Lepidstadt n'était pas une cité des plus faciles à arpenter, surtout en tenant compte de la foule qui encombrait les rues. Lukas finit par devoir se séparer de Trestelame, la demi-elfe prévenant les autres que le magicien les retrouverait à l'université, puisqu'il allait mettre un certain temps à trouver des réponses à ses questions.
Et de fait, obtenir des réponses se révéla extrêmement difficile. Aucun des magiciens ou vendeurs de babioles ensorcelées qu'il consulta ne put lui dire exactement ce dont il s'agissait, simplement que ce n'était pas une pierre à proprement parler, ou en tout cas pas un joyau qu'ils soient capables d'identifier. Quand aux propriétés magiques de l'objet, tout ce qu'il put apprendre c'est qu'il devait avoir des propriétés puissantes. Plusieurs des enchanteurs se montrèrent en fait intéressés par l'objet, que ce soit à titre de curiosité pour sa valeur. Certains firent même de belles offres au magicien kellid, espérant qu'il accepte de se séparer de son bien...

Le temple de Gravecharge était une impressionnante structure circulaire, couverte d'un dôme d'ardoise, qui se dressait juste à côté de l'Académie. Lukas constata rapidement que l'endroit différait en bien des aspects des autres temples de la Dame des Tombes qu'ils avaient croisé jusque là dans leur périple. Certes, les fresques qui s'enroulaient en spiralant le long des murs représentant la charge de cavaliers squelettiques contre un dragon, dont les mâchoires ornaient encore l'autel, mais l'endroit était plus qu'un temple dédié à la mémoire des morts. C'était aussi un lieu où l'on préservait la vie, à en juger par l'hospice et ses prêtres guérisseurs qui faisaient de leur mieux pour soulager les maux des malades et accorder la paix aux mourants, et par le fait que le temple abritait un orphelinat.

L'acolyte qui accueillit Lukas s'appelait Vlad, et écouta ses explications avec attention, mais l'interrompit rapidement pour revenir avec une prêtresse vêtue de noir, qui portait, outre la spirale d'argent à son cou, un badge marqué du donjon noir de la couronne d'Ustalav. Cette dernière le salua brièvement.


« Winter Klaczka, de Caliphas. Il faut que nous parlions, magicien. Suivez moi, je vous prie.  »
Elle le mena vers une annexe vide, et entrepris de lui faire répéter ses explications, le scrutant d'un regard inquisiteur tout au long de son récit, et demanda à examiner la pierre. D'un simple coup d'oeil, elle pâlit considérablement et l'un de ses yeux perdit de sa couleur, virant au jaune et offrant un contraste saisissant avec son autre prunelle, qui était demeurée noire. Elle referma le coffret d'un coup sec, et essaya sans succès d'assurer sa voix.
« Où est ce que vous avez obtenu ça? Et que deviez vous en faire? »

Modifié par un utilisateur lundi 12 septembre 2016 21:39:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Winter fronça les sourcils, l'air menaçant, et se mit à faire les cent pas autour de Lukas, revenant sur ses pas pour former un cercle, tout en parlant, les mains nouées derrière son dos.
« Vous n'avez pas l'air d'être conscient de ce que vous transporter. La possession de cet objet suffirait à vous faire condamner pour hérésie par n'importe quelle église d'Ustalav, et je suis à peu près certaine que la couronne condamnerait cela également. Je vous déconseille d'essayer de me mentir.  »
Elle braqua deux yeux de couleurs différentes, tous les deux chargés de menace.
« Une autre solution pour qu'un minimum de personnes soient au courant pourrait être de vous arrêter ici et maintenant. Je repose ma question: d'où tenez vous ça? »

J'ai besoin d'un jet de Volonté DD16. En cas d'échec, tes mots se bloquent dans ta gorge si tu essaye de mentir.

Connaissance (local)

Winter hocha la tête satisfaite.
« Je regrette d'avoir du en arriver là, mais la sécurité de la couronne est en jeu, et je ne peux pas me permettre de prendre ce genre de problème à la légère. Je ne sais pas à quoi les sarénites pensaient en vous la confiant, mais je ne peux malheureusement pas laisser ceci dans la nature. »

Elle soupira.
« Malgré tout, je suppose que je peux vous apporter des réponses, mais soyez conscient d'une chose: ces informations sont extrêmement dangereuses, et pas seulement à cause des inquisiteurs de Pharasma. Si vous les répandez, vous avez de fortes chances de finir mort dans un fossé dans le meilleur des cas. Je vous demanderais bien si vous êtes sûr de vouloir savoir, mais vous avez l'air décidé. Ce que vous transportez est l'une des Pierres Sanglantes d'Arazni, un organe momifié d'une demi-déesse morte. Un poumon, si je devais me hasarder à faire des suppositions. C'est une relique de grande puissance, même si j'ignore comment les sarénites ont mis la main dessus. La simple possession de cet objet risque d'attirer une attention dont vous ne voulez pas, croyez moi. »

Modifié par un utilisateur mardi 13 septembre 2016 14:01:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Winter se radoucit un peu, satisfaite qu'il n'ait pas décidé de se montrer agressif.
« Pour tout vous dire, je n'en sais rien. Une relique aussi importante dépasse de loin le champs de mes connaissances. D'après les rumeurs, les organes d'Arazni contiennent encore une étincelle de sa puissance, et pourrait accorder à un prêtre les possédant des pouvoirs similaires à ceux accordés par des dieux encore en vie.. Je ne crains pas l'usage que les Sarénites pourraient en faire, mais je doute qu'ils soient capables de la protéger bien longtemps si jamais quelqu'un a vent de sa présence ici. C'est peut être déjà le cas. Je dois l'emmener à Caliphas, la mère supérieure saura quoi faire. »

