Le chariot des héritiers de Lorrimor allait cahin-caha sur les chemins du Vieland. Descendant des montagnes hantées par le mal et des entités qu'ils préféreraient oublier, ils évitèrent à plusieurs reprises les trous et les nids-de-poules qui tendaient de dangereux pièges à leurs roues fragiles. Des paysages aux alentours nul ne pouvait voir quoi que ce soit. De longues heures silencieuses passèrent, le corps et l'esprit tendus par leurs prisonnières. La moine fit mine de se réveiller et de se redresser mais Gabriel et Hamunaptis purent la saisir alors qu'elle était encore groggy et vulnérable. Elle fut bientôt saucissonnée aussi proprement que sa comparse. Elle ne semblait pas encore en état de se débattre mais elle testa à plusieurs reprises la solidité de ses liens en contractant ses muscles.

De vagues branches menaçantes ou des petites masures isolées se firent bientôt plus fréquentes. Les pavées remplacèrent la terre brute... Ils furent bientôt en vue des lumières de Lepidstat, phare éclatant dans les ténèbres de la campagne ustalavienne. Ils n'avaient qu'à traverser les landes marécageuses qui entouraient la ville et ils pourraient livrer leurs deux encombrantes prisonnières à la justice lorsque soudain...

Un chien - la fatigue fit douter Théo, serait-ce un enfant qui courait à quatre pattes ? - déboula par la droite à une vitesse folle. Regardant derrière lui un assaillant visiblement semé, il ne vit pas le chariot se précipiter sur lui à toute vitesse. Il s'immobilisa au milieu de la route, regardant avec frayeur le véhicule se diriger obstinément dans sa direction. Épuisée par les efforts qu'elle avait dû fournir dans la nuit, Théo n'eut pas le temps d'éviter l'obstacle. Les deux chevaux hennirent, se cabrèrent au-dessus de ... qu'était-ce au juste ? Le bruit sonore d'un choc violent puis le silence. Des pas affolés venaient de la droite, de nombreuses torches faisaient danser les ombres des buissons. Cinq hommes - quatre avaient l'épée sortie, le cinquième tendait une corde - sortirent des fourrés et se dirigèrent vers le chariot. Théo et Isolde pouvaient clairement entendre d'autres personnes encore qui suivaient le groupe de près - des cris affolés, des injonctions à s'arrêter et seul Hamunaptis put comprendre les insultes en varisien qui dénotaient une colère très vive.

Une centaine de mètres plus loin perçait au-dessus de la cime des arbres la pointe d'un haut chapiteau de toiles et la lumière des torches d'un campement.

Vous me ferez un test de vigueur DD 15 contre la fatigue.

Modifié par un modérateur mercredi 11 avril 2018 08:07:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

Incapable de percer les ténèbres et à moitié endormie, Isolde subit les événements sans les comprendre ni même les envisager. Seuls le hennissement des chevaux, le tressautement caractéristique de leur cabrement puis le bruit sourd d'un objet heurté vinrent donner une image approximative de la scène à la jeune magicienne. Son esprit agile donna corps à ces éléments en y ajoutant l'agitation des varisiens vociférant non loin. Même si elle n'entendait rien à cette langue, la linguiste qu'elle était n'eut aucune peine à en reconnaître les intonations chantantes et les quelques mots empruntés au commun. Elle couvrit donc ses personnages de crasse et de vêtements bariolés afin de rendre compte de ce dernier indice. Les varisiens évoluant en groupe dans la campagne Ustalav avaient de fortes chances d'être des marchands ou forains ambulants. Isolde espérait sincèrement que Théo n'avait pas tué la bête qui s'était vraisemblablement jetée sous leurs roues car il faudrait alors à nouveau discuter avec des butors vulgaires et incultes. Et la nuit était déjà assez longue comme cela.

• test de Vigueur DD 15 : 1d20+2 donne [10] + 2 = 12

Modifié par un utilisateur jeudi 9 juillet 2015 10:50:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Theodechilde fit un rapport de ce qu'elle voyait à Ethus.

