es explorateurs avaient pu profiter d'une sympathique journée de repos, qui fut également l'occasion de passer quelques commandes auprès d'Oleg et de Svetlana et d'acquérir quelques nouveaux biens. C'était aussi une bonne manière de fêter la réussite partielle de leur mission : ils avaient en effet porté un coup important aux bandits qui hantaient la région. Bien sûr, ce n'était là qu'un début, car il restait encore le camp principal des bandits et, surtout, leur chef, celui qui se faisait appeler le Seigneur-Cerf.

Ce n'était pas tout car, au cours de leurs voyages et de leurs rencontres, ils s'étaient engagés dans diverses missions, qu'il s'agisse de récupérer les restes d'un grand-père aventurier peu chanceux, de régler les problèmes de voisinage entre une tribu de kobolds et un groupe de mites, de débarrasser la région d'un dangereux ours-hibou ou encore du terrible sanglier qui avait été baptisé l'Éventreur, ou bien encore d'escorter un groupe de sages étudiant les marais à l'ouest. Ils avaient également fait quelques rencontres intéressantes ou hautes en couleur, avec un ermite herboriste à moitié fou au passé trouble ou encore de nobles conquérants cherchant à s'établir dans les plaines à l'est de la Ceinture Verte. Puis, finalement, il leur restait également à mener à terme leur mission d'exploration et de cartographie du nord de cette région. Ainsi, même s'ils avaient déjà bien progressé depuis leur arrivée dans les Terres Dérobées, leurs aventures étaient encore loin d'être terminées.

3ème jour de Desnus

Comme lors de leur précédent départ, les explorateurs demandèrent à Milès de les accompagner jusqu'à l'orée de la forêt, de sorte que le jeune homme puisse ramener les montures, peu pratiques à l'intérieur de la forêt, vers le Comptoir. Après s'être séparés de Milès, les aventuriers continuèrent à pied vers l'intérieur des Narlmarches et plus précisément vers une zone située entre le champ de radis et l'endroit où ils avaient trouvé la cabane de Milès et le cadavre d'un trappeur peu regardant quant à l'utilisation qu'il faisait des pièges achetés auprès de Constance Devine.

Il était un peu plus de midi lorsque les explorateurs se mirent à percevoir des bruits étranges dans la forêt : des rugissements, des feulements monstrueux et des grognements terrifiants. Bien sûr, cette fois-ci, Allister reconnut rapidement dans ces étranges sons les facéties des deux créatures féeriques qu'ils avaient rencontrées quelques jours plus tôt. Le dragonnet Perlivash et la grig Tyg-Titter-Tut ne tardèrent pas à se montrer et à aider les explorateurs dans leur tâche. Comme Allister l'avait présumé, il s'agissait en effet de l'endroit que les deux créatures féeriques avaient choisi comme demeure, un endroit qu'elles connaissaient bien sûr comme leur poche.

Dans un premier temps, les deux fées conduisirent les explorateurs vers un endroit plus ou moins central à la zone, une clairière proche de l'endroit où l'Épine coulait, un endroit parfait pour établir leur campement temporaire. Avec l'aide des deux fées, l'exploration de la zone devrait être facilitée…

4ème jour de Desnus

Perlivash et Tyg-Titter-Tut guidèrent les aventuriers vers les chemins les plus facilement praticables (la plupart du temps, il s'agissait de pistes tracées par les animaux et menaient bien souvent jusqu'à l'Épine). Ainsi, les explorateurs purent cartographier toute la région en une seule journée de marche acharnée, en suivant le dragonnet et la grig.

Au soir, tout le petit monde se retrouva autour du feu de camp.

Je vous laisse l'occasion de poser des questions ou de prendre des renseignements auprès des deux fées si vous voulez.

Comme d'habitude en présence des êtres fées, Gaëlan conserva un silence gêné. Visiblement, les créatures issues du chaos primordial et du plan féerique le mettaient mal à l'aise.

Évan fut terrorisé en entendant les hurlements puis rit de bon cœur quand Allister dévoila la supercherie des êtres féeriques.
Le halfelin les accueillit en frappant dans ses mains. Il leur offrit quelques biscuits que Svetlana avaient préparé la veille.

Un peu de fantaisie dans leur calendrier d'exploration ne serait pas de refus. De plus, l'aide de la grig et du pseudodragon pour localiser la grotte serait précieuse.

