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#1 Envoyé le : jeudi 23 février 2017 18:23:27(UTC)
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4ème jour à bord de l'Absinthe, sur le pont intermédiaire, après l'Heure-du-Sang :

Alors que les choses avaient failli prendre un tournant sanglant pour plus d'un à l'Heure-du-Sang, le Capitaine Harrigan était intervenu pour arbitrer la situation en réaffirmant sa position dominante mais également en remettant plus discrètement en doute les capacités de son second, ou autrement dit, sa confiance en M. Plugg.

Alors que les choses s'étaient tassées et que les hommes avaient repris leurs activités à bord, Fléau et toute sa bande avaient accompagné M. Plugg au pont intermédiaire. Plusieurs d'entre eux choisirent de se saouler la gueule en jouant au haut-les-cœurs. Mais sur le côté, le chauve semblait ressasser dans sa tête l'altercation qui eut lieu sur le pont principal. « Merde ! Ce connard de nouveau mérite une correction ! Pour qui s'est-il pris pour agir ainsi devant moi ? Plus jamais le capitaine ne me parlera ainsi par sa faute ! »

Aussitôt son accolyte fut à ses côtés, rassurant le second sur ses positions et la conduite qu'il avait eu plus tôt. « Ma foi, M. Plugg, je crois qu'il est clair que ce Sorio a outredépasser ses limites. Personne ne peut seconder le capitaine mieux que vous. Et personne ne peut vous seconder mieux que moi. Tout le monde le sait. Je suis votre homme le plus dévoué. Mais je crois que cet idiot voulait entamer la confiance que le capitaine Harrigan a placé en vous. » Tout en déclarant cela, Fléau se frottait les mains comme pour donner plus de miel à ses paroles.

Sans totalement acquiescer aux propos de Fléau, Plugg hocha la tête comme pour l'engager à continuer. « Et qu'est-ce qu'il a à gagner à faire ça ? Il doit être fou s'il pense pouvoir réussir ! Je suis l'homme du capitaine et mon autorité fait loi à bord ! »

Le chauve éructait de rage. Mais loin de se démonter, son officier susurra de sa voix mielleuse : « Je ne sais pas. Mais vous voyez, M. Plugg ? Je vous avais prévenu que cela arriverait. Et ce, dès leur premier jour à bord. Ces quatre nouvelles têtes ne me disaient rien. Dès le premier instants où mes yeux se sont posés sur eux, j'ai senti que ces marins d'eau douces allaient nous attirer des ennuis. »

Le second sembla se laisser convaincre par ce plaidoyer. « Mouais, j'étais sceptique. Mais maintenant, je crois que tu avais raison. J'aurai dû t'écouter. »

« Et comment que j'ai raison ! Je vous le dis, M. Plugg. On doit mâter ces fortes têtes. Si vous voulez mon avis, on devrait faire un exemple. Faites-moi confiance. J'ai une idée et avec votre autorisation, je les ramènerai à la raison. Tout ce qu'il me faut, c'est votre autorisation. J'ai toujours été votre homme le plus fidèle. Alors laissez-moi vous le prouver encore une fois ! »

L'homme en face de Fléau semblait sceptique sur l'idée, mais cet aveu de fidélité fit mouche. Aussi, M. Plugg acquiesça t-il lentement de la tête à la proposition de son homme. « Très bien, faisons ainsi. Il est hors de question de laisser ce nabot et ses potes s'en tirer comme ça. Pas avant qu'ils craquent et plient devant mon autorité. »

Le ton était définitif. Sorio, ainsi que Kwurzk, Bessel et Anne-charlotte allaient très prochainement faire les frais de leur pseudo-révolte, maintenant que Maître Fléau avait obtenu l'aval du second, M. Plugg...

Modifié par un utilisateur lundi 22 mai 2017 13:50:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

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#2 Envoyé le : dimanche 21 mai 2017 21:00:40(UTC)
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14ème jour à bord de l'Absinthe, sur le pont inférieur, pendant que les nouveaux suivent la formation à l'abordage donnée par Riaris Krine:

Pendant qu'une partie de l'équipage en bavait sur le pont principal, d'autres en profitaient pour vaquer à leurs tâches journalières. Et d'autres encore avaient vu là l'occasion d'aller acquérir de nouveaux biens sur le navire qui n'attendaient que cela. C'était le cas de Shivakah qui s'était éclipsée quelques minutes plus tôt pour venir s'intéresser de plus près aux casiers de ses collègues. Tout en délicatesse, elle tentait de forcer la serrure du casier qui devait appartenir à Farce Cynique.

La serrure gardant le casier s'apprêtait à céder quand une voix masculine la fit sursauter. « Salut beauté ! » Se retournant vivement, la Mwangi vit Maître Fléau se tenir derrière elle, près des escaliers, bras croisés sur le torse. « Alors comme ça, on s'intéresse au contenu des casiers de l'un de mes hommes ? » Sans lui laisser le temps de démentir, Fléau poursuivit. « Allons, allons, pas de panique. Je ne suis pas venu là pour te créer des ennuis. »

Rangeant discrètement ses outils dans les plis de sa jupe, Shivakah répondit de sa voix grave et chaude alors qu'elle se relevait : « Ah ouais ? Alors qu'est-ce t'es v'nu faire ici ? Tu vas pas m'dire que tu m'cherchais juste pour m'faire la cour ? J'suis pas aussi belle que Sandara ou Rosie, mais si tu poses tes doigts sur moi, 'faudra pas t'attendre à les garder accrocher à ton corps, si tu vois ce que j'veux dire... »

Laissant un rictus se peindre sur son visage, Fléau dévisagea la femme à la peau noire. Celle-ci, gênée par la situation, dansait sans sans rendre compte d'un pied sur l'autre. L'officier l'avait surpris en train d'essayer de voler et s'il décidait de la faire chier avec ça, elle risquerait bien assez tôt de subir des coups de fouet à neuf queues en public ainsi qu'un passage à tabac en privé. Voyant que celle-ci comprenait la situation dans laquelle elle se trouvait, l'homme à la barbe tressée lâcha un petit rire moqueur. « Voyons, beauté, un peu de calme. Je suis venu ici car je te cherchais. Vois-tu, j'ai un marché à te proposer et j'imaginais que celui-ci pourrait t'intéresser. » Voyant qu'il avait capté l'attention de son interlocuteur, il poursuivit. « Tu as sans doute pu te rendre compte comme moi que les p'tits nouveaux à bord se croient tout permis et se voient certainement déjà comme les prochains maîtres à bord. »

Un peu agacée par cette entrée en matière un peu molle, Shivakah aboya : « Faudrait être aveugle pour louper ça. Y s'font des petites réunions sur l'étrave en soirée. Mais ça m'intéresse pas, moi. J'veux juste qu'on me laisse tranquille. J'veux pas être mêlée à tout ça. »

Les yeux du second se plissèrent un instant lorsque la jeune femme lui répondit sèchement. Mais fidèle à l'opportuniste qu'il était, il se reprit immédiatement et poursuivit de sa voix suave. « Ah oui ? Mais es-tu sûre de toi ? Réfléchis à plus long terme. Que crois-tu qu'il va se passer lorsque nous obtiendrons nos premières prises ? Nous allons récupérer des marchandises, et même avec un peu de chance, au bout de quelques prises un navire. Et alors, que fera le capitaine ? »

Répondant sur le ton de l'hésitation, Shivakah lui dit à mesure que son cerveau suivait le raisonnement : « Il va nommer un nouveau capitaine pour amener le vaisseau à bon port avant de le revendre... »

Le sourire de l'homme à la barbe tressée s'élargit alors qu'elle lui répondait. « Et d'après toi, qui sera le capitaine nommé à ce moment-là ? Et que crois-tu qu'il va se passer ensuite ? Je t'en pris, poursuis ton raisonnement... »


Comprenant où il voulait en venir, elle obéit sur une voix lente et hésitante : « Ça serait certainement... M. Plugg, et... il décidera ensuite d'une partie de ses membres d'équipage... Et j'pourrai être de ceux-là... »

« Bingo ! Mais comment crois-tu que nos rapports vont se passer ensuite si je dis à M. Plugg et mes hommes que,
un, t'as essayé de nous voler, et deux, que t'as refusé de te ranger de notre côté et de faire partie des nôtres ? Parce que tu t'imagines bien que ma parole va conditionner le reste de ton séjour avec nous à bord, hein ? Alors réfléchis bien. Est-ce que tu préfères faire parti des nôtres et avoir tous les avantages qui vont avec ou bien tu préfères rester libre et en chier pendant des mois à bord ? Et puis bon, ne soyons pas négatifs. Si on se retrouve à ramener les petits nouveaux avec nous, ton savoir-faire d'ancienne marchande d'esclaves pourrait nous être utile ! »


Comprenant la menace implicite formulée par Fléau, Shivakah fit une grimace de dégoût. Se sachant prise au piège, elle pesa rapidement le pour et le contre avant de se décider. « Ok, j'veux bien être des vôtres lorsque le moment sera venu. J'veux pas me retrouver du côté des perdants. Mais dans ce cas, j'veux aussi ma part comme si j'étais l'une des vôtres. Ça veut dire un poste, ou à défaut des avantages et une plus grosse part du butin ! »

« Et voilà une personne raisonnable et sensée ! Pas de problème, t'auras ta part si t'es des nôtres. Mais faudra nous prouver ta loyauté d'ici-là. Je te laisse le choix sur la manière de nous prouver ça. En attendant... » Le second se rapprocha de l'ancienne esclavagiste avant de déboutonner son pantalon et de le laisser tomber sur les chevilles.

Voyant le danger se rapprocher d'elle, la boucanière se rebiffa « Attends ! Mais qu'est-ce 'tu fous ? Je croyais qu'on avait un accord ?! »

L'autre, ricanant ouvertement, rajouta sur un ton condescendant : « Héhé, bien sûr qu'on a un accord. Mais là, nous sommes en train de signer un autre contrat : celui de mon silence auprès de Farce Cynique pour qu'il n'apprenne pas que t'as essayé de le voler. Si je lui révèle ton petit secret, ça ne m'étonnerait pas qu'on retrouve ton cadavre sans vie au petit matin... si on le retrouve !

Allons, nous ne sommes ici que deux parties de bonne volonté dont les intérêts convergent. Il ne tient qu'à toi de conclure tout cela de la meilleure manière possible. »
Baissant maintenant le dernier vêtement qui recouvrait son sexe, il fit un signe de la main à la mwangi afin qu'elle se retourne et retrousse ses jupes.