« Je viens de percuter quelqu'un ... heu, quelque chose. De la taille d'un enfant. Je n'arrive pas à voir d'ici. Des hommes en armes - cinq - se dirigent par ici en venant de la droite, ils semblent à sa poursuite. Ils sont suivis mais je ne vois pas encore par qui. Ce n'est pas le moment ! Qu'est-ce qu'on fait ?  »

Descendant du chariot Ethus s'adressa à Gabriel « Je vais vois ce que l'on a percuté, il faudra peut être soigner cette personne / chose.  »

Puis se tournant vers l'autre paladin, et s'apercevant qu'il s'était endormi, le secoua « Hamunaptis, allez debout, y a du grabuge et je ne suis pas contre un soutien dehors ...  », avant de répondre à Théo « Je vais voir si l'accidenté à besoin d'aide, restez aux rênes pour l'instant, au cas ou ... »


Baguette Immo. Personne : -2
Antidote : -1

Modifié par un utilisateur vendredi 10 juillet 2015 00:11:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

Hamunaptis se réveilla et suivit le prêtre. Ethus fit le tour du chariot et put voir que ce qu'ils avaient renversé n'était qu'un enfant même s'il était entièrement couvert de poils grossiers. Il reprenait tout juste conscience, il semblait avoir été brièvement assommé. Son expression était apeurée, il jeta un œil vers Ethus puis vers les soldats, il recula sans se relever comme s'il était acculé.

Les cinq soldats s'immobilisèrent lors de la tirade d'Isolde, probablement plus parce que l'initiative les prenait au dépourvu que par signe d'une quelconque peur. Hamunaptis reconnut l'emblème de la ville de Lepidstadt à leur revers. L'un des hommes en armure s'exprima tout en continuant à avancer lentement :



« Des pécores ? Nous faisons partis de la garde affectée à la surveillance des campagnes qui entourent l'Ustalav. Cet animal est coupable de crime et nous devons le conduire devant la justice. Ne vous mettez pas en travers de notre route. »


Émergèrent alors des fourrés une étrange assemblée : un homme aux traits ulfes tout aussi grand que laid à la musculature impressionnante soulignée par un minuscule veston, une femme presque aussi grande que lui dont l'étrange barbe arrivait jusqu'au genoux et une femme vêtue à la mode du Vudra dont les quatre bras maniaient deux matraques. Ils étaient menés par une figure connue, un albinos aux long cheveux blancs tombant jusqu'aux genoux vêtu d'un haut de forme rouge. Il fit claquer son fouet. Les deux soldats à l'arrière se retournèrent l'épée levée et leur criant de ne pas approcher.




« Ne le touchez pas, il n'a rien fait, il adorait Aleece ! Et elle a disparu, elle n'est pas morte ! »

Modifié par un utilisateur vendredi 10 juillet 2015 14:14:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

Hamunaptis, après un réveil un peu brusque, avait suivi Ethus mécaniquement, les yeux encore encrottés.

Désormais pleinement réveillé par les invectives et propos qui fusaient sur un ton peu amène, il s’avança vers l’officier qui venait de parler.

« Je me présente, Hamunaptis Ionescu, porteur de la vérité d’Abadar, milicien de Magnimar, défenseur de la justice, du commerce et protecteur des voies de communication.

J’ai cru mal entendre, mais vous avez évoqué l’arrestation d’un animal ?

Quel pays est-ce pour faire passer un animal en jugement !?

Je suis surpris d’un tel laxisme de la justice qui cite des animaux à comparaître et ne fait rien pour rendre ses routes plus sûres. Car nous avons été attaqués sur la route avant de venir ici, et nous nous rendons justement à Lepistadt pour demander justice. Je suis désireux que vous puissiez nous guider jusqu’à cette ville pour éviter une nouvelle attaque, et parce que ma foi en Abadar le civilisateur me fait dire que vous nous conduirez promptement aux autorités de la ville pour que nous puissions porter plainte contre nos agresseurs.

En revanche, à titre personnel, je comprends à mots couverts que ces personnes… » et il désigne les saltimbanques « ... protègent un être qui leur est cher et s’opposent à l’arrestation de cet être.

Je dois en déduire qu’il s’agit d’une créature humanoïde, quelle que soit son apparence, et il me paraît inconcevable de la traiter d’animal, contraire au serment que tout service de police prononce à travers les différents pays que j’ai pu traverser, y compris en ma ville de Magnimar où j’ai officié en tant que garde de la ville, à l’instar de la digne mission dont vous tentez de vous acquitter.

En conséquence, comme tout être humain, cet être doit pouvoir faire confiance en la justice. Abadar mon guide me pousse à préciser partout où je passe la notion de justice. Et arrêter un être blessé, sans avoir au préalable recueilli les témoignages de ses amis, l’arrêter sur la foi de rumeurs et préjugés sans paraître diligenter une enquête auprès des proches, ne me paraît ni juste, ni équitable.

Je suis donc disposé à mettre mon épée à votre service sous la condition que cet être soit soigné, bien traité, que les accusations qui pèsent sur lui soient relayées à ses proches ici présents, et que les témoignages des proches soient recueillis pour savoir si le crime reproché a pu éventuellement être commis par l’accusé.

