« - RECULEZ ! ESPÈCE D'IMBÉCILES !!!  »

Le capitaine Idalgo hurlait des injures aux personnes qui déjà se pressaient vers le Bonne fortune alors qu'il s'approcher pour s'amarrer au ponton. Malgré le temps grisâtre et le léger vent d'ouest qui faisait danser les vagues, la manoeuvre n'était pas bien difficile pour les marins expérimentés qui travaillaient à bord du navire varisien mais les quais de Port-Enigme était dans un sale état et Idalgo tenait à éviter d'endommager son bâtiment. Le voyage était encore long jusqu'à Magnimar et il ne tenait pas à rester plus de temps que nécessaire dans la ville des pirates. Sans oublier le comportement étrange de ses habitants qui se battaient presque entre eux pour être le premier à approcher le capitaine, compliquant encore plus les choses. A croire qu'ils n'avaient jamais vu un vraquier de toute leur vie...

C'est alors qu'il comprit.
De tout le port, son navire était le seul en état de prendre la mer. La moitié des bateaux que l'on pouvait apercevoir ici et là étaient bon pour la cale sèche, l'autre avait tout simplement sombrée. Ou parfois même s'étaient retrouvé encastrés dans les entrepôts bordant l'océan, à croire qu'une main géante les avaient soulevés puis jetées nonchalamment à plusieurs mètres de l'eau. A l'heure actuelle, le Bonne fortune devait valoir son pesant d'or...

- Mais bon sang, qu'est ce qui s'est passé ici ??!!
Je comprends pourquoi l'autre a préféré s'ancrer dans la crique un peu plus haut. Quel était son nom déjà ? Le Nuage dansant ?...

Un cri suivit d'éclaboussures le tira de ses réflexions.
Visiblement, un des commerçants prêt à tout pour s'entretenir avec Idalgo venait de commencer à éliminer la concurrence. L'attroupement allait bientôt tourner à l'émeute.

Le capitaine tira son sabre et hurla de plus belle :
« - ÉCOUTEZ MOI BIEN, BANDE D'AFFAMÉS ! JE M'ENTRETIENDRAIS PERSONNELLEMENT AVEC CHACUN D'ENTRE VOUS, UN PAR UN, SI VOUS SAVEZ VOUS COMPORTEZ CORRECTEMENT ! ALORS TOUT LE MONDE SE CALME, FAÎTES PLACE OU JE METS LES VOILES IMMÉDIATEMENT !! »

L'homme était habitué à commander et ça se vit immédiatement. La foule se calma aussitôt, de peur de faire fuir leur unique poules aux cales d'or et s'écarta suffisamment du ponton pour que les marins puissent terminer leur manoeuvre. Idalgo ordonna d'abaisser la passerelle, invitant ses quelques passagers à descendre.

« - Laissez passer ! Je commencerai à discuter qu'une fois qu'ils auront tous mis à pied à terre alors inutile de bloquer le passage ! »

Idalgo secoua négativement la tête, avant de jeter un nouveau regard noir à la foule qui l'attendait à quelques mètres de là.

« - Si seulement c'était des passagers, m'dame, l'affaire irait au plus vite. Je fixerai mon prix et j'encaisserai ceux qui veulent le payer.
Non, ces gens que vous voyez sont des marchands. Je suis visiblement le capitaine du seul bateau en état de naviguer qui est à quai et ces personnes ont besoin de passer des commandes, d'en recevoir, d'en expédier ou je ne sais quoi d'autre. Je vais passer ma journée à écouter des propositions de toute sorte et surtout à les négocier. »

Un de ses hommes lui signala que la passerelle venait d'être mise en place. Le capitaine s'inclina d'un geste gracieux devant Solveig :

« - Prenez garde à vous, m'dame. Les rues de Port-Enigme sont dangereuses, encore plus vu les circonstances pour une dame de qualité. De toute façon si on m'interroge, il vaut mieux pour moi que je ne précise pas vous avoir laisser dans un tel repaire de brigands... »

Se tournant vers la horde, il hurla de plus belle :

« - LAISSEZ PASSER J'AI DIT ! »

Les négociants s'écartèrent à contrecoeur pour laisser une étroite voie de passage afin que Solveig et les autres puissent débarquer.

