Darmrok est d'abord surpris, comme Liamca et plusieurs autres, par l'irruption des deux nouveaux dans la conversation... Mais il comprend mieux les choses une fois qu'ils se sont présentés. La dénommée Cayla a l'air de savoir ce qu'elle veut, et semble en vouloir à cette fameuse Kressle pour une raison connue d'elle seule. En revanche, si les explications d'Owain ont l'air de satisfaire la sergente pour le moment, ce n'est pas son cas. Il lui jette un regard où le mépris le dispute à l'hostilité, et se lève lentement pour contourner la table des convives et se porter à sa hauteur.

« Owain, c'est ça ? » lui demande-t-il d'un ton peu amène, presque un grognement, en abaissant son regard vers l'homme qu'il domine d'un bon demi-pied. « Alors t'es pas un rebelle... Un bon citoyen, un loyal sujet du Seigneur Cerf... Mais t'es prêt à nous dire tout ce que sais sur lui... Et tu nous conseilles de quitter cet endroit pour aller tendre un piège à cette Kressle ? T'as pas l'impression de te foutre d'un petit peu tout le monde ? »

Darmrok laisse passer un instant pour voir ce qui se passe dans le regard de l'homme, avant de reprendre, en prenant l'assistance à témoin. « Et si on renvoyait ce loyal sujet à son doux sire, histoire de le prévenir qu'on arrive pour lui botter le cul ? Qu'est-ce que t'en dis ? Comment tu crois que tu serais reçu, s'il apprenait que t'as tourné casaque ? Est-ce qu'il ne te découperait pas morceau par morceau avant de te pendre avec tes tripes ? »

Le demi-orc se tourne vers Liamca : « moi j'dis que si on bouge d'ici, on le laisse pas derrière, celui-là. Les mecs qui savent pas dans quel camp ils sont, ça me fait dégueuler. Je préfère l'avoir sous la main pour le buter au premier geste louche. »

Modifié par un utilisateur samedi 2 février 2019 21:40:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les explications d'Owain plongent manifestement le demi-orc dans l'incompréhension. Des rides de réflexion strient son front, et ses yeux se plissent tandis qu'il fixe l'homme, comme s'il cherchait à entrer dans sa tête pour déterminer s'il dit vrai ou s'il se moque de lui. Darmrok se tourne vers Liamca lorsqu'elle intervient, mais elle non plus n'apporte pas réellement de réponse. Finalement, il prend une grande inspiration et hausse les épaules.

« M'ouais... Ce que tu dis n'a pas de sens pour moi, » déclare-t-il d'un ton las. « Évidemment que parler, c'est agir. Quand tu donnes des informations sur ton seigneur aux ennemis de celui-ci, de sorte qu'ils pourront en tirer avantage contre lui, vous appelez ça comment, dans les royaumes fluviaux ? Certes, je suis pas du coin, mais y'aura pas beaucoup d'endroits dans le monde où on appellera ça "rester loyal". Enfin, tu peux toujours te rengorger fièrement en pensant à ta parole donnée, ça n'empêche que, pour moi, t'es juste un traître. » Darmrok continue à fixer l'homme en plissant les yeux, cette fois comme s'il était sur le point de prendre une décision. La tension, qui était un peu retombée, repart de plus belle.

« De toute façon, je ne vais pas te tuer, » déclare-t-il finalement. « Si tu n'es pas capable de te battre correctement, ça ne serait pas honorable. Et puis, personne ici n'a l'air d'avoir envie de ça, » fait-il en tournant la tête autour de lui, à droite comme à gauche.

« Bon, donc si je comprends bien, il faut tendre un piège à cette Kressle, sans quoi elle n'attaquera pas... » Darmrok se tourne alors vers l'homme-chien : « qui est cette Jeanne dont tu parlais ? Et où est-ce qu'elle loge ? »

La perspective d'un combat prochain et l'éloignement de certains individus ont pu rendre à Darmrok son aisance... ou, en tout cas, le peu qu'il a pu manifester jusqu'à présent. Le comptoir n'est pas très loin mais là, au milieu de la forêt, dans l'attente de leurs ennemis, il se sent bien plus vivant et entier qu'à deviser avec des inconnus pour qui les mots ne revêtent pas forcément leur sens premier et dont les discours l'embrouillent. Tout compte fait, cela fait assez longtemps qu'il ne s'est pas battu, et il faut maintenir la bête vivante.

