es éclaireurs avaient été convoqués à la hâte, en pleine nuit, à la Grande Loge d'Absalom par la Capîtaine-Aventurière Alissa Moldreserva. Ils étaient pour la plupart tous novices, venant tout juste de rejoindre la Société après avoir terminé leur apprentissage. La conversation avec Alissa fut brève et succincte. Ils devaient prendre le premier navire pour Augustana en Andoran et se rendre à la loge de la ville pour s'y voir convier une mission, pour l'instant inconnue. Le bateau partait dans deux heures, ils avaient donc juste le temps de faire leurs affaires et de gagner le port de la ville.
Après quelques heures d'une traversée houleuse et pluvieuse, ils finirent par débarquer dans la grande cité portuaire et se rendirent à la modeste mais chaleureuse loge des Eclaireurs où ils purent souffler un peu après ces péripéties nocturnes et matinales.

Quand ils entrèrent dans le bâtiment, le Capitaine-Aventurier Caudron Wallace, chef de la loge, arpentait le hall principal du bâtiment, l'air contrarié.
« Je n'arrive pas à croire que nous perdrons notre temps avec ça, » maugréait-il. « Ah vous voilà, » dit-il en voyant les éclaireurs. « Franchement, je veux passer le moins de temps possible sur cette affaire et je vous passe le relais. » D'un signe de tête, il indiqua une porte à l'arrière du hall. « Le vagabond qui se trouve dans cette pièce a été trouvé hier à moitié évanoui sur les marches de l'entrée de la loge avec un guide d'éclaireur* à la main. On ne sait pas qui il est, comment il est arrivé là ni comment il s'est procuré ce fichu guide. Allez lui parler et écoutez-le car l'histoire qu'il raconte est assez incroyable et revenez me voir après.  »

*Guide d'éclaireur (wayfinder en anglais) : boussole magique propre aux membres de la Société des Eclaireurs.

Si Méliac n'aimait pas se rendre à Absalom, il n'appréciait pas plus d'en partir. En fait, il était allergique à tout ce qui pouvait le forcer à embarquer sur un navire. Il avait le mal de mer et cela ravivait systématiquement ses douleurs abdominales, comme si sa tuméfaction réagissait au moindre roulis du bateau. Son malêtre était visible et il ne cacha pas son soulagement de recouvrer la terre ferme. Ce fut seulement arrivé à Augustana qu'il s'intéressa à ses compagnons de route et qu'il essaya d'entamer la conversation, mais visiblement par pure politesse.
Les salutations et le discours du capitaine furent expéditifs ce qui le satisfaisait pleinement. Le demi-orc intervint le premier, semblant vouloir prendre l'initiative. "Fort bien" répondit-il laconiquement.

Kark, se tenait droit lorsque le capitaine Wallace de la loge d'Anduran leurs présentit le sujet de sa première mission. Kark appréciait d'être revenu dans son pays natal aussi rapidement, mais il regrettait la très courte introduction du capitaine Wallace. Si il n'avait pas été aussi impressionné, il aurait volontiers posé des questions.Malheureusement le capitaine les avait laissé sans lui laisser le temps de prendre confiance et de poser ses questions.
Bien que pas très grand pour un humain, Kark bénéficiait d'un regard jovial et d'un charisme certain. Il ne portait pas d'armure en apparence, mais une grosse veste rembourrée et un bâton. Dans son dos il portait un sac à dos avec très probablement quelques équipements. Chose surprenante, un visage en noir et blanc était soigneusement tissé sur la cape qu'il portait par dessus sa veste.

Soit, le capitaine est parti sans nous donner beaucoup d'informations, mais nous avons un vagabond qui répondra à nos questions. Mes coéquipiers ne sont pas tous humains, il y a un demi-orque et un elfe, la loge recrute dans toute les races ce qui lui permet d'avoir des équipes particulièrement efficaces. Je vais suivre mes compagnons et découvrir le sujet de ma première mission.