Partout où elle posait son regard, des travailleurs et charpentiers étaient à l'oeuvre pour réparer les quais et navires. En tant que cité portuaire, Port-Enigme comptait sur le commerce maritime pour ses ravitaillements en tout genre. Le gouverneur Cromarcky faisait d'ailleurs payer sa protection très chère aux marchands qui tenaient à ce que leurs cargaisons ne soient pas la cible de pirates issues de la ville elle-même.
Même si le ciel était légèrement nuageux, Solveig pouvait constater l'absence du fameux nuage sombre et persistant apparu au-dessus de la Porte des Glyphes et dont l'histoire avait piqué sa curiosité au point d'en faire la première étape de sa nouvelle vie.

Elle ne saurait dire pourquoi mais une intuition la poussa à se retourner. Près d'un amas de caisse attendant un transport en état de prendre la mer se trouvaient une demi-douzaine d'hommes et un demi-orc à la mine patibulaire qui la fixaient intensément au point de la mettre mal à l'aide.
L'un d'entre eux murmura quelque chose à l'oreille de l'hybride qui dévoila deux défenses protubérantes noires dans un sourire carnassier.

La magicienne du nord s'empressa de quitter les lieux, son échange visuel avec le groupe de gros-bras sur les quais ne lui ayant pas fait bonne impression. Alors qu'elle allongeait ses pas pour essayer de les distancer rapidement, ses bottes résonnant sur le pavé humide et irrégulier de la rue, son familier s'agita de plus belle dans les replis de son manteau. Il lui murmura un mot au creux de l'oreille qu'elle seule entendit :
« - Traquée ! »

Solveig était suivie, les hommes plus habitués qu'elle à évoluer dans la ville et la foule de badaud, gagnant progressivement du terrain. Ils se déployaient rapidement pour couvrir la largeur de la rue et trois d'entre eux s'étaient précipités dans une ruelle perpendiculaire sur la gauche et avaient disparue de sa vue. Solveig arriva finalement elle aussi à un carrefour. Sur sa droite, elle entendit un :
« - Hey ! pssst !! »

Un gamin dépenaillé qui se tenait dans l'angle de l'embranchement essayait d'attirer son attention. Il devait pas avoir plus d'une douzaine d'hiver et n'avait pas du prendre un bain depuis presque autant de semaines. Le jeune garçon avait les cheveux crasseux et un cocard lui colorait le côté du visage.
« - On dirait que tu vas avoir un sérieux problème, mam'zelle.
Une petite pièce et Jimmy te guide dans un endroit sûr ! »

Le dénommé Jimmy attrapa la pièce au vol et la fit disparaître dans la manche de sa tunique. Il fit un clin d'oeil à Solveig et partit en trottinant sur le voie de droite en lui faisant signe de le suivre.
Le gamin était agile et évoluait dans la foule comme un oiseau sur les courants d'air ascendants, glissant entre les obstacles avec fluidité et se laissant porter par la masse à certains moments. La magicienne avait du mal à tenir le rythme mais l'enfant des rues ralentissait à chaque fois qu'elle était sur le point de se faire distancer. Lorsqu'elle jeta un coup d'oeil derrière elle, ses poursuivants étaient maintenant à bonne distance mais n'avaient pas abandonnés pour autant.

Jimmy s'arrêta au niveau d'une palissade en bois et écarta une des planches qui ne pendait que grâce à un clou, révélant un conduit à l'odeur pestilentielle qui s'enfonçait sous un bâtiment. Le boyau était juste assez large pour qu'elle s'y faufile. Le gamin lui fit signe de s'y engager :
« - Par ici !
T'inquiète pas pour l'odeur, c'est pas que c'est très sale. J'y balance juste de temps en temps un chat crevé dans le conduit qui part sur la droite pour que personne y vienne foutre son nez !  »
Le gamin sourit de manière espiègle, fier de sa ruse.
« - Toi tu vas tout droit. Tu sortiras dans une ruelle de l'autre côté qui se trouve derrière une auberge. Ils pourront pas te suivre là-dedans ! »

Jimmy tendit alors sa main pour recevoir sa récompense.

