Mercantdi 10 Pharast 4708


Le jeune demi-elfe s'était levé tôt ce matin-là, il avait décidé de prendre les choses en main, et avait quitté l'appartement que lui et sa tante Maghda occupaient Rue des Vagues, dans les Tuiles du quartier de Pied-du-Pont. Sans la présence de Flamil pour égayer leurs journées, l'appartement était d'une telle tristesse...

Il y avait trois jours que le jeune garçon avait disparu, et Maghda n'allait pas tarder à mourir d'inquiétude.

Depuis que maître Orisini l'avait gracieusement renvoyé, Ninaerthil disposait de beaucoup de temps libre. Oh, il aurait pu faire quelques heures supplémentaires à la Forge. Mais il s'était juré de retrouver son jeune cousin. La veille, il avait commencé ses recherches. Sans relâche, il avait interrogé les voisins, fait le tour du quartier, s'était rendu dans les tavernes de toute la Vieille Korvosa...

Restaient les orphelinats. Peut-être aurait-il d'ailleurs dû commencer par là ? Mais il aurait tout aussi bien pu faire un crochet par l'académie de maître Orisini (O3)...elle était située sur la colline de la Garnison, non loin du domaine Arkona et du vieil Hôtel de Ville. S'y rendre ne constituerait qu'un détour mineur.

Modifié par un modérateur dimanche 19 janvier 2020 23:11:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

Habitant le dernier étages des tuiles, Ninaerthil connaissait les raccourcis du quartier labyrinthique. En moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, il était déjà rue du Jeggare. De là, il se dirigea vers l'ouest, et remonta l'allée impitoyable nord, gravissant le flanc de la colline de la Garnison. A sa gauche se dressait l'épais mur de pierre noire qui délimitait le domaine Arkona. L'ignorant, le demi-elfe continua tout droit, en direction du vieil Hôtel de Ville...et de la célèbre école d'escrime, qui se dressait au coeur de l'ancien centre-ville de Fort Korvosa. Une arche immense et un balcon ombrageaient les portes de chêne ornementées, dont les heurtoirs sculptés représentaient un diablotin et un pseudo-dragon engagés dans un combat mortel.

Voilà deux mois que le bruit de l'acier ne s'était pas fait entendre dans l'établissement. Ninaerthil s'y rendait régulièrement en vain, par acquit de conscience. Ce jour-là, ce fut néanmoins différent. Dès qu'il pénétra dans la cour extérieure de l'établissement, Ninaerthil sut qu'il y avait quelqu'un . Pour la première fois depuis que Vencarlo Orisini avait renvoyé tous ses élèves voilà deux mois, l'activité semblait avoir repris.



Dans la cour, un homme d'âge mûr frappait d'estoc un mannequin d'entraînement, sans relâche, mais avec une pénibilité qui ne lui était pas familière.

Vencarlo Orisini ne s'était pas rendu compte que le jeune demi-elfe qu'il avait pris sous son aile -puis renvoyé- l'observait, et continuait de frapper le mannequin d'entraînement de sa rapière. Un exercice auquel Ninaerthil ne l'avait pour ainsi dire jamais vu se livrer.

Modifié par un modérateur samedi 24 décembre 2016 10:38:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'homme s'interrompit soudain devant son exercice et tourna la tête, incrédule.


« Ninaerthil ?! Qu'est ce que tu fais ici...? » Il s'approcha de son ancien élève d'un pas agile, et lui posa une main sur l'épaule. « Peu importe. C'est bon de te revoir aussi, mon garçon. Je vais bien, je vais bien. » dit le bretteur en adressant un sourire paternel au demi-elfe. «  Mais comme tu peux le voir, l'école est toujours fermée pour une durée...indéterminée.

Désolé que tu aies fait le déplacement pour rien. » Après un moment de pause, le chélaxien posa ses yeux d'azur dans ceux de Ninaerthil : « Cela dit, puisque tu es ici, tu viendras bien boire quelque chose ? »

Modifié par un modérateur samedi 24 décembre 2016 10:38:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Il remit sa rapière d'acier étincelante dans son fourreau.
« Je vais bien ! Comme je te l'ai dit. Je suis un peu...troublé par les récents évènements, c'est tout. Comme tout le monde j'imagine, j'attends de savoir si Eodred est sur le point de casser sa pipe. » Vencarlo n'avait jamais mâché ses mots. « Parlons plutôt de toi. Qu'est-ce qui te travaille tant ? Je peux t'aider ? »

Alors qu'il passait amicalement sa main gauche, gantée de cuir autour des épaules de son élève et l'entraînait vers sa maison jouxtant l'académie, il s'arrêta net. « Tu as laissé tomber quelque chose mon garçon. » Jetant un regard en direction du sol, il ajouta : « J'ignorais que tu croyais aux diseuses de bonne aventure ! »

Ninaerthil

Tu peux également faire un jet de perception

Modifié par un modérateur samedi 24 décembre 2016 10:39:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Les meilleurs physiciens ? Peut-être. J'imagine que les curetons d'Abadar, de Pharasma, de Sarenrae et même d'Asmodéus doivent faire la queue en file indienne devant sa chambre, en plus de tous les nobles flagorneurs » Il rit. L'aversion de Vencarlo envers les nobles était de notoriété publique, et pourtant, nombre de ses étudiants étaient issus de la noblesse.

