Gordreth reçut avec humilité et respect ce diadème qui était tellement chargé d'histoire. Sachant que cet objet possédait une sorte de conscience, il le mit sur sa tête non sans avoir une légère appréhension. Il ferma les yeux quelques secondes puis les rouvrit avec apaisement.

"Tout d'abord, merci pour votre érudition. Elle est un exemple pour nous."
"Ma foi et ma conviction que nous sommes les humbles serviteurs des Dieux me laissent penser que si nous avons trouvé ces objets là, ce n'est pas sans raison. Si Pelor m'a mis sur ce chemin en compagnie de mes amis, c'est qu'il a des desseins bien particuliers, au moins à mon endroit. Mais je ne sais pas encore lesquels. Je pense donc que nous devrons retourner à nos travaux d'explorateur et retrouver si possible cette sphère d'annihilation, avant que d'autres, mal intentionnés, ne le fassent."
"Mais reposons nous deux ou trois jours avant quand même..."

Modifié par un utilisateur vendredi 13 janvier 2017 07:34:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ils venaient encore d'échapper à un affrontement qui eut put être mortel, mais après la résolution de la dernière énigme et la découverte du trésor de Zosiel, la pression retomba doucement tandis qu'ils complétaient leur fouille et levaient le camp.
Doronga en éclaireur et les garçons en garde rapprochée, elle laissa s'exprimer sa bonne humeur, malgré les renâclements de Broutefleur qui se plaignait d'être chargée comme un baudet ! Méliane accompagna gaiement leur retour de plaisanteries en commun et d'encouragements en "mammifère" pour leur mule déménageuse, avec promesses de bonne avoine et de quelque(s) jour(s) de repos à l'arrivée.
C'est qu'elle avait insisté pour profiter de leur animal bâté -plus ou moins coopérante- afin de récupérer l'œuf d'ébonite et son piédestal... car elle avait bien l'intention de compléter sa formation en Terran, avec l'aide de son mentor et de la petite créature aveugle !



Leur premier objectif avait été bien sûr la maison de son Maître, afin de recueillir ses lumières sur leurs découvertes. Celles-ci ne manquèrent pas... même si Alustan, une fois rassuré de la retrouver saine et sauve, ne put s'empêcher de lui faire remarquer qu'elle avait quelque peu négligé son enseignement -et ses livres- ces temps-ci. Rougissant sous l'ironie mordante, elle baissa les yeux sans manquer de retrousser le nez avec une moue pincée... Bah vouî, hein !... j'peux pas être à la bibliothèque et en plein combat en même temps, hmmm ? Voyant Ambroise obligeamment étaler ses croquis, avec l'allégorie de leur dernier combat, elle se fit -en son for intérieur- la remarque qu'au moins, elle avait appris que le rayon de givre pouvait faire autre chose que rafraîchir les boissons...

Enfin, sans se démonter devant les taquineries de son mentor, elle réagit à son tour en riant légèrement :
« Et maintenant ? Si vous le permettez, mon bon Maître... maintenant qu'on s'est bien "promenés", un ou deux jours de bibliothèque et calligraphie me feront le plus grand bien... ainsi qu'un shampoing ! Et à Gordreth aussi, s'il doit porter le diadème... hi ! hi ! hi !

Nous avons aussi ce petit ver à dents à étudier... ils seraient capables d'infester les corps pour en faire des zombies. C'est en rapport avec une prophétie de "l'Age des Vers" et d'un culte de "la Triade d'ébène", d'après des propos rapportés de Ballabar Smenk. Nous avons rendez-vous avec ce dernier à ce sujet. Mais Gordreth et Doronga devraient aussi se renseigner là-dessus auprès de leurs sources.

Pendant qu'Ambroise ira négocier un bon bain hi ! hi !, la revente de nos trouvailles pour faciliter le partage, et les fournitures dont chacun de nous a besoin pour compléter son équipement... ah ? d'ailleurs, on a encore cette perle à identifier.... »

Modifié par un modérateur dimanche 15 janvier 2017 23:23:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Trois jours plus tard, une fois leurs emplettes finies, Ambroise croise le demi-orque Kullen dans la ruelle lequel s'approche dangereusement. Ils ont été amis, mais Ambroise sait qu'on ne peut pas faire confiance en Kullen pour garder son sang froid. Le demi-orque albinos est une force de la nature, sans le moindre scrupule ou morale, mais quand il est en colère c'est encore pire. Heureusement pour Ambroise, celui-ci sourit, encore que son sourire ne laisse rien présager de bon avec ses crocs préominents, mais peut-être Ambroise se fait des idées, ou pas.

