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Offline vaidaick  
#1 Envoyé le : jeudi 15 septembre 2016 19:22:07(UTC)
vaidaick
Rang : Sage d'honneur
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Lars et Bellina - Rêves d'héroïsme


Le 9 Lamashan 4731 - Au Serpent Ardent, Avancée Écarlate

Lars buvait tranquillement à sa table, seul dans l'auberge maintenant désertée, les clients habituels étant retournés travailler. Jortok était allé s'installer dans une chambre avec Valentine afin de la surveiller. Eden et Bellina discutaient à voix basse derrière le comptoir, et le jeune homme se rendit compte que les deux femmes lui lançaient quelques coups d'œil furtifs. Eden donna un petit coup de coude à Bellina en émettant un petit rire amusé puis la poussa gentiment dans la salle. Celle-ci regarda Lars, rougit, se tourna vers sa patronne, puis avança timidement vers le jeune adepte du mousquet. « Euh... Vous êtes tout seul ? Vous... Vous avez besoin de quelque chose ? » Elle se tordait les doigts, l'air mal à l'aise.



Lars retrouva immédiatement son sourire, et répondit joyeusement «  Il semblerait que je sois seul en effet. Voudriez-vous que je vous offre quelque chose à boire en ma compagnie... » il désigna la chaise en face de lui et finit sa phrase «  Boire seul c'est le triste chemin vers l'alcoolisme, boire accompagné c'est le meilleur moyen de se faire des amis! » Puis il attendit la réponse de la jeune serveuse en la regardant droit dans les yeux avec son assurance insouciante.



« Oh ? Euh... Eh bien ! ... Oui ! Volontiers ! Enfin, je ne bois pas d'alcool, mais je veux bien vous tenir compagnie ! » Elle s'assit, toujours rouge pivoine, mais avec un air enthousiaste. « Je... Vous... » Elle semblait chercher ses mots, ou tout simplement chercher quoi dire, visiblement peu habituée à ce genre de situation. « Vous venez de loin ? »



« Je viens d'un petit village qui s'appelle La Croisée, deux rues qui se croisent, une vingtaine de bâtiments, de quoi faire passer Avancée Écarlate pour une cité d'importance.

C'est à une demi journée de marche au sud de Volaril, c'est une ville en aval du fleuve qui traverse Vigil. Une quinzaine de jours de marche entre ici et là bas, à vous de me dire si ça vous semble suffisamment loin! »


Il détailla discrètement son interlocutrice durant son explication puis il se rendit compte qu'il ne s'était même pas présenté, il remédia à cela aussitôt : «  Au fait, je ne me suis même pas présenté correctement, je m'appelle Lars et vous? »



La jeune femme écouta attentivement en fronçant les sourcils, l'air concentrée sur ses explications. Lorsque il se présenta et qu'il lui demanda son nom, elle se remit à rougir furieusement. Elle semblait être incapable de maîtriser ses ressentis, notamment l'embarras, ce qui se lisait immédiatement et extrêmement facilement sur son visage, et même dans sa posture.

« Bellina. Je m'appelle Bellina. Et euh... Oui, oui, ça me paraît loin ! » Elle émit un petit rire gêné. « En fait, tout me paraît loin, je n'ai jamais quitté ce village ! Et... » Elle paraissait toute honteuse et baissa la tête, regardant ses mains qu'elle tordait en tout sens sur ses genoux. « Je dois dire que je ne connais pas bien la géographie, alors j'ai du mal à visualiser. Mais quinze jours de marche, c'est sûr que c'est pas à côté ! » Elle redressa la tête et le regarda furtivement dans les yeux, avant de les reporter rapidement sur son verre. « Vous voulez que je vous resserve ? »

Pendant la conversation, Lars prit le temps de l'observer. C'était une humaine de probablement moins de vingt ans, pas extrêmement jolie mais plutôt plaisante, notamment de par son attitude et sa façon d'être. Elle donnait envie de lui faire naturelle confiance, voire de la protéger. Elle avait un visage quelconque, un peu enfantin, une petite poitrine légèrement rebondie, et une taille fine. Ses cheveux étaient blonds paille, et ses yeux verts ne le fixaient jamais longtemps, comme si elle était gênée qu'il la la voit le regarder.



Riant de bon cœur Lars repondit rapidement « Avec joie! » Puis il reprit avec sérieux «  Et il n'y a pas de quoi avoir honte de ne pas connaître le monde extérieur, il y a à peu près 20 jours je n'avais jamais quitter mon village non plus, et je savais juste quel route suivre pour aller à Volaril et surtout celles que je ne voulais pas suivre. »

Lars se gratta la tête avec un air embêté puis reprit «  D'ailleurs je ne connais pas grand chose en géographie non plus, hormis les lieux où je suis passé, et les points cardinaux. »

Prenant un ton qui se voulait plus amusant il reprit : « Tout est question de rencontre et de chance à mon avis. C'est pour ça que j'ai choisi de partir à l'aventure, en somme c'est plutôt l'aventure qui m'a trouvé ! Un facteur d'arme nommé Maître Veem m'a fait découvrir les armes à feu, il m'en a filé une vieille, un mousquet, j'l'ai laissée aux gardes à l'entrée, là sinon vous l'auriez vu... Et pas 3 jours après je partais tenter ma chance loin de mon village. Faut juste trouver la bonne personne ou la bonne raison. Si on me demande à cause de qui je répondrai Maitre Veem et si on me dit à cause quoi? Ce sera la poudre noire... »

Il revint à un ton plus normal et demanda : « Alors que faites vous de beau dans ce village quand vous ne servez pas à la taverne? »



