Alors que le Nuage Volant pénètre dans le port de la cité des Glyphes, une foule imposante commence à se rassembler sur les quais. Ces derniers sont encore en triste état, mais certains d'entre eux ont suffisamment été réparés pour que le navire accoste sans risquer de s'endommager. La foule se compose d'ailleurs en grande partie d'ouvriers qui profitent de l'arrivée de l'expédition pour s'accorder une petite pause dans leur travail long et difficile, le tsunami ayant ravagé l'endroit. D'autres semblent seulement curieux et espèrent parler à des gens qui reviennent du Coude du diable, notamment une horde de marchands qui n'attendent même pas que le bateau ait terminé sa manoeuvre pour apostropher les passagers, impatients d'acheter des hypothétiques minerais de valeur retrouvés sur l'île. De plus, plusieurs nains en tenus de forgerons indiquent que des représentants des Forges empoisonnées sont eux aussi présents pour accueillir les prospecteurs, et Doua reconnait immédiatement Gravin Marteau d'Or, le chef de l'expédition naine qu'ils avaient croisé et "sauvé" de l'île en acceptant de mettre le Nuage Volant à leur disposition pour les raccompagner à Port-Enigme. Ce dernier leur fait d'ailleurs signe de la main, saluant leur retour en ville.


« - Hé bien ! Quel rassemblement ! », s'exclama Josper en fronçant les sourcils.
« - Je vous préviens : je vous largue et je mets les voiles immédiatement pour Korvosa. J'ai pas envie de me frotter à cette horde de requins assoiffées de richesse. Mes projets ont suffisamment été retardés comme ça !
HEY ! VOUS LÀ-BAS ! RECULEZ QU'ON PUISSE FAIRE DESCENDRE LA PASSERELLE !
LE PREMIER QUI MONTE SANS AUTORISATION JE L'ÉGORGE MOI-MÊME ! »

Alors que le capitaine s'occupe de repousser verbalement les marchands en mal de négoce, Grarok et Dwinbar font leurs adieux à Samaritha et à leurs amis qui s'apprêtent à descendre.

« - Bonne chance les amis !
N'hésitez pas à venir nous voir à Janderhoff quand tout cette histoire sera terminée.
Que Torag veille sur vous ! »

Modifié par un utilisateur mercredi 4 mai 2016 17:44:23(UTC)  | Raison: Non indiquée

Darmrok s'occupa de rassembler tout le matériel accumulé sur l'île et entreposé sur le Nuage volant. Il comptait, bien sûr, sur ce sort si pratique que le Grand Dieu lui faisait la grâce de lui accorder et qui lui permettait de porter la charge de plusieurs hommes, mais il commençait à en avoir assez de servir de mule. Il était grand temps que tout ce matériel soit revendu ou utilisé.

« Hé, l'écureuil ! Quand on sera sur les quais, je serai tellement chargé que j'aurai bien du mal à dissuader les pique-poquettes de venir regarder de plus près ce que je transporte, alors je compte sur toi, d'accord ? Il te faudra avoir l’œil de l'aigle et les réflexes du renard. Hors de question que l'un de ces morts de faim nous vole quoi que ce soit, vu ? »

Il était maintenant temps de procéder aux adieux. Le demi-orque alla d'abord voir Akron. « Et bien, nos routes se séparent ici, patron ! Lui dit-il en lui serrant chaleureusement (et puissamment) la main. Tu as été un bon patron. Je sais que tu aurais voulu nous garder à ton service, Berbie et moi, mais pour ma part j'ai besoin de faire quelque chose qui ait plus de sens que simplement faire des affaires. J'espère que tu le comprends. Que le Vent et les Vagues te soient cléments ! Je vais prier pour que tu arrives sans encombre au bout de ta route. »

Il alla ensuite saluer Grarok et Dwinbar : « adieu, amis ! Je vous plains d'être contraints à un devoir si lourd, moi qui ai choisi d'être libre de faire ce que je veux et d'aller où il me plaît, bien que je le paie d'une grande solitude. On n'a pas eu le temps de bien se connaître, et je le regrette. Alors il se peut qu'une fois exterminés tous les drows du monde, j'entreprenne un voyage jusqu'à chez vous. On boira des bières et on parlera de nos aventures ! »

Ayant pris congé, le demi-orque incanta son sort et commença à se charger de leur butin.