Il a peur, bien sûr. Seuls les fous ne ressentent pas cette boule d'angoisse dans la gorge, ou dans le ventre, parfois les deux, à l'approche d'un combat. Leurs vies, ou leurs morts, et celles des autres vont se jouer là, dans ce théâtre. Ayant observé l'environnement autour de l'ancienne maison de la Jeane, repéré les lignes de vue et les angles de tir, il revient vers le petit groupe.

« On devrait essayer de profiter au maximum de nos arcs avant qu'ils nous engagent. On pourrait se poster à une dizaine de pas les uns des autres entre l'angle de la baraque et... » Il se retourne pour évaluer la distance un peu plus loin dans le chemin. « cet arbre, là-bas. On se planque derrière les arbres et on les tire comme des lapins tant qu'on peut, en choisissant toujours les cibles plus plus faciles. Pour la suite... à vue de nez, je dirais que Garvin et moi on est les plus à même de prendre le premier choc, donc on va se poster le plus en avant, si ça te va, » déclare-t-il en direction de l'intéressé. « D'après ce que tout le monde m'a dit, cette Kressle a l'air d'être une belle salope, et dangereuse avec ça. Alors il faut l'avoir. Ne la prenez pas à un contre un. Si vous vous retrouvez au contact avec elle, encerclez-la. Et pour les autres... Faites-m'en une jolie pelote d'épingles. Des questions ? »

Lorsque la Jeane les prévient que les bandits arrive, Darmrok lui adresse un signe de tête et va se placer derrière l'arbre qu'il avait repéré comme idéal pour lui. Là, dos au tronc, il s'assure que ses camarades sont bien en position. Puis, les yeux mi-clos, il murmure : « Ô Gorum, Grand Dieu... Si ça se passe comme prévu, nous allons répandre le sang pour Toi. Je promets de me battre avec courage et de T'offrir un spectacle plaisant. Regarde Ton fidèle. Regarde-moi ! »

Puis commence l'attente... D'autant plus longue que chaque instant passé pourrait, après tout, être le dernier. Plus d'une fois, le demi-orc se dit : mais qu'est-ce qu'ils foutent ? Ils devraient déjà être là... Mais enfin, alors que Darmrok n'en peut plus de rester debout, collé à son tronc d'arbre, du bruit se fait entendre. Il hasarde lentement un œil. Il distingue des silhouettes. Trois. Il manque quelqu'un, si le compte de la Jeane est juste. Tant pis, on verra plus tard.

Déjà, la trappeuse aligne une femme, qui riposte aussitôt. Darmrok est presque dans leur trajectoire, les flèches sifflent juste à côté de lui. Il n'est plus si sûr de sa position, tout d'un coup. Des cris de douleur, de part et d'autre. Chacune a fait mouche. Merde ! Ça commence bien... Peste-t-il, inquiet de voir mise hors de combat celle qui est peut-être leur meilleure archère. Mais non, elle tient bon.

Une silhouette sur sa droite. D'après la description qu'on lui en a faite, c'est Kressle. Elle n'est pas trop loin pour sa fronde, et il peut la tirer tout en restant à l'abri des deux autres. Il n'y a pas à hésiter. Il fait tournoyer la lanière de cuir et lâche. La pierre fait mouche. « Salut pouffiasse. Tu danses ? » murmure-t-il avec satisfaction, un rictus carnassier sur le visage.

[simple] Attaque à la fronde sur Kressle

• Fronde sur Kressle : 1d20+4 donne [20] + 4 = 24
• Confirmation : 1d20+4 donne [7] + 4 = 11
• T'as un gravier dans l'oreille : 1d4+4 donne [3] + 4 = 7

Modifié par un utilisateur mardi 19 février 2019 18:32:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

La Jeane et l'archère continuent leur duel et les flèches fusent de nouveau près de lui. Il est grand temps, décidément, qu'il change de position ! Mais les deux femmes se mettent mutuellement hors de combat : la Jeane s'effondre la première, faisant craindre à Darmrok d'avoir à composer avec son adversaire en plus du reste mais, à son grand soulagement, cette dernière tombe à son tour au sol, ayant apparemment son compte.