« Oh ? Euh... Eh bien, pas grand chose... Je suis presque tout le temps à l'auberge. J'habite ici en fait. » Son regard se fit un peu lointain, mélancolique. « C'est Eden qui m'a recueillie il y a presque dix ans, quand mes parents ont été enlevés par des orques. Ils étaient éleveurs de bétail dans une petite bourgade pas très loin d'ici. Dans mes souvenirs, c'est un village comme vous dîtes, avec quelques fermes, et pas vraiment de rues. » Elle sourit timidement et son regard se porta sur la demi-elfe avant de revenir au jeune homme. « Elle m'a élevée, offert un toit, et du travail. C'est une femme formidable ! Mais je ne serai jamais comme elle, ça non. J'ai pas sa force de caractère, je sais bien. Mais elle me raconte des fois ses voyages, et ça me permet de rêver un peu. Je gagne pas beaucoup, mais ça me permet d'acheter des fois quelque chose pour me faire plaisir. » Elle prit un air rêveur. « Et puis, un jour, j'aurais assez d'argent pour voyager et voir un peu le monde. Mais pas comme vous ! » Elle émit un léger gloussement. « Je serais incapable de me débrouiller avec une arme ! Non, juste visiter le monde, voir tous ces endroits où elle est allée, ça j'aimerais bien ! Ce serait... Oui, ce serait formidable. J'aime ce village, mais j'aimerais voir autre chose... »



« Voir du pays, ça faisait aussi partie de mon plan, pour l'instant je suis servi. Pour voyager j'ai pas connaissance de meilleur métier, à part peut être marchand ou convoyeur, mais c'est assurément moins rentable.  » D'un ton rêveur il demanda : « Si vous aviez le choix de visiter un pays ou une ville maintenant, n'importe où, vous choisiriez quoi? »



La jeune femme parut surprise de la question. Elle le regarda un instant sans rien dire, les yeux dans le vague, puis finit par s'exprimer. « C'est difficile à dire. J'aimerais bien voir notre capitale, évidemment. Si je devais choisir un autre pays, je dirais des terres moins arides que celle de cette région, peut-être avec des plantes... Eden m'a parlé du Nirmathas, d'après elle c'est très beau, différent d'ici sans être trop dépaysant. Le Kyonin est probablement très joli aussi. Mais autant d'arbres, je me demande si ce n'est pas un peu étouffant, angoissant ? On ne doit pas y voir très loin, non ? Enfin, j'en sais rien, j'imagine. En tout cas, le Belkzen et l'Ulstalav ne m'intéressent pas du tout ! On raconte trop d'horreurs sur ces pays ! Ah et sinon, je ne sais pas grand chose dessus, mais le Taldor, c'est quand même le pays de nos ancêtres. Alors rien que pour ça, ça me plairait de le visiter. » Elle sourit timidement. « Vous m'avez demandé un lieu, et je vous en ai cité plusieurs ! Je suis incapable de me décider ! Vous devez vous dire que ça fait beaucoup de choses à voir pour une jeune serveuse, n'est-ce pas ? »



« Y'a jamais trop de lieux à visiter ou trop de buts fixés, c'est la beauté de notre vie, libre à nous de faire ce qu'il faut pour atteindre nos buts. Et même si on échoue en essayant ça vaux le coup! » Il regarda Bellina dans les yeux, le regard rieur. « Je pense pas que vous soyez incapable de décider, juste que vous avez besoin d'un coup de pouce pour vous lancer, sinon vous ne m'auriez pas approché ! Et puis mieux vaux avoir trop d'idées que pas assez! »



Ses joues prirent une jolie couleur rose lorsqu'il parla de l'avoir approché, et elle se mit à pouffer de rire. « Un coup de pouce, c'est presque ça ! Eden m'a carrément poussée vers vous, je n'osais pas venir vous parler ! Je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours peur du regard des autres... et de les déranger aussi... ou de ne pas être à la hauteur de leurs espérances... C'est bizarre, non ? » Elle murmura comme pour elle-même, l'air gênée, comme si elle prenait conscience de ses paroles. « Je ne sais pas pourquoi je vous dis tout ça d'ailleurs... C'est comme si... » Elle le regarda dans les yeux, soutenant visiblement avec difficulté son regard, et tentée de le détourner. « Comme si je sentais que je peux vous faire confiance... Que vous ne me jugez pas... C'est... un peu perturbant... » Elle émit un petit sourire, mais resta son regard rivé dans celui de Lars.



Souriant toujours et sans détourner le regard Lars répondit tranquillement. « Je me fais facilement des amis, et je suis plutôt franc, parfois trop trop. Je pense qu'on peut me faire confiance et qui serai-je pour juger mes semblables ? Vous avez, selon moi, une bonne vision de moi, et en plus vous n'avez fait mention d'aucun de mes travers! » Il guetta une réaction à son trait d'auto dérision puis reprit : «  Je n'ai jamais fais grand cas du regards des autres, je dis ce que je pense et si ça ennuie qu'on me le dise ! » Il rajouta avec sérieux et le regard un peu ailleurs : « Et leurs espérances sont plus faciles à atteindre que nos buts... Rares sont ceux nous jugent plus durement que nous même. »



Un franc sourire amusé retroussa joliment ses lèvres à l'évocation des travers du jeune homme. « C'est que j'en ai vu encore aucun ! Mais il y en a bien un qui finira par se montrer, vous ne pouvez être que perfection ! » Elle semblait vraiment commencer à se détendre, et Lars remarqua qu'elle avait arrêté de se tordre les mains, bien que celles-ci restaient plaquées à plat sur sa jupe plissée. Elle détourna le regard vers le verre vide de son interlocuteur, se saisit du pichet, et le finit en le resservant avant de reprendre sa position précédente, le dos bien droit. Son regard se fit curieux et interrogatif. « Seriez-vous si exigeant envers vous-même pour tenir de tels propos ? Ou vos buts sont-ils si difficiles à atteindre ? » Elle marqua un moment d'hésitation, avant de demander, un ton plus bas, comme si elle demandait quelque chose d'inavouable. « Je... Vous voulez bien me le dire...? Vos buts. Quels sont-ils ? » De nouveau, le sang afflua à ses joues, les rosissant, démontrant la gêne que lui procurait la question qu'elle posait.



