Le quartier du Port était plutôt animé… Uktar n'avait guère eu de mal à suivre le groupe composé de Sébrysse, Jask et Sasha sans trop se faire remarquer. Une fois arrivés près des quais, ils étaient montés à bord d'un navire et avaient été accueillis par Aérys. Se doutant qu'ils allaient sans doute rester un petit moment à bord, le Mwangi avait continué son chemin sur quelques mètres avant de s'engouffrer dans une ruelle annexe. Là, au bout de quelques pas, il avait fait demi-tour et s'était adossé au mur, le regard tourné tantôt vers l'Ultime Effort, tantôt dans la direction d'où ils étaient venus, pour apercevoir d'éventuels poursuivants.

Mais Éphrem dut s'y résoudre… l'individu qui les avaient suivis quelques jours plus tôt n'avait pas réapparu depuis un bon moment... avait-il obtenu les informations qu'ils recherchaient, s'était-il lassé, ou avait-il changé de plan et préparait-il quelque chose d'autre ? Le manque d'information et les nombreuses raisons pour lesquelles on aurait pu les observer rendaient toute conclusion plutôt difficile...



Dans le cabanon sombre, la silhouette cachée derrière l'épaisse tenture resta silencieuse pendant un moment, réfléchissant sans doute à ce que la druidesse avait dit et à ses prochaines paroles. Finalement, au bout d'une poignée de secondes, elle reprit.

« Bien. Alors nous allons mettre votre motivation à l'épreuve. » indiqua la silhouette mystérieuse.

« Demain, en fin de matinée, un chariot en provenance des fermes à porcs situées dans les plaines à l'est d'Éléder doit venir en ville. Il sera rempli de viande, un élément dont les nôtres manquent cruellement. Ce sera votre épreuve. Emparez-vous de la viande et ramenez-la à votre campement dans la jungle. J'enverrai le jeune courrier en début d'après-midi pour voir si la tâche a été accomplie. Si c'est le cas, des hommes viendront vous débarrasser de la viande et la distribueront à tous ceux qui ici en ont besoin. »

« Voilà pour ce qui est des paroles… maintenant, place aux actions… » ajouta la voix avant que, simultanément, les torches ou autres éléments lumineux situés derrière la tenture ne s'éteignent de concert, plongeant le cabanon dans une obscurité et un silence complets.

Ephrem c'était niché dans un renfoncement pour son observation, n'importe qui, qui aurait été à sa place aurait pu se lasser de cette situation, mais pour l'ancien contrebandier qui avait passé de longues semaines sans pouvoir bouger en captivité et ni pouvoir observer les alentours, ce jeu lui plaisait assez.
Il pouvait à sa guise observer sans que les autres le sachent, il avait l'impression de rentrer dans l'intimité comme bon lui semblait. Certain à sa place volait les bourses, lui préférait voler de l'intimité et de la liberté de penser être seul!!

Alors qu'il s'amusait de la situation, il continuait à observer aussi bien le navire à quai, que les environs.

Dalvyn, il faudrait que tu ré ouvres l'ancien fils que je puisse récupérer mon jeton. Merci

Modifié par un utilisateur jeudi 19 janvier 2017 22:21:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

La jeune chamane sortit de la cabane passablement énervée. Elle pinçait les lèvres et avait les yeux sombres, toisant tous ceux qui oseraient croiser son regard. Elle marcha d'un pas ferme et décidé vers la jungle, les poings serrés et le souffle court. Intérieurement elle bouillait et elle essayait e se concentrer pour ne pas communiquer sa colère à Simurgh. Ça ne s'était pas passé comme elle l'avait espéré. Ces personnes qui gardaient l'anonymat derrière une tenture les mettaient à l'épreuve, leur ordonnant de commettre ce qu'elle considérait comme un crime. Elle pensait avoir affaire à des personnes adultes et responsables, capables de dialoguer et de partager des idées et des opinions, en lieu de quoi, les Hommes Libres imposaient un dictat sans revendiquer leurs intentions ni mettre en avant leur cause.