Quant à Kressle, la pierre que le demi-orc lui a envoyée ne l'a même pas fait broncher. La cheffe bandit l'ignore, n'ayant d'yeux que pour son ancien collègue Garvin. Visiblement inquiet pour sa peau, l'ex-bandit s'équipe de son bouclier en se préparant au corps-à-corps.

Ah, t'en as rien à foutre de moi, salope ? Attends un peu... Tu vas vite savoir qui tu dois craindre, ici ! Fulmine le demi-orc, vexé d'être compté pour rien. Par une mise en condition psychologique dont il est familier depuis l'adolescence, il transforme cette frustration en colère, et cette colère en fureur. Pas l'importe quelle fureur, mais la furor dont Gorum gratifie les meilleurs combattants, et qui décuple leurs forces, les rendant insensibles à la douleur et, tout à leur soif de tuer, inconscients du danger. Ainsi peuvent-ils mourir en honorant leur dieu.

Lâchant sa fronde, il se précipite en avant tout en attrapant sa longue hache dans son dos, qu'il place en position de garde en un rapide tournoiement. Il aimerait s'écarter de Garvin, qui le gêne, mais il veut frapper le plus vite possible, avant que Kressle ne les atteigne. Le lourd fer de hache se lève haut dans les airs et s'abat sur Kressle avec force tandis qu'elle fonce vers Garvin. Darmrok est sûr de la trancher en deux, de l'épaule à l'aine...

... Mais elle est toujours debout. Le demi-orc n'en croit pas ses yeux. Il avait remarqué qu'elle bougeait bien, mais il lui a suffit d'un léger recul au dernier moment, deux pouces de distance peut-être, pour transformer ce qui aurait du être un coup mortel en une blessure moins grave. Une large entaille sanglante strie son armure sur la poitrine, mais rien de vital. Darmrok voit tout de suite qu'il a affaire à une combattante moins puissante que lui, sans doute, mais bien plus expérimentée.

Un mouvement dans son champ de vision met fin à son étonnement. Le quatrième dont parlait la Jeane... « Là-bas ! » Beugle-t-il à l'attention de ses camarades, « y'a un autre enculé ! »

[libre] lâcher fronde en V32
[mouvement] V32 -> AA29 (6 c.)
[libre] dégainer bardiche dans le cadre du mouvement (BBA >+1)
[libre] rage
[simple] attaque Kressle

• Spychologie : 1d20+2 donne [8] + 2 = 10
• Bardiche sur Kressle : 1d20+9 donne [13] + 9 = 22
• Dans ta face : 1d10+9 donne [8] + 9 = 17
• Perception : 1d20+6-4 donne [17] + 6 - 4 = 19

PV en rage : 21/21
CA en rage : 18 -2 (rage) -1 (loner) = 15

Modifié par un utilisateur mercredi 20 février 2019 13:23:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

Darmrok sent la morsure de l'acier dans sa chair et, même si sa transe atténue la douleur, il comprend que la blessure n'est pas bénigne. Comme Garvin, il pensait être en garde, et pourtant il s'est laissé surprendre. Pas de doute, le geste technique était splendide.

Mais la virtuosité de Kressle n'est pas le seul paramètre à prendre en compte. Un autre type vient sur Garvin, suivi encore d'un autre sur sa droite, celui que Darmrok vient de repérer, et qui progresse péniblement dans les buissons. Ils ont déjà du mal à deux contre une, alors à deux contre trois... Il faut réagir, d'autant que les autres, derrière, tardent à s'approcher et ne font rien de décisif. L'instinct de combattant de Darmrok le pousse alors faire quelque chose à laquelle ses ennemis, espère-t-il, ne s'attendront pas.

D'un pas en arrière, il rompt le corps-à-corps avec Kressle pour se réfugier derrière Garvin. Manœuvre peu courageuse en apparence, mais elle lui permet de récupérer son allonge et d'asséner à nouveau un puissant coup de hache à la cheffe des bandits. La blessure, cette fois, est plus grave, mais la rôdeuse tient bon malgré la douleur. A cet instant, Darmrok ne peut s'empêcher d'admirer sa combattivité. Quelle que soit l'issue de leur lutte, Gorum sera content. Quant à Garvin, Darmrok est désormais en position de le protéger contre le nouveau venu : si celui-ci s'approche, il devrait pouvoir l'accueillir comme il se doit.