Soupirant comme une âme en peine Lars répondit : « J'aimerais devenir un héros, le genre de ceux qui hantent les vieilles ballades millénaires des bardes, le premier héros qui portera une arme à feu.

C'est bizarre de vouloir laisser son nom dans l'Histoire pour quelqu’un qui dit qu'il se fout du regard des autres? »
Il retrouva vite sa jovialité et reprit : « J’espère que je viserai toujours plus haut, stagner c'est le début de la déchéance, remarquez vu que je pars de bas je ne peux que monter ! Enfin je pense que j'aurai d'autre cibles si j’atteins la première et c'est pas gagné! »



La surprise, puis l'étonnement, et enfin l'amusement se lurent successivement sur le visage de Bellina. « Un héros ? C'est un sacré projet ! Mais... euh... Pour vous, c'est quoi un héros ? Parce que... Il y a ceux qui se sont sacrifiés pour sauver quelqu'un ou quelque chose... J'espère que c'est pas de ceux-là dont vous voulez parler ! Parce que je trouve ça un peu triste quand même. En plus, souvent ils meurent jeunes... Et puis il y a ceux qui ont fait quelque chose que personne d'autre n'arrivait à faire, comme des histoires de chevalier qui a occis seul un dragon terrorisant une région. Ceux-là, déjà, je les préfère ! Mais j'ai remarqué qu'ils n'étaient des héros que pour un seul et unique fait, et qu'on ne parlait pas d'eux pour d'autres exploits. Alors je me demande si leur histoire est vraiment... euh... vraie. Et puis, être un héros pour un seul acte, je trouve ça dommage. Et enfin, il y a les héros qui ont dédié leur vie à une quête générale, et qui ont accompli des exploits tout au long de leur vie. Même si certains ont laissé leur quête inachevée, ce sont mes préférés, parce que ça s'inscrit sur la durée. Je trouve qu'ils ont plus de mérite que les autres. Alors pour moi, héros, c'est l'aboutissement d'une vie. Je ne crois pas que ce puisse être un but à atteindre avant de passer à un autre. A moins de devenir immortel, voire un Dieu, bien sûr ! Vous voulez devenir un Dieu après ? » Cette dernière question était, contre toute attente, posée avec le plus grand sérieux. A aucun moment elle ne sembla moqueuse. Par contre, le sujet semblait la passionner, et sa timidité fut largement mise de côté par cette discussion.



Réfléchissant sérieusement pendant quelques secondes avant de répondre il annonça : « Bonne question... Disons que le plus haut sera le mieux. Si je dois me sacrifier pour une cause vraiment valable, ça m'attristerait mais s'il le faut je pense que je le ferai.

Je préférerais être célèbre pour un seul fait héroïque, ce qui signifierait que j'ai échoué à en trouver un autre à accomplir, ou que la péripétie aura eut raison de moi.

La quête d'une vie pourquoi pas... ça c'est du héros dont on fait les mythes, mais faut la trouver cette quête. Devenir un dieu... »
il réfléchit encore un moment puis reprit «  Si un jour je ne trouve plus de défis à ma hauteur je tenterai peut être celui de la pierre étoile d'Absalom... Mais ce sera le dernière acte de ma vie, un voyage intrépide, la mort ou l'ascension ! Ça c'est un moyen de clôturer une légende ou même une saga ulfe !

En tout cas c'est bien la première fois où quand j'annonce mon but on ne se moque pas de moi et on me pose des questions pertinentes qui apporte des réponses intéressantes à développer. »




Bellina écouta attentivement, l'air vraiment intéressée, et même très emballée par la discussion. Elle rougit lorsqu'il la complimenta en disant qu'elle posait des questions pertinentes. Elle s'exclama, le sourire aux lèvres : « Bin c'est normal ! Il ne faut jamais se moquer des rêves des autres ! Et puis, vous m'avez bien écoutée sans vous moquer quand j'ai dit que je voudrais voyager. C'est un juste retour des choses ! » Elle avança un peu son buste au-dessus de la table pour se rapprocher de Lars, et parla un peu plus doucement, presque en chuchotant, en le regardant dans les yeux. « Vous parliez de la pierre-étoile... Celle d'Aroden ? Elle existe vraiment ? Ce serait un évènement formidable si vous arriviez à passer ce test ! Et puis comme ça, je pourrai dire que j'ai connu un Dieu ! » Elle prend un air songeur. « Les Dieux s'occupent tous de quelque chose de particulier. Enfin du moins, c'est ce que disent les prêtres. Vous, vous avez déjà une idée de ce que vous feriez ? »



Il répondit joyeusement: «  Elle doit bien exister cette pierre, sinon les prêtres du dieu ivre seraient bien embêtés. » Il but une gorgée à l'évocation du dieu, par respect et comme offrande, puis reprit : « Enfin c'est pas encore fait, c'est même pas encore un projet lointain. Si je devais choisir se serait la poudre et les arme à feu, et si j'arrive jusque là probablement la chance, le voyage et les rencontres fortuites! »

Lars jeta un œil rapide à l'arriver de Sterenn et Draegloth, répondit au signe de tête de Sterenn puis retourna à sa conversation.

