Lukas enleva alors son masque, faisant voir un visage souriant, radieux, sans la moindre trace de brûlure. Il restait un peu en arrière et remit sa mèche en place. Son sourire s’agrandit aux paroles du garde…

«  Personnellement je n’ai vu aucune représentation, et vous ? A quoi bon de toute façon avoir une arme quand il est possible de voler et de posséder une barrière qui bloque toute flèche pendant qu’une pluie d’éclairs s’abat sur vous ?

Ecoute mon grand, la force brute peut aider mais la magie sera toujours plus puissante. Je ne veux pas me battre et ce n’est pas une menace, mais laisse-nous avancer. Nous avons sauvé le village de Ravengro et nous avons pour mission de vous protégé, vous, votre ville et les habitants de Lepistadt d’une menace bien plus grande.

Donc hors de notre chemin, évitons toute effusion de sang et allez vous tracasser des vrais problèmes.  »

Le capitaine haussa les épaules, l'air plus agacé qu'autre chose.
« Que les passants y aient répondu n'excuse pas pour autant la violation de la loi, mais ça peut être le début d'une enquête sur une violation des règles régissant le droit de réunion. Puisque nous allons devoir en référer à un magistrat, votre témoignage pourrait servir dans cette nouvelle enquête. A présent, ceux qui le souhaitent, suivez nous, les autres restent ici sous la surveillance de mon détachement. »
Il ajouta après un instant de silence.
« Vous ne vous attendez pas à ce que je laisse des délinquants avérés sans surveillance, pas vrai? »

Il fit signe à ses hommes, et quatre d'entre eux s'écartèrent, restant prêt de la caravane, tandis que le capitaine faisait signe à Melfur, Mikilizti et les autres de le suivre.

Mikilizti

clairement irrité tant par l'attitude du capitaine que celle de Lukas je m'efforce de ne pas trop le montrer mais il y a des limites.

«  Si vous continuez à déformer mes propos vous devrez en répondre.... Ma parole à de la valeur la contrefaire est indigne d'un représentant de l'ordre.... Donc je me répète ces gens n'ont pas troublé l'ordre publique.
Ils n'ont rien sollicité de votre population mais on eu la courtoisie et la sagesse de répondre à la sollicitation populaire.

C'est justement cette attitude sage et responsable qui a permit que la situation reste entièrement sous contrôle et que l'ordre publique soit préservé, une foule contrarié est ce qui ce fait de plus dangereux...

Ceci étant dit, je vous suis  »

Melfur s'en voulait d'avoir laissé la paladine partir seule avec le chez des patrouilleurs. Il n'était toujours pas convaincu par l'honnêteté de ces individus et il espérait que Mikillitzi ne tombe pas dans un piège quelconque. Il proposa donc à ses compagnons d'organiser un tour de garde afin d'éviter toute mauvaise surprise...

Lukas sembla satisfait quand Larissa alla à l’encontre des gardes. Il se dirigea vers elle, mettant sa main sur l’épaule et lui parlant calmement, comme s’il lui murmurait des choses, mais suffisamment fort pour que les gardes et Larissa entendent…

«  Ne te tracasse pas pour eux, ils passent leur vie à suivre des ordres dénués de sens et ne peuvent faire preuve d’initiative. Les pauvres sont bien plus à plaindre que tous ceux d’ici. Je prierai pour eux, afin que leur vie soit plus intéressante que d’aller surveiller une caravane inoffensive ou aider un enfant à retrouver son pain égaré…

Leur esprit pour suivre sans rechigner doit être inférieur, mais il en faut. Et malheureusement ils se moqueront toujours de ceux qui ont un physique un peu hors norme… Ils se satisfont de ce qu’ils peuvent…

Et si c'est vers toi qu'ils regardent, peu de gens ont la chance de voir une aussi jolie femme dans leur vie...  »

Il leur fit alors un clin d’œil en se retournant, prêt à incanter si la situation dégénérait…

Modifié par un utilisateur vendredi 26 août 2016 10:38:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

Zaonessa dresse l'oreille.

«  Voila une remarque de bon sens.  »

Prenant son air le plus innocent, elle ronronne.

«  Mais cela ne devrait pas me surprendre de la part d'un brillant représentant des forces de l'ordre. »

Coulant un regard (vairon) vers le second garde.