Je relaye la parole d’Abadar : sans une justice équitable, c’est la déliquescence et la fin de la civilisation.
Aidons cette créature, procédons méthodiquement, et il ne sera pas dit que je vous aiderai pas !  »

Tout en parlant, Hamunaptis observait d’un côté l’officier, et de l’autre l’albinos qui semblait le chef des saltimbanques.

Comme souvent, il avait tenté de désarmer toute agressivité en assommant les belliqueux de propos mélangeant morale, justice, préceptes, bon sens et initiative.

Les deux groupes s'arrêtèrent en entendant discourir Hamunaptis. La tension restait palpable mais pratiquement tous l'écoutaient. L'albinos avait une expression circonspecte lorsque le paladin se présenta comme un suivant d'Abadar mais il se feint d'un sourire au fur et à mesure de son monologue. Le chef des gardes avait posé son épée lame vers le sol, il reniflait de temps à autres. Lorsqu'il prit la parole, ses mots semblaient de toute évidence plus mielleux que respectueux. Un étrange mélange de raffinement et de vulgarité.

« Hm... sire Hamunaptis, votre sens de la justice vous honore mais nous autres gardes sommes pleinement occupés à faire respecter la loi en ces lieux. Nous sommes déjà à la limite de notre juridiction. Nous avons voulu épargner une longue et couteuse enquête à la ville dans un milieu ... disons ... peu coopératif car il me semble évident que cet individu (il ponctue ce mot d'un reniflement de dédain) n'a fait que répondre à ses pulsions animales. Ceci dit, si l'église d'Abadar est prête à palier au manque de budget de la ville de Lepidstadt, nous sommes entièrement d'accord pour vous laisser vous occuper de cette "civilisation" là... »



L'albinos allait se mettre à parler lorsqu'il fut interrompu par un bruit sourd et de rapides bruits de pas. La Vishkanya qui rôdait dans les ombres et que le groupe avait assommé s'éloignait du chariot en courant. Elle ne semblait pas dans un état particulièrement reluisant et elle semblait pourtant trouver en elle assez de force pour évoluer à une vitesse incroyable.



La voix de la femme répondit à Gabriel :

« Parce que vous ne m'avez pas libéré, mon cher... »

La vishkanya peut encore être atteinte par un projectile d'arc ou d'arbalète ou un sort au minimum de portée moyenne, elle sera hors de portée ensuite.

Modifié par un utilisateur mardi 14 juillet 2015 11:49:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le prêtre, confiant dans le fait qu'Hamunaptis le suivait, et s'occuperait de la foule, s'avança jusqu'à l'accidenté « Ne vous inquiétez pas, laissez moi voir l'étendue de vos blessures, je pourrais peut-être y faire quelque chose ... »

Il entendit alors, l'appel d'Hamunaptis et se joignit à lui ... « A l'assasin ! Ne la laissez pas s'échapper ! il faut que justice soit rendue ! » fit il en pointant du doigt, leur ennemie.

• Premiers Secours pour voir les dégâts : 1d20+8 donne [12] + 8 = 20
• Diplo gardes : 1d20+7 donne [11] + 7 = 18

Baguette Immo. Personne : -2
Antidote : -1

Modifié par un utilisateur mercredi 15 juillet 2015 12:51:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Isolde ferma ses yeux, déjà aveugles, en écoutant la scène se dérouler. Ils allaient probablement à nouveau s'immiscer dans les affaires de la milice locale et tiraient sur une des prisonnières. Elle soupira et s'adossa plus amplement sur le dossier du siège du conducteur. Lasse de sa condition, le corps fourbue et l'esprit contraint par les entraves de ses compagnons, la jeune femme était dépitée. Ces yeux qui s'obstinaient à la laisser dans le noir la faisaient rugir intérieurement. Elle aurait voulu hurler son émoi mais ne savait s'adonner à pareille faiblesse. Mais sa lassitude imprégna son interrogation : « Ethus !? Alors ? »

effets actifs : armure de mage, simulacre de vie

« Merci messieurs, beaux réflexes !

Allons la chercher ensemble, elle est dangereuse.

Nous verrons après pour l'interrogatoire de ces personnes. »

Avant de faire un signe aux deux gardes qui avaient tiré, il regarda l'albinos, tentant de comprendre son état d'esprit après ce revirement de l'officier, puis se retourna pour aller chercher l'évadée.

Il restait aux aguets, et sortit son arme en approchant.