Les conflits avaient tendance à plonger Kalt dans un retrait prudent, un silence mesuré. Il n'aimait pas prendre part à ce genre de dissensions mais choisit ici d'exposer le problème sous un autre angle que Jairess :

« Je suis peut-être un petit être insensible et sec mais ces remous dans notre groupe ne seraient-ils pas normaux ? Une bonne chose, même ? Un éclat de voix, un éclat de sang, je n'ai rien vu qui soit de nature à interrompre notre tâche ou à mettre en danger notre groupe. Nos motivations sont bien trop profondes pour que des petits inconvénients de ce genre fracturent notre équipée, nous sommes trop pragmatiques pour exposer une fêlure au mauvais moment. Consciemment, du moins... J'acquiesce aux propos de Jairess mais je pense aussi qu'il est sain que les tensions cachées explosent maintenant. Tout non-dit, toute faille inconsciente, tout ressentiment non-exprimé représenterait une bombe dont les sorcières allumeraient volontiers la mèche.

Je pense même qu'il faudrait peut-être aller plus loin dans les explications, refouler tout ça dans l'action pourrait nous rendre vulnérable face à ces êtres qui ont fait de la manipulation et de la traitrise des arts majeurs. Mon charme à l'encontre de Jairess lors de notre rencontre - excusez-moi de vous prendre exemple, ma chère - n'a marché que parce qu'il a trouvé un terrain favorable, une craquelure dans la fidélité qu'elle portait aux hvitheks. Avoir conscience de ces blessures les neutralisera bien plus sûrement que de les ignorer dans la retenue... un barrage peut céder, construisons un radeau ou vidons progressivement le réservoir. Ayons une conscience claire et précise de ce qui nous anime. Nos égos sont importants, tous comme nos sentiments. Ils ont une réalité bien tangible à mes yeux, vous ne pouvez pas savoir à quel point il est facile de s'immiscer dans le for intérieur de quelqu'un à l'aide d'un peu de magie... ou de quelques mots, même, pour les plus habiles.

Je ne pense pas non plus que le ryttere ait une quelconque influence sur nos esprits, il a juste utilisé nos motivations pour sa cause. »

Tout en étant d'accord en substance avec le nain, Jairess ne comprit pas exactement son intervention, ou du moins le lien qu'elle avait avec la discussion. Ne venait-il pas lui aussi d'assister à ce qui venait de se produire? N'avait-il pas vu les réticences de Ringeirr? La sylphe essaya de revenir sur ce qui lui semblait essentiel tout en mettant en valeur son accord avec les points soulevés par Kalt. « Je pense que personne ici n'a dit que nous ne pouvions pas avoir des remous ou discuter pour mettre à plat les choses, Kalt. Personne ne nous demande non plus d'être toujours d'accord les uns avec les autres, même si nous sommes unis sur le fond et que notre cohésion est forte. Et je suis bien d'accord avec toi, nous avons tout intérêt à crever les abcès dès leur apparition. Il n'empêche que nous n'aurons plus la possibilité de le faire de cette façon, en public comme le souligne Aergnaeroka. En somme, il nous faudra être prudent quant au moment choisi pour nous mettre d'accord. »

Sorts : 3 N1, 0 N2 restants. Barrière d'air inactive, reste 2 heures.

Il semblait que les choses allaient dans le bon sens. Akin avait fait profil bas et chacun avait exprimé ses inquiétudes et ses attentes. Le groupe allait pouvoir reprendre sa mission. Mais, Ortog n'était pas dupe. Il restait des points qui avaient été évités et qu'il aurait été inutile de mettre en avant en présence de tout le groupe. Cependant, le semi-orque envisageait bien d'en discuter avec les intéressés. Ainsi avait-il des choses à dire qu'il réservait à Xoran. De même, Ortog avait sentit une ombre au niveau de Nadya.

Ses pensées furent interrompues par le retour de l'oncle bourru. Cet homme mettrait probablement beaucoup de temps à changer d'avis sur Akin et lui-même, mais Ortog avait une longue expérience de la méfiance envers lui. Il ne voyait aucune raison pour qu'il en soit différemment ici, sauf si Ringeirr était profondément ancré dans de mauvaises dispositions. Mais cela ne semblait pas le cas.

Plus par politesse qu'envie, le paladin prit son verre et murmura une phrase dans laquelle certains discernèrent le nom d'Elzekiel ainsi que d'autres noms qui leur étaient inconnus. Il s'agissait de la courte liste des gens, aujourd'hui disparus, qui avaient accordés à Ortog leur confiance. Puis il engloutit d'un trait le liquide brûlant.

