Marnedi 16 Pharast - Tôt le matin



l eût été du plus mauvais effet de faire attendre une reine, réputée être aussi bellle que capricieuse. Certains, comme Sagacius, n'avaient pas bien loin à aller, et Méry connaissait quelque peu le district des Hauteurs, pour s'être rendu à maintes reprises au manoir Leroung. Mais ni Sorina et Ninaerthil, qui venaient des quartiers les plus pauvres de l'île d'Endrin, ni Gracchius, qui avait grandi dans le camp des voleurs à l'extérieur de la ville, n'étaient familiers de la colline de la citadelle.

Situées au sommet de la colline, les Hauteurs portaient bien leur nom. Le district s'étendait sur toute la colline, et offrait une vue d'en haut du reste de la ville... au sens propre comme au figuré. C'était également la zone la plus gardée de toute la cité, bien que seul l'incendie de la Preste Licorne ne soit venu troubler la quiétude des grandes familles korvosiennes - un incident quasi-anecdotique, comparé à la violence qui régnait dans les quartiers défavorisés de l'île d'Endrin, et qui faisait le quotidien de Sorina, Méry et Ninaerthil.

Ici, la densité de population était la plus faible et les jardins étaient légion, avec leurs fontaines exquises, leurs fleurs ornementales... et leurs arbres. Ce qui n'allait pas de soi, à Korvosa. Après le terrible ouragan de 4541, la décision avait été prise de raser tous les arbres de la ville. Pendant plus d'un siècle, ils avaient disparu du paysage korvosien, et il avait fallu attendre le règne de la reine Domina, qui avait ordonné la plantation d'arbres à croissance rapide et annulé l'ordonnance de 4541, pour que les arbres soient de retour.

Les Hauteurs, c'était véritablement le centre névralgique de Korvosa. Le district abritait nombre de bâtiments dédiés à la culture, parmi lesquels figuraient le musée Jeggare, l'amphithéâtre de Kendall et le Dôme de Marbre. Deux divinités avaient leur temple batis sur la colline. D'une beauté qui frisait l'indécence, le temple d'Asmodéus, en forme d'étoile à cinq branches était rénové chaque année ; mais celui de Sarenrae, en marbre blanc, n'était pas en reste : on disait que c'était le bâtiment au mètre carré le plus onéreux de la ville. Les Hauteurs abritaient également de hauts lieux de connaissance et de savoir : le quartier de l'Université Leroung, à la fois jeune et vivant, que traversèrent Sorina, Méry et Ninaerthil, qui venaient du nord... et surtout l'Académie Ornelos, renommée dans tout l'Avistan pour sa magie d'Invocation, dont les murailles tutoyaient le soleil matinal, rivalisant de grandeur avec la Grande Tour, structure abritant la Compagnie du Sable - dont la construction avait presque vidé les coffres de la ville, à l'époque - qui culminait à 85 mètres de haut, sur les bords du canal de Ste Alika.


Mais tout ceci n'était que peu de choses. Rien ne semblait pouvoir rivaliser avec la pyramide du Grand Mastaba, et avec le château construit sur son toit. Tous les Korvosiens vivaient dans son ombre, et le bâtiment, sans doute l'un des plus anciens et des plus fameux de Varisie, était visible de tout point de la ville. Merveille d'architecture, le Grand Mastaba était un vestige d'une ancienne civilisation ; il était déjà là quand les Chélaxiens avaient débarqué et chassé les Shoantis pour fonder Korvosa. Si la pyramide avait subi moult rénovations au fil des siècles, l'une de ses faces (et donc de ses rampes d'accès) demeurait en ruines, aujourd'hui encore.

Conn (Histoire) DD20


Connaissance (Histoire) DD35


Mais l'édifice plus récent qui se dressait sur le toit plat de la pyramide n'en était pas moins impressionnant. Le château de Korvosa, demeure du monarque, du sénéchal et de leurs familles respectives, dominait la ville de ses murs et ses tours de marbre noir. Il ne comptait pas moins de cinq étages, et sans doute une bonne centaine de pièces.