Celle-ci, comprenant qu'elle n'avait pas le choix, se laissa faire et lâcha en serrant les dents. « T'es qu'un sale fils de pute ! T'as intérêt à tenir parole. Sinon, j'aurai ta peau ! » Mais cette dernière menace mourut dans sa gorge pour laisser place à un gémissement de douleur lorsque Fléau la pénétra sans ménagement.

Modifié par un utilisateur lundi 22 mai 2017 13:58:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

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#3 Envoyé le : dimanche 21 mai 2017 22:59:57(UTC)
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21ème jour à bord de la Promesse de l'Homme, après les premiers rounds d'abordage (round 5) :


La première bataille avait fait rage sur la Promesse de l'Homme quelques instants plus tôt. Mais à présent, un relatif calme était retombé sur le navire. Entre les cadavres qui jonchaient le sol et la brume qui s'était infiltrée sur les différents ponts de la scène de combat, Conchobar avançait prudemment essayant d'éviter d'attirer l'attention sur lui. Il vit que pendant qu'une partie de ses camarades qui commençaient à fouiller les cadavres ici ou là, les autres essayaient d'enfoncer une porte pour mettre la main sur les prisonniers qui se trouvaient derrière. Passant discrètement, il préféra tenter sa chance en explorant le pont inférieur en solo. Dame Chance lui avait souvent sourit lorsqu'il faisait preuve d'audace, et il espérait que ce serait de nouveau le cas cette fois-ci.

S'enfonçant dans le ventre du navire, le barde avait découvert la vaste cale remplie de marchandises en tout genre : épices, peaux, vins, sucre et tabac. Mais ce qui retint son attention était surtout la porte dans le fond qui promettait l'accès à des trésors encore insoupçonnés. « Merde alors ! Que Besmera me foudroie si cette pièce ne cache pas un important trésor ! J'ai tout intérêt à essayer d'entrer en premier. Si les autres arrivent avant que j'ai fini de fouiller l'endroit, ils vont garder ça pour le butin commun et je pourrai dire adieu à mon bonus perso. »

Opportuniste cupide, il se mit en quête d'un outil lui permettant d'ouvrir cette foutue porte en bois fermée à double tour. Retournant tout ce qu'il trouvait sous la main, il espérait mettre la main sur un pied-de-biche ou n'importe quoi de ressemblant. Desna ayant sans doute entendu ses prières un peu plus tôt, Conchobar n'eut pas à attendre bien longtemps avant de trouver LA solution à son problème. Sous une bâche, caché entre deux caisses en bois se trouvait un tonnelet qu'il ouvrit sans hésiter. Une petite partie se répandit à ses pieds : c'était une poudre noire sentant le souffre. « Chouette ! De la poudre ! Je vais pouvoir faire exploser cette foutue porte qui garde mon trésor. » Complètement investi par son idée et inconscient de son environnement, il ne remit même pas un instant en question la dangerosité du procédé.

Plaçant le tonnelet de poudre contre la porte de bois après avoir tracé une longue ligne de poudre noire qu'il le menait jusqu'aux escaliers, il se préparait à y mettre le feu quand soudainement la porte qui bloquait son trésor s'ouvrit en grand. En sortirent aussitôt une dizaine de matelot qui avaient senti la catastrophe arriver. « Arrête, bon sang ! Es-tu fou ? Tu vas faire sauter le navire et nous avec ! » S'adressant à lui dans la panique, ils firent peur au barde qui lâcha son allumette enflammée de surprise.

Un malheur en appelant un autre, celle-ci tomba pile sur le sillon de poudre noire qui se trouvait à ses pieds. Aussitôt, tous comprirent ce qui allait arriver. Prenant leurs pieds à leur cou, tous se dirigèrent vers l'escalier avec pour but de mettre le plus de distance possible entre le tonnelet de poudre et eux. Mais aucun n'eut le temps de quitter ce pont que le tonnelet explosa, pulvérisant la porte de la réserve et renversant les hommes qui cherchaient à fuir.

Seul Conchobar réussit à s'éclipser, et loin de s'embarrasser de quelque doute que ce soit, avait rejoint le pont de son propre navire cherchant à masquer là sa propre faute. En bas, une nouvelle montagne de cadavres s'était créée. Et comme si cette explosion avait sonné la reprise des hostilités, celles-ci reprirent partout ailleurs alors que les défenseurs cachés dans les interstices de la Promesse de l'Homme se jetaient sur les assaillants surpris et sonnés.

Modifié par un utilisateur lundi 22 mai 2017 14:05:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

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#4 Envoyé le : lundi 22 mai 2017 03:21:20(UTC)
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21ème jour, à bord de la Promesse de l'Homme, sur le pont principal, après les premiers rounds d'abordage (entre le round 3 et 26) :

Évitant une attaque en traître grâce à l'intervention de ses nouveaux hommes, le capitaine Harrigan leur fit un signe de la tête, montrant ainsi qu'il avait compris qu'il leur devait une fière chandelle. Puis, il reprit sa tâche et essaya de faire céder la porte qui lui bloquait l'entrée de la cabine du capitaine de la Promesse de l'Homme. Homme d'honneur à sa manière, il espérait y trouver son adversaire afin de lui donner un mort digne et honorable avant de s'emparer de ce navire.



D'un dernier coup d'épaule, il fit craquer la serrure de la porte. Aussitôt, celle-ci s'ouvrit laissant voir une large cabine luxueuse. Quatre fenêtres à l’encadrement doré laissaient entrer la lumière dans la pièce, qui lui donnait un aspect presque religieux. On pouvait voir ici et là plusieurs objets de valeur comme un hamac de luxe, une table de salle à manger recouverte de dorures. Quelques chaises de bonne facture ainsi que quelques coffres et étagères finissaient d'orner cette pièce centrale du navire.

L'instant d'évaluation du butin à piller passé, Harrigan interpella son homme de main : « Allez, au boulot ! On fouille cette pièce de fond en comble. On vérifie qu'aucun ennemi ou mauvaise surprise ne nous attende. Et après ça, on passe à d'autres pièces du navire. Allez, exécution ! »

« À vos ordres, capitaine ! » répondit Fléau du tac-o-tac. Aussitôt, celui-ci se mit à retourner tout ce qui se trouvait dans la cabine pour obéir à son supérieur. Une masse sombre présente sous la large table de bois ouvragé retint son attention. En retirant la chute de tissu grossier qui le recouvrait, il vit que cette masse était en fait une belle jeune femme qui tremblait de la tête aux pieds. « Tiens, tiens, tiens. Regardez capitaine ce que je viens de trouver. Un véritable trésor si vous voulez mon avis. Hé hé hé ! Viens par ici, poupée. » lança t-il d'un air concupiscent.

La jeune femme qui ne voyait là aucun moyen de s'enfuir n'eut d'autre choix que d'obtempérer, totalement dominée par la peur qui bloquait le moindre de ses mouvements. Sortant en rampant de sous son abri, la jeune femme se redressa. Cela permit aux deux hommes de jeter un coup d'oeil appréciateur à leur prise. Comme si elle avait pu lire les pensées de ses gardes, elle répéta une nouvelle fois sa supplique. « Je vous en prie... Je vous prie, ne me faites rien. » Même dans cet endroit moyennement éclairé, ils pouvaient voir que cette femme possédait une beauté à couper le souffle. À n'en pas douter, celle-ci devançait de loin les filles de joie de Port-péril qu'ils avaient l'habitude de côtoyer ou les esclaves qu'ils avaient l'habitude de capturer. Et si cela n'avait pas suffit à Harrigan et Fléau pour comprendre l'importance de cette jeune femme, ses vêtements richement brodés finirent de lui révéler une filiation noble.

Fléau, suivant ses habitudes, la questionna plus avant tout en la couvant d'un regard avide. « T'inquiète, beauté. On va pas t'abîmer. Tu vaux bien plus intacte. Ceci dit... » La détaillant de la tête au pied, il ajouta « ... on peut sans doute prendre un peu de bon temps avec toi ! »

Le sous-fifre serait immédiatement passé à l'acte si le capitaine n'avait pas pris la parole à ce moment-là. « Attends, Fléau. Nous devons d'abord nous enquérir de l'identité de cette personne. Peut-être que son ascendance a quelque importance. » Harrigan, plus futé ou plus précautionneux que son homme de main, pensait plus loin que juste le bout de sa bite. « Bonjour, jeune femme. Je suis le capitaine Harrigan et je suis l'un des plus célèbres capitaines qui fait la fierté des Chaînes. À qui ai-je l'honneur, s'il-vous-plait ? »

Voyant immédiatement là un moyen de se soustraire au sort que lui réservait l'homme au turban, la jeune femme répondit sur un ton précipité dont la panique transpirait derrière la réponse. « Je... je suis Akkuya, une cousine éloignée de Malduoni, l'actuel gardien de La Première Loi. » L'explication était assez claire en elle-même pour que le capitaine comprenne la portée de cette révélation. Pourtant, Akkuya compléta celle-ci comme pour être sûr que l'autre homme comprendrait aussi sa valeur en tant qu'otage. « C'est l'actuel dirigeant du Rahadoumi. Et je suis sûre qu'il serait prêt à payer une fortune pour me récupérer, ainsi que mon frère, le capitaine de ce navire... »

Aussitôt, les yeux d'Harrigan s'illuminèrent. Avec un otage de cet accabit, sa fortune pour les mois à venir serait assurée. Peut-être même que sa prise pourrait lui permettre de briguer le titre de Capitaine libre ? Il restait simplement à traiter avec prudence et doigté pour mettre la main sur le maggot que cette femme à la beauté renversante représentait. « Parfait ! Dans ce cas, Akkaya, j'espère que vous ne verrez aucun inconvénient à ce que je vous raccompagne jusqu'à ma cabine afin de vous mettre à l'abri de mes hommes ? » À côté de lui, Fléau fit une grimace qui traduisait parfaitement sa frustration. Mais celle-ci fut assez discrète pour que le garundi ne la remarque pas. S'adressant à son homme de main, il ajouta : « Fléau, je te fais confiance pour éliminer les dernières poches de résistance d'ici à ce que j'installe cette jeune femme confortablement dans ma cabine. » L'imposant capitaine saisit ensuite l'un des bras d'Akkaya de sa poigne ferme et sorti de la pièce en la traînant fermement derrière lui.