[pas de placement] AA29 -> Z30
[simple] attaque Kressle

• Bardiche sur Kressle : 1d20+9 donne [12] + 9 = 21
• Ça aussi ça pique : 1d10+9 donne [7] + 9 = 16
• Une AO : 1d20+9-1 donne [4] + 9 - 1 = 12

PV en rage : 10/21
CA en rage : 18 -2 (rage) -1 (loner) = 15
Fronde en V32

Modifié par un utilisateur vendredi 22 février 2019 13:04:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Au grand dam du demi-orc, Kressle choisit la fuite plutôt que la mort. Il aurait volontiers accroché sa tête à son tableau de chasse pour forger sa réputation dans les Terres Volées. Mais il y a plus urgent : Garvin est en train de se faire saigner à mort par les deux malandrins restants, et il est temps de s'occuper d'eux. Mais la chance de Darmrok tourne... Distrait par la fuite de Kressle, qu'il ne peut s'empêcher de surveiller du coin de l'oeil dans le fol espoir de la rattraper, il porte ses assauts à contre-temps, et les bandits esquivent sans difficulté. Il grogne de frustration...

[complexe] attaque Lorcan à la bardiche, puis Jadyn à la morsure

• Bardiche sur Lorcan : 1d20+9-1 donne [4] + 9 - 1 = 12
• Morsure sur Jadyn : 1d20+3-1 donne [1] + 3 - 1 = 3
• Confirmation : 1d20+3-1 donne [17] + 3 - 1 = 19
• AO avec les dents : 1d20+3-1 donne [13] + 3 - 1 = 15
• Dégâts : 1d4+3 donne [2] + 3 = 5

PV en rage : 10/21
CA en rage : 18 -2 (rage) -1 (loner) = 15
Fronde en V32

Modifié par un utilisateur vendredi 22 février 2019 18:50:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

Darmrok sent d'instinct que le combat vient de basculer, et que son erreur va lui coûter cher. L'un des deux bandits contourne Garvin, passant lestement sous la lame de ce dernier, pour venir sur son flanc. Mais les bandits des Terres Dérobées sont peu familiers avec la façon bestiale qu'ont les orcs du Belkzen de se battre, et Darmrok en profite pour le mordre cruellement à l'épaule. Malheureusement, cela n'arrête pas le bandit. Darmrok ne peut plus se mettre en garde efficacement à si courte distance. Il sent la morsure de la lame sous son aisselle. L'acier pénètre profondément dans ses chairs et un torrent de sang inonde son flanc. Il ressent immédiatement un grand épuisement et sa vue se brouille. C'en est fini de lui.

Mais son regard croise celui du bandit, un regard mauvais dans lequel il lit le triomphe, tandis que l'homme tourne sa lame dans la plaie. Non... Non, il ne le laissera pas triompher. Il lâche sa bardiche et, dans un ultime sursaut, attrape le cou de son assassin avec ses deux mains pour l'empêcher de s'éloigner. Il y plante alors ses crocs, déchiquetant la jugulaire. L'homme hurle et se débat, mais Darmrok tient bon. Il tient jusqu'à ce que l'homme cesse de hurler et de bouger. Alors, quand il sait que sa vengeance est accomplie, il s'écroule à son tour.

[simple] morsure sur Lorcan

• Morsure sur Lorcan : 1d20+8 donne [17] + 8 = 25
• Tu crèveras avec moi : 1d4+9 donne [2] + 9 = 11
• De la lumière dans le tunnel (DD10) : 1d20+2-3 donne [14] + 2 - 3 = 13
• Constit #1 : 1d20+2-3 donne [19] + 2 - 3 = 18

Fronde en V32

Modifié par un utilisateur dimanche 24 février 2019 00:25:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

Darmrok éprouve le même genre de sensation que le jour où il s'est réveillé étouffant sous les cadavres, lors de la bataille de la Faucheuse... A ceci près qu'il est allongé sur une espèce de tamis de roseaux et que Cayla est en train de lui triturer sa blessure sous le bras. La douleur est forte mais il est presque incapable de bouger. Il grimace et serre les dents pour ne pas hurler. Mais il est Darmrok. Il ne hurlera pas. Il ne se donnera pas en spectacle devant elle.