Elle répondit à Hogo, d'un ton un peu sec et elle le regretta aussitôt, le pauvre n'y était pour rien - « Je n'irai pas, c'est évident !!!... Toutes mes excuses, Hogo, ce n'est pas de ta faute... »

Elle se força à reprendre son calme, s'assurant que Simurgh ne s'agitait pas trop puis reprit d'une voix plus sereine - « Les mwanguis sont des nomades jusqu'à ce qu'ils trouvent une terre où il y a suffisamment de ressources pour nourrir la communauté. Les villages sont situés près des rivières, là où il y a de l'eau et où la chasse est possible, où la jungle est généreuse malgré ses dangers mortels. Ici, les mwanguis sont devenus dépendants des colonisateurs et plutôt que de retourner tous dans la jungle pour trouver un meilleur habitat, voilà maintenant qu'ils se livrent au brigandage, à l'agression et à la barbarie. C'est peut-être leur dernier recours afin de récupérer de la nourriture, mais la fin ne justifie pas le moyen. Si ça se trouve ce sont d'autres mwanguis qui conduisent ces charriots ou encore élèvent ou chassent ce qui deviendra ces quartiers de viande. Donc c'est au dépend d'une part d'autres mwanguis, mais aussi de tous les mwanguis sur qui va rejaillir une réputation de meurtriers, de barbares et de bandits. Alors non je n'irai pas faire ce qu'ils disent et je suis prête à en assumer les conséquence. Ils m'ont beaucoup déçue. Je suis une chamane, mon rôle est de servir de guide et je ne souhaite pas guider les mwanguis sur ce terrain là. »

Elle regarda Hogo et prit sa main dans la sienne comme pour le rassurer ou peut-être se rassurer elle-même avec une telle montagne à côté d'elle, elle, si frêle, si petite - « Je crois que demain il faudra dresser notre bivouac ailleurs. »

En fin d'après-midi, les uns et les autres firent chemin vers le Club pour partager le repas du soir qui, depuis quelques jours, était également l'occasion d'échanger les découvertes et événements de la journée. D'après les estimations de Hémiphon, il lui faudrait encore au moins toute la journée du lendemain pour compiler des notes intéressantes au sujet des écrits récupérés dans le temple oublié de la Lame du contrebandier.

À vous de préciser (en long ou d'une simple phrase) les informations que vous partagez et celles que vous gardez pour vous.

La chamane toujours très tendue et concentrée pour ne pas exciter Simurgh, se laissa guider par Hogo. Elle était lasse et pouvoir compter sur le soutien du solide shoanti était plutôt réconfortant. Plus tard dans la soirée, puisque après le rendez-vous du panier en osier, Ellawa, et peut-être Hogo s'il voulait bien l'accompagner, fit un passage éclair au Club afin de mettre au courant ses compagnons.

« Le rendez-vous ne s'est pas déroulé comme espéré. Ils nous demandent d'effectuer quelque chose que nous ne ferons pas parce que ça va à l'encontre de nos convictions. Ils seront certainement fâchés envers nous et demain matin nous allons déplacer notre campement. J'ai hâte de partir loin d'ici. Les mwanguis qui se sont installés à Éleder ou ses environs ont pris une voie différente de la mienne. Je me tiendrai prête tout simplement pour le départ en expédition ou d'éventuels rendez-vous pour la préparer. A demain soir pour le prochain point. »

Puis retour à la jungle pour retrouver le campement. Demain la journée sera longue, elle devait commencer tôt...

Aérys rapporta à ceux qui n'étaient pas passé à bord de l'Ultime Effort que Sven était parti pour le Chéliax afin de retrouver la famille du capitaine Kovak et du second, Anton... Pour l'instant, il était difficile de savoir s'il allait revenir ou pas.

Elle s'enquit ensuite auprès d'Ellawa et de Hogo. « Mais, si ces individus veulent se venger, ne serait-ce pas plus prudent pour vous de rester ici au Club ? »

Et Jask d'ajouter « Sans compter qu'ils ont certainement pris des renseignements sur vous… et donc sur nous. Je ne sais pas à quel point cette rencontre s'est mal passée... mais, s'ils décident d'une vengeance, le Club est aussi menacé que votre campement dans la jungle... » Jask s'interrompit et réfléchit quelques secondes avant de préciser « Enfin, sauf si vous leur avez donné une vraie raison de vous en vouloir, je doute qu'ils prennent le risque de frapper ici, en pleine ville. Ce serait sans doute une mission suicide pour eux… »

« Oh, » ajouta Jask, « aussi, grâce à vous et au journal que vous avez récupéré sur l'île, j'ai été blanchi de tout soupçon. Je suis à nouveau complètement libre. » Il arbora un sincère sourire de gratitude et inclina la tête, plus particulièrement dans la direction de Sébrysse.