Fléau, qui était resté seul dans la pièce, cracha par terre et se frotta l'entrejambe qu'il avait gonflé par l'excitation « Foi de Fléau, je me la taperai bien cette gonzesse ! Mais si le capitaine la garde dans sa cabine, ça va être compliqué... » Puis après un court moment de réfléxion, il sourit à pleines dents et ajouta pour lui-même « Hé hé, c'est pas grave. J'ai un peu de temps d'vant moi. J'suis sûr que j'vais trouver le moyen d'arriver à mes fins. En plus, le capitaine Harrigan n'étant plus là, j'vais pouvoir me servir tranquillement avant les autres ! » Remisant cette pensée de luxure dans un coin reculé de son esprit, Fléau se mit à fouiller la cabine avec attention avant de se diriger vers le pont intermédiaire grâce à une ouverture présente dans un coin de la pièce.

Modifié par un utilisateur lundi 22 mai 2017 14:09:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

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#5 Envoyé le : lundi 22 mai 2017 04:26:16(UTC)
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21ème jour, à bord de la Promesse de l'Homme, alors que les combats ont repris :

Accompagné d'autres hommes de l'Absinthe dont Rosie, Plugg et Shivakah, Chourave essayait de maîtriser son adversaire. De ce combat dépendait la maîtrise totale et finale du navire marchant. Virevoltant avec agilité devant un marin qui tentait de le coincer dans un coin, il rit de la maladresse de son adversaire. « Alors, mon gros ? T'as bouffé trop de soupe ? T'arrive plus à bouger ? »

Agacé par la provocation, l'homme devant lui se fendit ce qui eut pour conséquence de les isoler un peu plus des autres. « Tu perds rien pour attendre, cloporte. Je vais te découper en rondelle avant de te balancer aux requins ! » L'homme balafré n'était pas un néophyte mais le jeune garçon était d'une agilité insolente.

Profita de sa vivacité et du moindre espace disponible, il réussit à intervertir sa position avec son adversaire et plongea sa lame dans le ventre du rahadoumi. Se riant du danger, il lança à l'adresse de l'homme agonisant. « Et ben, je crois que ce sera malheureusement pas pour aujourd'hui, mon gros. La prochaine fois, faudra prendre l'entrainement avec un peu plus de... »

Mais alors qu'il finissait de faire la morale à son adversaire, une lame courbe vint lui tracer un nouveau sourire au niveau de sa gorge. Totalement pris par surprise, le jeune garçon se retourna pour voir que le coup porté venait d'une camarade d'arme, la dure Shivakah à la peau d'ébène. Comme pour répondre à la question muette de l'adolescent, celle-ci chuchota à son oreille : « Désolée, Chou. C'est pas contre toi. Mais je dois d'abord penser à moi. » Le pauvre Chourave s'effondra ensuite sans bruit au sol et la mwangi en profita pour récupérer *quelque chose* qu'elle glissa dans sa poche, avant de faire semblant de s'inquiéter pour lui alors que Rosie s'approchait dans son dos. Se relevant, elle secoua la tête en regardant l'halfeline. « Y'a plus rien à faire pour lui. La vie l'a quitté... » Accusant le coup, le petit bout de femme écrasa une larme et tourna les talons en quête d'un nouvel adversaire sur qui laisser éclater sa colère.

Derrière elle restait une Shivakah a moitié cachée par la pénombre. Désolé, le jeunot. J'avais rien contre toi, mais c'est la loi du plus fort qui prévaut et j'étais coincée. J'espère que tu me pardonneras...

Modifié par un utilisateur lundi 22 mai 2017 05:59:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

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#6 Envoyé le : lundi 22 mai 2017 05:18:15(UTC)
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21ème jour, à bord de la Promesse de l'Homme, quelques instants après que Fléau ait rejoins le pont intermédiaire :

Ayant fait de son mieux pour éviter de se mettre en danger, Fléau atteignit la pièce sous la cabine du capitaine sans encombres lorsque les bruits de combat en contrebas cessèrent. Comme pour l'Absinthe, celle-ci servait de cambuse sur ce navire et les prisonniers avaient déjà été alignés dans un coin. Fléau, voyant une bonne partie de ses hommes occuper la pièce, les salua brièvement. « Bon travail, les gars ! On a sécurisé tout le bateau ? »

Maheem, qui avait pris la tête du groupe pendant que M. Plugg se trouvait une pièce plus loin à superviser le reste des opérations, acquiesça : « Oui, chef ! On a fouillé tout le pont et on n'a trouvé personne d'autre. Les autres sont en train de voir si y'a des trucs secrets à bord ou des foutus pièges. Tout à l'heure, y'a eu une putain d'explosion en bas et y'a au moins une dizaine de marins qui en sont morts. On a cherché à savoir qui parmi les nôtres a fait ça, mais y'a personne qui sait rien. Ces prisonniers de merde savent rien non plus ! » termina t-il alors qu'il donnait un coup pied dans les côtes d'un homme noir emprisonné à ses pieds. « Ce sont que des sauvages de merde qui parlent pas notre langue. Regardez ! »

L'homme à ses pieds lâcha immédiatement un râle de souffrance avant de reprendre sa respiration et d'adresser des paroles incompréhensibles à son tortionnaire sur un ton qui ne laissait nul doute sur ses intentions. « Rudia tena, na mimi ahadi kwamba mara iliyotolewa viungo hivi, mimi itabidi kukata it up kabla ya kuendesha gari kina katika msingi wako! »


« 'Voyez, patron ? Y'a rien à en tirer. Et vous, vous avez trouver quelque chose de votre côté ? »


Préférant passer sous silence la prise du capitaine, Fléau répondit par la négative avant d'ajouter : « Non, mais j'crois qu'il faut pas s'priver, hein ? Regarde un peu. » fit-il en montrant du doigt l'une des prisonnières. Toujours excité à la pensée d'Akkaya, Fléau cherchait à tout prix un moyen de se soulager. « Allez, les gars. On commence à transférer les prisonniers vers notre navire avant de passer au pillage des ressources. Et pour ceux qui veulent, qu'ils reviennent ici prendre leur tour après moi. » Lâchant un rire gras et un regard complice à ses hommes, il leur fit signe de se mettre au travail tandis qu'il s'apprêtait à prendre du bon temps.

Mais c'était sans compter sur le compagnon de la jeune femme, qui même ligoté, essaya de s'interposer entre les deux. D'un geste sûr, Fléau sortit un poignard de son manteau avant de rire du malheureux. S'accroupissant près de lui, il enfonça ensuite lentement sa lame dans le cœur du malheureux toujours bâillonné et ligoté. « Hahaha, pas de chance pour toi et ta nana, hein ? Mais t'inquiète pas, va. Je vais bien prendre soin d'elle. Tu peux mourir l'esprit tranquille. »

La femme qui avait assisté à toute la scène, impuissante, s'était elle aussi vivement débattue. Elle avait également poussé un puissant cri de rage, uniquement bloqué par le bâillon qui se trouvait en travers de sa bouche. Mais ses larmes parlaient pour elle. Fléau venait de tuer son bien-aimé et celle-ci ressentait une douleur bien plus vive dans son cœur que celle liée aux coups que les boucaniers lui avaient portés un peu plus tôt.

Alors que l'ulfe rendait l'âme, la jeune femme sembla plonger dans un profond état catatonique. Ignorant Fléau qui venait s'occuper de son cas en lui retirant ses fringues, celle-ci se laissa faire, les yeux dans le vague. « Bah merde alors ! Si j'avais si que tu ferai l'étoile de mer après avoir tué ton mec, j'aurai attendu un peu avant de me débarrasser de lui ! Hahaha ! J'avais toujours entendu dire que les nordiques remuaient bien au lit ! » Puis sans d'autre forme de procès, Fléau mena sa basse besogne tout ne pensant à la noble enfermée dans la cabine du capitaine. Sous lui, la jeune femme ulfe ne bougea pas le moins du monde lorsque les autres hommes vinrent prendre leur tour...


Polyglotte :

Modifié par un utilisateur lundi 22 mai 2017 14:21:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

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#7 Envoyé le : vendredi 26 mai 2017 14:48:03(UTC)
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21ème jour, à bord de la Promesse de l'Homme, au moment du festin :

Alors que la scène de la planche avait finit de décider les esprits, les prisonniers restants décidèrent de se tenir coi. Aucun ne semblait vouloir finir en nourriture à poisson. Le capitaine Barnabas Harrigan prit donc ce silence pour un accord tacite et salua ses nouveaux membres.

Prenant ça pour le top départ, les anciens se levèrent pour commencer à se servir ou vaquer à leurs occupations. Ce fut par exemple le cas de Kwurzk qui tailla bavette un moment avec les blessés puis avec les mwangis. Mais ce fut également le cas du second et de maître d'équipage. Ce dernier, voyant là une opportunité de gagner de nouveaux alliés, lança M. Plugg sur le sujet : « M. Plugg, que diriez-vous de suivre un peu l'exemple de demi-portion ? Avec Eyle et Qibeq morts, on va avoir besoin de renflouer nos rangs. Et je crois qu'on tient là une bonne opportunité. Nous pouvons certainement trouver des hommes de valeur en face. Par contre, plutôt que de s'adresser aux esclaves, on va s'adresser aux hommes qui leur ont passé les chaînes. Après tout, on cherche des hommes. Pas des animaux ! Ha ha ha! »

Sur un ton détaché, l'autre lui répondit « Très bien, je te suis, Fléau. » Aussitôt l'homme à la barbe tressée fit signe au reste du groupe de se bouger le cul et c'est ensemble qu'ils se dirigèrent vers les hommes à la peau basanée. Plusieurs montrèrent des signes évidents d'anxiété en voyant les pirates se rapprocher. Pourtant, nul ne chercha à s'éloigner. Chacun savait que les hommes qui venaient les voir faisaient partis des chefs à bord, pour les avoir vu diriger le pillage en règle de leur navire. Il attendirent donc que l'un ou l'autre de ces hommes se décident à engager la conversation.

Et c'est ce que fit assez naturellement Fléau. « Salut, les gars. Calmez-vous, on est pas venu pour vous chercher des embrouilles ou pour vous jetez par dessus bord. Après tout, vous faites parti des nôtres à présent. On vient juste vous souhaiter la bienvenue. Et puis, tout cela n'avait rien de personnel. On a juste fait notre travail et vous le vôtre, vous voyez ? » lança t-il sur un ton qui se voulait affable et conciliant.