Dorguth, suivi de ses compagnons, se dirigea vers la porte qu'avait indiqué le capitaine et l'ouvrit, découvrant une petite salle d'attente garnie de six chaises confortables et de quelques étagères emplies de chroniques d'éclaireurs. Sur l'un des sièges était assis un vieil homme à moitié assoupi, vêtu de haillons crasseux et puants. Autour de son cou pendait ce qui avait l'air d'être un guide d'éclaireur en argent finement ciselé. Les cheveux blancs en désordre, la peau très pâle maculée de traces de boue, les traits anguleux, les pommettes hautes et le menton saillant, il leva la tête vers les nouveaux arrivants. Malgré son apparence peu flatteuse, il arborait un air d'assurance et de supériorité absolue.

« Bienvenue, mes loyaux sujets ! » lança-t-il avec noblesse et assurance. « Je sais que la plupart d'entre vous ne me reconnaissent pas dans ce triste état mais je puis vous assurer que c'est vraiment moi, Gandros, le Prince disparu d'Augustana. Je me cachais depuis la mort prématurée de mon père, l'Empereur, et me préparais à reprendre triomphalement ma place mais malheureusement, j'apporte de mauvaises nouvelles. L'armée que j'avais rassemblée dans l'autre monde a été infiltrée par des agents de nos ennemis. La dernière fois que j'ai voulu rassembler mes troupes pour les passer en revue, de mystérieux assassins m'ont attaqué et je n'ai échappé que de peu à la mort. »

S'interrompant, il souleva la manche droite de sa chemise et montra à ses interlocuteurs une série de méchantes marques de morsures et de griffures qui lacéraient son avant-bras. Puis, stoppant d'un geste toute éventuelle remarque ou question, il reprit son récit. « Sérieusement blessé, les assassins à mes trousses, j'ai repassé le portail magique et, sans réfléchir, je me suis enfui dans ce monde. J'ai sauté dans la rivière sombre et malodorante et j'ai été entrainé par le courant. En passant devant le Sanctuaire de l'Almsman, j'ai essayé d'attraper un pont en bois pour sortir de l'eau mais, malheureusement, la planche s'est décrochée. J'ai continué à dériver jusqu'à une chute d'eau qui m'a précipité dans le lac aux bateaux. De là, j'ai nagé jusqu'à la rive. Augustana a bien changé depuis ma dernière visite mais j'ai quand-même réussi à trouver cette demeure qui portait le symbole de l'empire de mon père. » Il montra alors du doigt le glyphe de la Route ouverte gravé sur son guide d'éclaireur, symbole de la Société des Eclaireurs et que l'on retrouvait effectivement sur l'enseigne apposée sur la façade de la loge. « Je savais bien que je pourrais trouver de l'aide ici. »

Il s'interrompit de nouveau, regarda les éclaireurs, puis reprit, solennel. « Loyaux et fidèles sujets, si vous éliminez la menace qui pèse sur mon royaume ici bas et m'aidez à restaurer la place qui me revient en tant qu'Empereur d'Andoran, alors je vous accorderai tout ce qui est en mon pouvoir. »


Connaissances historiques communes sur l'Andoran
Ancienne province du Taldor puis du Chéliax, l'Andoran a prit son indépendance il y a une quarantaine d'années. Elle s'est débarassée de la noblesse et a adopté un système de gouvernement où le peuple est représenté et les dirigeants élus. Il n'y a à priori jamais eu de Prince ou d'Empereur en Andoran.

Modifié par un utilisateur lundi 28 septembre 2015 22:24:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

Mais pourquoi nous ont-ils fait venir ici ? S'il croit cet individu pourquoi le laisser ainsi et s'il ne le croit pas, pourquoi nous déranger ? Il aurait sans doute fallu d'abord appeler un médecin ?! Ne sachant guère masquer ses émotions, Méliac affichait clairement son désarroi que sa suspicion. Cela laissa place à l'étonnement après avoir entendu les propos de l'homme prénommé Kark. Il semble penser que le vieil homme dit la vérité ou que cette éventualité doit être prise sérieusement en considération. Voyons où cela va nous mener.

