Le sénéchal par intérim échangea un bref regard avec la reine, et cette dernière lui fit un léger signe de tête. Il prit pour la première fois la parole.
« Très bien, mais rapidement. Mon temps est compté et il y a beaucoup à faire. »


La reine poursuivit, haussant un sourcil.
« Mais pour l'heure, commençons par le commencement. J'avais offert ce pendentif à une amie très chère, et je suis, je dois dire que je suis plutôt surprise de vous voir me le ramener, bien que je vous sois reconnaissante de me l'avoir rapporté. Je suis curieuse: comment est il arrivé entre vos mains? »

À l'annonce de son nom, l'oracle emboîta le pas de ses amis. Son cœur s'était largement accéléré lorsqu'il entra solennellement dans la grande salle du trône. Il marchait lentement pour profiter de ce moment.
Ses pas résonnaient au rythme de son bâton qui, bien qu'il ne martelait pas le sol avec force, pouvait se faire entendre dans tous les volumes de ce magnifique espace! L'ambiance assez froide et sobre due au deuil lui aurait presque donné l'impression de se sentir chez lui!
Maître Rakyel... ça sonne bien! se surprit-il à penser avant de reprendre toute sa concentration nécessaire dans un tel moment.

Il avait sagement et lentement incliné la tête en guise de révérence avant de se prostrer légèrement en retrait par rapport à la ligne de ses compagnons face à la Reine. Droit tel un roc, il avait écouté silencieusement les propos lâchés par les uns et les autres - sans trop de surprise vis-à-vis du manque flagrant de retenue de certains - tout en parcourant de ses yeux jaunâtres les postures des deux protagonistes qui lui faisaient face.

Rakyel savait reconnaître la douleur et la détresse mais également l’amertume ou la détermination. Et ce qu'il lisait dans le regard d'Iléosa le contentait dans la marche à suivre : elle était physiquement éprouvée mais clairement apte à reprendre les rennes!
Une main de fer dans un gant de velours...

Comme l'avait donc suggéré Maître Orisini auparavant, évoquer le problème de financement des Chevaliers Infernaux serait un bon levier pour la Couronne dans la gestion des problématiques actuelles de la ville ainsi qu'un bon moyen d'inclure la Milice de Zellara dans les activités de redressement de Korvosa! Et la volonté de la Reine serait visiblement un atout dans cette démarche.

Patientant avant de pouvoir prendre la parole, Rakyel suivait les explications de Sagacius sans mouvement, si ce n'est un léger mouvement de tête presque involontaire au moment d'approuver le fait qu'il était à disposition de Sa Majesté pour toute demande.

Modifié par un utilisateur mardi 3 janvier 2017 11:56:37(UTC)  | Raison: orthographe...

Les réflexes de noble de Sagacius reprirent inexorablement le dessus. Lui, qui s'était jusqu'à là montré attentif aux paroles et aux réactions de la reine, nota l'hésitation qu'elle eut en prononçant le nom de leur défunt roi. Voulait-elle vraiment parle d'Eodred ? Ou bien d'une autre personne ? Gardant cette réflexion pour lui, il continua d'écouter Iléona et se mit à réfléchir aux intérêts de sa maison à aider la reine.

Lorsque vint le moment où elle leur parla de Barvasi, Sagacius garda un visage neutre en cherchant à se remémorer toutes les informations qu'il avait pu entendre sur l'intéressé. Il croyait se rappeler que l'homme dirigeait un tripot sur les docks qui comprenait aussi bien un bordel, qu'un salon de drogue et une maison de jeux. Mais pour entreprendre une mission de ce genre, il leur faudrait sans doute en savoir un peu plus sur l'homme d'affaires... s'ils acceptaient d'aider la reine.

L'anxiété avait fait place à la dépression. Les propos de ses compagnons n'avaient fait qu'accentuer progressivement l'appréhension de Ninaerthil. Voici qu'on parlait de se mettre aux se(r)vices de la couronne. Le coup de grâce fut, à la surprise du demi-elfe, porté par Rakyel. Il n'avait pas vu venir le danger, tant il pensait que la retenue de l'oracle était à l'aune de la sienne. Bon sang, voilà qu'il se pique de donner des conseils politiques à la reine au milieu d'une conversation que ne s'y rapporte en rien. Une lueur d'espoir surgit. Peut être nous trouvera-t-elle trop outrecuidant et nous congédiera-t-elle séance tenante ! Mais en réfléchissant un peu, il se dit qu'il pouvait être intéressant de se pencher sur ce Devargo Barvesi. En fait, vu son influence sur la lie criminelle de la cité, peut être a-t-il des informations qui nous permettraient de retrouver le fils de Sorina ? Navré, Ninaerthil se vit penser qu'accepter la mission de la reine pourrait être utile... Ce déchirement apparut aux yeux de tous tant le demi-elfe était incapable de masquer ses émotions.