L'un des hommes présents transpirait à grosses gouttes et semblait ne pas en mener large malgré cette entrée en matière assez soft. Il sauta donc sur l'occasion pour essayer de plaire à l'officier. « Oui, oui, tout à fait. Vous avez raison ! Moi, j'ai tout de suite su que vous étiez des hommes d'une certaine trempe. D'ailleurs, je le dis tout le temps autour de moi : les pirates, ce sont des hommes d'honneur. Pas étonnant que les états vous ai rejetés et pourchasser avec toute la corruption présente. Ca se lit sur vos visages et je suis sûr que les autres sont du même avis. Hein, pas vrai, les gars ? » Mais au lieu d'obtenir un écho favorable, le reste des rahadoumis présents se contentèrent de les dévisager. Rigolant chichement à ce silence, le gros homme poursuivit sa tirade en s'épongeant le front avec son mouchoir. « Heu, je... je me nomme Ormizd et je suis marchand. Bon, là, j'ai plus grand chose à vendre mais j'étais... disons, spécialisé dans les babioles religieuses. » Aussitôt, plusieurs des compagnons assis sur le sol à côté de lui le dévisagère avec insistance, mais sans toujours prendre la parole.

Artefacts religieux au Rahadoumi.

Seul l'un d'eux osa prendre la parole. « لذا، أنت خائن لعرقك، مهرب نوع من القرف! » L'homme incriminé rentra aussitôt la tête dans les épaules, à la manière d'une tortue fuyant le danger.

Mais l'échange tourna court grâce à Maheem, le gros gabier, qui suivait les directives de Fléau. « مهلا، تهدئة، رجل. كنت أكثر Rahadoum الآن. وكانت القوانين التي كنت تعرف أقصر. لماذا لا نسيان الماضي وبدء حياة جديدة؟ »


Faisant comme s'il comprenait, Fléau abonda dans son sens. Peut-être cela finit-il de convaincre l'un des hommes car il entreprit de se présenter. « Ok, moi, ça me va. Je m'appelle Kobad. J'étais l'un des gardes qui devait surveiller ces macaques qu'on avait en soute. Tant que vous me promettez la richesse et les femmes, je suis partant. » Son accent était à couper au couteau, mais il restait néanmoins compréhensible pour qui l'écoutait avec attention.

Fléau lâcha alors un rire sarcastique. « Hahaha, t'en fais pas pour ça, Kobad. Tant que tu bosses bien et que tu bosses pour nous, t'auras pas de soucis à te faire. Pour la richesse, faudra attendre la prochaine prise. Mais pour ce qui est des femmes, ça peut s'arranger. Y'a cette ulfe qui semble toujours dans le coltard avec laquelle on pensait s'amuser un peu plus tard ce soir, les gars et moi. Après quoi, on la jettera par dessus bord. Si tu veux ton tour, t'as qu'à rester avec nous. D'autres volontaires ? » demanda t-il, un sourire carnassier collé sur le visage.

Mais aucun autre homme ne se manifesta. La seule réaction fut celle d'un homme dont les poches sous ses yeux marquaient son âge avancé. Faisant preuve d'un calme dénotant particulièrement à côté de l'anxiété affichée du gros marchand de reliques, il s'exprima de sa voix grave : « Je me nomme Lubeq. Et je passe mon tour avec la femme aux cheveux couleur du soleil. Je veux juste être du côté des vainqueurs, et vous semblez être les maître à bord. Alors je suis des votres... » Le soldat masqué qui se tenait juste à sa gauche hocha la tête et ajouta un simple « Pareil. » de sa voix métallique. Aussitôt, le reste des kéléshites assis là abondèrent dans le même sens.

Fléau jeta un coup d'oeil complice à M. Plugg qui avait une naissance de sourire sur le visage. La proposition de son homme semblait avoir porté ses fruits, et ces nouveaux hommes ne se rangeraient pas du côté des fortes têtes. Comme pour conclure l'accord, il lança à la cantonnade. « Parfait. Allons manger et profitons du festin. Le reste pourra attendre. »

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#8 Envoyé le : mardi 6 juin 2017 04:26:21(UTC)
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22ème jour (1er jour de festin), à bord de l'Absinthe, en fin de matinée :

Le capitaine, fidèle à son habitude, s'était levé aux aurores. Se tenant derrière son mousse qui était assise à la table, il regardait par dessus son épaule pendant qu'elle reportait l'intégralité du butin dans les livres de compte à la lumière du jour qui gagnait en intensité. Dans un coin de la pièce résidait la pauvre Akkaya, otage ô combien précieuse, qui avait finit par accepter son sort. Faisant toujours le deuil de son frère fraichement trépassé, des larmes coulaient le long de ses joues de manière sporadique. La matinée avait ainsi filé à toute allure, et le soleil était en train d'atteindre le zénith de sa course journalière.

Chassant un moustique qui volait autour de son visage, Barnabas terminait d'énumérer le butin à recenser : « 50 rouleaux... 50 rouleaux de toile de coton. 20 tonneaux de... de café. 90... sacs de sucres. Parfait. Tout est bon. Je crois que nous n'avons rien arrêté. » Arrêtant sa dictée, il se mit à réfléchir à haute voix. « Calfate, combien pouvons-nous tirer de toute cette cargaison que nous venons de récupérer ?  »

La mousse, jusque là concentrée sur les comptes, se redressa enfin afin de s'étirer. Faisant une rapide estimation, elle fronça les sourcils en réfléchissant à haute voix. « Le sucre devrait normalement plutôt bien se vendre à Port-Royal en cette époque de l'année. Par contre, le court du coton et du sucre ne nous y sera pas favorable. Si on vend le tout là-bas, on pourra s'estimer heureux si nous récupérons le temps qu'on aura pris à amener la marchandise à bon port. A mon avis, il faudra plutôt compter sur une vente à Port-Noyé ou à Baie Sanglante si on veut en tirer un bénéfice. Ces deux villes sont plutôt mal ravitaillées, comparativement parlant, alors nous devrions pouvoir fixer notre prix sans trop de difficulté. Nous aurions alors assez de liberté pour engager quelques hommes de plus et gagner en efficacité à bord. » Le capitaine prit acte des estimations que son mousse venait de faire et opina de la tête. Puis, Calfate, terminant de faire les comptes dans sa tête, posa à son tour une question à Harrigan. « Au passage, capitaine, que faisons-nous pour les parts de Eyle, Qibeq, Chourave et Jakes-la-Pie ? »

Se tournant vers elle comme si la question allait de soi, il répondit du tac-o-tac : « Jakes-la-Pie était un enfant de salope qui chapardait sans cesse sur mon vaisseau. Il est mort comme le fils de rat qu'il était. Il n'a donc le droit à aucune part. Eyle, lui, a relâché son attention en pleine tempête et il est mort bêtement avant d'avoir pu participer à notre dernière prise. Retranche donc sa paye des comptes, mais pas sa part du butin. Une fois à Port-Royal, nous nous enquièrerons de ses proches qui recevront sa salaire. Et pour Chourave et Qibeq, ils sont mort durant l'abordage. Alors, leurs proches connus auront droit et à leur salaire et à leur part du butin. »

A cette réponse, la mousse hésita. « Vous êtes sûr, mon capitaine ? Après nos derniers déboires, nos comptes sont au plus bas. Puis-je me permettre de vous rappeler que c'est pour cette raison que nous avons recruté nos derniers membres de force. Si nous comptons le coût des réparations sur la coque et les voiles déchirées par les balistes ennemies lors de l'abordage, nous risquons de rapidement nous retrouver dans le rouge et ... » Calfate n'avait pas fini son explication. Mais en voyant le regard de prédateur que lui lançait Barnabas, celle-ci s'arrêta net pour répondre. « Bien mon capitaine. Il sera fait selon vos désirs. »

Et alors qu'elle s'exécutait, quelqu'un toqua à la porte de la cabine. « Bonjour, mon capitaine. Vous m'avez fait appeler ? » Si M. Plugg semblait bien réveillé et propre sur lui, derrière lui se tenait un Fléau quelque peu titubant, encore sonné par l'alcool qu'il avait ingurgité la veille au soir.

« Oui, M. Plugg, vous tombez à pic. Entrez donc avec Maître Fléau. J'ai à vous parler. » S'exécutant, les deux hommes prirent place non loin de la table où le capitaine et le mousse se tenaient déjà. « Très bien. M. Plugg, savez-vous pour quelle raison je vous ai fait appeler ce matin ? » L'autre haussa simplement les épaules. « Je vous ai fais venir ici, M. Plugg car nous avons un petit problème sur les bras. Nous avons deux navires dont un tout nouvellement acquis. Mais nous n'avons qu'un équipage et demi au complet pour ramener nos deux navires à bord port. Comme vous le savez, je vous considère comme un homme de confiance. Je voudrai donc vous charger, vous et quelques hommes de ramener le navire marchand à Port-Royal pendant que je remonterai vers Port-Noyé pour y vendre une partie du butin que nous avons récupéré. Est-ce que je peux compter sur vous ? »

A ces derniers mots, les yeux du second se mirent à luire d'une lumière interne pleine d'intérêt et de fierté. Derrière lui, toute morosité quitta Fléau qui avait soudain regagné toute sa vivacité d'esprit. « Bien sûr, mon capitaine. De ma vie, je ne vous ai encore jamais fais défaut. Vous pouvez me faire entièrement confiance. Je suis votre homme le plus fidèle après tout ! »

Secouant vaguement la main à la réponse de son homme, le capitaine entra alors dans les détails. « Très bien. Alors mettons-nous d'accord sur les hommes que vous pourrez embarquer avec vous et sur les détails entourant notre prochain rendez-vous » La discussion prit ainsi durant de longues minutes le chemin d'un marchandage assez intense entre les deux hommes, le second (aidé de Fléau) réclamant des hommes qualifiés et le capitaine rechignant à se séparer de ses meilleurs hommes pour accompagner une simple prise à bon port. Le résultat obtenu quelques minutes plus tard reflétait un juste équilibre entre les deux volontés : M. Plugg réussit à obtenir que la plupart de ses hommes de main le suivent, ainsi que la plupart des derniers arrivants. Le compte était tout juste suffisant pour manoeuvrer le navire correctement si Plugg faisait travailler ses hommes d'arrache-pied. Et de son côté, le capitaine Barnabas Harrigan conserva ses meilleurs officiers, dont son maître de navigation et faiseuse de vent Peppery Longvieux-Sou, ainsi que les meilleurs marins présents à bord.