Sans plus de formalité, l'oncle entama des explications concernant la suite de la mission. Suivant cette même façon de faire, Ortog fit comme si tout allait bien entre cet homme et lui.

« Bien ! Quand serons-nous prêts ? J'imagine qu'il va falloir du temps à votre amis pour réaliser ces papiers.  »


Marcher dans la neige.

Modifié par un utilisateur vendredi 17 juin 2016 10:26:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

ingeirr répondit tout en poursuivant ses préparatifs :

« Oh ! Cela devrait lui prendre quelques heures... de faire vos papiers je veux dire. Si nous passons par les Hurlements c'est bien parce que les loups sont beaucoup moins regardants quant aux personnes qu'ils laissent rentrer. Vous ne pénétrerez pas l'enceinte en étant armés car ils vous demanderaient vos papiers. Mais sinon, ça devrait aller. Si l'un d'entre vous est un loup, on le laissera passer armé, sans même lui demander ses papiers, c'est sûr. Dans tous les cas je prétexterai une livraison de poisson. Et j'en aurai, comme nous en avons convenu. Vous pouvez penser à autre chose si ça vous rassure. Et puis, quelques pièces d'or peuvent toujours avoir leur effet. »




PJ, déplacements, voyage vers Trône-Blanc

« L'un de nous pourrait être un loup, » dit Aergnaeroka, « Mais il ne pourra pas alors prétendre être un stilyagis pour ne pas comprendre le parler de l'Irisen si l'on venait à s'adresser à lui. Apprendre quelques rudiments de la langue devient de plus en plus nécessaire, il va falloir nous y mettre tous, mais cela risque de prendre du temps... »

« Le poisson est une cache possible, mais c'est le premier endroit que je vérifierai si je suspectai que de la contrebande rentre en ville. C'est là que quelques pièces d'or changeant de mains permet d'éviter une trop grande curiosité. Et l’odorat des loups est sensible à l'odeur du poisson... Ce qui m’amène une question, pourquoi un loup voyagerait il en compagnie d'un chargement de poisson? » demanda t-elle.


+4 vigueur, +5 tenue polaire, +2 Oushanka

« C'est vrai Ae, la motivation d'un éventuel loup parmi nous resterait à déterminer. » Jairess imaginait par ailleurs que si quelques membres du groupe pouvaient avoir l'air de nobles, le reste pourrait se faire passer pour l'escorte et il n'y aurait pas besoin de se séparer. La perspective de créer deux groupes la tracassait légèrement. « Voyons déjà qui peut paraître noble, voulez-vous? Je parle le scalde couramment. J'imagine que mon ascendance ne poserait pas de problème particulier pour paraître stilyagi? Du moins si la plupart des gens à Trône Blanc savent ce qu'est un sylphe et comment il en vient de temps à autres au monde de parents humains... »

Sorts : 3 N1, 0 N2 restants. Barrière d'air inactive, reste 2 heures.

Modifié par un utilisateur dimanche 19 juin 2016 20:12:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Visiblement, le paladin n'avait pas informé son frère des détails de l'opération, et c'est ce qui décida Xoran à intervenir : « Ortog ne t'a rien dit ? Nous n'avons pas besoin de carte. Ringeirr va nous mener auprès de la femme qui mène la rébellion à Trône-Blanc. Les Hérauts du Retour du Soleil, c'est le nom de ce groupe. Nous allons devoir la convaincre que notre cause n'est pas perdue. »

Le géant à la peau d'ébène se tourna vers Ringeirr : « après un an passé dans ce pays, je me débrouille plutôt bien en skalde. Mais de là à le parler sans accent...  »

La discussion s'était concentrée sur la mission à venir, laissant de coté le reste. Le paladin n'avait rien de spécial à demander. Ringeirr devait les conduire jusqu'à cette femme. L'oncle s'occupant des détails, le reste, ils le découvriraient au moment venu.

La surprise du barbare rappela à Ortog qu'il n'avait rien abordé avec son frère. Il fallait dire que la tension était telle qu'un échange à ce sujet ne lui était pas venu à l'esprit. « Non, Xoran, nous n'avons pas vraiment parlé de la suite. »

Puis, se tournant vers les deux habitants de l'Irrisen, il précisa, comme si personne ne s'en doutait. « Non plus. Je ne parle votre langue. Mes pas ne m'avaient jamais mené aussi loin dans le Nord. Je serais obligatoirement un étranger. »


Marcher dans la neige.

Modifié par un utilisateur jeudi 23 juin 2016 09:27:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

ême si les questions du serviteur de Néthys avaient du sens, la façon qu'avait celui-ci de les poser était irritante. En rafale, tel un interrogateur devant un vulgaire suspect, il submergeait de mots son interlocuteur.