« Salut copain. Dis, t'as décidé de voler de tes propres ailes il parait. Tant mieux pour toi. Le boss veut te voir. Ce soir qu'il a dit. Pour dîner. Et avec tes copains. Pas de faux bond. On sait où vous trouver de toute façon. »

Le demi-orque fait un large sourire carnassier qui montre ses crocs. Ambroise y reconnait son sourire en réponse à une blague.

« Ouais, tu fais bien. Bah, c'était cool de bosser avec toi, même si t'es franchement pas mon style de gars. J'espère que le Boss t'enculera pas, toi et tes potes. Et n'oublie pas, dès que tu le peux, barre-toi d'ici. Bye Amby. »



Le soir venu, les quatre amis, sans Ewen, arrive en vue du manoir Smenk, la plus grande bâtisse de ce trou pourri qu'est Lac Diamant. Le Maire Lanod Neff a essayé de faire agrandir sa propre demeure pour gagner ce titre (une démonstration flagrante du narcissisme du Maire du reste), mais le Manoir Smenk reste et demeure la maison la plus riche de la ville. Plusieurs gardes patrouillent autour du manoir, mais vous êtes invités aussi ils ne vous embêtent pas. Par contre, vous savez qu'il vaut mieux ne pas tenter de rentrer par la porte principale. En effet, Smenk a promis que sa porte serait toujours ouverte à quiconque en ville voudrait lui parler. Sauf que Smenk a une manière étrange de remplir ses promesses car, si les portes sont ouvertes, trois gorilles sanguinaires sont attachés dans la cour et attaqueraient quiconque passerait par là.
C'est donc vers la porte de derrière que les quatre aventuriers se dirigent.Celle-ci est gardée par deux anciens amis d'Ambroise, des sous-fifres de Cullen, Rastophan et Todrik. Ceux-ci n'ont pas vraiment l'air de s'amuser de jouer au planton, mais ils vous laissent entrer dans la demeure de Smenk.
L'intérieur du manoir est richement décorés, avec des dorures ostensibles un peu partout et, il faut le dire et en particulier pour Ambroise, sont d'un mauvais goût déconcertant.


Smenk vous accueille dans la salle à manger. Le repas est déjà prêt et chaud. Dans un coin, Kullen est assis et affute sa hache à deux mains. À côté de Smenk, son ami Filge est présent. Celui-ci est d'une humeur massacrante, mais la promesse de revoir son livre de sort l'a fait rester. Smenk ne se lève pas quand vous êtes introduits dans la salle à manger par un serviteur muet. Il a un sourire avenant et vous accueille à grands gestes.

« Venez, venez, approchez et asseyez-vous. J'ai préparé ce diner spécialement pour cette occasion. J'ai appris que vous aviez trouvé un trésor enfoui dans un tumulus. C'est une grande nouvelle, et je tenais à féliciter de jeunes aventuriers de la ville comme vous. Sans doute les plus prometteurs depuis la fulgurante carrière d'Auric. J'ai appris que vous l'aviez croisé, non ? Comment est-il ? Toujours à jouer des mécaniques et à sourire aux jolis filles j'imagine ? Ah, mais j'oubliais. Il vous a extorqué un autre trésor. Ah la la, ces aventuriers. De mon temps ils voulaient sauver la veuve et l'orphelin. Maintenant, ils les détroussent. Tout se perd, n'est-ce pas. Mais je vois que vous êtes surpris que je sache cela. Il ne faut pas. Pas grand chose n'échappe à ma perspicacité dans cette ville. Dans ma ville. Ne l'oubliez pas si jamais il vous venait à l'idée de faire quelque chose dans mon dos : je ne suis pas arrivé où j'en suis sans avoir appris à avoir des yeux dans mon dos... Allez-y, mangez »
Lui-même joint le geste à la parole et commence à manger le poulet roti, accompagné de sa purée de carottes et de panais, le tout accompagné d'une extrêmement bonne sauce aux champignons. La bouche pleine, Smenk enchaine.
« Mais revenons à notre regrettable affaire actuelle. Mon ami Filge, mon meilleur amis, du temps où nous faisions les quatre cents coups à Greyhawk, m'a rapporté qu'il y avait eu un incident. Quelqu'un se serait introduit dans la maison que je lui loue, aurait détruit plusieurs de ses propriétés dans ma demeure et l'aurait soulagé de plusieurs biens de grande valeur sentimentale. Ah là là, la ville n'est plus aussi sûr qu'elle était, pas vrai Kullen ?  »
le demi-orque acquiesce tout en continuant d'affûter sa hache.
« Bref. Je pourrais faire appel à la loi, à mon cher ami le Shérif Cubbin pour faire une enquête et, il faut l'espérer, trouver et punir les coupables... Ou... Ou on pourrait tous ensemble trouver une solution raisonnable, bénéficiaire à tout le monde. Par exemple, mon ami pourrait retrouver, par chance, le livre ainsi égaré. L'enquête pourrait fermer avant même d'avoir commencer, cet incident devenant simplement un malentendu malheureux entre gens raisonnables... Quant à moi, j'aurais un problème que j'aimerai voir résolu. Un problème qui, j'en suis sûr, devrait concerner de nobles aventuriers comme vous, en particulier un prêtre de Pélor et l'apprentie de notre cher Allustan. Qu'en dites-vous ? »
Tout ce temps, Balabar Smenk n'a pas arrête de vous sourire d'un sourire avenant, voire même complice.