Avec un ton humoristique il continua : «  Revoilà les tristes qui rappliquent, heureusement que je suis avec eux, sinon on s’ennuierait ! Enfin je dis ça, sans lui je serais probablement mort hier, sans elle je serais encore à la capitale. Je me demande si ils se rendent compte que moi et mon fusil on les à sauvé hier. Pas pour la gloriole, juste par curiosité. »



Elle murmura sur le ton de la confidence : « Ah ça, je ne peux pas répondre à leur place ! Mais en tout cas, peut-être vous serviront-ils de tremplin vers la gloire, monsieur le futur héros ! Et si vous y parvenez, et je n'en doute pas, ça me ferait plaisir que vous reveniez me voir. Je serais contente que vous vous souveniez d'une petite serveuse de village lorsque vous aurez atteint les sommets ! Enfin... je veux dire... vous pouvez même revenir me voir avant, bien sûr ! Si vous avez le temps... J'en serais heureuse, vraiment. »



Se rapprochant un peu de son interlocutrice Lars répondit enjoué « Dès que je passe ici, je ne manquerai pas de faire un crochet ici. Vous allez être obligée de subir de longues discutions sur toutes les évolutions de ma condition d'aventurier, partager mes doutes, mes échecs et mes triomphes! »



Bellina afficha un grand sourire ravi, et c'est sur ton joyeux qu'elle lui répondit : « C'est une obligation que j'accomplirai avec joie ! J'espère que vous reviendrez vite alors, et avec plein d'histoires ! Car je suppose que vous partez bientôt, n'est-ce pas ? » ajouta-t-elle sur un ton un peu triste.

Modifié par un utilisateur jeudi 15 septembre 2016 23:37:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, ce que vous croyez comprendre, ce que vous comprenez, il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même. - Edmond Wells.
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Offline vaidaick  
#2 Envoyé le : jeudi 15 septembre 2016 23:27:51(UTC)
vaidaick
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Discussions autour d'une bière


Le 11 Lamashan 4731 - La Rose et l'Épée, Belle Espérance

Lorsque Maitre Filmir et Lars arrivèrent à l'auberge, la clientèle était encore nombreuse. Plusieurs d'entre eux saluèrent le nain avec respect. Jortok était dans un coin, seul. Il émit un discret signe de tête à Lars lorsque leurs regards se croisèrent.

L'aubergiste vint accueillir les deux nouveaux arrivants avec un grand sourire. « Maître Filmir ! C'est un honneur de vous recevoir, comme toujours ! Que puis-je pour vous et ce jeune homme ? »




Le nain sourit, visiblement habitué à ce genre de propos. « Merci à vous. Nous allons nous installer à une table, et je vais prendre une chope de bière. » Il se tourna vers Lars. « La même chose pour vous ? »




« Je crois que je vous avais invité, donc oui une bière. Je vais aller chercher le marteau. »





Arrivé à l'auberge, le renégat qui entrait en arborant le lourd marteau de lucerne pris aux orques fut interpellé par Lars qui le lui demanda. Lorgnant sur la musculature du jeune homme, Filip hésita un instant, haussa les épaules et le lui tendit : « Tu comptes en faire quoi ? »




En gardant un ton sérieux Lars répondit: « Je vais faire un peu de charpenterie, avec l'allonge c'est pratique on a même pas besoin de monter sur une échelle pour accéder au toit pas trop haut !

Non, je vais le montrer au gars qui l'a forgé. »


Puis il partit le présenter au forgeron qui sirotait sa bière.



Le solide guerrier avait froncé les sourcils à la blague de Lars avant de sourire lorsqu'il comprit que le jeune homme plaisantait et ne se moquait pas de lui. Il lui indiqua : « On a prévu un truc cette nuit, on en parlera tout à l'heure », puis il décida alors d'accompagner le dompteur du feu à la table qu'il occupait avec le nain, curieux de savoir comment cette arme s'était retrouvée entre les paluches d'un féroce combattant orque.

S'approchant de la table, il demanda tant au nain qu'à Lars qu'il ne connaissait finalement pas si bien : « Permettez que je me joigne à vous, j'ai l'honneur d'être celui qui maniera cette arme à l'avenir... »

Une fois assis, Filip demanda sans paraître pressant : « C'est bien une arme que vous avez forgée ? A qui l'avez-vous vendue ? Il y a longtemps ? »



« Ah ! Bien entendu jeune homme ! Venez, asseyez-vous ! » fit le nain, tout sourire. Il prit l'arme entre ses grosses mains et l'observa sous toutes les coutures. « Oui, je me souviens de cette arme ! Je l'ai forgée il y a de cela bien dix ans je pense, pour un serviteur de Iomédae. Ulcain Forlorn, si je me souviens bien du nom. Un homme dont la stature musculeuse tranchait avec sa douceur. C'est pas le genre de gars qu'on oublie ! »

Le patron vint servir la tablée, apportant des bières supplémentaires pour ceux qui s'y rajouteraient. Celles-ci étaient bien meilleures que les bières classiquement trouvées dans les auberges, et il était fort à parier qu'il s'agissait d'une réserve spéciale destinée aux invités de marque. « C'est dommage qu'il lui soit arrivé malheur, il semblait être un type bien. J'espère que vous en ferez bon usage, et à bon escient ! » finit-il en rendant l'arme au grand guerrier.



« Je m'y appliquerai, c'est une très belle arme que vous avez fabriqué », indiqua Filip avec sérieux en reprenant le marteau. Il réfléchit au nom de Ulcain Forlorn et tacha de mobiliser ses souvenirs.