« Je veux... Je veux... Je veux... Vous n'avez pas trouvé un enchaînement de mots vous couvrant de davantage d'antipathie ? Je vais apporter quelques précisions à tout cela mais ce qui doit vous préoccuper pour le moment, c'est de trouver votre couverture et de la tenir. La première étape sera de pénétrer le quartier des Hurlements, la deuxième d'aller chez mon ami pour vous faire des papiers, la troisième de rentrer dans le quartier des marchands et la quatrième, comme Xoran l'a souligné, de nous rendre chez les Hérauts du Retour du Soleil afin qu'elle décide de vous aider... ou non. Dans tous les cas, elle saura mieux que moi ce qu'il en est de la Hutte et du meilleur chemin pour l'approcher. Bon, ceci dit, revenons-en aux stilyagis : un tel marginal pourrait très bien se forcer à prendre un accent exotique ; ça ne choquerait personne. Ringeirr regarda Nadya et secoua la tête. Non, Nadya ne viendra pas, elle en a suffisamment fait et elle a des enfants. »

La gracieuse ulfe aux cheveux de feu voulut intervenir mais le regard de son vieil oncle l'en dissuada. Elle adressa une mine circonspecte à Aergnaeroka, ne sachant trop quoi dire à l'elfe à laquelle elle devrait enseigner les bases de son langage en une nuit.

« Un autre point important que barbichette soulève : il y a bien des gardes tout à fait spéciaux qui évoluent au sein de Trône-Blanc, les homiroirs. Ce sont des créatures vaguement humanoïdes, portant un long manteau et une lourde capuche dissimulant leur visage, lequel est exclusivement constitué d'un miroir... Tout le monde à Trône-Blanc sait ce que veut un homiroir vous pointant du doigt et vous montrant son autre paume ouverte : vous voir rester immobile tandis qu'il vous observe, avec tout ce que cela a d'étrange. Et vous verrez tout un tas de monstruosités en plus des loups : trolls, gobelins, géants, fées... Nous devrons faire profil bas. »


Ringeirr prit ensuite un peu de temps pour expliquer la topologie de la ville à ses invités. Il leur décrivit de plus les principaux bâtiments de celle-ci avant de servir les moules qu'Akin avait rapportées. Les quelques gorgées de rhum que le vieil ulfe avait ajoutées embaumaient la pièce et chassaient quelque peu l'odeur nauséabonde qui régnait initialement. L'hôte invita chacun à saisir un coquillage charnu. Lui-même montra l'exemple en avalant le sien en une seule bouchée. Il décolla celui-ci de son habitat avec sa lèvre supérieure et aspira bruyamment le jus alcoolisé qui restait au fond de la coquille. Il s'essuya la bouche de la manche et montra un pouce levé à Akin pour lui signifier son approbation culinaire.




Note : vous pouvez voir ce que Ringeirr a expliqué de la géographie de la ville ici.

PJ, déplacements, voyage vers Trône-Blanc

Modifié par un utilisateur jeudi 23 juin 2016 00:37:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Jairess ne réagit pas lorsque Ringeirr demanda à Nadya de ne pas venir. L'humaine en avait déjà beaucoup fait et elle avait des enfants, certes. D'un autre côté, la sylphe ne refuserait pas l'aide de leur guide si celle-ci voulait continuer. Elle comprenait, mais seulement partiellement pour ne l'avoir jamais vécu, que sacrifier sa vie de famille était le plus grand renoncement à demander à une mère. D'un autre côté, cette quête ne valait-elle pas tous les renoncements? Jairess était certaine que Nadya se poserait la question et qu'elle n'avait rien à dire pour influencer sa décision, ni dans un sens, ni dans l'autre. Se tournant vers Aergnaeroka, elle dit simplement : « Je t'apprendrai quelques bases s'il le faut, je parlais déjà cette langue étant enfant. Nous pratiquerons pendant quelques heures en chemin. Ce ne sera pas grand chose, mais déjà mieux que rien, si le but est juste de pouvoir baragouiner du moins, sans compter l'utiliser pour une réelle couverture. »

Elle écarta des mèches de cheveux blancs qui lui barraient un œil: « Par contre, je suis partagée quant-au fait de nous séparer... Nous devrons de toutes façons nous rencontrer pour discuter les uns avec les autres. Nous pourrions aussi bien former un convoi de fortune, arrivés ensemble à Trône Blanc après avoir été rassemblés par les hasards de la route, non? Je parle uniquement de notre entrée. Ensuite, une fois passés les Hurlements et nos papiers en poche, nous pourrons nous séparer et nous retrouver à notre guise en établissant un point de chute. Qu'en dites-vous? »

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