«  Votre collègue a l'air sur les nerfs. Se passe-t-il quelque chose d'étrange ici ces derniers jours ? »

Le regard de Zaonessa se fait plus inquisiteur, détaillant les expressions de visage du garde (et pas que cela).

Zaonessa fait un charmant sourire au garde.

«  Je vois que vous avez un profond respect pour la Dame des Tombes. C'est très bien.
Et sa Championne ne peut qu'apprécier votre attitude ... »

Ses yeux pétillent de malice.

«  ... même si votre collègue nous trouve trop jeunes pour être séduisantes.  »

Modifié par un utilisateur samedi 27 août 2016 23:40:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

C'était un véritable scandale. Comment ose-t-il me répondre de la sorte ? Larissa avait grand-peine à se maîtriser. Elle allait sortir de ses gonds et souffleter l'impertinent quand Lukas posa une main sur son épaule et lui susurra des mots qui en disaient long. Elle en rougit d'embarras, et finit par se détourner des gardes et du magicien. « Vous faites honte à votre insigne ! » déclara-t-elle, le menton relevé, avant de tourner les talons.

Elle revint s'asseoir auprès du feu, mais ne manqua rien de l'échange entre Zaonessa et les gardes zélés. Pourquoi sont-ils tout sucre, tout miel avec elle ?! C'était à n'y rien comprendre. Ça doit être la soutane, ça. Il faut bien que servir Pharasma ait des bons côtés. Quand Zaonessa revint vers elle, Larissa s'écria sans ambage, sur le ton de la plaisanterie : « Tu leur fais meilleur effet que moi, on dirait ! S'ils savaient que tu vénères Calistria en secret, ils te tiendraient un tout autre discours ! »

La fin de la soirée demeura, malgré, ou peut être à cause de la présence vigilante et des échanges tendus avec les gardes, ne fut pas des plus agréables. Les forains organisèrent des tours de garde eux aussi, ne serait ce que pour garder un œil sur les militaires.
Trestelame elle non plus n'avait pas l'air tranquille, et passa la plus grande partie de la soirée plongée dans l'entretien de son sabre, l'œil rivé sur les gardes. Elle dormit peu, et à l'aube, la demi-elfe était encore éveillée, un air sombre sur le visage. Elle marmonnait à voix basse.
« La honte de leur uniforme...dire que les adjoints de Ravengro sont plus honnêtes que ces... »



Une aube grise se levait sur Canterwall. L'hiver était bien là, et au réveil, ils purent voir une couche de givre sur les chariots et les collines alentour. Le soleil peinait à percer à travers les lourds nuages couleur de plomb, et la campagne était plongée, même à l'aube, dans une sorte de pénombre sinistre. Alors que les caravaniers préparaient leur départ, deux cavaliers revinrent dans leur direction: Mikilizti et le capitaine des gardes. Ce dernier ne se donna pas la peine de leur adresser la parole, et fit signe à ses hommes de le suivre. Les Gardes du Mur saluèrent, et s'en furent avec lui, laissant le soin à Mikilizti de résumer la situation. Apparemment, le capitaine avait effectivement raison en ce qui concernait les activités des forains, mais avait clairement fait preuve d'enthousiasme en ce qui concernait le montant de son amende. Le juge avait tranché en faveur de Mikilizti, infligeant une partie de l'amende au capitaine, ce qui expliquait son humeur.

Kaleb insista pour remercier Mikilizti, lui serrant la main avec chaleur.
« Dame paladine, je ne sais comment vous remercier. Sans vous, nous n'aurions jamais pu nous sortir de ce guêpier, et en dehors de notre aide, je n'ai malheureusement rien de plus à vous offrir. Malgré tout, si vous avez besoin de la Clique Tordue, nous ferons de notre mieux pour vous aider! »


Voyage en Vieland

Une fois ces péripéties derrière eux, la caravane se remit en marche, laissant une fois pour toute les sinistres murailles de Tamrivena à l'horizon.
La capitale se trouvait presque aux frontières du comté de Canterwall, et la journée n'était pas encore terminée que la Clique Tordue et la petite compagnie qui les accompagnait s'engagea dans les collines du Sud de Vieland. Les plaines boisées avaient laissé la place à la lande et aux collines des anciennes terres Kellids qui formaient le Nord Ouest du pays. L'endroit n'était cependant pas moins sinistre, surtout en hiver...lorsque la nuit tombait, la lande couverte de brume prenait un air de paysage hanté, et le cri d'un loup résonnait de temps à autres entre les cercles de pierres levées gravées de runes dont le sens s'était perdu depuis des siècles.