Le passage était juste assez large pour que les épaules de Solveig puisse la laisser passer, et juste assez haut pour qu'elle avance sans avoir besoin de ramper. L'air était vicié par les odeurs de décomposition et on pouvait entendre le bourdonnement caractéristique d'un nuage de mouches, mais le gamin avait raison : aucun des hommes qui la poursuivaient n'étaient assez svelte pour pouvoir s'engager à sa suite dans le conduit. Alors qu'elle s'y faufilait à quatre pattes, la magicienne entendit Jimmy reposer la planche devant l'entrée, plongeant le chemin dans le noir, avant de détaler aussitôt. Sûr que rester dans les parages risquait de lui attirer des ennuis.

L'obscurité ne dérangea pas le moins du monde la magicienne, son acuité visuelle particulière lui permettant d'y voir presque comme en plein jour. Le passage s'étendait sur une douzaine de mètre avant qu'un panneau de bois ne le dissimule de l'autre côté. Elle voyait les rayons du jour filtrer à travers quelques petits trous qui avaient été visiblement percés pour permettre à ceux qui traversaient le conduit de se repérer. Sans hésiter Solveig se dirigea vers eux.

Une bifurcation apparut quelques mètres plus loin mais elle était presque immédiatement obstruée par un tas de gravats, avec juste le cadavre d'un félin à moitié rongé par les vers, source de l'odeur de pourriture qui envahissait toute la zone. Conformément aux directives de Jimmy, Solveig continua tout droit. Derrière elle, elle entendait les éclats de voix de ses poursuivants qui avaient perdu sa trace :
« - Merde ! Elle était là y'a un instant !
- Cherche bien ! Elle doit pas être loin ! »

Ces paroles motivèrent la femme du nord à redoubler d'ardeur.
Enfin, elle atteignit le panneau de bois qui camouflait le passage et le poussa pour libérer la sortie. Celui-ci se décala sans problème et Solveig put enfin respirer de l'air presque frais. Alors qu'elle s'extirpait du conduit nauséabond, elle entendit les chants, bruits et éclats de rire caractéristiques d'une auberge ou taverne en pleine activité sur sa gauche. Le gamin n'avait pas menti, il y'avait bien un établissement pour se reposer dans cette ruelle.
Par contre il avait oublié de préciser qu'il s'agissait de la porte de derrière (C22), que la ruelle était une impasse et que sur sa droite l'attendait le demi-orc et ses compagnons. Deux d'entre eux avaient des filets à capture dans leurs mains et les autres portaient des matraques. Deux autres surveillaient l'entrée de la ruelle dissuadant les passants d'y venir faire un tour, des arbalètes dans leurs bras. Leur chef aux crocs noirs quant à lui possédait un gourdin qui avait visiblement souvent servi dans sa main droite, et une paire de menotte en métal dans sa main gauche. Il lança ces dernières aux pieds de Solveig avant de saisir une pièce dans sa bourse et de la tendre à une petite silhouette derrière lui : Jimmy.

« - Bien joué gamin.
Maintenant, disparais ! »

Jimmy empocha sa pièce, jeta un dernier regard à Solveig en haussant les épaules l'air de dire "c'est comme ça !" et s'enfuit sans demander son reste. Le demi-orc se retourna vers elle, un sourire menaçant aux lèvres.

« - Maintenant ma belle, y'a deux façons de faire.
Soit tu enfiles ces menottes et tu nous suis sans résister.
Soit on te force à les enfiler et là je te garantis qu'on sera beaucoup moins gentil...
Et cherche pas à repasser par où t'es arrivés, j'ai des gars qui t'attendent de l'autre côté et tu feras que me mettre en colère ! »

Pour appuyer ses dires, il frappa sa main libre avec le gourdin, provoquant le bruit sec du bois sur le cuir dur de sa paume. Les hommes derrière lui ricanèrent, autant pour flatter leur chef que pour accentuer ses menaces.
Un bruit de vaisselle brisée retentit du côté de la taverne, suivi d'injures fleuries à peine couvertes par la musique d'ambiance.

