Serrant le haut de son nez entre son pouce crochu et son index noirci, l'oracle finit par rouvrir les yeux. Les pupilles dilatées d'un jaune anormalement clair retrouvèrent leur vivacité aux bouts de quelques secondes, comme lors d'un réveil après une longue nuit où l'on se demande un instant où nous avons bien pu atterrir... Repositionnant la chaise sur laquelle il s'était assis et débloquant la porte de la petite salle dans laquelle il s'était enfermé par sécurité, Rakyel parla tout seul, comme s'il s'attendait à ce que quelqu'un partage ses songes :
« Hmm... Voilà qui serait presque amusant : nous venions chercher le maître d'armes et finalement, nous avons visiblement mis davantage de bâtons dans les roues du peintre sanglant que lors de notre dernière escapade! »

S'efforçant de rester sur ses gardes tant que toute la zone n'était pas avérée sûre, le fossoyeur rejoignit les plus armés pour finaliser les recherches d'indices et de survivants. Et quelle ne fut pas la surprise lorsque les deux se présentèrent au détour d'un vestibule! Rakyel avait à peine eut le temps de faire part de ses visions aux Drakes que la possibilité d'obtenir encore plus de réponses se présentait à eux, en même temps que la joie de voir qu'Orsini n'avait pas succombé... du moins au premier abord! Écartant du bras l'homme valide qui balbutiait mais ne présentait a priori aucun risque, l'oracle s'agenouilla sur le corps inconscient :
« Pardon, excusez-moi, laissez-moi passer! Vencarlo... Vencarlo vous m'entendez? » questionna-t-il tout en laissant échapper la même fumée grise qui avait enveloppée un peu plus tôt Jolistina, par précaution.


Examen du corps d'Orsini pour voir s'il peut être facilement ranimé :
sort de stabilisation immédiatement sans trop se poser de question (on ne sait jamais) puis sort de soin si c'est utile pour lui faire reprendre conscience.

Musique - Manoir des Carowyn



Heureusement, l'inconscience de Vencarlo étaient plus du à l'épuisement et la perte de sang qu'à la gravité de ses blessures. Alors que Rakyel déversait la vie à travers ses paumes, ramenant l'âme de Vencarlo du seuil, le maître d'arme grogna et ouvrit les yeux, ramassant instinctivement sa rapière.
Il tenta de se redresser, peinant un peu et encore faible.
« Qu...Rakyel? Tout l'Ordre du Drake, même? J'ai du...enfin, peu importe, je suis surtout content que des renforts soit arrivé! Les lieux sont sûrs? Méfiez vous, il y a des morts-vivants qui rôdent. »

Méry fut positivement impressionné de voir le colosse (moche) accepter ses arguments. Bon, bah oui, c'est vraiment un type "bien"... et solide aussi : pas une larme devant le massacre impliquant sa famille. J'suppose que les frères de l'aube ont été endurcis. Le halfelin lui fit (beau) cadeau d'une absence (relativement prolongée) de commentaires, tandis qu'il bâillonnait la teigneuse et lui bandait les yeux avec soin. Parce qu'elle utilisait des pouvoirs, celle-là...
Ayant activé sa propre double-vue (de détection magique), il vérifia que Trissia l'avait totalement dépouillée, avant de l'abandonner, saucissonnée et inconsciente, pour participer à la fouille en règle du manoir Carowyn.
Ça, c'était son rayon... mais la petite noiraude se défendait pas mal non plus (il insista auprès des autres pour qu'ils pensent aussi à soigner ses blessures : la drake ailée avait largement fait (et pris) sa part, lors du combat contre l'arlequine.
Dam'zelle Aleysianne ! Par la barbichette du petit cornu à queue fourchue... j'ai encore du mal à y croire !!!
S'il avait été seul, il ne faisait aucun doute que chacun d'entre eux serait mort face à cette machine à tuer : elle l'avait prouvé contre leur grand momifié. Et de toute évidence, elle n'aurait pas hésité un instant, vu ce qu'on pouvait voir du génocide de nobliaux qu'elle avait pratiqué ici !
Ceci aidait le petit bonhomme, survivant d'autres massacres, à relativiser, sans s'empêcher d'agir et de fouiller avec méthode. Et à se réserver pour éteindre tout scrupule avant de devoir l'interroger.