Poussant la porte, Dorguth entra en tête pour découvrir le misérable homme qui semblait avoir traversé bien des moments difficiles. Les premières paroles du gars étaient déconcertantes. Il se présenta comme étant un prince de la ville. Le Prince héritier qui plus était ! Ses manières rendaient ses propos crédibles, mais le peu de connaissances du pays que possédait le guerrier contredisaient le tout.

Alors qu'il réfléchissait à la façon de commencer les questions nécessaires à démêler toute cette affaire, ses compagnons de mission ouvrirent le feu.

Dorguth se contenta de se positionner à coté de l'individu et resta sur ses gardes, au cas où. L'orque écoutait tranquillement, observant lui aussi les réactions de soit-disant prince. Allait-il si aisément se séparer de son précieux objet ?

• Psycho : 1d20+6 donne [3] + 6 = 9

Modifié par un utilisateur lundi 28 septembre 2015 21:59:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le vagabond regarda Gildernos quand celui-ci s'adressa à lui mais ne lui répondit pas.

Il hocha par contre la tête à Helam quand l'elfe se présenta mais fronça les sourcils aux paroles de ce dernier. « Cet objet est n'est pas un "Guide" mais l'attribut de notre dynastie. Il m'a été transmis par mon père il y a maintenant bien longtemps et, comme vous le voyez, il porte le symbole de l'Empire, » dit-il en montrant à nouveau le glyphe de la Route.
« Vous pensez qu'il s'agit d'un faux et que je suis un imposteur ? Mais soit, je puis comprendre qu'après tout ce temps, il y ait besoin de preuves et de vérifications. »

Il tendit alors le guide au magicien en prenant soin toutefois de garder l'objet autour du cou. Helam inspecta la boussole et en conclut qu'il s'agissait bel et bien d'un guide d'éclaireur, comme les membres de la Société en possédaient parfois. Il n'y avait aucun doute là-dessus. Pas très récent, malodorant et souillé comme les vêtements de son porteur, le guide n'en restait pas moins un bel objet en argent gravé de quelques touches décoratives en or. L'emplacement pour la pierre ioun demeurait vide. Outre le glyphe de la Route qui figurait sur sa face avant, des initiales, RT, étaient gravées au dos du boitier.

Puis, quand Siha s'adressa à lui, l'homme la regarda mais, comme pour Gildernos, ne daigna pas lui répondre.

Gildernos, Siha et les autres peuvent faire un jet de psychologie.

Modifié par un utilisateur lundi 28 septembre 2015 23:16:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'homme ne semblait pas vouloir répondre à leurs question sur les portails et les mondes. Il y avait quelque chose de louche dans cette histoire. Elle l'observa pendant que le mage discutait avec lui.

Comme l'avait deviné Helam, Siha et Méliac comprirent que le vagabond ignorait purement et simplement ceux qui s'adressaient à lui sans employer la formule protocolaire digne de son rang : Mon Prince, Votre Grâce, Votre Grandeur ou tout autre terme approprié.

Le guide d'éclaireur toujours dans les mains, l'elfe en élimina les salissures grâce à quelques tours de magie, ce qui parut satisfaire son porteur. Le magicien ne découvrit cependant pas d'autres détails ou inscriptions sur l'objet.

L'homme en haillons fronça les sourcils en signe de perplexité à la question d'Helam. Il semblait avoir oublié l'existence des initiales gravées sur le guide d'éclaireur. Après un moment de réflexion, la lumière lui revint toutefois. « R.T., bien sûr mon ami, ce sont les initiales de mon père, Relios Tourdazur, l'Empereur Relios. »

Méliac était on ne peut plus septique. "Votre Grandeur aurait-elle une idée quant à la façon de retourner sur ses terres ?"