Méliane avança dans la salle avec un joli sourire, réservé à ses compagnons, portant le lourd grimoire en ses mains de manière ostentatoire, retrouvant un air pincé en s'approchant au plus près du maître céans pour le déposer bruyamment à côté de l'assiette du malpoli qui se baffrait avant l'installation des invités, créant grande secousse, avec une fausse excuse :
« Ha ! Maître Smenk !!! Pour sûr, vous nous voyez tous ici ravis d'élucider ce mystère, qui vous a tant préoccupé ! Voilà le grimoire, dont nous avions signalé à votre ami -serait-il notoirement amnésique ?-, qu'il lui serait rapporté, dès qu'il aurait rempli son rôle, et permis de nous rencontrer... en ce qu'il appelle votre "ville pourrie". Où il fut mené à commettre profanation de sépulture par ce qu'il a désigné comme quelque "saleté de bâtard albinos"... Mais il est évident que sieur Filge a un problème d'acclimatation rurale, et ne compte guère rester par ici, ni remplir la mission que vous lui aviez confiée.
Adieu -ou ailleurs-, mister Filge, tout comme pour Auric, nous n'avons nul besoin de vous, et... nous n'oublierons rien. »
Sans attendre, Méliane prit ensuite la place au plus proche du "maître de la ville" en dédaignant toute réaction du nécromant, pour continuer vers Ballabar avec un sourire manifestement surfait (invitant ses compagnons à prendre place pas trop loin) :
« Maintenant que ces détails sont réglés, et que nuls de vos "bons" amis, nécromant ou porteur de hache affûtée ne saurait résoudre vos problèmes... si l'on passait rapidement l'inutile intimidation, le poulet grillé, les menaces sans objet et la purée de panaies, on pourrait en venir au cœur de vos préoccupations, concernant notre "ville pourrie"...
Et vous pourriez même virer vos sbires avant de nous parler de l'Age des vers-à-dents et de Triade d'ébène, par exemple, tandis que votre "sous-fifre bâtard" comme l'appelle votre "bon ami" Filge raccompagne ce dernier afin qu'il remballe sa troupaille de cadavres animés pour quelqu'au revoir plus ou moins définitif et non exempt de puanteur.
Parce que en dehors de cette dernière, vos logements plus ou moins judicieusement confiés n'ont guère subi de dégâts et que ce n'est certes pas le problème qui vous préoccupe, et réunit ce soir... tant de gens raisonnables !... »

Modifié par un utilisateur vendredi 27 janvier 2017 12:04:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

Doronga s’assit à côté de Meliane, lorsqu’il entendit sa tirade. Il était tout sourire pendant qu’elle parlait, jusqu’au poulet grillé. Là, son visage se déconfit… Doronga aimer le poulet grillé, pourquoi nous pas en manger ? Le panais est pas nécessaire…

Puis il attendit la réponse du chef de la ville, se contentant de répondre… «  Doronga aurait pas dit mieux, je comprends toujours mieux si tout le monde parler franchement, sans subtilité ni…  »

Il réfléchit quelques secondes comme pour trouver ses mots… «  En insian… insinuant des choses pas claires…  »

Alors que Méliane déroule sa tirade, le sourire de Balabar s'élargit. À côté de lui, Filge tique. Derrière lui, Kullen arrête un moment d'affuter sa hache, une lueur malsaine apparaissant dans ses yeux. Il allait répondre quand Ambroise intervient. Balabar Smenk s'affale alors dans sa chaise, mâchonnant la cuisse qu'il avait commencé.