Doua avait piqué la curiosité de Berbie. Quelle était donc cette personne qui était sensée le surprendre ? Il commença à émettre quelques hypothèses, mais vu les choses impensables auxquelles il avait été confronté ces derniers jours, il se dit que son imagination risquait d'être encore mise en défaut. Il fallait se montrer pragmatique et foncer aussi vite que possible vers ce lieu nommé "Gobelin Doré". "Très bien monsieur Ours, je pourfendrai quiconque s'avisera de nous ralentir un tant soit peu !"

Darmrok n'aimait pas les villes, dans lesquelles ont trouvait beaucoup trop de monde. Il aimait encore moins les villes qui puent. Mais les quais de Port-Enigme, avec cette odeur de poisson et de graisse conjuguée à cette foule compacte et harcelante, c'était plus qu'il n'en pouvait supporter. Au bout d'un instant, il craqua : écartant ses bras immenses et faisant un tour sur lui-même comme pour faire face à une menace venue de tous côtés, il hurla d'une voix puissante et gutturale :

« AAAARRRRH ! DU LARGE, MOUSTIQUES, OU JE M’ÉNERVE ! TOUCHEZ PAS AU GRISBI ! »

• Intimidation (en cas de besoin) : 1d20+4 donne [15] + 4 = 19

Modifié par un utilisateur lundi 7 mars 2016 18:30:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Quand ils furent certains que la plupart des curieux n'allaient pas tenter de jouer au plus malin avec leur butin, Darmrok, Berbie et Doua, se mirent en route jusqu'au Gobelin Doré, l'invocateur les guidant à travers le dédale de ruelles chaotique qui composait Port-Enigme.
Malgré tout, de petites processions d'intéressés se mirent à les suivre à bonne distance, forçant les aventuriers à rester vigilants tout au long du chemin. Heureusement pour eux, la maison de jeux n'étaient pas très loin du port, emplacement propice pour dépouiller les marins et les voyageurs de leur argent pendant leur séjour en ville.

Mais alors que Doua tournait au coin d'une rue pour arriver dans celle où se trouvait son affaire, il ne put s'empêcher de se figer sur place, surpris. L'établissement était toujours là, certes, mais il y'avait eu du changement. Du gros changement.

La bâtisse et le dôme d'airain qui marquait sa particularité, ternie par les années et recouverte d'une patine brun-vert avant le départ de l'elfe, avaient été repeints en or et rouge assez criard, et lustrés à tel point que les rayons du soleil couchant donnaient l'impression que le bâtiment était en feu. La statue de deux mètres cinquante, plaquée or, du gobelin qui se dressait devant les portes avait disparu, laissant un plus large passage à qui souhaitait entrer. Par contre, une énorme enseigne avait été accrochée au dessus, sur laquelle un oiseau de feu était représenté de profil. L'image s'anima soudainement devant leurs yeux ébahis, et cracha une volée de flammes qui formèrent le nom suivant : Le Phoenix.

Devant l'entrée, deux ravissantes jeunes créatures vêtues de tenues légères avec de longues plumes rouges à l'arrière de leurs ceintures pendante jusqu'aux chevilles, criaient à qui voulait bien l'entendre :
« - Bienvenue au Phoenix ! L'endroit idéal pour les chanceux et les parieurs de ce côté de l'arche.
Vous cherchez les jeux les plus réglos, les croupiers les plus honnêtes et les plus jolies serveuses du port ?
Alors vous les avez trouvés !
Prêts à devenir riches ?
On espère, parce que la nuit est à vous !
Asseyez-vous à une table et gagnez : on a assez d'or pour faire briller vos rêves !
Un bon verre, une assiette bien remplie et une chaude compagnie ?
C'est en supplément mais on a tout ça aussi ! Et à des prix si ridicules qu'on ferait bien de vous les offrir !
Alors trouvez vous une place, commandez une bière, et laissez nous faire !
Parce qu'ici même le pire des flambeurs peut renaître de ses cendres en un instant ! »

Doua ignora la moquerie de Darmrok, qu'il devait avouer être justifiées, grommelait tout bas : « Bordel, à peine 1 semaine et tu as déjà tout changé! Braise, tu mériterais de passer un moment dans une cage avec Finesight! »

L'eidolon quelques mètres derrière en train de faire des grimaces aux derniers badeaux qui les suivaient, se rapprocha de son maître : « euh, j'ai cru entendre mon nom, tu m'as appelé? »

Doua regarda l'eidolon d'un air sévère, puis sans un mot tourna la tête vers une des hôtesses, le ton sec d'une immense colère contenue et souffrant d'aucun contradiction : « Ma jolie! Tu vas immédiatement aller chercher Braise, la gérante!
Et celle-ci a intérêt à venir nous accueillir immédiatement si elle ne veut pas que je laisse Finesight s'occuper de vous et de NOTRE établissement!!! »