La milice de Zellara se retrouva place de Domina, située au pied de la pyramide. Elle était utilisée tant pour les discours royaux que pour les exécutions publiques, et offrait une vue imprenable, en contre-plongée, sur le Grand Mastaba et le château. En temps normal, on accédait à ce dernier en gravissant la Grande Rampe, et on était accueilli par des gardes au sommet de la pyramide, dans la cour extérieure du château. Mais par ces temps troublés, le château était en état d'alerte, et ses abords étaient sous bonne garde.

Alors que la milice de Zellara, après plus de trois jours de séparation, fêtait ses retrouvailles, un Shoanti d'une soixantaine d'hivers, grand et maigre comme un clou, un corbeau écarlate perché sur son épaule, passa auprès d'eux. Tel un Rakyel, il s'appuyait sur son bâton de marche, un fémur de quelque bête gigantesque couronné du crâne d'un couguar fourrure-ardente. Il portait une chemise décorée d'innombrables os d'animaux qui carillonnaient au rythme de ses pas, la moitié d'entre eux gravés avec soin de minuscules symboles et de glyphes.

Le Shoanti, qui avait les yeux d'un aveugle et le visage orné d'une peinture à l'effigie d'un crâne, les dépassa sans leur accorder un regard. Il marchait d'un pas étonnamment vif, en direction de la Grande Rampe et du cordon de gardes, situés à l'autre bout de la place. Quelques instants plus tard, l'un d'entre eux s'écria, à voix suffisamment forte pour être entendu de toute la place :

« Ouais, bien sûr. Et mon frère est le Prince Stavian du Taldor ! Je me fous de tes raisons, hors de question que je laisse un chevaleux approcher du château. Tu t'imaginais ptet reconquérir la pyramide ? Tes ancêtres l'ont perdue y a deux cents ans, mon grand, il est temps de passer à autre chose. Allez, dégage, avant que je m'énerve. »

Un concert de ricanements retentit chez ses collègues, et le garde fort-en-gueule, galvanisé, donna une bourrade dans l'épaule du Shoanti. Qui ne bougea pas d'un iota.

Je rappelle que la carte de Korvosa est disponible sur le mini-wiki, si jamais. Et vous avez toujours une broche de grande valeur censée appartenir à la reine Iléosa !

Modifié par un modérateur lundi 30 janvier 2017 19:44:20(UTC)  | Raison: Corrections orthographiques et syntaxiques mineures

Ninaerthil eut de la peine pour le shoanti. Il n'était pas étonné de la réaction pleine de morgue des gardes. Les citadins, chelaxiens de surcroit, étaient tous les mêmes. Et les propos du bretteur n'étaient pas fait pour le tranquilliser. Le demi-elfe s'avança vers le vieil homme : "Veuillez excuser ces cuistres. Cette ville est gangrénée par le mépris, en autre chose, et il n'y a malheureusement pas grand chose à y faire. Moi et mes amis sommes sensés rencontrer la reine. Si vous le souhaitez, je pourrais lui transmettre un message de votre part ?"

Modifié par un utilisateur mardi 20 septembre 2016 20:52:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alors que l'Oracle admirait les jardins et tentait de s'habituer à l'ambiance environnante, il croisa un étrange Shoanti affublé tel un shaman. Leurs regards se croisèrent brièvement mais aucun mot ne fut échangé : le Shoanti semblait à la fois pressé et préoccupé.

Rakyel s'éloigna quelque peu des marches de la pyramide pour aller profiter de la vue sublime qu'offrait ce promontoire au-dessus de Korvosa. Il sentit par delà son épaule que certains gardes le surveillaient parfois du coin de l'oeil : ils ne devaient pas apprécier que des gens rôdent sans but précis dans ce secteur... Ne souhaitant pas faire de vague alors qu'il était ici sur demande de la Reine, il revint sur ses pas au bout de quelques minutes afin de voir si ses compagnons pointaient le bout de leur nez.

Ils ne devraient plus tarder maintenant! Ah, bah justement...

Alors qu'il approchait, Rakyel reconnu la silhouette panachée de Gracchius. Mais avant qu'il n'arrivât à sa hauteur, le bretteur engageait la conversation avec un garde qui semblait nerveux. Et pour cause, face à lui, Ninaerthil paraissait soucieux de l'interruption du Shoanti.

Je sens que ça va encore être animé...