« Jeune fille, vous devriez écouter votre ami. Je ne sais pas ce que vous comptez faire avec cette intervention, mais je doute que ça fonctionne. Non, mon ami Filge, qui soit dit en passant a totalement raison sur son appréciation de cette ville, ni Kullen ne vont sortir d'ici. N'oubliez pas qu'il ne faudra qu'un seul geste pour que vous finissiez la journée dans la prison du Shérif. Je crois qu'il existe suffisamment de preuves de votre tentative de cambriolage sur ma propriété. Je crois même avoir un parchemin de zone de vérité que je pourrais confier aux agents de l'ordre si jamais ils avaient des suspects à interroger... »

Ses yeux se rétrécissent pour être sûr que la jeune magicienne comprenne bien ses paroles.

« J'osais espérer que nous pourrions partir d'un bon pied. Vos amis semblent coopératifs. Vous devriez prendre exemple sur eux. En attendant, je vous prie, partageons ce repas. »

Attendant que tout le monde commence à manger le repas, lequel est très bon, Balabar enchaîne tout en mangeant gloutonnement les mets et le vin..

« Oui, j'ai un menu problème. Je pensais que mon ami pourrait s'en charger, discret comme il est, mais il est évident que vous groupe est mieux armé que lui contre une tel menace. Car c'est une menace pour notre ville. Commençons par le commencement. Il y a quelques semaines, mon cher collègue Ragnolin Dourstone, lui aussi gérant d'une société minière, m'a contacté pour que je le livre en denrées périssables. Son prix était élevé, trop élevé, et j'ai commencé à me douter que quelque chose clochait. J'ai accepté, temporairement, mais à la condition qu'il me dise pour quoi faire. Si jamais c'était manifestement illégal, j'aurais ainsi les preuves de ces agissements et l'aurait dénoncé aux autorités compétentes, bien entendu.
Là, il m'amena dans sa mine où, inconnu des employés, il y a un ascenseur qui descend dans des souterrains dont personne n'est au courant en surface, je gage. Là, il me guida à travers un réseau de galeries. Dans ces galeries, j'entendais des chants qui m'ont glacé le sang. Des chants pas naturels dans des langues que je n'ai pas compris, et pourtant je connais les langues des pays alentours. Bref, il me guida jusqu'à un homme, du moins je crois que c'est un homme car il était en robe, sans doute un magicien. Celui-ci portait un masque de fer et on ne voyait pas ses traits. Il parlait très doucement et je ne voyais que ses yeux bleus extrêmement sombres. Il se fait appeler le Sans-Visage. Entourés de formes encapuchonnées, Sang-Visage m'indiqua que vu que je connaissais son secret, je ne pouvais plus refuser l'accord. Comprenant la menace, c'est ce que j'ai fait. De retour dans ma demeure, j'ai pris rendez-vous avec le chef de la milice, car ce problème est à mon avis un gros problème. Mais le matin suivant, dans ma chambre lors de mon réveil, je trouvais la tête tranché de mon second à qui j'avais demandé de contacter la milice. J'ai compris que le problème ne pourrait être résolu officiellement. D'où mon recourt à mon ami Filge, et également mon recours à vous maintenant. J'ai dû prendre de grosses précautions pour que cette rencontre ait l'air totalement normale. Je suis certain que je suis surveillé, et sans doute le serez-vous en sortant d'ici. Mais il y a dans la mine de Dourstone un culte maléfique, et je pense que vous devriez vous en charger.
En échange, je peux oublier les problèmes précédents... »

Balabar suce ses doigts la graisse du poulet tout en répondant à Doronga.

« En ce qui me concerne, vous pourriez raser ces cavernes que ça ne me toucherait pas. Vous pourriez l'envoyer sur Célène que ça ne me toucherait pas plus. À vrai dire, ça m'arrangerait même que vous rasiez ces cavernes, donc faites en ce que vous voulez. »

Le chef de mine se ressert en purée et sauce allègrement celle-ci.

« Mes hommes livrent directement à la mine. Leurs hommes prennent ensuite le relais. Ils sont mêlés avec les gardes de la mine de Ragnolin. Quant au chemin, j'étais bandé la plupart du temps. Je sais juste qu'il y a un ascenseur au troisième sous-sol de la mine et que j'ai marché un bon moment avec beaucoup de tours et détours avant d'être délivré. M'enfin, ça doit pas être compliqué de retrouver son chemin dans une mine, comparé à un tumulus multi-millénaire, non ?
N'empêche, je me demande ce qu'espère gagner Ragnolin à se lier avec de tels gens... »

Manifestement, son interrogation ne lui coupe pas l'appétit.