Ruelle

Modifié par un utilisateur mardi 23 février 2016 02:15:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le demi-orc se mit à rire méchamment face aux mises en garde de Solveig, imité quelques secondes plus tard par ses acolytes.
« - Nyark ! Nyark ! Nyark !
T'as du cran pour une gonzesse, une vrai pouliche sauvage !
Mais tu peux rien contre nous tous.
Allez les gars, le premier qui l'attrape aura le droit de la chevaucher ! »

La promesse d'un viol en bonne et dû forme provoqua un concert de remarques salaces et de cris de joie. Mais avant même que l'un de ses opposants n'ait pu faire un pas en avant, la magicienne fit quelques gestes vagues de la main en prononçant des paroles inintelligibles. Avant même leurs réponses, elle avait commencé à invoquer les flux de pouvoir de la terre, l'incantation finalisant le lancement du sort. Dans un vacarme assourdissant, presque toute la ruelle et les maisons adjacentes furent alors frappées par une pluie de pierres qui s'étaient matérialisés au-dessus d'elles, noyant toute la zone sous un déluge de gravats.

La musique et les cris d'ambiance provenant de la bâtisse derrière elle se turent quelques instants avant de reprendre. Alors que le nuage de poussière retombait doucement, Solveig commença à distinguer à nouveau les silhouettes de ses agresseurs. Ils étaient tous meurtris et gris de la tête au pied mais encore bel et bien sur leurs deux jambes. Le demi-orc toussa, cracha de la terre et la regarda d'un air furieux. Un petit roc lui avait ouvert l'arcade sourcilière.
« - Tu vas me payer ça, salope de sorcière !  »rugit-il.

La porte de l'établissement derrière Solveig s'ouvrit à la volée et claqua contre le mur, la faisant sursauter. Une silhouette aussi grande qu'elle, entièrement recouverte d'un manteau rouge à bordure de fourrure qui avait probablement dû couté une fortune, apparut sur le seuil entourée de deux hommes d'armes avec leurs épées au clair. Le visage totalement dissimulé par l'ombre de la capuche, elle demanda d'une voix claire, autoritaire et féminine.

« - C'est quoi ce foutoir ?! »

• Appel des pierres : 2D6 donne [3] = 3

Ruelle

Modifié par un utilisateur mercredi 24 février 2016 12:24:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

La silhouette resta silencieuse un instant, analysant la situation alors que les deux hommes s'étaient avancés légèrement et observaient les alentours, les mains crispées sur la garde de leurs épées. Toujours sur le même ton autoritaire, elle ordonna :

« - Vous gênez ma clientèle. Allez jouer ailleurs !  »

Elle était sur le point de retourner à l'intérieur lorsque Crônoir l'apostropha :

« - Te mêle pas de ça pétasse !
J'ai un accord avec Saul, alors retourne récurer les chiottes en silence ! »

L'inconnue se figea sur place. Les deux gardes derrière elle ouvrirent leurs yeux grands comme des soucoupes et se retournèrent vivement, tremblant légèrement sur leurs pieds.
« - Patronne ?
- Non calmez vous boss ! Il sait pas ce qu'il dit !
- Patronne ! On vient à peine de payer les réparations de la grande salle ! »
« - Hans ? Beyar ? Vos gueules ! »

La silhouette se retourna tellement vite que ses deux hommes firent un pas en arrière par surprise. Dans l'élan, le large manteau s'était ouvert et la capuche s'était rabaissée, dévoilant une femme à la beauté somptueuse. Elle avait la peau ambré et ses longs cheveux rouges lui tombaient en cascade jusqu'aux épaules. Ses lèvres avaient la couleur du rubis et ses yeux semblaient flamboyaient, comme si des flammes dansaient aux fond de ses iris. C'était peut-être des vrais flammes d'ailleurs, car il semblait que l'atmosphère s'était soudainement réchauffé.
Mais ce qui coupa le souffle à Solveig, ce fut que la femme était plus petite qu'elle ne l'avait cru au premier coup d'oeil. Ce qui l'avait trompé était probablement les deux immenses cornes qui émergeaient de sa chevelure et se courbaient vers l'arrière.

L'ifrit pointa son doigt sur le demi-orc.

« - J'ai pas rêvé, gros tas de merde ? Tu m'as traité de femme de ménage ? »

Hans et Beyar s'exclamèrent en même temps :

« - C'est pour cette insulte que vous vous énervez ????!!! »

« - Ben ? Quoi d'autre ? »

Les deux hommes se regardèrent, consternés, avant de faire face de nouveau à leurs futurs adversaires.

« - Nan...rien...
- Laissez tombez... »


Les pauvres hommes semblaient porter le poids du monde sur leurs épaules.

