'orlamm, ce à quoi elle répondit simplement. «  Nous pourrions simplement trouver un meilleur endroit pour sa prêche vous ne pensez pas? Par exemple voir s'il n'y aurait pas une autre auberge, nous pourrions dès lors avoir les faveurs à celle-ci?  »

Modifié par un utilisateur vendredi 11 janvier 2019 09:11:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

«  Nous pourrions simplement trouver un meilleur endroit pour sa prêche vous ne pensez pas? Par exemple voir s'il n'y aurait pas une autre auberge, nous pourrions dès lors avoir les faveurs à celle-ci?  »

« C'est une excellente idée, Lisbeth.  » approuva le halfelin.

« D'après ce que nous savons, il n'y a qu'une seule autre auberge, la tache, qui n'est guère bien fréquentée. Par contre, il existe d'autres endroits publics,... le haut marché ne me semble pas une bonne idée, on rique de déranger les bourgeois. » Il continua à se creuser les méninges.

« Par contre, il y a un marché au poissons. Je suppose qu'il n'embêtera pas grand monde une fois là bas.  »

« Le convaincre, alors? Sinon, on peut aussi être plus directs: soit il fiche le camp, soit on le vire avec perte et fracas. Je...bon, je préférerai que ce soit un dernier recours, mais en tout cas je vous laisse l'approche plus nuancée...Appolonios, Lisbeth...Raayaatma...je crois que vous êtes tous plus doués que moi pour vous montrer diplomates. »

« Je pense qu'il est essentiel que l'on y aille avec doigté. L'aubergiste veut que l'on éloigne ce gars sans faire de grabuge pour que son auberge retrouve un air accueillant. Le pire que l'on puisse faire, c'est laisser dégénérer la situation en bagarre. Notre sale réputation serait de ce fait immédiatement confirmée.  » Il réfléchit quelques instant avant d'ajouter : « Et puis, j'ai une autre raison de vouloir procéder ainsi : j'aimerais entendre toute son histoire.  »


Pragmatique, il voulut récapituler sa stratégie :

« Bon, si vous êtes d'accord, on va le voir, on lui explique que l'aubergiste est embêtée par sa présence, mais que nous on veut bien écouter tout ce qu'il aura à nous dire. On lui demande de nous accompagner sur le chemin qui mène au marché au poisson. On lui promet quelques pièces de cuivre afin qu'il puisse se payer une miche de pain ou une bonne soupe.  »

Il attendit les réactions des autres, en particulier de Raayaatma qui ne s'était pas encore exprimée à ce sujet.

« Vous pensez que ça le fait?  »

Appollonios venait d'expliquer à Elgrior, le pêcheur précheur, que la patronne du wagon d'argent souhaitait son départ.

« Partir? Parce que je dérange cette bande de moutons qui refuse de voir la vérité? Hors de question!  »

Cette repartie brutale ne désarçonna pas le jeune philosophe.
« OK Elgrior. Vous dites que vous avez quelque-chose d'important à dire. Quelque-chose de fondamental, si je vous suis bien. »
Il prit quelques seconde pour voir si cette entrée en matière calmait quelque peu son auditeur.

« Rendez-vous à l'évidence,... Dans ce quartier, il semble que plus personne à part nous ne soit enclin à vous prêter l'oreille.  » fit Appollonios en désignant discrètement les rares passants qui semblaient contourner la scène d'un air gêné.

« Si vous voulez convaincre quelqu'un de ce que vous dites, » reprit-il, « il faut éviter de vous produire en un tel spectacle. »

C'était à présent le moment de donner son argument principal.
« Qu'est ce qui est le plus important pour vous? Crier à tout prix votre message sans que nul n'y prête garde? Ou réussir à convaincre les gens?  » Son ton était franc, presqu'abrupt : il voulait mettre l'autre face à la réalité.
« Si votre message est réellement aussi important que vous le dite, je pense que vous devriez arrêter cela et commencer à mettre tout en œuvre pour que l'on vous écoute vraiment.  »

« Nous souhaitons vous écouter, Elgrior, » continua le halfelin sur un ton plus conciliant, « On a des raison de penser que ce que vous avez à dire pourrait être lié à des événements auxquels nous avons assistés. Et si d’autres personnes dans cette ville ont envie d'entendre ce que vous avez à dire, ils ne sont certainement pas ici.  »

L'heure était maintenant venue de lui faire une proposition.
« Alors voilà ce que je vous propose. On quitte cet endroit ensemble parce que vous ne réussirez plus à convaincre personne dans ce quartier.
On va au marché au poissons, par exemple. Il y aura bien un de vos collègues pêcheur pour vous soutenir ou vous écouter. Et sur le chemin, vous nous racontez votre histoire. Enfin, on verra si on peut vous aider d'une manière ou d'une autre. »

Voilà qui est dit. Reste à voir s'il va se rendre à la raison,... songea-t-il une fois arrivé au bout de ses arguments.