Ce nom n'était pas étranger à Filip, même s'il lui fallut un moment pour réussir à se souvenir d'où il le connaissait. Il s'agissait d'un chevalier radieux réputé pour son calme et sa tempérance en toute circonstance, doublé de compétences martiales hors normes. Il prônait le règlement des conflits par la non violence autant que possible, et ne tuait que s'il le jugeait absolument nécessaire. On disait de lui d'ailleurs qu'il savait mettre ses adversaire hors d'état de nuire en les blessant à des endroits stratégiques afin de ne pas risquer de les tuer. Filip se souvint également que des rumeurs sur sa disparition ont couru il y a de cela à peu près 8 ans, mais sans aucune précision.



Sterenn vint elle aussi s'asseoir à la table, prêtant peu attention à la querelle entre Gezh et Draegloth. Ces deux-là n'étaient certainement pas faits pour s'apprécier mais ils avaient jusqu'à présent fait les efforts nécessaires pour ne pas mettre le groupe en danger par de vaines querelles. La jeune militaire n'éprouvait plus de crainte lorsqu'elle entendait Gezh donner son avis avec conviction, restait à espérer qu'elle avait raison de penser qu'ils ne s'écharperaient pas physiquement dans un futur proche...

« Sterenn, enchantée... Je suis avec eux. » Elle désigna Lars et Filip du menton avec un sourire avenant. « Fameuse arme, en effet. Cet Ulcain vous l'avait-il commandée pour un usage précis... enfin plus précis que de pourfendre les ennemis de Iomédae, je veux dire? »



Filip hocha la tête à la question de Sterenn et en profita pour vérifier que ses connaissances du fameux Ulcain Forlorn étaient bien correctes :
« Si je ne m'abuse, Ulcain Forlorn était un membre respecté par tous de l'ordre des chevaliers radieux, disparu avant que l'ordre ne tombe en disgrâce... réputé pour son calme et sa tempérance en toute circonstance, doublé de compétences martiales hors normes. Il prônait le règlement des conflits par la non violence autant que possible, et ne tuait que s'il le jugeait absolument nécessaire. J'avais entendu dire de lui qu'il savait mettre ses adversaire hors d'état de nuire en les blessant à des endroits stratégiques afin de ne pas risquer de les tuer. Je n'ai pas souvenir des rumeurs ayant entouré sa disparition... mais je gage que les orques ont pu avoir quelque part dans cette tragique perte... peut-être avez-vous entendu des choses plus précises ? En tout cas, il est possible qu'il ait eu une idée en tête lorsqu'il vous a commandé cette magnifique arme... » Filip regardait le nain avec calme et bienveillance apparente, mais ses intestins dansaient une gigue endiablée depuis qu'il avait entendu le nom d'Ulcain Forlorn : faire mention d'un des membres de son ancien ordre réveillait toujours dans son esprit des blessures mal cicatrisées et un sentiment de honte et de culpabilité qu'il avait du mal à éteindre.

Filip arrêta d'ailleurs de boire, se souvenant des excès dans lesquels ces sentiments avaient pu le plonger par le passé.



Le nain dévisagea Filip avec attention après avoir accueillit Sterenn d'un bref hochement de tête. « Je me rappelle que lors de sa commande, il m'avait demandé de l'enchanter à son retour, avec un enchantement de sainteté, car il n'avait pas le temps d'attendre. Mais il n'est jamais revenu, comme vous vous en doutez. »

Il tourna vers Filip un regard perspicace. « Vous semblez en savoir plus long sur lui que moi. Et la façon dont vous en parlez n'est pas anodine... Peut-être souhaitez-vous en parler ? »



Le nain et Filip se dévisageaient sans inimitié, le renégat tentant de deviner s'il pouvait faire confiance au nain assis en face de lui ou si celui-ci était nain à le dénoncer pour ce qu'il avait été, ce qui ne l'arrangerait guère.

Le renégat décida que ce nain n'avait pas si bonne mine et se renfrogna, disant finalement d'un ton plus sec qu'il ne le voulait : « Bah, peu importe. Merci pour votre temps Maître nain, j'ai été heureux de vous rencontrer. » L'homme se leva et reprit son arme avant de rallier la chambre du groupe dans laquelle ils allaient mettre au point les patrouilles de la nuit.



Se mêlant comme souvent de ce qui ne le regardait pas Lars répondit à l'échange tendu entre Filip et le nain, toujours avec le même entrain à la limite de l’exubérance : « Filip n'est pas l'homme le plus loquace que je connaisse, et pas le plus avenant non plus. Vous reprendrez bien une bière à mon compte, n'est ce pas maitre Filmir? »



« Ah ! » s'exclama-t-il en voyant Filip quitter précipitamment la table « j'ai dû être trop direct. »

Il regarda sa chope vide, et son visage s'éclaira. « Par Torag, j'espère bien ! La soirée est loin d'être terminée, mon jeune ami ! J'espère que vous tenez la distance ! »



Voyant que tout le monde filait, Lars répondit à la question du nain après avoir bu une gorgée : « Je ne pense pas pouvoir tenir la distance face à vous. Je bois assez peu d'habitude, comme dit maître Veem : "faut pas abuser, y'en a qui s'y sont gâté la main!" Par contre je m'y entends pour tenir des discussions agréables et passer de bonnes soirées ! »



« Eh bien mon jeune ami, je boirai pour deux ! » dit-il en finissant sa chope et en se resservant. « Le Père de la Création m'a offert la robustesse nécessaire pour boire comme dix hommes, je ne vois pas pourquoi je m'en priverais ! »



« Et bien buvons alors! »





Le nain se tourna vers Sterenn. « Et vous, vous ne buvez pas, Sterenn ? » Il fronça les sourcils, comme s'il venait de penser à quelque chose. « Pourquoi ce nom me dit quelque chose...? Vous êtes du coin ? »




Sterenn avait regardé Filip partir, légèrement interloquée. L'échange avait été bref...