Ishirou, Gélik et Sasha, quant à eux, n'avaient apparemment pas de commentaire important à faire pour le moment.

A son tour Ellawa félicita le prêtre de Néthys - « C'est mérité. N'oublie jamais qui tu es et sois-en fier. »

Puis après les interrogations et la réponse de Hogo elle essaya de rassurer ses compagnons - « Je ne pense pas qu'ils soient aussi vindicatifs que ce qu'on leur prêtant. M'est avis qu'ils ont opté pour ce genre de brigandage parce qu'ils n'ont pas trouvé d'autre solution pour apporter un peu de réconfort au milieu de la misère de l'Outremur. Ils ne nous ont presque pas questionnés et nous mettent à l'épreuve. Étant donné que nous n'allons pas faire ce qu'ils demandent, l'épreuve est dors et déjà échouée. Il est possible ensuite qu'ils soient un peu fâché envers nous pour avoir voulu les contacter puis les laisser tomber. Il y aura sans doute quelques tracas comme des visites indésirables à notre campement, quelques tentatives d'intimidation, juste pour nous signifier qu'on pourrait subir de sévères représailles si jamais nous leur faisons ombrage de quelque façon que ce soit. C'est pourquoi je vais déplacer notre campement, juste histoire d'éviter une visite pour le mettre à sac. »

« Après lorsque nous monterons l'expédition, il est possible qu'ils tentent de nous mettre des bâtons dans les roues si on cherche de la main d’œuvre parmi les mwanguis ou un guide local. Ceci risque d'être difficile à trouver. Je crois qu'il ne faut pas s'en inquiéter davantage. Je suis simplement déçue de la façon dont ça s'est passé. Je ne reconnais pas le peuple auquel j'appartiens. La colonisation et la civilisation a non seulement changé le terrain mais aussi ceux qui y vivent. J'espère pouvoir m'en éloigner au plus vite... Ce n'est pas après vous que j'en ai, mais j'ai foi en la jungle, c'est ma nature. Regardez Jask, un mwangui sur sa terre natale obligé de prouver sa bonne foi à des étrangers qui décident de lui donner ou de le priver de sa liberté et de sa vie. Ce n'est pas comme ça que ça doit fonctionner. »

Elle regarda Hogo - « Nous y allons ? »

« Oh ! C'est… c'est une excellente idée, ma fois. » répondit Jask à la suggestion de Sébrysse. Se tournant vers Ellawa et Hogo, il ajouta « Vous resterez bien pour quelques verres, histoire de nous concentrer sur les choses positives de la journée ? » Puis, passant à l'action de suite, Jask commanda une tournée pour toute la tablée. Comme il n'y avait pas trop de monde ce soir-là dans le Club, il en profita pour inviter Briga à se joindre à eux pour un verre.

À la première tournée succéda une seconde, puis une troisième… et, l'espace d'une poignée de minutes au moins, la plupart des difficultés, des dangers et des questions du moment semblèrent s'éloigner de l'esprit des ex-naufragés. Aérys prit bien soin de ne consommer que des boissons légères, voulant sans doute éviter de replonger dans les problèmes d'alcoolisme qui avaient été réglés par une des plantes de la Lame des Contrebandiers.

C'est Gélik qui quitta la table le premier, désireux de mettre les touches finales au document qu'il comptait aller déposer à la Loge des Éclaireurs le lendemain matin. Sasha le suivit de peu, ainsi qu'Ishirou, puis Aérys, qui prit une chambre au Club pour la nuit vu que, jusque là, elle avait logé à bord de l'Ultime Effort.

Finalement, les uns et les autres regagnèrent leurs chambres alors que Ellawa et Hogo repartirent pour la jungle.



Le lendemain matin, quelques instants avant l'aube, comme la veille, Sébrysse descendit dans la salle commune pour briser le jeûne avant de se rendre au temple. Briga lui amena de quoi manger et boire tout en commentant « Ah ben c'est bien la première fois que tu n'es pas la première à te réveiller et à quitter le club ! » En interrogeant la demi-orque, Sébrysse apprit que Sasha avait quitté le Club une bonne poignée de minutes plus tôt, sans même prendre le temps de déjeuner. La jeune fille n'avait rien dit et Briga ne lui avait pas demandé de détails...