Winter haussa un sourcil.
« Je devrais vous laisser dans l'ignorance en ce qui concerne les conséquences, mais je vais quand même répéter consciencieusement histoire que le message passe: vous avez ce qui peut déclencher une guerre entre les mains. Je me fiche des promesses que vous avez faites, la sécurité d'Ustalav est en jeu. Maintenant, je n'ai pas l'intention de vous retenir par la force, mais je vous conseille de bien peser votre décision. Votre serment vaut il l'inimitié de la Couronne d'Ustalav? »

Winter étrécit les yeux, mais s'abstint de répondre.
« Dans ce cas, je ne vous retiens pas, magicien. Je suis certaine que nous nous recroiserons. Cette histoire n'est pas terminée. »
Elle lui fit signe de sortir en indiquant la porte d'un geste de la main.


Le sanctuaire de Sarenrae était loin d'être aussi impressionnant que celui de Pharasma, une constante dans une terre où la déesse des morts étaient la divinité la plus vénérée. Il s'agissait d'une petite chapelle coincée entre deux maisons, une statue de bois à l'effigie d'un ange aux ailes déployés qui accueillait les pèlerins d'un sourire chaleureux.
Il n'y avait qu'une simple porte, qui portait un écriteau au dessus du linteau: "La Fleur de l'Aube accueille en sa demeure tout ceux qui en ont besoin."

Malgré ce message, il ne paraissait pas y avoir grand monde, et le temple lui même aurait bien eu besoin de quelques réparations. Sarenrae ne devait pas être une déesse particulièrement populaire à Lepidstadt.

Modifié par un utilisateur jeudi 15 septembre 2016 12:59:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'intérieur du temple n'était pas bien grand lui non plus, il ne comportait que trois rangées de bancs de chaque côté de l'allée centrale, au bout de laquelle se dressait un autel. Penchée sur l'autel se trouvait une autre statue de Sarenrae, de pierre celle là, illuminée par les vitraux qui laissaient la lumière entrer dans la nef.
Le temple n'était pas non plus aussi désert que Lukas l'avait tout d'abord supposé. Une jeune femme était présent, portant une veste bleue ouverte sur une tunique noire. Sa peau basanée indiquait clairement qu'elle n'était pas originaire d'Ustalav. Peut être de Kelesh ou de Qadira? Sur ses pommettes était tatouée une prière à Sarenrae: "Pour le Soleil et la Furie", un ancien cri de bataille.

Lorsqu'il entra, elle releva la tête du parchemin qu'elle était en train de lire.
« Bienvenu dans la demeure de Sarenrae, pèlerin. Mon nom est Kyra. Puis je t'aider? »

La prêtresse éclata de rire lorsqu'il la salua.
« Je vous en prie, appelez moi Kyra, comme tout le monde. Inutile de... »
Elle s'interrompit en l'écoutant, son visage au teint cuivré pâlissant visiblement.
« QUOI!?! »
Elle braqua un regard inquisiteur sur le magicien.
« J'ignore comment vous savez tout ça, mais si ce que vous dites est vrai, c'est une catastrophe. Et je n'ai malheureusement pas le temps de m'assurer que vous dites vrai. »

Elle soupira, hésitant visiblement, la main sur la poignée de son cimeterre. Il ne lui fallut qu'une poignée de seconde pour prendre sa décision, le regard plein de détermination.
« Gardez le pour l'instant. Je récupère le coffret, je m'en servirais comme leurre si nécessaire. Trouvez d'autres sarénites, de préférence un prêtre ou un croisé qui prend la route de l'Est. Nous avons besoin de cette relique, quels que soit les problèmes posés par le clergé de Pharasma. Prenez garde, cependant, et ne restez pas trop longtemps au même endroit. L'Eglise de Pharasma va sans doute essayer de mettre la main dessus, et ils ne seront pas les seuls...et malheureusement, ce genre d'artefact attire l'attention. Moi, je vais essayer de brouiller les pistes. Une fois que vous l'aurez confié à l'un de mes coreligionnaires, je vous conseille d'oublier cette affaire, et de prier pour l'Eglise de pharasma vous oublie. Ca va aller? »

Kyra récupéra le coffret avec un hochement de tête grave.
« Désolée, mais je ne peux pas vous en dire plus. Disons que nous croyons que personne ne mérite d'être piégé du mauvais côté de la barrière sans une chance de se racheter. Cette pierre est peut être l'occasion d'offrir cette chance à la Chevalière Ecarlate. Je ne peux que vous souhaiter bonne chance, maître magicien. Puisse la Fleur de l'Aube illuminer votre chemin. »

Lukas et la prêtresse se séparèrent, et le magicien fila chez Kendra, ne passant en coup de vent que pour prendre le temps de fouiller parmi ses ouvrages à la recherche de réponses, et s'excusa immédiatement, détalant vers l'université pour y retrouver, à bout de souffle, ses camarades qui étaient en train d'examiner le département d'Antiquité sous ses moindres coutures, peut être à la recherche d'indices sur l'effraction dont les portes brisées et les murs ébréchés témoignaient encore.