La découverte d'autres cadavres n'avait rien d'étonnant. Mais les survivants, ça...
« Maître Orsini ?!? C'est vous qui avez sauvé, et mis à l'abri messire Carowyn, je suppose ? Bravo ! Il y a eu une exécution en règle de tous les invités de cette fête, lors de la Sainte Alika, autant qu'on sache ; il y a quelques jours... heu... (trois ?).
Le manoir semble avoir été condamné -de l'intérieur- depuis lors.
Mais rassurez vous, messieurs, vous voilà hors de danger, maintenant... et racontez-nous ce que vous avez pu voir, l'un et l'autre.
Ensuite, maître Orsini, précisez-nous si vous étiez là dès le début ? Ou bien auriez-vous fait entre-temps un passage par les égouts via des ravisseurs à cape rouge ?  »
Cela permettra de recadrer notre info sur ces trimballeurs de prisonnier repérés par les ratlings...

Il était bien naturel que l'on montre à Théodore et son père le butin ramassé par l'assassine, afin qu'ils identifient et récupèrent ce qui appartient à leur famille... exclusivement.
Ensuite, on allait passer aux choses sérieuses...
On peut supposer que les divers cadavres vont retrouver une position plus conventionnelle dans la grande salle de bal, allongés au sol, débarrassés de leur grossier maquillage de peste rouge, en attendant l'intervention des autres autorités pour rendre justice et les corps à leur famille.
Et que Théo' s'occupe de son père traumatisé, de sa sœur blessée... avec soin(s).



Mais la saucissonnée, si les autres étaient d'accord, ils allaient se la descendre sur la table de cuisine au rez-de chaussée, et elle méritait à tout le moins qu'on lui offre un réveil désagréable, en lui ôtant seulement le bâillon, et surtout pas le bandeau sur les yeux.
Méry alluma un gros cigare -récemment trouvé... heum...- et stimula leur prisonnière à coup de pichenettes sur oreille, joue, ou nez, jusqu'à ce qu'elle revienne à la conscience :
« Ah te revoilà ! Je peux pas t'souhaiter la bienvenue parmi nous, vu que -quand t'avais le choix-, t'as sytématiquement refusé les offres honnêtes qu'on t'a déjà faites... préférant tenter de nous découper en rondelles. Bon, clairement c'était pas un bon choix : t'as sacrément merdé !
Alors, personne va pleurer sur ton sort, et je te conseille de nous la faire courte, parce qu'on n'a pas ta patience pour les mises en scènes macabres. Et pî t'as droit de tenir à ton visage et à tes doigts... hein ? ça prouvera que t'es encore humaine.
Alors, tu réponds maintenant, ou plus tard dans la morgue de Zenderholm. C'est le seul choix qui te reste.
Premièrement : Qui a animé les cadavres, ici ?
...
Si elle répond :
Deuxièmement : Pourquoi as-tu laissé Flora vivante ?
...
Ensuite :
Troisièmement : On a vu ce que t'as fait de la mère... mais que devais-tu faire du père Carowyn ? (Et qu'est-ce qui t'en a empêché ?)
 »
hrp

Modifié par un utilisateur mercredi 28 août 2019 08:58:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Trissia était heureuse. Sa première mission en tant que Drake avait été couronnée de succès. Un manoir dézombifié et des personnes sauver.
Mais l'interrogatoire de l'arlequin avait commencé, et la strix comptait bien y participer. « Tiens j'y pense, j'ai peut être des trucs marrants dans mon sac. Il est si rare de trouver un cobaye vivant de nos jours. » Elle commençait à sortir des produits alchimiques et à les mélanger dans une fiole, produisant un liquide noir à l'odeur insupportable.

Musique - Manoir des Carowyn



Vencarlo s'affaisa à nouveau, inspirant profondément pour essayer de reprendre ses esprits.
« Je n'ai pas compris ce qui se déroulait, au début. La fête battait son plein. Et à un moment, tard dans la soirée, j'ai remarqué qu'il y avait moins de monde qu'auparavant...j'ai d'abord pensé à des couche-tôt, mais je suis allé voir les cuisines...Cette cinglée avait bloqué les portes du manoir et avait passé la soirée à empoisonner ou assassiner des invités et serviteurs isolés. Quand j'ai compris ce qui se déroulait, elle a lâché ses zombis sur la foule. J'ai voulu nous tailler un chemin vers la porte, mais ils étaient trop nombreux. J'ai réussi à aider Flora à se barricader, et à m'enfermer ici avec Ser Ausio. Ensuite...j'ai perdu connaissance. Qui qu'elle soit, cette elfe est redoutable. Je ne suis pas sûre de ce que vous voulez dire à propos des égouts, en revanche... »


Ausio était encore sous le choc, et il fallu plusieurs minutes avant qu'il n'accepte de prendre la main que Théodore lui tendait.
« Flora est en vie? Louée soient les dieux...si ils nous entendent. »