En ce qui concernait la question de l'armurier, la jeune femme continuait décidément d'être assise entre deux chaises. Celle de la vérité, qui la conduirait peut-être à récolter des informations si elle tombait sur des amis de son père, et celle de la prudence, qui lui permettrait peut-être de gagner quelques jours si le lieutenant Elindel n'était pas mise au courant de ses moindres faits et gestes... Après tout, le lieutenant savait déjà forcément que Sterenn logeait en ville. Il n'y avait donc pas grand risque supplémentaire à parler à ce nain...

« Allez, je vous accompagne pour un verre... Je ne suis là que depuis aujourd'hui, nous ne nous sommes jamais rencontrés. Mon prénom signifie "étoile" dans un patois ancien qui n'a jamais été parlé dans cette région d'ailleurs. Mais vous connaissiez peut-être mon père, Rolian d'Orberoc. Peut-être même avez-vous réparé ses armes à l'occasion? »



« Oui, je le connaissais un peu. Mes sincères condoléances ma fille. » Il semblait sincère. « Je me souviens maintenant d'où j'ai entendu votre nom. Vous êtes dans l'armée, vous aussi, n'est-ce pas ? Chez les chasseurs, tout comme lui, si je me souviens bien ? »

Il paraissait un peu mal à l'aise de ce qu'il annonçait. « Il était venu me voir pour me demander conseil afin de vous offrir un cadeau lorsque vous monteriez en grade. Il semblait très fier de vous, et était persuadé que votre avancée au grade de sergent serait pour bientôt, aussi voulait-il anticiper ce moment. »

Il soupira. « Mais ce n'est pas auprès de moi qu'il a passé commande. Je l'ai redirigé vers Caël Eresias, le meilleur fabricant d'arcs que je connaisse. Il devrait me l'envoyer lorsqu'elle sera terminée. En revanche, je ne saurais vous dire quand... »



Sterenn sentit le rouge lui monter aux joues et les larmes aux yeux. Elle baissa la tête un instant, respira profondément, et chassa ses pensées noires. « Un cadeau posthume, c'est plutôt inattendu, d'autant que j'ai pris une permission et je ne suis pas encore sergent... Je vous remercie en tout cas, peut-être pourriez-vous m'indiquer la boutique de ce fabriquant d'arcs? »

Sterenn resta encore quelques minutes avec Lars et l'armurier avant de prendre congé, allant se mettre au diapason avec les autres pour ce qui concernait les tours de garde.



« Sa... boutique ? » s'exclama-t-il. Il sourit. « On peut appeler ça comme ça ! »

Il laissa à Sterenn le temps de se ressaisir, avant de poursuivre. « Caël Eresias se trouve au sein de Bois Vorace, sur sa partie est, un peu au-dessus de Sélénis il me semble. Enfin dans ce coin là. Vous savez, on sait jamais trop comment vivent les druides... »




Sterenn remercia le nain et resta encore quelques minutes avec Lars et l'armurier avant de prendre congé, allant se mettre au diapason avec les autres pour ce qui concernait les tours de garde.




Visiblement peu attiré par la proposition de Filip, ou l'ayant déjà chassée de son esprit, Lars demanda au nain comment lui était venue sa vocation de facteur d'armes, début d'une longue conversation un brin arrosée qui commençait.

Malheureusement pour lui, le nain n'eut pas le temps de lui répondre : Jortok vint le chercher, disant que Filip réclamait sa présence pour une affaire urgente.

Modifié par un utilisateur mercredi 19 octobre 2016 17:46:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, ce que vous croyez comprendre, ce que vous comprenez, il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même. - Edmond Wells.
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#3 Posted : mercredi 19 octobre 2016 17:47:00(UTC)
vaidaick
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Discussions autour d'une bière II


Le 11 Lamashan 4731 - La Rose et l'Épée, Belle Espérance

Après avoir donné son avis sur la question évoquée, Lars retourna auprès du sympathique nain, qui avait profité de son absence pour boire quelques bières, au vu des chopes jonchant la table devant lui. Il était en grande discussion avec une femme assez grande à la chevelure rousse qui semblait quant à elle siroter lentement une chope à peine entamée. Leurs expressions respectives étaient sérieuses, et ils discutaient à voix basse, leurs visages proches l'un de l'autre pour plus d'intimité. Lorsqu'il aperçut le jeune homme, il regarda la femme dans les yeux, lui chuchota une phrase courte, avant de se redresser et d'adresser à Lars un sourire engageant.



« Vous revoilà ! Venez, prenez place ! » Il attrapa une chaise libre derrière lui et la tira vers la table. « Je vous présente Katerina. Et ce jeune homme s'appelle Lars. » les présenta-t-il.




La femme opina de la tête. « Enchantée. » dit-elle d'une voix grave. Elle but une gorgée de sa bière, visiblement peu disposée à engager la conversation.




Lars exécuta une courte révérence puis s'assit et répondit à l'invitation du facteur d'armes, mais sans que sa voix ne soit suffisamment forte pour qu'on l'entendent aux tables à cotés : « Enchanté de faire votre connaissance. Mais il semble que je dérange, je ne souhaite pas imposer ma présence à qui ne la souhaite pas. Peut être préféreriez vous finir votre conversation tranquille, de loin ça avait l'air sérieux. Je comprendrai qu'on ne veuille pas d'un aventurier étranger dans une discussion d'ordre privée, à moins que je puisse apporter mon aide bien sûr. A vous de juger, ça m'ennuierait de ternir votre soirée. »

Il conclut avec un grand sourire en cherchant le regard de la femme attendant sa réponse.



