Mirai profita des sources pour laissait échapper ses inquiétudes et ses angoisses, et elle put ainsi savourer la soirée. Après des semaines tendues, un peu de sérénité lui faisait le plus grand bien.

Mais cela fut de courte durée. Shalelu les prévint de la présence d'esprit et la jeune femme n'eut pas le temps de faire quoi que se soit alors que de nombreux esprits arrivaient.
Les angoisses de la jeune femme réapparurent, et c'est tendue et inquiète qu'elle regarda les autres. « Je le sens mal.
Maître Yogo, quand pensez-vous? Vous semblez bien connaître les kamis et savez parler avec eux. »

Musique - Esprits de la Forêt



Ameiko s'était jointe à ses lieutenants, de même qu'Amaya. Les jeunes femmes n'avaient pas leurs armes à la main, et Kelda, Kuro et Kurimi, à leurs côtés, non plus, mais toutes étaient circonspectes, sur leurs gardes. Kuro et Kurimi, cependant, s'étaient inclinées pour saluer les kami, et Ameiko les imita. Amaya n'était pas aussi habituée à ce genre de cérémonies, mais s'inclina elle aussi. Ameiko murmura à l'adresse de Quoovar.
« Crois moi, je n'ai pas l'intention de les provoquer, en particulier sur ce terrain. Suishen est au côté de Kuro, et Kamihoshi a Aloïs. Concernant le sceau...je préfère ne pas le sortir de sa boite, pour l'instant. »

Elle se redressa, parcourant du regard l'assemblée des kami.
« Attendons de voir ce qui les amène. »


Pendant ce temps, les kami se multipliaient. Les kodama, esprits des arbres, peuplaient maintenant les branches et les racines aux alentours. Un baku enveloppé de nuage sortit paresseusement des ruines. Un immense sanglier, dominant les caravaniers de plusieurs têtes, surgit d'entre les buissons, son pelage presque noir luisant dans la lumière du soir. Une créature semblable à une hermine de la taille d'un loup apparut en flottant entre les frondaisons, des tourbillons de vents faisant danser autour d'elle la vapeur des sources. D'autres kami les rejoignirent, un tigre au pelage blanc, un loup à la fourrure d'argent et sa meute, une créature de pierre et de foudre crépitante. Un Kirin descendit lui aussi des nuages, et le cerf de bois qu'ils avaient rencontré deux semaines plus tôt les rejoignit.

Enfin, alors que le silence devenait oppressant, les rangs des kami s'ouvrirent. Kamihoshi se mit à crépiter dans son fourreau, et sa voix se joignit au choeur des kami. Même Suishen se manifesta, le renard blanc qui le représentait se lovant près d'Ameiko.
Un choeur de craquement de bois retentit, accompagné d'un bruissement de feuilles, alors qu'une immense silhouette émergeait du sous-bois. Un arbre marchait vers eux, sa haute silhouette semblable à celle d'un homme émacié, une lueur verte brillant au plu profond de son visage de feuilles et d'écorces. Il s'avança jusqu'à eux, dominant les ruines de sa haute taille qui atteignait presque la cime des arbres.

Il se pencha, assez pour que son visage soit à moins d'un mètre des leurs, concentrant son attention sur Yogo. Sa voix était semblable au murmure du vent dans les arbres, et Yogo reconnu la créature de ses rêves.
« Yogo. Enfin tes pas t'ont porté ici. »

Il se tourna vers les autres.
« Nous avons besoin de votre aide. »

Modifié par un utilisateur jeudi 23 mai 2019 19:03:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ses inquiétudes se dissipaient tandis qu'il se détendait, se raisonnant par le fait qu'il était peut-être le seul à percevoir (et à pouvoir le faire) ce qu'il avait vu. Se poser quelques heures lui fit le plus grand bien alors qu'il profitait de ses coutumes natales entouré d'amis. La soirée commençait quand la nature s'agita autour d'eux, sans hostilité. Soulagé de se savoir autre chose que fou, il allait parler mais la curiosité (et la précaution) se mélangeaient, l'empêchant de répondre le premier.Quoovar chuchotait quelque chose à l'oreille d'Ameiko qu'il tenta d'entendre mais sa concentration fut rompu par la créature qui lui parla, le connaissant au point de le nommer. Les kamis autour d'eux s'agitaient, avec bienveillance.

Il l'avait reconnu, la créature des songes, là, face à lui. Après une hésitation, il allait parler, quant Aloïs prit la parole ... correctement, sans affront ni erreur. Secoué autant que d'accord avec lui, il n'en ajouta rien et se contenta d'un hochement de tête, avant de poser genou à terre, yeux baissés.