Se serrant la main pour conclure le deal, aucun des deux ne vit Maître Fléau observer avec attention la belle otage dont les formes étaient mises en valeur par les vêtements d'étoffes fines, caractéristiques des femmes kéléshites. Pas plus que Calfate qui s'était replongé dans les comptes pour en vérifier l'exactitude ou Akkaya elle-même qui semblait avoir les yeux dans le vague. Lorsque Plugg referma la porte de la cabine du capitaine derrière lui, il ne vit pas son homme de main se passer la langue sur les lèvres à la manière d'un homme prêt à dévorer un succulent festin qui n'attendait que lui...
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#9 Envoyé le : mardi 6 juin 2017 04:27:42(UTC)
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22ème jour (1er jour de festin), à bord de l'Absinthe, en milieu de journée :

Les nouveaux arrivants et derniers membres d'équipage intégrés avaient passé cette première journée à bord de l'Absinthe ou à bord de la Promesse de l'Homme de manière plutôt oisive. Entre les uns qui perdaient leur temps en bavardages oisifs et les autres qui se remplissaient la panse en vidant les bouteilles de vins et de rhum, chacun semblait prendre la mesure de leur nouvelle vie petit à petit.

Mais l'un d'entre eux en particulier semblait soucieux de cette nouvelle vie qu'il venait d'accepter. S'adressant au camarade kéléshite que se trouvait à sa droite, Ormizd se permit d'exprimer ses doutes à haute voix : « Hey, l'ami, comment tu penses que ça va se passer pour nous à bord, une fois qu'on se sera remis en route ? J'ai entendu dire toute sorte de choses sur les pirates...  »

Mais l'autre, pas du tout inquiet, lui répondit sur un ton plutôt détendu tout en le rabrouant : « Je crois que tu t'poses trop de questions, Gras-du-bide. Si tu t'bouges le cul et que tu fais ce qu'ils te disent, t'auras pas d'ennuis. Les pirates, c'est comme le reste. T'as des salopards partout. Faut juste savoir faire la part des choses. Mais j'comprends qu'avec ton physique, tu te fasses du soucis. A part nettoyer le pont à la pierre et devenir le souffre douleur et/ou le sac à foutre à bord, je vois pas à quoi tu pourrais être bon. » lâcha t-il d'un ton lapidaire.

L'autre, qui ne semblait pas habitué à autant de mépris d'habitude, accusa le coup. Si on était sur le continent, tu ne te serais jamais permis de me parler comme ça. Un sale petit porte-lame de misère face au puissant négociateur que j'étais, je t'aurai fais arracher la langue... mais prenant en compte la situation, il décida de prendre sui lui (vu que tout ce qu'il gagnerait serait de se faire casser la gueule) et de s'adresser à un autre camarade d'infortune. La réponse qu'il reçut fut à peine plus convaincante. Il décida alors de se mettre à la recherche de Plugg et Fléau dans l'idée de se mettre dans leurs bonnes grâces. Si le travail physique n'était pas son fort, la parlotte en revanche était un art dans lequel il avait apprit à exceller et son esprit retord savait l'utiliser à bon escient.

Kobad, voyant le manège du petit homme grassouillet, se permit d'en rire en prenant ses compagnons à témoins. « Hahaha, vous avez vu ça ? Cet homme était déjà un vers de terre quand je bossais pour lui à Botosani. Mais là, on peut vraiment dire qu'il a abandonné tout amour propre, non ? Qu'est-ce que t'en penses, Lubeq ? »

Observant le manège du marchand, le dénommé Lubeq ne put qu'acquiescer. « J'en pense que t'as raison. Mais j'vais te dire. J'en ai rien à foutre d'Ormizd. Non, mon principal soucis, ce sont ces esclaves qu'on a libéré. Regarde-les à l'autre bout du pont, à bouffer avec leurs doigts et à parler comme des bêtes sauvages. Je ne faisais que mon boulot de garde en les transportant d'une endroit à un autre pour qu'Ormizd et les autres marchands les revendent. Après tout, l'esclavage, c'est monnaie courante dans notre pays. Mais je crois pas que ces sauvages vont pas voir ça du même oeil que moi. Laisse leur un peu de temps et de liberté, et je te parie qu'ils vont se mettre à discuter de la meilleure façon de nous faire la peau quand il le pourront. Putain, que le gardien de la première Loi m'en soit témoin, je faisais que mon job. Il est hors de question que je me fasse égorgé comme un porc par ces sauvages ! Il va falloir penser à un moyen de se protéger, et fissa ! »

Jetant un oeil aux mwangis qui mangeaient, assis à même le sol comme les kéléshites, à l'opposé d'eux sur le pont principal, renifla et cracha un gros molard avant de rassurer son pote. « Cette bande de macaques ? Sérieusement ? T'as peur de cette bande de macaques ? On a toujours fait parti des gagnants et même si je peux pas piffer ce gros lard d'Ormizd, je pense qu'il a choisi la bonne tactique : se rapprocher des officiers. Suffira de faire comme lui, et on sera à l'abri de tout. On sait manier les armes et on sait se servir de notre tête. Tu penses que ces pirates seront trop aveugles pour le voir ? Non, mon pote. Moi, je te le dis : je vais leur montrer mon utilité et après, je te parie que je pourrai même continuer à traiter ces sauvages de la même manière qu'avant. Y'a pas à s'inquiéter. »

L'autre ne semblait pas totalement convaincu du plaidoyer de son collègue mais décida de ne pas le contredire. Même s'il n'avait encore jamais maltraité ou abusé des esclaves qu'il accompagnait, la situation le dérangeait au plus haut point. Et quiconque d'extérieur à la scène aurait pu dire qu'il avait des raisons de s'inquiéter car effectivement, à l'autre bout du pont, le groupe de mwangis tenait le genre de discussion auquel Lubeq s'était attendu.



Banipani, le premier à remarquer les coups d'oeil appuyés lancés par Lubeq, avait aussi été le premier à remettre en question le destin qui les avaient amené, lui et les siens, dans cette situation aussi incroyable que déplacée pour eux. « Simbala, dis-moi, tu ne penses pas sérieusement qu'on va rester à bord et faire tout ce que ces hommes blancs nous disent ? »

L'autre, avalant la bouchée de riz et de haricots qui occupaient sa bouche, prit une courte inspiration, comme jaugeant son ami avant de lui répondre, tel une mère répondant à son petit garçon. « Ah oui ? Et pourquoi ça ? » Bien sûr, les étrangers autour d'eux ne pouvaient rien comprendre à cet échange mais le ton employé laissait transparaître les émotions de l'un et de l'autre assez bien.

Presque surpris de cette réponse aussi simple, le dénommé Banipani rétorqua : « Et bien, parce que ! Notre vie n'est pas ici et les autres nous attendent. Nous devrions chercher à nous enfuir aussi vite que possible, à la première occasion qui se présentera ! » Un dernier juron des plus vulgaires vint ponctuer son intervention avant qu'il finisse par se taire, attendant la réaction de bon sens que la femme noire ne se garderait pas d'adopter.

Mais celle-ci ne semblait pas du même avis. « Très bien. Et comment comptes-tu mettre ça en oeuvre en haute mer et si loin des côtes et du moindre allié, ô grand Banipani ? Je te signale que ce gens risquent de nous tuer au premier écart. Vu la misère dans laquelle nous vivions jusqu'à présent et les conditions dans lesquelles nous nous sommes retrouvés déracinés, j'imagine que plus une seule âme vivante ne doit plus occuper notre village à présent. Non, le mieux à faire est encore de faire profil bas et de s'adapter à cette nouvelle vie. »

Agacé par autant de passivité, Banipani fit gonfler les narines de son nez épaté avant de tiquer. « Dans ce cas, il faut nous venger et nous débarrasser de ses hommes qui nous ont fait prisonniers et maltraités. Tranchons-leur la gorge et faisons offrande de leurs âmes aux Ancêtres, afin d'apaiser les âmes du notre tribu maintenant morte ou dispersée aux quatres vents ! »

Pateba, qui s'était jusqu'à présent tenu en retrait face à sa chef et au contestataire qui lui faisait face, décida d'intervenir pour trouver un juste milieu, le temps de trouver une vraie solution à leur situation. « Calme, Banipani. Ecoute Simbala. Sa parole porte la sagesse du conseil des femmes. Nous sommes loin de notre terre, mais en bons pêcheurs que nous sommes, nous savons vivre sur l'eau. Nous savons pêcher et nous débrouiller avec presque rien. Nos compétences valent beaucoup sur ce bateau au moins sept fois plus grand que le plus grand de nos bateaux. En plus, on nous nourrit bien mieux que lors de ces voyages en caravanes et de ce dernier voyage en mer. Crois-tu que ces hommes ne sachant rien faire d'autre que de parler et manier leur bout de métal courbe seront plus utiles que nous ? Non, je ne le crois pas. Et parce que nous sommes plus utiles, le temps viendra où nous aurons notre mot à dire dans toute cette histoire. Alors pourquoi ne pas attendre de voir comment les choses évoluent avant de te décider sur ton départ ? »

Peut-être les arguments de Pateba firent-ils mouches, car son ami jeta un dernier regard mauvais en direction des kéléshites avant de se remettre à manger avec les doigts l'un des plats de féculents qu'on leur avait servi cet après-midi. Si le groupe de mwangis avait des ressources à sa disposition tout comme celui des rahadoumis, ni l'un ni l'autre n'était tout à fait sûr de la suite des événements. Et une chose était sûre, dans un groupe comme dans l'autre, certains finiraient par en découdre. Cela n'était qu'une question de temps avant que le passif entre les deux groupes ne les rattrapent.
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#10 Envoyé le : mardi 6 juin 2017 04:28:16(UTC)
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23ème jour (2ème jour de festin), à bord de l'Absinthe, durant la journée :

Si la jeune otage s'était retrouvée dans un état totalement amorphe le premier jour de sa captivité, celle-ci semblait avoir retrouvé un peu d'énergie le lendemain. Bien que toujours prostrée sur sa chaise dans un coin de la cabine du capitaine, celle-ci observait le moindre des faits et gestes du valeureux garundi qui servait de capitaine sur l'Absinthe.