Quand Sébrysse arriva à l'autel de Sarenrae, Ferdnan était déjà là, ainsi que quatre autres personnes : une femme d'une bonne quarantaine d'années de descendance chéliaxienne accompagnée d'un jeune garçon qui semblait être son fils et ne donnait guère l'impression qu'il était là de son plein gré, puis un couple de Mwangis, sans doute des ouvriers d'après leurs vêtements. Comme le soleil se levait déjà et que sa lumière baignait l'autel, Sébrysse commença immédiatement la cérémonie. Elle aurait sans nul doute le temps de parler avec Ferdnan une fois celle-ci terminée.

Pendant ce temps-là, au Club, la plupart des autres ex-naufragés se retrouvèrent dans la salle commune pour le déjeuner. Gélik avait tout particulièrement soigné son apparence, sans doute en vue de son rendez-vous à la Loge des Éclaireurs. Ishirou et Aérys se mirent d'accord pour passer la matinée au club, à jouer aux cartes. Ils proposèrent à Tiriji, Éphrem et Jask de les rejoindre si le coeur leur disait… mais le clerc, peut-être pas totalement remis des festivités de la veille, préféra refuser.

En arrivant dans la jungle le lendemain, Hogo n'était pas à l'aise. Il avait la crainte de voir bientôt les hommes de la Fraternité arriver pour leur demander des comptes sur ce qu'ils avaient fait ou plutôt ce qu'ils n'avaient pas fait. Il proposa à Ellawa de commencer à chercher un endroit où ils pourraient faire leur camp relativement à l'abri du regard des autres. Il précisa bien qu'il préférait même sacrifier un peu de leur confort relatif par rapport à un endroit sûr. La journée allait être longue et l'alcool absorbé la veille n'allait pas aider.



J'utilise lien avec l'environnement pour donner des bonus à Ellawa et masquer ses traces.

Je jette aussi sur nous le sort négation de l'arôme.

Du côté de la jungle, Ellawa et Hogo passèrent une bonne partie de la matinée à leur campement, pour remettre tout en état naturel, sur insistance de la chamane. Cela leur permirent également de récupérer quelques cordages et autres constructions mineures qu'ils allaient pouvoir réutiliser dans leur nouveau campement. Lors de l'établissement du premier campement, Ellawa avait choisi la partie de la jungle la plus proche des portes de la ville… ils durent s'éloigner bien plus d'Éléder pour trouver un autre emplacement adéquat suffisamment distant du premier pour éviter les visites de la Fraternité des Hommes Libres.

Les leçons que la chamane avait partagée au sujet de la jungle, et sans doute également le long séjour sur la Lame des contrebandiers, avaient porté leurs fruits : Hogo parvint à faire en sorte que le couple ne laisse aucune trace de leur passage derrière eux, de sorte qu'il aurait été impossible de les suivre à la trace à moins d'utiliser de méthodes magiques. Une fois le nouvel endroit choisi, ils se mirent à l'établissement d'un campement et, pour gagner du temps, ils ne construisirent qu'une seule plateforme suffisamment grande pour les accueillir tous les deux…

C'est un peu avant midi qu'ils mirent la touche finale à leurs travaux. D'ici peu de temps, une caravane chargée de carcasses de porcs allait sans doute emprunter la route menant à Éléder.



À la forge de Dohrfak, la matinée était rythmée par les coups de marteau sur l'enclume. Le production du jour était des lames de tailles diverses. Le nain n'avait pas précisé à quoi ces lames allaient servir exactement mais Tirji n'avait guère eu de mal à reconnaître les modèles qu'il lui avait confiés : d'après leurs formes et leurs dimensions, il s'agissait de lames de dagues et de lames plus longues qui pourraient servir de base à des épées courtes.

Plusieurs fois au cours de la matinée, le nain passa observer le travail de la gnome, saluant celui-ci d'un grognement et d'un hochement de tête appréciatif. Contrairement à la veille, Tiriji avait visiblement décidé de mettre vraiment tout son coeur à l'ouvrage aujourd'hui, et sa concentration payait : non seulement abattait-elle le travail demandé rapidement, mais sa production était également de belle qualité.