Le soir, au feu de camp, La Gerboise prit soin de ses compagnons, le premier soir était toujours sympathique, les vivres emportées du Comptoir permettaient de se faire un bon repas. Les rations et la viande séchée, attendraient !

« J'espère que nous pourrons localiser la clairière sans croiser cet ours. Après l'exploration de la zone, il nous faudra amener Johd à celle-ci et à ce moment-là, nous devrons affronter l'ours pour que l'homme qui est en lui puisse connaître enfin la paix. Je crois qu'après toutes ces années, il l'a bien méritée. »

Erwanez ne veilla pas tard ce soir-là autour du feu avec ses compagnons. Seule, elle pria plus longtemps que d'habitude dans cette forêt qu'elle commençait à apprécier. En effet, des siècles auparavant, Erastil avait accordé à ces terres sa bénédiction et sa bienveillance et elle espérait que ce serai à nouveau le cas dans un futur proche.

« Je crains, ma chère amie, que l'ours, s'il est vraiment tel que te le décrivent tes rêves, ne nous donnera pas d'autre choix que de l'affronter à vue. Je ne suis pas certain qu'il nous laisserait repartir comme si de rien n'était. De plus, je continue à penser qu'il serait plus sûr que nous n'y amenons quelqu'un quel lorsque la zone sera complètement sécurisée. Et cela passe aussi par rendre sa liberté à cette pauvre âme. » Allister appréciait beaucoup Erwanez, mais sa volonté à vouloir absolument installer Jhod, dont ils ne savaient rien ou pas grand chose, sur cet antique temple d'Erastil le dérangeait. Qui sait ce qu'il y ferait sur place, une fois seul ?

En revanche, Allister avait été ravi de retrouver ses petits compagnons féériques. Leurs farces lui avait manqué et lorsqu'il avait entendu leurs facéties, un large sourire lui avait barré le visage. Grâce à leur aide, le groupe avait pu avancer beaucoup plus vite qu'il ne l'avait pensé de prime abord, et cela arrangeait finalement ses affaires. Lorsqu'il avait fait ses calculs, il avait oublié une zone et il lui manquait deux jours sur son planning. Ce soir là, à la veillée, il s'attarda plus que de coutume sur sa carte et sur ses notes. C'est alors qu'il annonça la nouvelle à ses amis.
« Mes amis, nous avons un - léger - problème. En refaisant mes calculs ce soir, je me suis rendu compte que je me suis trompé dans mon compte - Ah ! les ravages de l'alcool... Il nous faudra un peu plus de temps que prévu pour finir l'exploration de la partie de forêt que nous nous étions fixés. En revanche, grâce à la présence de nos deux petits amis, nous avons pu gagner une journée. Mais cela ne nous suffit pas pour regagner le temps qui nous manque. A l'heure actuelle, je vois deux solutions. D'abord d'enlever le repos que nous avions prévu au comptoir, avec le risque d'arriver avec une demi-journée de retard au lieu de rendez-vous avec les érudits. Cette solutions est celle qui me plaît le moins car elle nous force à jouer contre la montre et qu'en ces cas là, le travail est souvent bâclé. Le seconde, qui aurait ma préférence, serait de faire parvenir à Milès un message au comptoir - par l'intermédiaire de Perl ou de Tyg peut-être ? - lui demandant de nous rejoindre à un endroit situé entre le comptoir et les marais où nous devons retrouver les érudits. Son ancienne cabane, par exemple, pourrait être un bon point de ralliement, connu autant de lui que de nous. Je vous laisse juge de choisir l'option qui, selon vous, serait la meilleure. Prenez la nuit pour réfléchir si vous le souhaitez, mais il nous faudra avoir pris une décision avant que nous quittions cette zone. »

Ayant fini la soirée à bavasser avec les deux êtres féériques et à rivaliser d'audace avec eux, il alla se coucher, soucieux de la réponse que lui donnerait ses compagnons le lendemain.