Gardant ses distances, il s'arrêta et constata qu'un homme avait adopté la même posture à deux ou trois mètres de lui. Il ne le reconnut pas immédiatement mais deux secondes suffirent pour que le fossoyeur réalisa à qui il avait à faire :
« Bonjour Sagacius. Tu es très élégant. »
prononça-t-il d'une voix des plus graves, pour faussement surprendre son interlocuteur en proie à l'observation.

« J'ai l'impression que nos deux compères n'ont encore pas fait preuve de discrétion... »

Méry arrivait à passer relativement inaperçu quand il fermait sa cape grise sur ses habits chamarrés, même si ce n'était pas indispensable, il n'était nullement imprégné de son récent statut de vedette -contrairement à d'autres qui se la pêtaient- et gardait une discrétion habituelle pour un halfelin vaquant à ses occupations dans le quartier du Palais, avançant à petits pas velus quoique véloces vers la rampe d'accès, sens aux aguets -bien entendu-.
Ainsi les derniers échanges lui parvinrent tout à fait clairement, même si les noms de tribus Couenne-Quah et Lard-Quah ne lui disaient pas grand chose.
La maréchale les avait prévenus que, même attendus, ils ne passeraient pas forcément les plantons-alak', alors fallait pas s'étonner que le grand shoanti plein-aux-os ait quelque problème.
Instinctivement, il chercha dans ses poches ce qui pourrait rendre sa bonne humeur au pauvre -mais solide- aveugle...
Zut ! J'aurais du acheter plus de deux, sucettes au miel...
... tout en se rapprochant tranquillement de l'étrange paire qu'il faisait avec Nin',

Modifié par un utilisateur lundi 3 octobre 2016 09:12:36(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grachius se fend d'un grand sourire au Garde, satisfait en lui-même de l'avoir fait parler.

«  A qui le dites-vous. Cea dit, comme nous avons une audience uprès de sa Majesté, nous lui glisserons quand-même un mot au sujet de ce curieux personnage.
On ne sais jamais, elle a l'air intéressée par toutes sortes de sujets.

Du coup, ne le chassez pas et gardez-le nous sous la main, on ne sait jamais.  »

Ninaerthil n'y connaissait pas grand chose aux shoantis, leur culture et leur histoire. "Malheureusement, les miséreux et les gens de mon espèce ne sont guère plus estimés dans cette cité que votre peuple." Réfléchissant un instant, et semblant porter plus d'intérêt à l'aveugle qu'à l'entrevue à venir : "Plusieurs enfants pauvres ont disparu ces derniers temps. Votre petit-fils avait quel âge ? A la rigueur vous pourriez nous le décrire. En effet, nous sommes amenés régulièrement à nous rendre dans des endroits plus sordides les uns que les autres pour retrouver la trace des nôtres. Nous pourrions ainsi tomber sur lui par hasard. Sait-on jamais ?"

« Gaekhen Poing-de-Pierre a dix-huit ans, » répondit-il à Ninaerthil du même ton impassible, tandis que Méry les rejoignait. « Des cheveux courts, aussi noirs que les ailes de Mangeoeil. » Le corbeau perché sur l'épaule de Mille-Os émit un croassement difficile à interpréter. « C'est un guerrier, et ses combats contre les fourrures-ardentes lui ont valu de nombreuses cicatrices, la plus impressionnante lui traverse la joue gauche. Son torse et ses bras sont entièrement couverts de tatouages tribaux, représentant le cycle de la vie et de la mort, et l'histoire de Galstak Sept-Morts, le héros Skoan-Quah, qui a assiégé votre cité il y a deux cent-vingt ans. »

Rakyel s'approcha pour les interrompre, et Mille-Os - dont les comportements pouvaient laisser penser qu'il y voyait parfaitement clair - se tourna vers son nouvel interlocuteur, surpris qu'on s'adresse à lui dans sa langue natale. Il y avait quelque chose d'étrange à voir ces deux oracles des ossements discuter entre eux. Le regard de Mille-Os demeurait vide, mais ses gestes trahissaient une certaine nervosité.