L'eidolon, juste derrière, sautillait en tapant des mains, tout excité « Oh oui, Oh oui! hump, hump! »

Modifié par un utilisateur dimanche 13 mars 2016 10:41:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

Darmrok s'esclaffa bruyamment devant la scène qui se déroulait devant lui. L'elfe n'avait pas son pareil pour créer des quiproquos. La vision de sa mine déconfite et de l'esclandre qu'il était en train de créer déclenchèrent chez le géant un fou rire sous la forme de hoquets rauques, quelque chose comme « hûk hûk hûk hûûûk ! » tandis qu'il se tenait les côtes. Au bout d''un moment, il parvint à reprendre suffisamment son calme pour répondre au garde : « un problème ? Oui, c'est ça, le problème, on dirait ! Le gobelin doré, hein ? Doré, cuit à point ! » Dit-il, hilare, en désignant l'enseigne flamboyante. « Mais non, l'écureuil et moi on n'est pas des problèmes, on est des amis de ton patron. Celui-ci, » ajouta-t-il en posant une grosse paluche sur l'épaule de l'elfe comme si le considérer comme le patron n'allait pas de soi. « Enfin, si c'est bien ton patron, hûk hûk hûk ! De toute façon, si on était des problèmes, à mon avis tu ne serais pas la solution, pas vrai ? »

Doua ne répondit ni Darmrok, ni à Berbie, mais aboya sur ses 2 pauvres employés : « Bravo les anencéphales! Evidemment c'est nous. !! Qui pensiez-vous que cela pouvait être? Je vous ai envoyé quelqu'un vous prévenir de notre arrivée... et venir nous aider! Heureusement que Darmrok était là!

Je vois que vous pataugez toujours autant dans la semoule. Et bordel, ça vous ait pas venu à l'idée à vous ou surtout à Braise en engageant les donzelles de les prévenir qu'elles auraient d'autres patrons qui allaient arriver!

Hans vient aider mon ami demi-orc à se décharger des ses affaires et toi Beyar: appelle Braise immédiatement avant que je demande à Finesight, de même qu'à mon ami demi-orc de vous faire passer l'envie de compter fleurette aux serveuses! Allez les couillons: on se bouge maintenant!! »

Berbie fut émerveillé par la créature vitupérante à la peau incarnat, pas tant que par sa beauté que par son aspect et sa gouaille. Il se précipita vers elle. "Madame, je me nomme Berbie Bonvoisin. J'ai connu monsieur Doua et monsieur Finesigth au cours de moult péripéties et aventures qu'il m'est difficile d'exposer séance tenante. Mon ami ci-présent s'appelle Monsieur Darmrok. Quand aux 2 nains auxquels vous faites allusion, rassurez-vous, ils sont bel et bien vivants, mais ils s'en sont retournés chez eux." Reprenant son souffle, et pouvant passer enfin au sujet qui le préoccupait le plus : "Veuillez excuser mon audace, mais de quelle race faites vous partie ? Êtes-vous nombreux dans cette région du monde ? Et quelles sont les us et coutumes des vôtres ? Et me ferez vous l'immense honneur de discuter avec moi de tout cela et de bien d'autres choses autour d'un bon repas ?"

Le rire de Darmrok mourut sur ses lèvres lorsqu'il aperçut la magnifique et exotique créature franchir le perron de la maison de jeu. Il la contempla un instant en silence avant de sourire à nouveau en voyant Berbie l'entreprendre sans attendre et l'assaillir de questions. « Eeeeh ben... Hibou, tu nous avais bien dit quelque chose à propos de ton amie, mais je ne m'attendais pas à cela ! Salut à toi, euh... » Le demi-orque hésita un instant, apparemment en butte à un problème de vocabulaire. « Ça, par exemple ! C'est bien la première fois que le Grand Dieu ne me souffle pas le nom d'un animal adéquat ! Il faudra que j'y réfléchisse. Et bien, salut à toi, Braise, je suis Darmrok, mais ces deux-là m'appellent parfois Ours Féroce. L'écureuil dit vrai, rassure-toi : tes amis nains voguent en paix vers Janderhoff. Si tu as un peu de temps devant toi, nous ne raconterons comment nous avons rencontré le hibou et la belette... Qui est partie elle aussi, d'ailleurs. Pouvons-nous entrer ? J'ai là quatre cents livres de butin, et ton pauvre homme va s'y casser le dos si je le laisse tout porter, hûk hûk hûk ! »