Un sourire de politesse se dessina sur le beau visage de la femme, mais son expression demeurait grave. Elle répondit à Lars, sur le même ton. « Nous avions fini, je vous remercie. » Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille et but une nouvelle gorgée, sans quitter le jeune homme du regard. « Ainsi vous vous définissez comme un aventurier ? Quel type d'aventures vous amènent ici ? »



Filmir Sagace se contenta de finir une nouvelle chope, ses yeux pétillants de malice contrastant totalement avec le sérieux de l'humaine.





Avec son entrain habituel Lars répondit tout sourire : « Les soucis de la frontière essentiellement. Avec mon groupe nous avons secouru un hameau d'une attaque d'orques, hier soir, nous y avons trouvé une arme d'une grande qualité et j'ai souhaité en rencontrer le forgeron.

Nous avons aussi mit un terme à l'existence de quelques non morts, sur un plateau non loin d'Avancée écarlate, et nous avons suivi des rumeurs qui nous on mené jusqu'ici.

Résultat nous voilà ici ce soir, et cela fait de moi un aventurier, débutant certainement, mais il faut bien commencer quelque part! »


Puis tournant la discussion vers la femme inconnue Lars demanda : « Vous êtes du coin? »



Katerina écouta Lars sans sourciller, visiblement peu impressionnée par la teneur du discours. « Non, je suis de... d'assez loin en fait. » dit-elle, sans développer plus avant. « Quel genre de rumeurs ? »




« Les rumeurs que je qualifierai d'habituelles, la proximité de l'Ustalav et ses horreurs, des nécromanciens qui profitent des frictions avec les orques pour faire leurs saletés. Des rumeurs quoi, pas de vrais informations fiables, donc si on veux du fiable on jette un œil par soit même, c'est le soucis du on dit, tout le monde en a entendu parler mais personne ou presque ne l'a vécu, ou en est revenu en tout cas. »



Bien que ce fut presque imperceptible, elle sembla inexplicablement soulagée par la réponse de Lars. « Eh bien, puissiez-vous trouver vos réponses ! » Elle jeta un coup d'œil circulaire autour d'elle avant de poursuivre. « Les morts-vivants que vous avez éliminés... ils ont un rapport avec des nécromanciens qui seraient à Belle Espérance ? »



« Il y a des nécromanciens à Belle Espérance? »





Katerina parut surprise de la question. « Eh bien... Pas que je sache, non. Mais vu que vous parliez de nécromancien, et de rumeurs qui vous avaient amenées à Belle Espérance, j'ai supposé que l'un et l'autre étaient peut-être en lien. » expliqua-t-elle.




Lars souriant continua sur sa lancée avec humour mais cherchant une éventuelle réaction qui trahirait son interlocutrice :
« Les rumeurs sont souvent sans lien. Par exemple j'ai entendu dire qu'un puissant mage avait échappé à son exécution à la capitale, il est peu crédible que ça ait un lien avec cette ville ou ses habitants, non? »



Katerina parut surprise du changement de sujet, et Lars put remarquer un bref échange de regards entre elle et le nain qui écoutait jusqu'alors sans rien dire, sirotant sa bière. Mais elle se reprit très vite, et répondit au jeune adepte du mousquet. « En effet, j'ai entendu parler également de cette évasion. Mais Vigil se trouve bien loin d'ici... C'est effectivement peu crédible... » Elle termina sa chope d'un coup, et après avoir observé Lars quelques secondes par dessus sa chope en la tenant en l'air à hauteur de sa bouche, elle la reposa délicatement, vide, devant elle.



« Peu crédible mais pas impossible, c'est le genre de raisonnement qui nous amène ici mais pour un autre sujet.
J'ai rien contre les mages qui ont aidé le royaume et qu'on veut contrôler pour éviter de futurs problèmes.
Je pense que mettre en actions des mesures désagréables sur un groupe de personne très différentes pour éviter des soucis de l'un d'entre eux les pousse à créer les problèmes qu'on voulait éviter, une sorte de prophétie qui se réalise parce qu'on voulait s'assurer qu'elle se réalise pas vous voyez ?
Pour avoir assisté à l'évasion, c'était impressionnant. Vous voulez que j'vous raconte ça ? »




« Je croyais que vous aviez simplement entendu parlé... » commença-t-elle, l'air suspicieuse. Mais elle ne termina pas sa phrase et, se penchant en avant vers Lars, baissa encore d'un ton, à la limite du chuchotement. « Que savez-vous exactement ? Qu'avez-vous vu ? J'aimerais entendre tous les détails... Et sans détour, si possible. » Elle plongea son regard dans celui du jeune homme, l'air très sérieuse et intriguée. Filmir s'approcha à son tour, posant ses coudes sur la table, l'air soudainement tout aussi sérieux qu'elle.



Avec un sourire triomphal, Lars commença sa réponse : « Avoir vu et avoir entendu dire sont des choses différentes, mais l'un n'empêche pas l'autre. Quand à éviter les détours, ça nous prive de notre petit jeu de "Dites-moi ce que vous savez et je vous dirai ce qui ne vous sert pas ou que vous savez déjà..." Mais soit... »
Il commença a raconter la non exécution aussi fidèlement qu'il s'en souvenait.