« Ini adalah nenek moyang kita untuk memutuskan apa yang diinginkan dan apa yang tidak. Keputusan kita tidak termotivasi oleh alasan yang sama seperti milik Anda. Apa yang harus, akan. Meskipun demikian, saya juga percaya bahwa perdamaian adalah lebih, dan saya menyampaikan terima kasih, tetapi jika Anda tulus. Waktu untuk mencapai misi kami perdamaian dengan pemerintah Anda, saudara-saudara saya dan saya disambut di Inn dari Tertawa Gelombang Pointe Utara ... di mana saya bisa berbicara dengan hantu bibi besar saya damai . Ini adalah di mana Anda akan menemukan saya, jika perlu. »

Shoanti


Et sans attendre de réponse, le Shoanti tourna le dos à ses interlocuteurs et au Grand Mastaba, ses innombrables os carrillonnant au rythme de ses pas.

Sagacius et Grachius, de leurs côtés, étaient en pleines négociations. « "Sous la main" hein, » répéta le garde. « T'as ptet raison. Ptet bien qu'on d'vrait l'enfermer dans les geôles, le chevaleux, histoire de le garder sous la main, » ricana-t-il. Cette fois, seuls quelques-uns de ses collègues l'imitèrent. « Une audience avec sa majesté ? Toi ? » fit-il, circonspect, avant de balayer le reste du groupe du regard, s'attardant plus particulièrement sur le petit bonhomme encapuchonné de gris, et sur le demi-elfe modestement vêtu.

Il cherchait manifestement une réplique bien sentie quand Sagacius s'avança. Cette fois, le garde sembla moins sûr de lui. Ses lèvres se tordirent dans un rictus déplaisant tandis qu'il réfléchissait. Il finit par déclarer à l'un de ses collègues : « Bon, accompagnez-les jusqu'en haut, et va prévenir Dame Merrin. » Se retournant vers Sagacius : « Vous laisserez vos armes ici, et les récupèrerez à votre retour. »



Ils gravirent la Grande Rampe en direction de la cour extérieure du château, escortés d'un groupe de gardes nerveux, armés d'épées et d'arbalètes lourdes. L'ascension s'avéra fatigante, et tandis qu'ils mettaient péniblement un pied devant l'autre, un hurlement déchira le ciel au-dessus de leur tête. Un hippogriffe, aussi majestueux que gigantesque - presque deux fois plus gros que ceux qu'ils avaient déjà pu apercevoir en ville - volait en direction de la tour nord.

Du haut du Grand Mastaba, ils pouvaient observer tout Korvosa et ses alentours. De la Vieille Korvosa sur l'île d'Endrin, jusqu'au district de Rive Sud, derrière le mur de piliers. Et ils étaient plus près du château qu'ils ne l'avaient jamais été. Mais mis à part eux et leur escorte, la cour extérieure demeurait vide.



Après quelques minutes d'attente - plus ou moins pénibles - une jeune femme d'une beauté lunaire finit par venir à leur rencontre, marchant d'un pas fier et résolu. L'ancienne élève de Vencarlo, Sabina Merrin, dont lui et Grau s'étaient en vain disputés les faveurs, avait des cheveux d'un noir de jais et un teint légèrement hâlé. À en croire Cressida Kroft, elle n'était pas de noble extraction, et avait connu une ascension fulgurante dans la hiérarchie grâce à ses seules compétences.

Elle était vêtue d'une armure de plates et portait au côté un lourd cimeterre à deux mains dont le pommeau, en forme de griffe, était incrusté d'un rubis parfaitement taillé. Sa cape blanche flottait au vent tandis qu'elle descendait les marches du grand escalier qui longeait le flanc du château. La cicatrice qui lui barrait la joue droite, dernier cadeau d'un Vencarlo Orisini vaincu, ne faisait qu'ajouter une imperfection charmante à un visage sinon trop parfait.

Elle s'arrêta à leur hauteur, et son visage s'éclaira d'un sourire poli. Elle les salua rapidement, d'un simple signe de tête. Elle ne sembla pas reconnaître en Ninaerthil un ancien condisciple, mais son regard s'attarda sur Sorina, dont elle sembla détailler la silhouette. Tout en elle respirait l'orgueil et la fierté. « Salutations, et soyez les bienvenus au château de Korvosa. Votre ponctualité vous honore. Je suis Sabina Merrin, garde du corps personnelle de Sa Majesté la reine Iléosa. » Elle leur tendit la main.