La suite des nouvelles sinitres que Théodore amenait furent un choc supplémentaire pour Ausio, en revanche. Sa voix se brisa et il enfouit la tête dans ses paumes.
« Olauren...? Elle...elle est... »
Incapable de se contrôler, le comte se recroquevilla, fondant en larmes. Il fallu de longues minutes avant qu'il ne reprennent assez le contrôle de lui même pour balbutier.
« Je...ta soeur va avoir besoin de toi, fils. Je...je ne sais pas comment je surmonterai tout ça, et elle a besoin de quelqu'un. Je...où est ta mère...? Je...je dois la voir. »



Malgré ses yeux bandées, il ne fallut pas longtemps à Jolistina - ou plutôt Alysanne - pour évaluer la situation. Elle ouvrit la bouche, et grimaça, faisant la moue.
« Ah...zut, mon déguisement. J'imagine que ceux que j'entends, c'est le nabot, et le balafré? Comment va ta gorge? »

L'intervention de Trissia lui cause un sourire, cependant. Elle frissonna.
« Ouh....une nouvelle venue! Ta voix est...serais-tu célibataire, par hasard? »
En l'absence de réponse, elle fit à nouveau la moue.
« Bon...j'imagine que vous voulez des réponses avant tout...Dans l'ordre: moi, avec un parchemin fourni par mon amour; je l'ai juste raté, mais je savais qu'elle y resterai et rien ne me pressait avant votre arrivée; rien de plus qu'aux autres, si je lui avais mis la main dessus.

Maintenant, dis m'en un peu plus sur toi...t'es alchimiste, c'est ça? Tu viens souvent ici? »

Musique - Manoir des Carowyn


Alysanne laissa échapper un soupir excédé.
« Blah, blah, blah...on dirait ma mère, le nabot. Non, je ne l'ai pas raté. Vous n'y connaissez rien en nécromancie, pas vrai? Disons que j'étais curieuse. J'avais du temps à tuer, et plus grand monde à tuer. Je savais qu'elle était blessée, et je savais aussi qu'elle était enceinte - même si Sagacius s'est bien gardé de me dire que c'était lui, le cachottier! - et la saturation de nécromancie de ce manoir a un effet intéressant sur les âmes en formation. Je suis d'ailleurs curieuse de savoir ce qu'on été les résultats...? »

Trissia se retint de rire. « Tu as deviné ça grâce à quoi? Les divers produits explosifs que je t'ai envoyé au visage ou grâce à mes mixtures toutes sauf bonne pour la santé? » Elle regarda les autres, et lu rapidement le message de Méry.
« Je vais où je veux, c'est l'avantage de voler. Quand à te répondre si je viens souvent ici, tout dépend de se que tu entends par ici. Cette demeure? Le quartier? La cité? C'est un peu vague comme question. » La strix regarda Jolistina / Alysanne en faisant la moue. « Célibataire? Peut être, peut être pas. Tu comptes fleurter avec moi? C'est très gratifiant. Mais je pense que ma voix n'est pas des plus agréable à l'oreille. Et je m'en voudrait que ton amour ne se vexe. »

Intrigué et ravi que la meurtrière parle sans trop de difficultés, Lurch se fit un devoir d'attendre patiemment la suite de l'interrogatoire...

Trissia sourit, et continua à jouer le jeu. « En effet. Et oui, je prend soin de mes plumes, je n'ai pas envie de ressemblé à un pigeon mal nourri.
En effet, c'est incompréhensible. Il doit être complètement fou pour t'ignorer. Regarde, tu as essayé de nous tuer et je ne peux pas m'empêcher de te parler. Comment peut-il t'ignorer à ce point?
Mais qui est cette traînée? Et pourquoi n'as-tu rien fait? Si mon amour se laissait perturber par une donzelle quelconque je ne pourrais pas m'empêcher de la faire exploser. Et de lui faire comprendre qu'il n'y a que moi dans sa vie. »

Trissia sourit. « Son chef d'oeuvre?Ça doit être quelque chose de grandiose alors. Mais je ne sais pas si il réalise que ... bah que se ne sera pas le sien. Car si il travaille pour cette Lady, se qui sera créé sera plus à elle qu'à lui. Vous lui en avez parlez?
Et puis, l'art est lié à l'amour. Moi-même je pratique mon art par amour; tout comme toi j'imagine. Mais lui? Si il pense réussir son chef d'oeuvre en te remplaçant; même je ne conçois pas comment on peut te remplacer; je ne suis pas sur qu'il y parvienne. »

Modifié par un utilisateur lundi 2 septembre 2019 23:30:02(UTC)  | Raison: Non indiquée