« Je suis désolé pour ton cousin, Ninaerthil...Tu devrais continuer à le chercher, plutôt que d'accepter de venir boire avec un vieillard comme moi ! » Il regarda attentivement la carte. « Je ne sais pas, je l'ai vue tomber de ta poche. A première vue, c'est une lame de tourment... »

L'épéiste s'accorda un moment de réflexion. « Hmm...C'est une invitation, en tout cas. Je ne sais pas qui est Gaedren, mais tu devrais faire attention, si tu comptes y aller. C'est peut-être en rapport avec la disparition de ton cousin, non ?

Quoi qu'il en soit, sois prudent. Et ne fais pas de conclusions hâtives : jusqu'à preuve du contraire, Asmodéus n'a rien à voir là-dedans. Ne te laisse pas submerger par tes émotions; c'est valable aussi dans la vie de tous les jours, pas seulement en combat. »

Modifié par un modérateur samedi 24 décembre 2016 10:41:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Vencarlo invita donc son ancien élève à boire un thé ou un whisky au poivre, selon sa préférence. Ils discutèrent de banalités, principalement, Orisini se montrant assez évasif sur tout sujet en rapport avec l'académie, la noblesse ou la monarchie. À plusieurs reprises, il ne manqua pas de complimenter Ninaerthil sur les progrès qu'il avait fait dans son apprentissage d'un style de combat aussi unique que complexe.

Quand ils prirent congé, le demi-elfe avait donc décidé de se mettre en quête du lieu de rendez-vous... Il se rendit à la Cruche du Jeggare. Cela lui donnerait l'occasion de saluer sa tante et d'interroger les clients.Il apprit ainsi que la rue de Lancette était une petite rue du district médian, dans le quartier de la pente...

Tu peux réagir si tu le souhaites, et ensuite c'est par ici !

Ninaerthil ouvrit en coup de vent la porte de l'auberge. Il réalisa alors qu'il fallait éviter toute esclandre qui risquerait de mener à une panique générale. Il reprit son souffle et se dirigea vers la tenancière après avoir fermé la porte d'une main tremblante.
Ne répondant pas aux questions d'Iskandra, il murmura à son oreille : "Pourrais-je vous parler en privé ? C'est extrêmement urgent."
Une fois isolés : "Nous venons de la boucherie. Nous avons vu auprès de qui les vachers se réapprovisionnent Il s'avère que la viande n'est pas consommable. Elle peut même s'avérer très dangereuse. Il est impératif de la détruire au plus vite."

"Hum... Cela va être difficile à entendre et à croire. Il s'avère que les Vachers, anciens déserteurs, gagnent leur vie en assassinant certaines personnes sous l'impulsion de commanditaires divers et variés. Mais le pire c'est qu'ils se débarrassent de leurs victimes en les dépeçant et en les donnant à la population affamée... Nous venons tout juste de découvrir leurs méfaits."

Ventdi 12 Pharast 4708 - Soir


Quand leurs chemins se séparèrent, Vencarlo proposa de raccompagner Ninaerthil chez lui ; l'occasion pour le maître et son disciple de parler de tout et de rien. « Hé, pourquoi ne mangerions-nous pas un morceau ensemble ? Il y a des choses... dont j'aimerais te parler. J'aurais dû le faire plus tôt... mais maintenant que tu as la confiance de Cressy, les choses sont différentes. Et puis, tu devais t'occuper de retrouver ton cousin. D'ailleurs, à ce sujet, ta tante est serveuse à la Cruche du Jeggare, non ? C'est pas le grand luxe, et ça doit pas être facile tous les jours, mais... c'est toujours mieux que la Sirène Gluante. » Située sur les docks est, la Sirène avait la réputation d'être l'une des pires tavernes de tout Korvosa, principalement à cause de sa clientèle violente, constituée de dockers à mauvaise haleine et de gangsters en marge de la Société Céruléenne.

En comparaison, la Cruche du Jeggare, où travaillait la tante de Ninaerthil, était bien plus calme. C'était un jovial petit établissement, qui devait son nom à Montlarion Jeggare, le "gentilhomme explorateur", ami du maréchal Korvosa du temps de la fondation de la ville. En vérité, c'était même le premier débit de boisson à avoir ouvert, il y avait près de trois siècles ! Les tarifs étaient largement abordables pour quiconque avait un emploi, et il y avait généralement foule...mais le poisson n'était pas toujours frais, et par les temps qui couraient, les choses ne s'étaient pas arrangées.

La tante de Ninaerthil était occupée à débarrasser une table de ses couverts. C'était une femme d'une bonne trentaine d'années, déjà éprouvée par la vie. Elle semblait épuisée, mais avait repris une certaine ardeur depuis que son fils avait été retrouvé par son demi-elfe de neveu. « Oh !...c'est toi ?! » lança-t-elle, un peu incrédule, manquant faire tomber les trois assiettes en équilibre sur son petit poignet. « Ça n'est pas souvent que tu viens ici... c'est un ami à toi ? »

Modifié par un modérateur lundi 9 janvier 2017 14:22:31(UTC)  | Raison: Non indiquée