Concernant le Bg, que dirait Tuix d'avoir réalisé une mission sur la navire du frère de Kwurzk (le chasse-tempête) ? ça pourrait créer une certaine tension entre les persos, du type : "hé mais, t'es le gars qui a disparu après la mort de Freg ? C'est toi qui l'a buté ? Putain d'enfoiré ! Pourquoi t'as fait ça bordel ?" (sans que ledit Freg soit un ami de Kwurzk hein, juste un type qu'il connaissait vaguement et sans doute un putain d'enfoiré aussi, histoire que les persos ne s'étripent pas dès le départ...).

Son vrai nom? Sorio l'a oublié... Tout comme le visage de ses parents d'ailleurs. Ce pseudonyme, c'est celui par lequel il était affublé dans la rue où il a grandi, parmi les autres gamins qui resquillaient pour le compte de quelques pirates qui les exploitaient à Ilizmagorti. Les flibustiers accostaient, tentaient de faire travailler des gamins contre une bouchée de pain pour récupérer des trésors, des ressources ou des informations puis essayaient de reprendre le large avant que la loi locale ne s'occupe d'eux.
Mais les trafics et les vols ne duraient jamais longtemps... Ceux qui essayaient de fonder une guilde de voleurs en Médiogalti ou qui parvenaient à accumuler trop de richesses et de notoriété sur l'île disparaissaient subitement. Les rumeurs racontaient que c'était l’œuvre d'Achaékek, le Dieu-Assassin!
Bien que Sorio se contentait de gagner quelques pièces qui le faisaient manger, il aimait lorsque ses commanditaires - qui souvent le battaient ou ne lui versaient presque rien en retour de ses actions - finissaient pendus dans la jungle, échoués miraculeusement sur les rochers après une manœuvre nautique ratée ou le cou égorgé à la sortie d'une taverne sans que quiconque n'ait pu voir d'assassin... C'était un peu comme si l'ange gardien de l'île déversait sa colère sur les tyrans qui exploitaient sa faiblesse enfantine!

A 14 ans, il fit la rencontre d'un homme - ou une femme? - qui était surnommé "l'Informateur Pourpre" par les autochtones. Vraisemblablement cet étrange personnage masqué devait appartenir à la Guilde des Mantes Rouges car il était connu par les gamins pour apparaître et leur proposer des contrats mieux payés que ce que les pirates pouvaient offrir. Ces contrats consistaient la plupart du temps à nuire aux flibustiers : sabotage de matériel, vol d'armes ou de nourriture, repérage de navires depuis la côté... Le jeune voleur savait que sur l'île vivaient des communautés d'assassins dans une citadelle que tout le monde craignait mais il ne fit pas le rapprochement, ne comprenant pas grand chose en matière de politique ou de gestion gouvernementale... Sans qu'il s'en rende compte, Sorio commença à prendre part à une guerre de mafia en se faisant manipuler et en acceptant ces missions permettant de maintenir un équilibre en Médiogalti entre l'autorité locale dont les ficelles étaient tirées par les Mantes Rouges et les corsaires malfamés venant profiter de ce lieu abrité loin du Chéliax ou du Rahadoum. Il le faisait d'un côté par nécessité vu que ça payait bien mais également parce qu'il aimait chasser et nuire aux pirates qui ne lui avaient apporté que misère jusqu'alors! Jusqu'au jour où son contrat fut un assassinat. Il en garda un souvenir impérissable : punir un vieux loup de mer nain alcoolique et pas très futé qui violait et battait les femmes dans les tavernes lorsqu'il accostait à Ilizmagorti. Cette mission avait été une grande satisfaction pour le jeune garçon qui s'était déguisé en mousse pour approcher sa cible sur la frégate naine avant de le clouer à son lit en pleine nuit à coup de pique d'abordage puis en sautant par-dessus bord pour rejoindre le port sans se faire prendre. L'avait-il fait pour la justice? Pas sûr... cette notion était plutôt relative... Le besoin de tuer? Peut-être... Du moins en ce temps là...

Aujourd'hui ce n'est plus vraiment ce qui le motive, c'est plutôt le besoin d'accomplir la parole d'Achaékek au travers des missions fournies par cet étrange Informateur Pourpre qui le pousse à agir contre les pirates. Les notions de bien ou de mal n'entrent pas en ligne de compte : seul le résultat compte pour satisfaire le pouvoir divin du Dieu-Assassin. Il avait choisi la voie du punisseur, une voie qui lui permettait de garantir une situation stable (avec de l'argent à la clé), de voyager sur des bateaux plus impressionnants les uns que les autres et surtout de satisfaire son fanatisme.
Sorio a maintenant 23 ans. Il a passé presque 10 ans à accomplir les missions de l'Informateur Pourpre, vivant dans le bidonville d'Ilizmagorti, disparaissant de la vue du monde une fois ses actions accomplies. Pour chacune de ses expériences menées (kidnapping, récupération de relique, assassinat, corruption et manipulation de politiciens, recueil d'informations...), Sorio s'est tatoué des sigles ou des événements lui rappelant le destin qu'il avait embrassé après une enfance si douloureuse. Tout ceci lui a servi d'entraînement, à devoir se faire discret, déjouer les pièges et être astucieux ou violent. Navigant tantôt en tant que faux-vigie prêt à empoisonner l'aristocrate en voyage, en docker devant décharger de la contrebande ou encore en tant qu'homme de main prêt à casser des crânes pour faciliter la réussite du contrat, le jeune Médiogaltien s'est forgé un caractère et une expérience le préparant à toute situation. Il espère maintenant se monter une réputation de chasseur de pirates, devenant lui-même un de leurs rivaux prêt à en découdre avec quiconque qui ne serait pas d'accord avec ses principes!

L'informateur Pourpre continue de le solliciter pour des missions toujours plus délicates, surement grâce à l'efficacité de ses talents de mercenaire. Sa dernière mission est on ne peut plus claire : trouver le chelaxien Charles Morgan et s'en débarrasser. Après quelques recherches, Sorio a appris qu'il s'agissait d'un haut commandant (un amiral ou un capitaine...) en charge de "gérer" le problème pirate au sud de l'Oeil d'Abendégo. Il pose visiblement problème à quelques organisations mais Sorio s'en fiche : il sent qu'Achaékek réclame du sang et c'est tout ce qui compte, d'autant plus qu'une récompense de 150 pièces d'or lui est promise - c'est plus que ce qu'il n'a jamais possédé!
Poursuivant ses recherches, il est arrivé hier soir à Port-Péril où il n'avait pas mis les pieds depuis deux ou trois ans. Mais en voulant trouver des renseignement et un navire aux abords d'une taverne après avoir vidé quelques verres pour se fondre dans l'ambiance, il a trouvé l'atmosphère étrange : quelque chose clochait parmi ces marins... Le coup sur la tête qu'il a reçu en sortant est la dernière chose dont il se souvient!