Celui-ci, remarquant le manège de la jeune femme, décida d'interrompre la conversation qu'il tenait avec son mousse pour briser la glace avec sa captive. De sa voix de stentor, il s'adressa à elle sur un ton qui se voulait engageant : « Bonjour, jeune femme. Je suis désolé pour votre frère. C'était un brave homme et sa mort n'avait rien de personnel. J'espère que vous le comprenez. » Faisant une pause pour laisser le temps à la jeune femme de digérer ces excuses, il reprit ensuite derrière, plus terre-à-terre. « Vous n'avez rien manger depuis l'avant-veille. Permettez à mon mousse de vous ramener une assiette des meilleurs mets préparés par Tripaille-de-Poiscaille. Il n'a plus l'air de rien comme ça, mais fut un temps, cet homme était l'un des meilleurs coqs à terre, voire sans doute le meilleur. Goûtez seulement à l'un de ses plats et je vous garantis qu'il ne restera plus une miette de nourriture dans votre assiette à la fin. » Remarquant que la prisonnière se contentait de le fixer sans opiner mais sans refuser non plus, il chargea Calfate de la course.

Lorsque la porte se referma derrière la mousse qui s'exécuta, la jeune soeur de feu le capitaine Beoib ouvrit la bouche pour la première fois. « Que... qu'allez-vous faire de moi à présent ? » La méfiance s'entendait clairement dans cette courte phrase.

Et comme si Harrigan prenait à coeur le confort de la jeune femme à bord de son navire, celui-ci répondit sur le même ton que précédemment. « Et bien, jeune femme, j'imagine que si vous êtes réellement une cousine éloignée de Malduoni, l'actuel gardien de La Première Loi du Rahadoumi, alors votre sort doit lui importer. Et dans ce cas, votre vie aura une valeur importante que nous réclamerons à qui de droit en échange de votre liberté. Afin de rendre votre séjour à bord plus agréable, permettez-moi de vous demander votre nom. »

Toujours impressionnée par l'imposant personnage, la jeune femme resserra le voile autour de son visage avant de répondre d'une voix presque inaudible. « Je m'appelle Akkaya. Je... En définitive, vous n'êtes qu'un sauvage comme les autres. J'aurai du le savoir... » lâche t-elle avec désespoir.

Le capitaine, loin de se départir de son calme apparent, ignora cette remarque et lui rétorqua : « S'il vous plaît de le penser, chère Akkaya, je ne vais pas vous détromper. Mais lorsque votre chagrin et votre peur se seront envolés, repensez à ceci : de tout votre séjour passer à bord de mon navire, est-ce que le moindre quelconque mauvais traitement vous aura été infligé ? En dehors du fait de vous retenir dans ma cabine, il s'entend. Si vous ne tenter rien d'idiot, non, je ne le crois pas. Voyez-vous, jeune femme, je suis un homme d'affaires avant tout, même si mes affaires peuvent vous paraître étranges. Je ne suis pas inutilement violent et je crois au mérite d'un homme qui se distingue dans son travail, quel qu'il soit. Si vous vous tenez tranquille, alors je vous donne ma parole que rien de mauvais ne vous arrivera d'ici à ce que votre cousin nous remette une compensation pour la perte de votre compagnie à mon bord. J'en fais le serment. Tout ce que je cherche, c'est à rester mon propre maître et votre personne peut m'y aider. Je ne fais pas parti de ces hommes qui volent, pillent et violent à tout va pour le plaisir de pouvoir le faire. J'ai en tête une idée bien plus grande que cela ! » Puis comme s'il se rendait compte qu'il allait trop en révéler sur lui-même à sa captive, Barnabas s'interrompit.

Quelques instants plus tard, Calfate revint avec une assiette entre les mains. Akkaya, peut-être rassurée par le discours du capitaine (à moins qu'elle ne soit simplement morte de faim), décida de s'attaquer à celle-ci. Armée d'un simple cuillère à soupe, la jeune rahadoumi vida son assiette en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Puis le capitaine Harrigan sachant y mettre les formes, il réussit à obtenir les informations dont il avait besoin pour commencer à réfléchir au moyen de réclamer la rançon. Lorsqu'il finit de ficeler son plan, la soirée du second jour de festin avait commencé à tomber à bord de l'Absinthe.
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#11 Envoyé le : mardi 6 juin 2017 04:29:01(UTC)
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24ème jour (3ème jour de festin), à bord de la Promesse de l'Homme, durant la journée :

Alors que l'euphorie de la prise était retombée à bord pour plusieurs membres d'équipages, certains avaient déjà commencé à penser à la suite. C'était notamment le cas de Fléau, qui suivait M. Plugg comme son ombre. Alors que leurs affaires les avaient mené dans la cabine du capitaine de la Promesse de l'Homme, l'homme à la barbe tressée avait jeté un oeil au dehors, vérifiant qu'ils étaient bien seuls. Une fois fait, il se mit alors à avancer ses pions en s'adressant à son supérieur direct. « Hey, M. Plugg ? Vous avez une idée de ce que vous allez faire une fois qu'on fera route de notre côté pour le compte du capitaine Harrigan ? »

L'autre, rangeant une partie des affaires qu'il avait apporté ici, lui répondit sur le ton de la conversation. « Et bien, je mènerai simplement cette nouvelle mission à bien. Nous mènerons ce navire jusqu'à Port-Royal après l'avoir légèrement modifié. Puis nous le revendrons, lui ainsi que sa cargaison. Et nous attendrons le capitaine qui viendra nous chercher après avoir obtenu la rançon pour la jeune rahadoumi. Pourquoi cette question ? »

Voyant qu'il avait attisé la curiosité de son auditeur, Fléau rétorqua : « Bah, vous savez, je dis ça comme ça. Mais je trouve que votre récompense n'est pas à la hauteur de votre fidélité. Ca fait combien de temps maintenant que vous roulez votre bosse pour le capitaine Harrigan ? Depuis que je vous connais, et ça fait un baille à présent, vous avez toujours été le plus appliqué et le plus investi de ses hommes. Moi, à votre place et avec tout le respect que je vous dois, après tout ce temps, à votre place, j'aurai été déçu de ne pas obtenir ce nouveau navire comme récompense de votre fidélité. Et à la place du capitaine, je vous aurai tout de suite nommé capitaine. Il faudrait être aveugle pour voir à quel point vous avez été méritant. Ca lui aurait permit de commencer à penser à l'établissement de sa propre flotte, vous voyez ? »

Jetant un coup d'oeil discret à Plugg, il vit qu'il avait touché une corde sensible car l'homme s'était immobilisé, comme s'il pesait les paroles prononcées par Fléau. Le maître d'équipage poussa du coup son avantage un peu plus loin. « Vous savez, si je vous ai épaulé lorsqu'il a fallu négocier le nom des membres de l'équipage que nous allions embarqué avec nous auprès du capitaine, c'était aussi parce que je pensais avant tout à votre propre bien. Et si vous y prêtez attention, alors vous verrez que nous aurons avec nous des hommes de confiance sur lesquels nous pourrons compter et des membres d'équipage dont nous pourrons disposer le moment venu. Alors pourquoi ne pas prendre l'opportunité qui nous est offerte sur un plateau pour récolter le fruit de nos efforts. C'est notre dû après tout. Tout le monde à bord le sait. Les hommes le savent. Les officiers, qui vous méprisent ou vous ignorent pour la plupart, le savent. Et le capitaine, qui vous tient en haute estime mais ne vous récompense pas à votre juste valeur, le sait. »

Comme perturbé par ces paroles, Fléau semblait mener une lutte interne intense, sa fidélité se disputant à son ambition dévorante. Pour y couper court, il lâcha un simple « Ca suffit comme ça ! Je pourrai te faire tuer pour ça ! » Mais la menace manquait de conviction.

Tournant le dos à son supérieur, Fléau souriait de toutes ses dents à moitiés gâtées par le tabac. Et voilà, les graines de la discorde sont plantées. Il ne reste plus qu'à récolter les fruits qu'elles vont semer ! On pourra alors s'occuper de cette demi-portion de nain et de ses potes. Mais avant ça, je pourrai apprendre à la jeune otage le plaisir d'une femme à être une femme. pensa t-il tout bas alors qu'il se remémorait avec vivacité toute la convoitise qu'il avait ressenti la première fois qu'il avait posé les yeux sur la jeune rahadoumi.

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#12 Envoyé le : mardi 6 juin 2017 04:29:35(UTC)
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24ème jour (3ème jour de festin), à bord de l'Absinthe, durant la journée :

Un peu plus tard, alors que les hommes avaient été mis discrètement au courant par Fléau qu'ils allaient rejoindre le navire marchand pour l'amener à bord port, Subom profita d'un moment pour questionner son groupe. « Hey, les gars, vous en pensez quoi de cette histoire de revente de bateau à Port-Royal ? »

Balar, qui avait commencé à retirer des affaires de son casier personnel, s'interrompit pour se redresser avant de lui répondre, le regard brûlant d'une haine profonde. « Moi, j'en pense rien du tout. Ou plutôt si. C'est l'occasion rêvée pour faire payer à cette gonzesse et l'autre débile la mort de Eyle. Faudrait être plus que con pour croire qu'il est passé par dessus bord par sa propre faute. J'ai appris à naviguer sur les mers grâce à lui. Ce mec était ce qui se rapprochait le plus d'un frère pour moi, et tout le monde parmi vous sait à quel point il était compétent sur un navire. Il est juste impossible qu'il se soit fait surprendre comme un bleu par la tempête et un claquement de voile. Je le jure sur Besmera et tout ce qui m'est le plus cher : ces deux pisseux ne finiront pas le voyage vivant. Je leur chierai à la gueule pendant que je regarderai la vie les quitter. Je vous en fais le serment. » Comme si sa parole avait réveillé quelque chose ressemblant à de l'amitié ou de la complicité chez ses compères, plusieurs firent écho à sa déclaration.