Sorts actifs :
-Armure du mage
-Perception de la mort
-Simulacre de vie
-Lévitation
-Toucher Vampirique (Witching gown)

Maléfice actif :

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Mirai resta sans voix pendant un moment. Visiblement, ils avaient à faire à de puissants ennemis qui semblaient même faire peur au kamis. La situation était bien pire qu'elle ne l'avait imaginer.
Et ce daimyô en armure noire était des plus inquiétant. Une personne capable de briser une prison créer par les kamis devait être d'une puissance inimaginable; et d'une malfaisance tout aussi extrême.

Yogo semblait être en partie responsable de ces événements inquiétants. Et même si la jeune femme ne le connaissait que depuis quelques semaines seulement, elle avait du mal à l'imaginer libérer intentionnellement des onis. Il devait y avoir derrière cela un plan plus grand, fomenté par une ou plusieurs puissances inconnu du groupe.

Mirai se forçait à ne pas réagir lorsque le kami leur narra l'histoire qui mena à la libération des onis. Elle qui avait toujours été méfiante envers ces créatures avait du mal à leur faire confiance; surtout quand il s'agissait de les croire sur paroles.
Et pire encore. Le kami leur demandait leur aide, parce qu'ils ne pouvait pas, soi disant, intervenir directement. Et il accusait Yogo de tous ces maux.

La jeune femme regarda ses compagnons. Elle savait que c'était à eux de s'exprimer en premier, et notamment à Yogo et Ameiko.
Mais elle ne réussit pas à se contrôler longtemps. Fixant le kami du regard, un sourire crispé aux lèvres, elle fit un pas en avant. « C'est un récit bien triste. Et terrible à la fois.
Ce daimyô noir a libéré un mal puissant et le monde en souffre. Vous n'avez rien pût faire pour empêcher cela. De nombreuses personnes ont déjà perdu la vie à cause des erreurs du passé. Un mal si puissant ne peut que nuire à l'équilibre du monde; et il va de soi qu'il est impensable de le laisser proliférer.

Mais j'aurais une question. Vous dites, pour reprendre vos mots, que vous évitez d'intervenir dans les affaires des mortels, et je trouve cela honorable. Mais comment pourrais-je vous croire? Comment pourrais-je avoir confiance en vous? »

Mirai regarda le kami avec intensité; et elle semblait sur le point d'exploser. « Dites moi pourquoi je devrais accepter de vous aider; alors que vous n'hésitez pas à massacrer des innocents. Dites moi pourquoi je devrais me plier à votre volonté alors que vos semblables, venant de cette même forêt, ont massacré ma famille.
J'avais un grand respect pour les esprits. Je les trouvais fascinant et merveilleux. Mais comment pourrais-je encore respecter des esprits qui n'hésitent pas à tuer et à détruire un village sans raisons.
Vous m'avez fait tout perdre, et même si cela a fait de moi se que je suis aujourd'hui, je vivrais à jamais avec un vide dans le cœur et dans l'âme. »

Le visage de la jeune femme était tiré de colère. « Vos lois vous empêche d'intervenir. Alors pourquoi m'avoir fait autant souffrir. POURQUOI ? »

Les paroles du Kami le touchèrent droit au but, il eut le plus grand mal à contenir ses larmes. Une part de lui ricaner. Comment cette terreur ambulante à la réputation noire comme le jais avait pu finir en cette incarnation pleine de remords et empathique?
Le kami ne le ménagea pas et lui rappela ses errances passées et tragiques. Car bien qu'il n'en ait rien décidé dans cette incarnation, il n'en était pas moins responsable pour autant. Alors que l'histoire se dévoilait à tous, et qu'il allait répondre, Mirai intervint pour exprimer une blessure dont ils ne savaient jusqu'alors pas tout. Sa douleur était palpable, et nul doute que les esprits dont elles parlaient n'étaient pas ceux qui leur parlaient à présent. Il acquiesçait aux propos de l'arbre-esprit. Oui, sans doute aucun, les humanoïdes pouvaient mettre le monde à genoux par le Mal. Il le savait peut-être mieux que tous ceux présents ici réunis.

Il répondit enfin avant qu'Ameiko ne le fasse.
«  Si cela sied à l'Impératrice et à mes compagnons, ça sera un honneur de vous aider. » Il était rare qu'un évènement lui permette à la fois d'avancer dans sa voie, de faire avancer Ameiko, et d'aider la nature.
«  D'une manière ou d'autre, tôt ou tard, ses forces seront sur notre chemin. Autant faire au plus tôt ce qu'on peut pour nous faciliter la suite du séjour. »