Après une longue prière à Erastil, Erwanez rejoignit ses compagnons. Elle fut contente de trouver quelques baies à manger pour compléter les rations de voyage qu'ils avaient. Après en avoir mangé quelques-unes, elle donna son avis sur la suite des évènements, « L'idée que Miles puisse nous rejoindre à sa cabane me semble être une bonne idée. Ainsi, on pourra gagner du temps dans notre exploration sans bâcler notre travail. Pour la clairière avec l'ours ..., et bien qu'il en soit ainsi ..., combattons-le avant d'amener Johd sur les lieux. C'est peut-être préférable après tout ? »

Allister fit la moue suite à la proposition d'Andreï. « Nous séparer ? J'avoue que c'est une option à laquelle je n'avais pas pensé. Crois-tu vraiment que nous ayons la capacité à affronter l'ensemble des dangers que nous serions susceptibles de rencontrer dans cette forêt à nous trois ? De plus, il me semble important qu'Erwanez soit avec nous lorsque nous irons au temple. Et puis je doute qu'Evan et Gaelan acceptent de nous laisser seuls ici sans une bonne raison. »

Intérieurement, le barde répugnait à envisager cette solution, mais comme il avait demandé l'avis des uns et des autres, il réfléchit quelques instants et refit rapidement ses calculs. « Si tant est que nous décidions d'agir ainsi, nous pourrions nous séparer avant de nous rendre dans la dernière zone d'exploration. Il nous faudrait trois jours pour l'exploration de la zone et nous diriger vers l'orée de la forêt, au niveau de la plaine où nous avons trouvé les restes de bataille, soit sensiblement le même temps que pour revenir au comptoir et de se diriger avec les chevaux vers ce même lieu. »

Il consulta alors rapidement ses notes et ajouta. « Ce qui veut dire que si nous suivons correctement correctement le planning, nous pourrions être sur place, les uns et les autres, le 11 ou le 12 Desnus. Il nous resterait alors deux jours à attendre avant d'aller à la rencontre des érudits. »

« Si nous restons ensemble et que Milès ne peut être prévenu, nous devrions avoir le temps de revenir au comptoir, mais nous ne pourrons nous y arrêter que quelques instants. Nous ne pourrons nous permettre de nous y arrêter pour nous reposer. »

Allister avait l'air penaud. Il prit quelques instants de silence, puis baissa les yeux. « Ce dilemne est de ma faute. Si je n'avais pas succombé aux offres de Cayden Cailean, il n'aurait pas fait sonner les trompettes de ses armées dans mon crâne et j'aurais vu que nous risquions de manquer de temps et j'aurais fait en sorte de donner un point de rendez-vous à Milès. Je m'excuse de vous mettre ainsi dans l'embarras. »

Voilà une bien belle situation pour quelqu'un qui est sensé diriger son groupe. Quel beau cartographe je fais, pas même capable d'estimer une expédition de quinze jours...

5e jour de Desnus

Après une courte discussion, les explorateurs se remirent en marche vers le sud-ouest, en direction de l'endroit que Tyg-Titter-Tut et Perlivash leur avaient indiqué comme contenant le temple de l'ours. Pour plus de prudence, ils choisirent de s'arrêter pour dresser leur campement à l'écart du temple et organisèrent des tours de garde.



La nuit fut calme, à part un petit incident où les deux gardes de faction eurent l'impression d'avoir entendu des grognements… ils réveillèrent les autres mais les bruits, s'ils avaient jamais existé, avaient cessé. Plus aucun autre événement ne vint troubler le reste de leur repos.

6e jour de Desnus

Le lendemain matin, ils commencèrent l'exploration de la région par l'endroit que les deux fées leur avaient indiqué. Comme Tyg le leur avait indiqué, ils durent se frayer un chemin pour percer la couronne de plantes épineuses qui ceignaient la clairière du temple. Celle-ci s'était à l'est d'une petite colline rocheuse presque totalement dissimulée par la végétation et recouverte de mousse.

Le centre de la clairière était occupé par un large bassin rempli d'eau croupie autour duquel on pouvait voir les restes d'anciennes colonnes de pierre dont il ne subsistait que des moignons. Plus loin vers l'ouest, une série d'escaliers de pierre menait vers l'intérieur de la colline rocheuse. Une caverne avait été creusée dans la roche et son entrée, sculptée en forme d'immense gueule d'élan dont la bouche permettait d'accéder à l'intérieur.

L'endroit était clairement à l'abandon (si pas abandonné) : une partie des escaliers s'était brisé et détaché du reste et les plantes et la mousse avaient envahi quasiment chacun des recoins de l'endroit.

Les aventuriers arrivèrent par un étroit passage au nord de la clairière. D'où ils étaient, ils ne voyaient pas d'ours… mais, selon les fées, il ne quittait jamais l'endroit ; il se trouvait peut-être à l'intérieur, dans la grotte, un endroit qu'ils ne voyaient pas depuis leur position actuelle.

(Voir la battlemap.

Modifié par un utilisateur mardi 19 octobre 2010 17:47:04(UTC)  | Raison: Non indiquée