Tout juste laisse-t-il passer un grognement lorsqu'elle l'aide, non sans difficulté, à lever ses trois cents livres sans aggraver ses plaies. Désormais assis, il prend peu à peu conscience de son environnement, des corps de Garvin et de la Jeane allongés près de lui, manifestement vivants : on ne bande pas les plaies des morts. Le demi-orc essaie de prendre une inspiration mais la douleur est trop forte. Il est obligé de respirer doucement, par à-coups. Celui qui lui a fait ça connaissait son affaire, et savait comment tuer.

Il a un goût de métal dans la bouche. Il s'est mordu ? Non : il a mordu. Sa bouche, sa barbe, son cou sont couverts du sang d'un autre. Il a égorgé celui qui l'a mis hors de combat. « Tout... Tout le monde est vivant, à ce que je vois,  » hasarde-t-il d'une voix rauque et faible. « C'était... Un beau jour pour mourir, pourtant. Combien on en a eu ? Et Kressle ? » Demande-t-il à Cayla tandis qu'elle prépare du fil et une aiguille.

Trop épuisé pour chercher à discuter les initiatives de Cayla, Darmrok boit ce que lui tend la jeune femme. Une sorte de rhum... Ce n'est pas très bon mais il n'a jamais été très regardant sur l'alcool. Qu'importe le vin... Il en verse un peu sur sa main et en profite pour se débarbouiller : mieux vaut puer le rhum que le sang séché. Puis il mord dans le morceau de bois qu'elle lui tend.

Il lui faut bien ça. Elle a beau s'activer avec une expertise manifeste, l'aiguille brûlante va et vient dans sa chair avec une cruauté mécanique. Il sait qu'il ne doit pas bouger, et il est hors de question qu'il gémisse ou se plaigne. Son bras valide fouaille le sol jusqu'à ce que sa main empoigne un pied de tabouret. Alors il serre, serre, jusqu'à ce que ses phalanges deviennent blanches et qu'enfin l'aiguille cesse de le piquer. « La vache ! Vous avez pas de prêtre, dans ce pays pourri ? » Grogne-t-il, haletant. Il a été soigné par la magie une fois ou deux. Et dans son souvenir, c'est bien plus rapide et confortable.

Avec tout cela, il n'a pas bien écouté ce que Cayla a dit, même s'il en a compris l'essentiel. Pendant qu'il récupère, il observe la femme s'occuper de Garvin. Celui-là a payé le prix du sang et, par là-même, gagné le respect du demi-orc... Du moins un début de respect. La Jeane aussi a payé le prix. Quant aux autres... « Deux morts contre trois blessés... M'ouais, » finit-il par dire. « On aurait pu faire mieux. Ces connards ne sont rien. On aurait pu avoir la tête de Kressle au bout d'une pique, à c't'heure, » gronde-t-il sur un ton ou transparaît la frustration et la mauvaise humeur. Si vous aviez fait ce que j'ai dit au lieu de tirer dans tous les sens, pense-t-il très fort, mais il ne le dit pas pour ne pas blesser celle qui vient de prendre soin de lui. « Elle ne tombera plus dans aucun piège, maintenant. »

Tandis que la soigneuse s'affaire sur les autres blessés et que la tension due à la douleur retombe, le demi-orc plonge dans une espèce de somnolence morose. Et lui, s'est-il bien battu ? A-t-il donné tout ce qu'il pouvait ? Il a le sentiment que oui, mais il ne peut se départir de l'impression d'avoir raté quelque chose. Qu'importe que Kressle soit blessée, elle n'est pas morte, donc tout est à refaire. Et pour couronner le tout, la perspective de revenir au comptoir sur une civière, incapable de marcher, ne lui plaît pas du tout. Que vont penser les autres ? Que va penser Liamca ?

Modifié par un utilisateur mardi 26 février 2019 14:00:25(UTC)  | Raison: Non indiquée