Maheem, lui pendant ce temps-là, se frotta ostensiblement l'entrejambe avant de déclarer, sûr de lui. « T'inquiète pas, Sourire d'Enfer. Tu peux compter sur moi, pour peu que tu me promettes que je pourrai m'amuser un peu avec la demoiselle avant qu'on l'envoie nourrir les poissons. J'ai encore le souvenir de cette petite souris avec qui je me suis fait plaisir et j'imagine que si les deux sont potes, on doit se sentir aussi bien dans l'une que dans l'autre. »

Cette déclaration eu pour résultat de soutirer des rires gras à ses potes et une grimace de dégoût à Shivakah qui se contenta de répondre que tant qu'elle obtenait ce qui lui avait été promis, peu lui importait la suite. Elle se doutait que quelque part, son allégeance lui réclamerait bientôt un prix bien plus important à verser. Mais elle préféra ne pas y penser pour l'instant. Ces salopards pensent vraiment qu'avec leur bite. A un moment, toute cette histoire va salement déraper. J'espère que d'ici-là, j'aurai pu mettre les voiles. J'en ai marre de mener cette vie de merde qui mène à rien...
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#13 Envoyé le : samedi 10 juin 2017 03:06:11(UTC)
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24ème jour, à bord de l'Absinthe, juste avant de se séparer de l'équipage de la Promesse de l'Homme :

Pendant que tous s'affairaient pour le départ sur le pont principal et dans les mâts, Fléau s'était discrètement éclipsé à la vue de ses hommes. Quittant les quartiers des officiers, il traversa avec prudence les cales intermédiaires, évitant plusieurs membres d'équipages dont Bessel qui discutait avec Grok dans la réserve, avant de remonter vers la cabine du capitaine Harrigan par la volée de marche qui reliait les deux ponts. Prudent comme un rat et agile comme un chat, cette sale crapule de Fléau sembla réussir son coup. Personne n'avait remarqué son manège. Un sourire victorieux se peignit sur son visage lorsqu'il referma discrètement la porte de la cabine derrière lui.

Devant ses yeux se tenait la cabine du capitaine Harrigan richement décorée. Tandis que la lumière inondait la pièce à travers la série de quatre hublots placés à l'arrière du navire, on pouvait voir sur les murs tout un tas de gravures délicates représentant des krakens en train de dévorer des baleines. Un coffre finement ouvragé entreposé dans un coin de la pièce laissait imaginer que les plus précieuses possession de Barnabas s'y trouvaient. Pour finir, on pouvait voir deux somptueux tapis recouvrir la couche du capitaine, faisant d'elle une couchette confortable pour l'invitée qui s'y trouvait actuellement.

Comme si celle-ci avait senti que quelque chose avait changé dans la pièce, Akkaya se redressa, les yeux encore embués par le sommeil. Voyant Fléau planté devant la porte, celle-ci l'interpella. « Que... ? Que faites-vous là ? » demanda t'elle d'abord intriguée par la présence du maître d'équipage tout en rajustant son voile qui avait glissé de ses épaules durant sa sieste.

Souriant de plus belle, et d'un sourire qui se voulait engageant, ce dernier lui répondit. « Hé hé hé ! Voyez-vous chère amie, depuis notre rencontre quelques jours plus tôt, je n'ai pu m'empêcher de penser à vous. Toutes mes pensées sont allées vers vous. Et le capitaine vous gardant jalousement dans sa cabine, hé hé, je me suis dis qu'il fallait profiter de cette dernière occasion qu'il nous était donné pour apprendre à mieux faire connaissance. »

Comprenant au ton de l'homme que quelque chose n'était pas net, la jeune femme exprima son incompréhension d'un « Que voulez-vous dire ? ». Mais sans répondre, Maître Fléau sortit un parchemin de l'une des poches de son manteau et se mit à le lire après avoir rajouté, sûr de lui « Ne vous inquiétez pas. Je suis sûr que vous allez aimer ça. Hé hé hé ! » L'instant d'après, un silence surnaturel s'imposa dans la pièce et l'officier fondit sur la jeune femme qui ne put qu'assister avec horreur à ce qui l'attendait.



L'animal, son méfait effectué, réapparut quelques minutes plus tard sur le pont principal de l'Absinthe en sortant de la cabine des officiers. Le souffle un peu court, il rejoignit M. Plugg sur le pont du navire marchand, toujours inconscient des actions de son subalterne. A quelques mètres de là résidait également une Akkaya inconsciente et totalement détruite tant physiquement que psychologiquement par Fléau sur le sol de la cabine du capitaine.
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#14 Envoyé le : jeudi 15 juin 2017 03:52:25(UTC)
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En fin d'après-midi du 24ème jour, à bord de l'Absinthe :

La capitaine Harrigan, toujours sur la dunette, avait passé tout l'après-midi à crier ses ordres à l'équipage. Ne disposant plus que d'une partie de ses hommes, ses officiers Riakis Krine et Longvieux-Sou avaient du prendre plus d'initiatives, mais la première étant plus familière des pièces d'artillerie lourde et la seconde du climat et du vent, l'activité à bord avait souffert de plusieurs cafouillages durant cette journée d'activité.

Profitant d'une accalmie temporaire, Barnabas envoya son mousse s'assurer du bien-être de son précieux otage. Avec celle-ci et la récompense à la clé, pensa le capitaine la place de Capitaine-libre au conseil des pirates des Chaînes ne sera plus un rêve lointain ! Mais le retour plus que hâtif de son mousse augurait d'une mauvaise nouvelle. « Capitaine ! Capitaine ! » Revenant auprès de lui à toute allure et essoufflée par sa course, Calfate le pressa : « Capitaine, il faut que vous veniez voir ça par vous-même ! »

Devant ce ton qui ne présageait rien de bon, le capitaine accéda à la requête de son matelot et le suivit avec empressement dans sa cabine. En y pénétrant, une odeur lourde, presque bestiale, lui chatouilla les narines. Mais celle-ci fut le cadet de ses soucis lorsqu'il découvrit la scène qui se tenait devant lui. Allongée à même le sol se tenait le corps d'une femme souillée de sang et de foutre. Les étoffes fines qui formaient auparavant d'élégants vêtements brodés n'étaient plus qu'un ramassis de voiles déchirées sur un corps inanimé. Et son visage, autrefois si beau, n'était plus qu'un amas de bosses bleues, violettes et rouges déformées par les multiples coups portés. Saisissant la bouteille d'eau au pied de sa couchette, le capitaine s'agenouilla auprès d'Akkaya avant de lui verser l'eau sur le visage et de la secouer afin de la faire émerger de l'inconscience. « Akkaya ! Akkaya ! Réveillez-vous ! Qui vous a fait ça ? Répondez-moi ! »

Les gestes du capitaine, sans être tendres n'étaient pas non plus violents. La pauvre rahadoumi, ainsi secouée, émergea donc de son état comateux avec difficulté. Son premier contact avec la réalité fut accompagné par toute la douleur des coups qu'elle avait reçu. La voyant prête à reperdre connaissance, Harrigan la secoua de plus belle. « Akkaya, reprenez-vous ! Restez avec nous et répondez-moi. Qui vous a fait ça ? »

Ainsi faisant, l'esprit de la jeune femme resta ancrée dans la réalité. Toujours assaillie par le capitaine qui la pressait de questions, celle-ci essayait de dépasser la marée de douleur qui la submergeait. Soudain, tout se fit clair dans sa tête: la venue de Fléau, la lutte qui s'ensuivit pour se libérer, son impuissance à se débattre durant son viol, les violentes secousses de répulsions qui avaient traversé son corps après cet acte abjecte et enfin la séance de coups et le lynchage qu'elle avait reçu après que l'animal avait crû percevoir chez elle un regard imaginaire de dédain.

Sans plus se contrôler, les larmes de douleur, de rage et de frustration coulèrent le long de ses joues boursouflées tandis qu'elle essayait de parler entre deux sanglots : « عصابات الكلاب القذرة! كنت وعدت لي أمنية ونرى ما فعله الرجل الخاص بك! وابن عمي سلخ لكم جميعا قبل الجلد لكم على ذلك! »
Kéléshite

N'éprouvant pas la moindre pitié pour la victime, la main de Barnabas vola pour venir la gifler. La pauvre otage se stoppa net dans sa diatribe. Le capitaine voulait une réponse et il l'aurait, quels que soient les moyens utilisés. Ses yeux de rapaces scrutant avec une froide colère la jeune femme eurent pour effet de lui arracher un bout de réponse. « كان... c'était votre homme avec la barbiche tressée, le manteau long et le turban rouge sur la tête ! » Le bras du capitaine Barnabas relâcha alors son étreinte sur elle. Comme si cela avait brisé le dernier bastion de résistance dont elle pouvait encore faire preuve, Akkaya s'effondra en larme sur le sol et se laissa aller au désespoir.

Retenant une rage qui menaçait d'exploser à tout moment, le capitaine se releva, fit un pas en arrière et s'adressa à Calfate . « Fais le nécessaire. » Celle-ci s'exécuta sans réfléchir. Puis, s'approchant de la table qui se trouvait près de l'un des hublots, le capitaine balaya le contenu qui se trouvait dessus. Cartes, sextants, livres, et autres babioles volèrent à travers la pièce sans demander leur reste. Ce premier geste de colère libéré, Barbanas saisit son épée courte et porta un coup si puissant dans la table que celle-ci se rompit en deux en son centre. Foutu Fléau, attends que je te mette la main dessus et je t'étriperai après t'avoir couper les couilles et te les enfoncer au fond de la gorge ! S'arrêtant là, Barbanas prit de longues respirations et réussit à ravaler la colère qu'il avait en lui.



Au petit matin du lendemain, Akkaya se trouvait dans un coin de la cabine, prostrée et toujours choquée. N'ayant pas pu fermer l'oeil de la nuit après pareil événement, celle-ci avait repensé à sa vie, sa famille, ses amis et tout ce qui avait fait le sel de son existence. Fière d'appartenir à une famille aussi prestigieuse, toute sa vie, la jeune femme avait essayé de faire honneur aux siens et à son peuple, que ce soit en faisant montre de son éducation et des traditions. Mais tout cela semblait à présent appartenir à un passé totalement révolu. Tâtant son visage du bout des doigts, elle essayait de constater l'ampleur des dégâts dont elle avait fait l'affront.

Partagée entre la douleur physique et morale, de nouvelles larmes survinrent. « Je ne reverrai plus jamais ma patrie. Ce capitaine m'a menti ! Je n'ai plus rien à perdre à présent. Mon frère est mort. Mon honneur est mort. Mon intimité a été violée. Et ma beauté va se faner lorsque je deviendrai la catin de ses animaux... Plutôt mourir que de vivre ça ! » Ses sombres pensées occupant tout son esprit, la jeune femme regarda autour d'elle et chercha un moyen d'obtenir satisfaction. Elle le trouva en se saisissant de la bouteille d'eau que le capitaine avait laissé là à son intention. Puis elle la brisa contre les restes de la table en bois afin de récupérer un éclat de verre et de s'ouvrir les veines avec. Alors que le sang commençait à couler avec abondance, la jeune otage se remit à pleurer de plus belle.