Cependant, le voyage était tout de même plus agréable. La Clique s'ouvrait peu à peu, et ils eurent l'occasion de découvrir les personnalités qui se cachaient sous les mutations. Lidia, la femme à barbe, inclut peu à peu les voyageuses dans sa petite "famille", et força d'autorité Zaonessa et Larissa à reprendre de sa cuisine à la moindre occasion, argumentant qu'elles ne passeraient pas l'hiver "avec que la peau sur les os!". Elle dut cependant admettre que Trestelame s'en sortait mieux...et savait manier l'épée. Idem pour Mikilizti.

Les soeurs Lettie et Poppy faisaient, quand à elle, office de fille de cette étrange famille qu'ils avaient intégré, tandis que S'Jeer, la vudrani (qui, ils l'apprirent plus tard, était en fait originaire de Molthune et n'avait rien d'une princesse). Les trois jeunes femmes commencèrent assez vite à harceler les aventuriers pour leurs récits de voyage, notamment à propos de leur première rencontre et de leur présence dans les ruines d'un village hanté comme Croix-Aux-Trèfles.

Les trois clowns (Gerik, Josef et Tam), et le géant restaient un peu plus distants, mais l'immense Ulfen se montrait particulièrement affable avec Melfur, dont il appréciait la situation: un homme qui, malgré son apparence, se montrait plus honorable que la plupart.

Kaleb, de son côté, menait la caravane du mieux qu'il pouvait, mais se montrait, autant que possible, aux petits soins avec les voyageurs qui les avaient par deux fois sorti d'un mauvais pas.


Le sud de Vieland était pratiquement désert, mais à deux jours de Lepidstadt, ils traversèrent tout de même le village de Courtaud. L'endroit était presque aussi sinistre que Ravengro à leur arrivée, et Kaleb décida de ne pas s'y attarder. La raison de l'attitude sombre des villageois devint rapidement évidente...Le village portait encore la trace d'un incendie, et les rumeurs parlaient d'une immense créature nommée le Diable en Gris qui serait responsable du sinistre et du carnage qui l'accompagnait...

La campagne autour de Courtaud devint rapidement de plus en plus civilisée. En lieu et place de landes désertes, ils croisèrent des myriades de manoirs et de domaines appartenant à la noblesse locale, et plus d'une fois leur chemin rencontra celui d'un équipage de chasseurs richement vêtus, qui évitèrent la caravane sans vraiment lui prêter attention.

Enfin, presque cinq jours après avoir quitté Tamrivena, en milieu de journée, ils arrivèrent, enfin, en vue de Lepidstadt.


La plus grande cité de Vieland était très étrange. Loin des lourdes murailles de Tamrivena, les murs de Lepidstadt étaient discontinus, laissant l'immense majorité de la ville ouverte. A l'extrémité Ouest, un grand cercle de pierres levées se dressait, formant une spirale qu'ils pouvaient voir depuis les collines d'où ils observaient la ville. L'endroit était animé, et même à quelques kilomètres, on pouvait voir les voyageurs aller et venir par la porte sud, et la foule se pressant dans les rues.

Outre le cercle de pierres, les flèches de la célèbre Académie de Lepidstadt se dressaient au dessus des toits, à l'extrémité sud de la ville.

Kaleb stoppa la caravane, observant la ville quelques instants.
« Nous y voilà. Je pense que c'est là que nos chemins se sépareront, mais si vous restez en ville quelques jours, n'hésitez pas à venir voir l'une de nos représentations! Et nous serons toujours là pour vous aider si nous le pouvons. Par simple curiosité, qu'est ce qui vous amène à Lepidstadt? »

D'après le testament du professeur Lorrimor, deux choses devaient être faites avant que ses dernières volontés ne soient accomplies:
-Remettre ses tomes arcaniques au professeur Montagnie Crowl de l'Académie de Lepidstadt.
-Remettre le Manuel de l'Ordre de l'Oeil Palatin à la juge Embreth Daramid, son exécuteur testamentaire qui leur remettrait la somme indiquée dans le testament.