« Qu'est-ce que vous en dites?  »

HRP

• Diplomatie : 1d20+11 donne [16] + 11 = 27

je prendrai l'aide que les autres me fourniront dans mon argumentaire. En cas d'échec, j’utiliserai probablement le sort "trou de mémoire" pour rejouer le jet.

Modifié par un utilisateur mercredi 9 janvier 2019 12:35:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'homme hésita, ouvrit la bouche pour parler, se ravisa, et finit par secouer la tête.
« Je...vous avez peut être raison. Je...je veux juste essayer d'aider les gens, vous savez? Très bien, je vous accompagne... »

Il leur emboita le pas, leur expliquant en détail ce qui l'inquiétait. Il leur relata en détail le rêve qui le hantait, où Ariadna, la Sorcière de Briarstone, surgissait du lac pour entraîner au fond des eaux les habitants de Thrushmoor de ses longues griffes crochues. Il savait que les rêves n'étaient pas véritablement dangereux, mais la répétition de ce rêve l'inquiétait. Et il n'y avait pas que cela. En route, il leur indiqua les étranges marques charbonneuses qui marquaient certains des murs de la ville, représentant une étrange cité, une cité qui était familière aux anciens patients de Briarstone. Il y avait aussi, par endroit, des marques jaunes plus étranges, plus abstraites au point d'en être incompréhensible. Il mentionna également des rumeurs selon lesquelles la sorcière avait été aperçue dans une petite caverne hors de la ville par un pêcheur.

Il finit par répondre à Raayaatma alors que le marché aux poissons et ses effleuves étaient en vue.
« Ecoutez...je ne pense pas qu'on puisse faire quoi que ce soit. J'essaie juste de convaincre les gens de se sauver, vous voyez? Il y a des gens qui disparaissent déjà, et les rues ne sont pas sûres. Mais si vous tenez à rester en ville, alors je pense que vous devriez être prudents; que nous devrions tous l'être. Soyez prudents, d'accord? »

Des questions au prédicateur avant de le laisser sur place?

Appollonios avait effectivement quelques question.
« Vous parlez de rumeurs,.... Vous savez de qui cela vient? Qui a aperçu cette sorcière?  »
Tout en écoutant les réponses d'Elgrior, il cheminait en direction du marché au poissons. Sur ses garde, le halfelin observait les passant dans la crainte que l'un d'entre eux ne soit en train de surveiller où ils l'emmenaient.

« Des disparitions,.... Savez vous qui a disparu exactement?  » s'enquit le halfelin lorsqu'il fut question des gens qui avaient disparus.

Lorsque le pêcheur leur fit ses dernières recommandations, Appollonios confirma les dires de Lisbeth.
« Oui, nous ferons attention. Mais vous allez également devoir faire preuve d'une grande prudence.  »
Il parlait à présent à voix basse de crainte d'être entendu malgré le chahut qui régnait sur la marché.
« Si certaines de vos accusations sont fondées, et si les gens vous prennent au sérieux, ceux qui sont derrière tout cela pourraient vouloir vous faire taire,....  »

Il attendit un instant puis rajouta en se souvenant des parole qu'Elgrior avait prononcées plus tôt dans la journée.
« D’ailleurs tout à l'heure, vous avez parlé du compte, du shérif et de l'inspecteur Royal. Qu'on ils donc à voir avec tout cela? Ce sont eux qui ont tracé les inscriptions?  »

HRP

• Perception (est-on surveillé/suivi) : 1d20+10 donne [10] + 10 = 20

Orlamm fut étonné de la facilité avec laquelle ses compagnons étaient parvenus à faire se retirer le prédicateur. Et lui parler s'avéra au demeurant une très bonne chose car source de renseignements très intéressants. Restait à démêler la réalité des superstitions. Je ne serais pas surpris de faire de la spéléologie prochainement.
Un point intrigua le nain. Il pensait que seuls les personnes ayant vécu à l'asile avaient été sujets à la vision de la cité où sévissait le Prince des haillons dans son cauchemar initial. Les dires d'Elgrior venaient de jeter cette hypothèse aux oubliettes.

Toujours silencieux, Orlamm avait fait le trajet de retour au Wagon d'Argent perdu dans ses pensées. Il en fut tiré par la nouvelle admonestation de la maîtresse des lieux. Il dévisagea la jeune femme et murmura à l'adresse de ses comparses : "Sommes nous sensés connaître cette personne ?"