Katerina répondit à la remarque de Lars par un sourire amusé, et le laissa discourir, sérieuse, toute son attention focalisée sur chaque détail, demandant par moment un complément d'explication. Elle fronça les sourcils et parut soucieuse lorsque Lars évoqua l'homme à la rapière qui avait, semble-t-il, blessé le sauveur de Paraigon.

Lorsqu'il eut fini, elle poussa un profond soupir, son visage partagé visiblement entre le soulagement et l'anxiété. « Merci à vous de m'avoir relaté tout ceci. Je... » Elle regarde alentour, s'assurant que personne ne l'entende mise à part sa propre tablée, mais les clients se faisaient rares et éparses dans la salle, compte tenu de l'heure tardive.



Filmir jeta un regard appuyé à la jeune femme. « Ce jeune homme a la confiance d'un de mes anciens apprentis. J'ai envie de lui faire moi aussi confiance, Katerina. Je pense que tu peux lui parler. »




Elle lui rendit son regard, avant de lui répondre : « Et moi je crois que tu fais trop facilement confiance, Filmir... Mais puisque tu insistes... »

Elle se tourna de nouveau vers Lars, avant de reprendre : « C'est un beau geste d'hommage que vous avez fait en portant votre chapeau à votre cœur, et je vous en remercie pour lui. Paraigon... Il a été mon maître. Et en tant que son élève, je peux vous assurer que c'est un homme bon. Ces accusations de tentative d'assassinat et de complot contre le Roi sont un tissu de mensonges ! Je ne suis pas surprise qu'il ait tenu à garder son indépendance, et qu'il ait voulu inciter le Roi à revoir sa position. Mais ça ? C'est impossible ! Je suis donc venu demander conseil à Filmir... Je... » Elle hésita un instant. « Je pense que Paraigon n'est pas un comploteur, mais que c'est plutôt lui, la victime d'un complot... Mais... Pourquoi ? Alors qu'il n'est plus conseiller du Roi depuis longtemps ? »



Lars sembla réfléchir un instant puis proposa : « Peut être qu'il est la personne la plus gênante pour un plan plus vaste ? Imaginons que quelqu'un ait l'oreille du roi et que ce quelqu'un ait de mauvaises intentions. Si les seuls qui peuvent lui mettre des bâtons dans les roues sont des mages puissants et qui apprécient une certaine indépendance, il suffit d'orienter le roi sur des rumeur de divination ou de complot ourdi par des lanceurs de sort. Si le roi a suffisamment confiance en la personne il durcit le contrôle sur les mages, ce qui crée le problème imaginé par le malfaisant et élimine son ou ses éventuels gêneur... C'est juste une hypothèse, un conseiller actuelle peut juste avoir jalousé la relation de confiance entre votre maître et le roi et s’être débrouillé pour y mettre un terme. »



Katerina sembla songeuse. « Oui, c'est... possible... Mais... Le conseiller qui a proposé la loi sur la magie est Théolin Aristus. Si on suit votre théorie, il pourrait être à l'origine du problème. C'est une idée... intéressante. »




« Ne fonce pas bille en tête jeune fille, » l'avertit Filmir, qui semblait craindre qu'elle ne prenne cette hypothèse pour argent comptant, « il ne s'agit là que d'une théorie, certes plausible, mais au milieu de bien d'autres qui le sont tout autant. Théolin a bien des défauts, mais je ne le vois pas en vile comploteur contre Paraigon. Même s'il est vrai que je ne l'ai pas vu depuis longtemps. Ils n'étaient pas toujours d'accord, mais de là à chercher à l'éliminer par de la diffamation ? Tu peux mener ton enquête, bien sûr, mais soit extrêmement prudente, non seulement parce qu'il est conseiller, mais également parce que ce sont des suppositions bien minces. »



« Oui c'est juste une hypothèse lancée au hasard parmi plein d'autres qu'on pourrait imaginer. Il est possible que le conseiller ait été manipulé à son insu, par exemple. Mais pour déterminer ce qui a mené à durcir la législation sur les utilisateurs de magie faudrait faire une enquête dans l'entourage du roi, là c'est pas du tout mon domaine ! »

Il finit sa phrase en souriant puis demanda au nain à voix haute pour cesser un peu de ressembler à des conspirateurs : « Alors c'est vous qui avez formé maitre Veem? »



Tandis que Katerina semblait plongée en pleine réflexion, le nain sourit et leva sa chope. « Eh oui mon gars ! Et ça date pas d'hier, croyez-moi ! Il était tout jeunot comme vous ! Et c'était une tête brûlée. Mais curieux comme pas deux, il voulait tout savoir ! Et tout tenter ! C'était un bon gars, même s'il avait du mal avec les ordres. » A cette mention, son sourire s'élargit. « D'ailleurs, ça lui a valu plus d'une fois des remontrances ! Mais aussi d'être remarqué en bien par d'autres ! D'ailleurs, à l'époque où on prenait les terres où nous sommes actuellement, j'ai bien failli perdre mon apprenti ! Heureusement que Torag m'a permis de le sauver de la mort, le bougre ! Il avait les boyaux qui sortaient des entrailles, et était à deux doigts de passer l'arme à gauche. Mais faut bien le dire, il avait fait une jolie percée, et mortellement blessé un petit chef orque qui nous causait quelques ennuis. »

Il s'arrêta subitement dans son discours, et reporta un regard plus sérieux sur Lars. « D'ailleurs, si vous avez un jour besoin de guérisons en tout genre, vous pouvez venir me voir. Il n'y a pas que les armes que je répare. »



« C'est noté ! C'est une bonne chose que je vous aie rencontré ! »

Modifié par un utilisateur vendredi 25 novembre 2016 14:29:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

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