« - Hey mais je te reconnais toi !
T'es la putain dont la tête est mise à prix !
Il paraît que Zincher offre... »

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase.
Le doigt toujours pointé face à elle, l'ifrit venait de faire deux pas en avant en psalmodiant une incantation. Une aura rouge apparut le long de son bras et sembla se concentrer sur elle même au niveau de son index, jusqu'à devenir d'un blanc immaculé. Puis elle fusa sous forme de rayon pour frapper le demi-orc en plein coeur, le traversant de part en part. Il s'écroula à terre, une odeur de métal et de chair brûlé s'échappant en volute de fumée d'un trou au niveau de sa poitrine.
Les hommes qui l'accompagnaient étaient soudainement devenus livides.

« - Y'en a d'autres qui veulent me parler de Zincher ? »

Aucun des brigands ne bougeaient, de peur d'attirer l'attention sur lui. C'était maintenant à Solveig d'entamer le grand final !

Rayon ardent :

• Attaque de contact à distance : 1D20+5 donne [16] + 5 = 21
• Dégâts : 4D6 donne [14] = 14

Ruelle

Modifié par un utilisateur jeudi 25 février 2016 12:59:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Solveig fit appel à l'un de ses sorts fétiches. Alors qu'au début de l'invocation, la température commençait à augmenter, signe qu'une magie du feu allait être utilisée, une petite voix provenant de derrière ne put s'empêcher de s'extasier :

« - Hou ! Du feu ! J'aime...
Ha ?! »

L'étonnement de Braise était dû au froid brutal qui s'abattit soudainement alors que la magicienne manipulait les composants élémentaires, changeant le feu en glace par un procédé inconnu de l'ifrit. Un trait de glace fila droit vers un agresseur, frappant puis rebondissant vers unautre homme. Malgré une vivacité hors du commun des deux brigands qui avaient commencés à s'enfuir alors que le sort ne soit lancé, le premier ne put complètement éviter l'arc magique et se transforma en statue de glace, l'horreur de la mort se figeant sur son visage, tandis que le second fut frappé à la main qui gela instantanément. Le signal de la défaite était donné et la débandade des survivants immédiate.

Solveig assistait à la fuite éperdue des hommes qui, il y a quelques secondes encore, étaient les prédateurs. Alors que le dernier d'entre eux disparaissait à l'horizon, elle ressentit un souffle chaud au creux de son cou.

« - Hummmm... tu me plais toi... », lui susurra sensuellement l'ifrit, ses lèvres à quelques centimètres à peine de son oreille.

« - Je connais pas mal de clients qui aimerait qu'une jolie fille comme toi passe un moment avec eux.
Tu peux me croire, je suis une... professionnelle.
Qu'est ce que tu en penses ?
La salle de jeux derrière nous m'appartient. Je peux te garantir un toit et un salaire plus que généreux, sans compter les bonus que ça t'apporterait. »

Modifié par un utilisateur mercredi 2 mars 2016 12:24:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

Braise sourit.
Elle était ravie que son petit jeu ait mis Solveig mal à l'aise. L'ancienne prostituée aimait jouer de ses charmes exotiques pour déstabiliser ses interlocuteurs. Elle connaissait son pouvoir de séduction et savait que son ascendance élémentaire faisait d'elle un être à part, une curiosité qu'il était rare de croiser.

« - Hmmm... dommage, » fit elle avec une petite expression boudeuse, avant de reprendre son sérieux.
Elle réajusta son manteau avant de relever la capuche sur sa tête, dissimulant à nouveau ses cornes sous l'étoffe onéreuse.
« - Je peux aussi te louer une chambre dans mon établissement pour un prix raisonnable si ça t'intéresse. Suis-moi, histoire de te faire une idée des lieux. Le premier verre est pour moi ! »

Elle avisa les deux cadavres qui traînaient encore dans la ruelle. Avec une petite mine de dégoût, elle claqua des doigts en désignant l'homme surgelé et le rôti d'orc...
« - Hans ! Beyar ! Débarrassez-moi ça de là avant que les rats commence à rappliquer ! Vous n'avez qu'à les balancer dans le port... »

Sans laisser le temps aux deux hommes de protester, elle passa la porte avant de se retourner vers Solveig, l'invitant à la suivre.
« - Je m'appelle Braise au fait. Qu'est ce que tu viens faire à Port-Enigme ? »