Modifié par un utilisateur mardi 3 janvier 2017 17:10:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

Méry avait percuté l'étrange coïncidence qui remettait Devargo Barvasi dans leur collimateur, à demande expresse de la Reine. Sous la chevelure et la pilosité faciale dorées comme blé mûr, sa cervelle tentait de remettre tout ça en perspective, avec l'éclairage de la muzicà... et en toile de fond le sourire espiègle de Zellara.
Pendant ce temps, c'est sans grande surprise qu'il écouta Sagacius puis Rakyel se ranger du côté de la Reine... même si la requête de leur oracle arrivait comme cheveu sur la soupe, c'était curieusement un point qui leva l'intérêt de la souveraine.
Était-elle à ce point éloignée de la réalité pour ignorer les exactions des infernaux ?
Il ne put s'empêcher de lever un sourcil circonspect lâchant un soupir méfiant :
« Pfffff ! Qui peut ignorer que les diables de Domina crachent à la gueule du petit peuple et ne pensent qu'a les fouler de leurs bottes ferrées ?
En d'autres contrées, on évoque les ogres et les croquemitaines pour faire peur aux enfants. A Korvosa, les chevaliers infernaux foutent la trouille à tout le monde, et aux honnêtes gens tout autant. Leurs jeunes recrues sont des chéliaxiens fanatiques, prêts à mettre les enfants en sac pour les noyer, s'ils doutent de leur ethnie. Pas plus tard qu'la nuit d'avant-hier, devant le grand pont sur Sainte Alika, leur soldat Lawfer se vantait qu'au Chéliax ils n'hésitaient pas à raccourcir les halfelins quand ça leur chantait... et il parlait pas de nous couper les pieds, cet enragé... vous imaginez Korvosa sans petit-homme ? Elle deviendrait quoi, la flotte marchande ? Et leur officier ne vaut pas beaucoup mieux... y'a qu'à écouter le paravicaire Acillmar dire que pour trouver plus suspect que nain, elfe, halfelin ou varisien... y'a que les chevaleux ! Alors forcément, ça leur est facile de faire la police si c'est pour massacrer ceux qui ont commis délit "de la gueule qui ne leur revient pas" : ils ont emprisonné quarante trois suspects la nuit d'l'émeute, demandez-leur la liste et vous verrez comment ils font ça... c'est que vaut mieux être un grand pâlot moustachu qu'un petit basané barbu devant un d'ces diables en conserve ! Seulement c'est pas les bourgeois du sud -si friqués qu'ils soient- qui font le pain, les commerces et l'entretien des jolies maisons, que je sache -sauf votre respect, ma Dame notre Reine- Et même les shoantis, vous savez, c'est pas des mauvaises gens : ceux qui vivent dans notre bonne ville c'est pas pour la brûler ! - D'ailleurs TiThyl' t'avais pas un truc à dire, à leur sujet ?-
Alors que les infernaux c'est comme les diablotins de l'Académie, ils se repaissent de terreur et de malheur et n'font que mettre de l'huile sur le feu ; et quand il s'agit d'enquêter ou d'aider la Justice, bah même la Police de Zellara elle a aucun mal à faire mieux qu'eux, pour sûr... »
Méry se rendit soudain compte qu'il s'était laisser aller et interrompit brutalement sa tirade en écartant les mains et s'inclinant :
« Enfin, s'cusez-moi... ma... majesté. J'dis qu'la vérité et c'est p'têt, pas le bon moment... quant à c'qui est de l'enf... du Barvasi, bien sûr qu'on va essayer de régler ça ! La muzicà nous l'a déjà dénoncé.
D'ailleurs, vous ne pourriez pas demander ça à l'Ordre de la Pointe... qui n'sert qu'à écraser les petits. Sont bien trop balourds : les nuisibles et leurs araignées auraient tout le temps de se carapater à leur approche...  »

Modifié par un utilisateur jeudi 5 janvier 2017 00:34:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ninaerthil devint pâle et sentit ses jambes se dérobées. "La police et la milice de Zellara" ?? Mais qu'est-ce qu'il leur prend ?! Ils disjonctent complètement.Une tête couronnée devant les yeux et les voilà bouffis de suffisance. Va falloir qu'on discute sérieusement après cette entrevue. Espérons que descendre du Mastaba les fera redescendre sur terre... Vivement qu'on retrouve le fils de Sorina pour que je puisse laisser ces fous furieux à leur délire de puissance.

Le visage du demi-elfe passa de la pâleur à l'incarnat au moment où il entendit la reine prononcer son nom. On y était. Sa tête était sur le billot et la hache du bourreau levée. Ses épaules s'affaissèrent et son chef cramoisi se redressa afin qu'il puisse voir son interlocutrice. "Euh... C'est à dire... Enfin, majesté..." Il déglutit avec peine. "Il me gêne de voir assimiler le terme "maître" à mon nom. Mes origines et mes compétences ne le justifient nullement. En outre, si aider le peuple de Korvosa à survivre au chaos actuel ne me pose nul problème, bien au contraire, être intégré dans une police ou une milice ne m'agrée pas particulièrement. Aussi aiderai-je mes compagnons d'infortune, mais... euh... sans intégrer une quelconque structure rattachée... euh... à la cour... enfin à la cité." Jamais encore il n'avait prononcé autant de phrases d'affilée. Le stress, à l'inverse de certains, semblait le rendre plus disserte.