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Quoovar était resté en retrait. Autant il comprenait la nécessité de s'allier avec les Kamis, autant il n'était pas chaud à l'accepter sans contreparties. L'histoire de Mirai résonnait parfaitement dans sa tête : quand on laisse la lettre de la "Loi" vous diriger plus que son esprit, il en découle des conséquences fâcheuses sur des innocents qui n'avaient rien demandé. Mais Quoovar ne peut en vouloir aux Kami : en tant que créatures faites de l'essence du monde, ils sont prisonniers de leur nature inflexible. Ils ne pourraient changer s'ils le voulaient, et encore s'ils y arriveraient ce serait sans doute pire que le mal. Quoovar sentit une once de pitié pour Mirai. Ce qu'elle a dû subir rappelait quelque peu son histoire : un drame dans sa jeunesse qu'elle ne pouvait ni éviter ni changer, juste survivre. Quoovar avait rationalisé ce traumatisme, perdant une bonne partie de sa capacité d'émotion. Maintenant encore plus alors que sa rigidité mentale lui parvenait à concevoir de puissants sortilèges magiques depuis l'histoire vécue de simples objets. Mirai avait probablement converti ce drame en une volonté inflexible, tentant de contrôler les énergies naturelles là où elle n'avait pu rien faire lors de ce drame. Quoovar la voyait alors d'un jour nouveau, et son mystère se dévoilait quelque peu.

Quoovar était par contre très content de la répartie d'Aemiko. Elle aussi voyait d'un œil incertain la rigidité des Kamis, et son désir de réforme allait certainement heurter les kamis. En discuter dès maintenant était peut-être prématuré, mais au moins cela mettait les choses au clair, et il devait reconnaître l'habilité politique de la future Impératrice, du moins comme il espérait qu'elle deviendrait. Depuis leur départ de la Varisie, Quoovar avait du mal à se sentir uni dans le parcours de la caravane. Il n'était ni lié par un serment prêté des générations plus tôt, ni par un amour (incertain) avec une personne ainsi liée. Il n'était partie que "faute de mieux" et parce que Shalelu elle-même s'était portée volontaire. Mais au fil des mois, une impression de sentiment de communauté avait germé en Quoovar, et il appréciait énormément Ameiko, en particulier son caractère de femme libre.

Mais revenons au moment présent. Les membres de la caravane renouvelaient leurs serments, comme si c'était le moment de le faire. Quoovar avait un avis différent de la question, et il pensait qu'Ameiko comprendrait : quand bien même il aurait prêté serment, il ne serait pas senti lié à celui-ci plus que cela. De son point de vue, son envie d'être à ses côtés jusqu'à sa couronnement suffisait à la convaincre qu'il serait là jusqu'à ce moment. Quoovar sentit que c'était son tour de s'exprimer, aussi s'exprima-t-il aussi simplement et efficacement que possible.

« Je suis d'accord pour vous aider, mais il faudra aussi nous aider.. »
Grâce au Tears to Wine, tous ceux qui ont bu de la boisson enchanté gagne +5 sur leurs jets de compétences basées sur l'int ou la sagesse pendant 1h40

Aloïs était resté silencieux, mais quand il entendit parler des artefacts et autre des différentes familles, il s’inclina à nouveau devant leur interlocuteur. «  Nous ne faisons pas cela pour des biens matériels mais pour l’équilibre et ce qui est juste. Cependant nous vous remercions pour cette proposition car cela nous permettra en effet de montrer encore plus à quel point notre venue ici est légitime et sa grâce vraie héritière.  »

Il observait ceux avec qui il avait l’habitude de partir en expédition pour voir leur réaction. «  Je pense que nous allons avoir du pain sur la planche.  »

Yogo écoutait avec attention les paroles du kami, la présence d'une relique les aiderait davantage encore à progresser jusqu'au Régent. Plus encore, chacune de celles-ci augmenterait leur légitimité à rendre à Ameiko son trône.
Se tournant vers ses compagnons
«  Je suis apte à partir mais prenons le temps nécessaire à ceux qui en ont besoin. Quoovar peut-être? »



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Modifié par un utilisateur mardi 4 juin 2019 14:54:45(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'esprit des arbres ne répondit pas, se contentant d'acquiescer silencieusement, avant de se redresser. Il recula de quelques pas, et se fondit dans les ombres de la forêt. Autour de lui, les kami se retirèrent, tout aussi silencieusement.


Ameiko resta elle aussi silencieuse en attendant que les kami s'en aillent, avant de déclarer avec une grimace indécise.
« Je...ne sais pas trop quoi en penser. Il semblerait que nous aillons de nouveaux alliés, mais je ne pense pas que les kami pourront intervenir directement, même si nous reprenons cette pagode. Je ne serai pas étonnée que ces "Lois Célestes" les empêchent de nous prêter main forte en personne. Mais sait on jamais, peut être que je me trompe?

Dans tous les cas, je pense qu'il y a là une occasion à saisir, ne serait-ce que pour atteindre Minkai dès que possible. Et puis, si jamais l'orée de la Forêt est surveillée, ça nous permettra de passer cette difficulté. Du moins, si les kami ont raison sur ce qui se trouve dans cette pagode. »

Elle se tourna vers Yogo, Quoovar, Aloïs, et Mirai.
« Encore une fois, je ne vous remercierai jamais assez pour votre aide. Je vais tout de même informer tout le monde dans la caravane de ce que nous venons d'apprendre et de ce projet, au cas où certains voudraient vous accompagner pour vous prêter main forte. »