Ça ressemble à ça, sauf qu'il y a une petite cour extérieure au château, au sommet de la pyramide, dans laquelle vous amènent les gardes et où vient vous chercher Sabina.

Modifié par un modérateur dimanche 22 janvier 2017 21:59:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grachius est assez satisfait de la tournure que prennent les évènements

Ce crétin de garde se sent mis en valeur. Il n'y a rien de tel que de flatter les imbéciles.
Et, du coup, il n'a pas vu que Sagacius prenait contact. Nous verrons bien sur quoi cela pourra déboucher.



La charmante apparition ravit l’œil expert de bretteur.

Si elle n'est pas de haute extraction, comme l'a dit Cressida, il convient de lui faire sentir combien elle est devenue proche du sommet.

«  Salutation à vous, Dame Merrin. Grachius Patronicus pour vous servir. Ravi également de faire votre connaissance.  »

Il la salue d'un grand coup de chapeau et lui fait un baise-main très protocolaire.

«  Nous avons tellement entendu parler de vous. Votre réputation n'est manifestement pas usurpée et, en tout cas, avec vous a à ses côtés pour la protéger, la Reine ne risque rien.  »

Un mince sourire se dessine sur ses lèvres.

Çà, je n'en suis pas si sur. C'est une bien belle femme, mais j'ai l'impression que notre bien-aimée sorcière aurait plus de chance que nous tous avec elle.... Si c'est c'est bien cela, c'est une information plutôt intéressante mais aussi un péril bien important pour la Reine. Ses ennemis pourraient en tirer partie.

Modifié par un utilisateur samedi 1 octobre 2016 23:33:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alors qu'ils montaient les marches de la Grande Rampe, Sorina se sentait de moins en moins à sa place dans ce lieu prestigieux. Qu'est-ce qu'une diseuse de bonne aventure varisienne venait faire ici ? L'arrivée de Sabina Merrin ne fit que renforcer ce sentiment. La sorcière avait bien vu le regard dédaigneux que la militaire lui avait jeté, sa nouvelle robe neuve n'aurait pas fait longtemps illusion. Elle releva néanmoins le visage, menton en avant, lorsque Sagacius les présenta, il était hors de question qu'elle montre sa gêne et elle rendit son regard à la guerrière lorsqu'elle la regarda à nouveau, se contentant de saluer d'un mouvement de tête qu'elle espérait gracieux.

Rakyel sentit toute la sagesse et le pragmatisme de ce grand Shoanti. Quelque chose en lui inspirait le fossoyeur : nul doute que des pouvoirs mystiques étaient partagés entre ces deux êtres mais que Mille-Os en maîtrisait davantage les subtilités!
A l'occasion, il faudra que je discute plus longuement avec lui! termina-t-il de penser alors que les cliquetis osseux de la tenue du Skoan-Quah s'amenuisaient au fur et à mesure de son avancée...

Faisant volte-face et constatant que Sagacius et Gracchius avaient subtilement obtenu carte-blanche pour gravir les escaliers, Rakyel déposa une dague et une arbalète légère parmi le reste des armes et accompagna les miliciens peu futés, s'appuyant sur son bâton qui claquait inlassablement chaque marche lors de cette ascension délicate.
Comme ses compagnons, il admirait le paysage d'une magnificence qu'il n'aurait pu voir ailleurs dans la ville!
Korvosa... Voilà pour quoi nous nous efforçons de faire ce que nous faisons!
La gorge un peu nouée mais convaincu qu'ils faisaient le bon choix en poursuivant leur mission, l'oracle parvint - non sans quelques essoufflements - en haut du grand escalier. Il s'était posté légèrement en retrait derrière Sorina et Sagacius, ne sachant pas vraiment quelle position adopter vu qu'il ignorait tout de l'étiquette.

A la vue de Sabina Merrin, il comprit pourquoi les escrimeurs s'étaient disputés ses faveurs!
Inclinant simplement la tête lorsque Sagacius évoqua son nom, Rakyel patienta, les deux mains jointes sur la haut de son bâton. Après tout, il n'y avait qu'à se laisser guider.

Modifié par un utilisateur lundi 3 octobre 2016 22:13:49(UTC)  | Raison: correction balise