Ninaerthil tâcha de reprendre consistance et remercia Rakyel du chef. Ce serait un bon moyen de jauger de l'intérêt de la souveraine vis-à-vis des plus humbles. "Votre majesté, nous avons croisé un chef shoanti nommé Mille-Os. Il s'avère que son petit-fils, Gaekhen Poing-de-pierre, a disparu dans la cité. Son peuple semble considérer cela comme une agression de Korvosa à son encontre et des clans shoantis sont prêts à vous déclarer la guerre. Mille-Os, dont le clan parait encore pacifique, souhaiterait que Gaekhen soit retrouvé afin d'éviter une ouverture des hostilités qui nuirait à tout le monde. Peut-être serait-il souhaitable de vous entretenir avec lui ?"

Alors que les autres avaient pris la parole pour clarifier leurs pensées et leur position, le cerveau de Sagacius tournait à plein régime. L'offre qu'on lui soumet devrait lui aller comme un gant. Pour un jeune monarque tout juste monté sur le trône et en mal de crédibilité, on lui permet de profiter du prestige de nos actions. Et si quelque chose tourne mal, elle pourra toujours nous accuser de tous les maux de Golarion et se dissocier de nous, surtout que seuls deux autres témoins sont présents et qu'ils sont acquis à sa cause.

J'imagine qu'on pourrait sans doute lui demander une trace écrite de cette accord tacite afin de montrer qu'on agissait avec consentement et accord de la reine vu que ces badges nous lient à l'Ordre du Drake mais pas à elle, mais alors on perdrait les points qu'on viendrait de marquer en lui restituant sa broche et les déclarations qui s'en sont suivit de notre part. Autant dire que ce n'est ni dans l'intérêt du groupe, ni dans celui de ma maison. Bref, c'est banco pour elle. J'espère que cela ne se retournera pas contre nous plus tard !

Tandis qu'il continuait à réfléchir aux implications des propos tenus, la reine les apostropha, lui et ses deux autres compagnons. Le barde décida pour l'instant d'éviter toute formulation de demande personnelle ou liée à sa famille. L'occasion ne lui semblait pas appropriée. Il faudrait encore attendre pour cela. Mais après que Ninaerthyl ait fini de parler, il se permit de répondre à la place de la liseuse de carte qui restait silencieuse et en retrait. « Je vous prie d'excuser le silence de notre amie, Sorina. C'est que nous avons commencé à remonter une piste nous menant vers son fils toujours porté disparu et j'imagine que l'anxiété et l'inquiétude la ronge alors même que nous avons eu la chance de vous rencontrer aujourd'hui. Je vous assure néanmoins qu'elle partage notre peine pour votre perte. » Il marqua la fin de sa déclaration par une courte révérence.

Lorsque la reine lui remit le coffret et la bourse, il les réceptionna avec déférence avant de reprendre d'une voix toujours assurée et digne. « Votre majesté, nous vous remercions pour la générosité et la compréhension dont vous avez fait preuve aujourd'hui. Si mes amis n'ont rien d'autre à rajouter, nous allons prendre congé afin de vous libérer. Nous reviendrons vers vous lorsque nous aurons avancé sur le problème dont vous nous avez fait part. » Il jeta ensuite un regard à ses compagnons, dans l'attente d'une éventuelle dernière intervention du bretteur séducteur ou de l'halfelin volubile.

Modifié par un utilisateur jeudi 5 janvier 2017 17:41:57(UTC)  | Raison: orthographe

Ileosa inclina la tête en signe de salut.
« Dans ce cas je vous souhaite bonne chance, et j'espère de tout coeur que vous réussirez. Je vous reverrai lors de mon couronnement. Présentez vous à la grande porte Solardi 21 Pharast. Sabina viendra vous accueillir. D'ici là, vous pouvez contacter la Maréchale Kroft. Les dieux veillent sur vous. »
La reine se leva donc, quittant la salle du trône, et les laissant seuls avec Sabina et Toff Ornelos. Ce dernier échangea quelques mots avec Méry, avant que Sabina ne les raccompagne hors de la salle du trône.




Alors qu'ils cheminaient vers la porte, la guerrière ne put s'empêcher de commenter.
« Je suis heureuse de voir qu'il y a encore des gens à Korvosa qui ont un peu de respect pour la couronne, et qui oeuvrent pour le bien de la ville. Tant que sa Majesté vous fait confiance, vous avez ma confiance également. Comme elle l'a dit, puissent les dieux vous assister. »

Ils retrouvèrent rapidement la grande porte, et Sabina s'apprêta à prendre congé.
« Je vous laisse récupérer vos armes. Je vous reverrai lors du couronnement. A bientôt. »
Sabina s'éclipsa, les laissant seuls avec les gardes chargés de la porte, qui s'empressèrent de retrouver leur matériel, gardant cette fois pour eux leurs commentaires...

Modifié par un utilisateur vendredi 6 janvier 2017 11:25:04(UTC)  | Raison: Non indiquée