Un peu plus tard dans la journée, alors que le capitaine Harrigan s'inquiétait de plus en plus de l'absence des voiles de la Promesse de l'Homme à l'horizon (qui aurait du les suivre quelques jours de plus pour remonter vers Port-Royal) et revenait dans sa cabine consulter les cartes maritimes, il découvrit le cadavre de la pauvre fille aux pieds de son lit. Se précipitant vers Akkaya, il tenta de prendre son poul mais la tiédeur du corps le persuada de renoncer. La mort devait remonter à deux bonnes heures et il n'avait aucun moyen de ramener son otage parmi les vivants, ni aucun moyen d'empêcher le corps de pourrir.

Comprenant que la chance de sa vie venait de lui passer sous le nez à cause de ce queutard de Fléau, Barnabas lâcha un long hurlement de rage qui retentit sur tout le navire, faisant trembler les cloisons. Sentant cela, la plupart des hommes sentirent la peur se manifester dans leurs entrailles. Quand le capitaine rentrait dans cet état-là, ce n'était jamais bon. Frappant le sol de son poing massif, il jura sans retenue. Jamais plus il n'aurait de possibilité aussi facile de briguer le poste de Capitaine Libre des Chaînes. Fini aussi l'énorme montagne d'or qu'il avait prévu de récupérer. Retour à la case départ et aux raids de petite envergure.

Sortant sur le pont, il continua d'hurler sa colère avant de se diriger vers le gouvernail. Poussant Syl qui tomba à la renverse, il fit faire demi-tour à son navire qui pointa ensuite vers le sud en direction de leur point de départ. Sur le pont, nul homme n'eut le courage de demander ses nouveaux ordres au capitaine. Tous rentrèrent la tête dans leurs épaules et continuèrent en espérant ne pas attirer l'attention de Barnabas sur eux. Mais tout à son courroux, celui-ci n'avait qu'une idée en tête. Entre ses dents, sa menace de mort siffla : « Attends que je te retrouve, Fléau, et on verra qui de nous deux est le vrai fléau ! »

Modifié par un utilisateur vendredi 23 juin 2017 03:57:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

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#15 Envoyé le : mardi 27 juin 2017 02:56:28(UTC)
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Durant la première nuit, à bord de la Promesse de l'Homme :

Faisant suite à l'interdiction à l'équipage de s'amuser à bord, les hommes étaient tous partis se coucher, certains râlant plus que d'autres. Mais lorsque tout le monde fut endormi à bord, quelques hommes se relevèrent de leur hamacs et se murent telles des ombres sur le pont principal afin de se diriger vers la cabine du capitaine. À la porte se tenait un Fléau qui les pressait de rentrer. « Grouillez-vous et 'faites pas de bruits ! »

Eyle et Qibeq n'étant plus là, seuls passèrent Balar, Shivikah, Subom, Farce Cynique, Tam et Maheem. Une fois que tous furent à l'intérieur, Fléau referma silencieusement la porte derrière lui. Face à eux, M. Plugg les attendait avec une unique bougie à la main. La flamme, dansant sur sa mèche, lui donnait un air plus sinistre qu'à l'habitude. « Z'avez fait gaffe derrière vous ? » Tous lui répondirent d'un « oui » étouffé.

Ce fut ensuite au tour de Fléau de reprendre la main. Le second du capitaine semblait particulièrement satisfait par cette réunion. « Parfait, parfait ! » dit-il en se frottant les mains. « Nous avons pu faire avancer ce navire à peu près correctement. Nous allons donc mettre notre plan en marche. J'ai récupéré une carte qui devrait nous aider et je nous ai déjà fais changer de cap. À présent, direction les Pétards du Frêle pour mettre le navire en cale sèche ! Frère Colin saura alors quoi faire pour changer son apparence. M. Plugg pourra ensuite devenir officiellement notre nouveau capitaine. Mais d'ici au moment venu, faites profil bas. Entendu ? »

Plutôt que de répondre par l'affirmative comme les autres, Balar répondit par une autre question. « Et que fait-on des petites merdes qu'on a embarqué avec nous ? J'suis sûr que c'est de la faute de Sorio et Anne-Charlotte si Eyle est passé par dessus bord. Je réclame vengeance ! Et puis, j'suis sûr que plus on les garde longtemps à bord, plus ils risquent de nous créer des problèmes. » Sa voix était toujours basse et étouffée comme celle de Fléau. Mais on sentait au ton tout le ressentiment qu'il éprouvait.

M. Plugg intervint. « Pour l'instant, on arrive tout juste à avancer à une allure correcte. Si tu veux régler tes comptes avec eux, 'faudra attendre quelques jours le temps d'arriver aux Pétards du Frêle. Là nous pourrons trouver de la main d'oeuvre supplémentaire. Mais avant ça, interdiction de leur rentrer dedans. Et Maître Fléau pense comme moi : même si nous devons nous débarrasser d'eux, nous devons encore attendre. Je ne tiens pas à me retrouver avec juste une poignée d'homme pour tout équipage. Ce serait la mort assurée en haute mer. En attendant, je vais appliquer la même recette que le Capitaine Harrigan : je vais crever les hommes à la tâche. S'ils sont trop fatigués pour jouer et s'amuser, alors il le seront également s'ils veulent se rebeller. »

Comprenant la logique de Plugg et préférant éviter des soucis supplémentaires, Shivikah abonda dans son sens. « Ouais, M. Plugg a raison. Attends encore un peu. Pour l'instant, on a déjà les deux gonzesses qui dorment dans nos quartiers. 'Suffira de les tenir à l'œil pour éviter les mauvaises surprises. » Grognant son assentiment, Balar fit signe qu'il avait compris même s'il n'était pas vraiment d'accord. Puis la réunion secrète terminée, tous retrouvèrent quelques instants plus tard leur couchette ni vus, ni connus.
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#16 Envoyé le : mercredi 19 juillet 2017 22:47:45(UTC)
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La horde de petites bestioles féroces avait fait son office durant cette tempête de tous les diables et avait réussi à s'accaparer trois proies de choix. Elles les avaient ensuite traînées derrière elles dans cette mer déchaînée. Si la principale priorité de Khair, Teqmet et Sandara avait été ne pas mourir noyé alors que les grindylows les traînaient jusqu'à la terre ferme, chacun d'eux, épuisé, tenta de reprendre son souffle alors que les monstres mi-humanoïdes mi-bête tentaculaire les relâchaient sur une plage sablonneuse.

Un premier grindilow, plus agité que les autres, commença alors à jacqueter dans cette langue gutturale pleine de [k] et de [h] inspirés. « Mī khūpa bhūka lāgalī āhē. Mī ēka khā'ū! » Un filet de bave commençait à lui couler à la commissure de la gueule.

Aussitôt, un second grindilow sembla l'invectiver et se mit en travers de lui et des trois morceaux de choix. « Nāhī, āpaṇa yōgya nāhī! Rāṇī sarvakāhī parata āṇaṇyāsāṭhī āmhālā ādēśa! » D'autres grindilows se joignirent aussitôt à l'altercation. La discussion semblait animée et plusieurs grindylows commencèrent à montrer des signes d'agacement.

À côté, les trois humains avaient momentanément été laissés à leur propre compte. Peut-être parce qu'il était plus résistant et plus rompu à la vie en mer que ses pairs, Khair récupéra plus vite que ses deux compagnons. Et alors que le soldat et la prêtresse semblaient encore en être à essayer de récupérer leurs poumons, lui jaugeait déjà ses chances de fuir en vie. Croyant disposer grâce à la dispute soudaine d'une occasion unique, le marin en profita pour commencer à ramper à l'écart avant de se redresser pour se faire la malle. Malheureusement pour lui, un grindylow plus attentif que les autres avait gardé sa lance à la main et toucha le marin dans le dos. Fauché en plein vol, Khair s'écroula tête la première contre le sable.

Comme si cela avait été le signal d'une course organisée, aussitôt le groupe de grindilows arrêta de se disputer pour se jeter sans attendre sur la carcasse toute fraîche du pauvre marin. La seconde d'après, des cris de douleur et de terreur retentirent sur la plage alors que l'homme commençait à se faire dévorer vivant. Devant ce spectacle macabre, Taqmet eut un haut-le-cœur et se mit à vomir de répulsion. Sandara, quant à elle, fut si terrorisée qu'elle se mit à se pisser dessus. Son esprit bloqué, elle ne réussit même pas à émettre un cri d'épouvante lorsque les grindilows revinrent vers eux, la gueule en sang et l'estomac plein, pour les emmener dans leur tannière.


Aquatique
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#17 Envoyé le : lundi 2 avril 2018 22:36:24(UTC)
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Après l'effondrement de la grotte des gryndilows à la pointe ouest de l'île:

Alors qu'un sourd grondement se faisait entendre dans le lointain, Maître Fléau avait commencé à rassembler une partie de ses hommes avec l'accord de M. Plugg. Parmi eux se trouvaient ses matelots les plus fidèles acquis à sa cause : Subom, Farce Cynique, Tam et Maheem. Etonnement, la mwangi Shivikah faisait également parti des présents. Poussée par les événements, celle-ci avait voulu faire de M.Plugg son allié plutôt que son ennemi et cela impliquait une fidélité affichée, à défaut d'être une fidélité éprouvée.

Alors que chacun s'interrogeait sur le pont de ce qui semblait se passer sur l'île, Fléau avait pris la parole devant ses hommes dans la cabine du capitaine : « Je sais que la situation sent pas bon... »

Là, l'autre nain du bateau en dehors de Kwurzk interrompit négligemment son supérieur. « C'est foutrement la merde, ouais ! On a un bateau qui coule sur une île qui coule. Et pour rajouter à ça, on est perdu. Loin de notre trajectoire prévue, avec un équipage restreint - et des pauv' cons partis sur l'île pour chercher de la flotte parce qu'on a pas été foutu de garder nos vivres à l'abri ! » Hochant vivement la tête pour marquer ses propos, Narval cracha ensuite un gros molard qui vint s'étaler sur le sol de la cabine. Le nain n'était déjà pas très conciliant en temps normal, mais là, il dépeignait carrément une scène catastrophique.

Comprenant que cela risquait de miner le moral de ses hommes - si ce n'était pas déjà le cas -, Fléau lâcha un regard noir sur son subalterne avant de faire un mouvement du menton en direction de Maheem lui intimant ainsi de prendre la parole pour redresser la barre. Lequel s'exécuta : « C'hé pas si c'est aussi catastrophique que tu le dis, Narval. Mais avec les gars, on a quand même réussi à rafistoler la coque. Foi d'Maheem, je suis sûr que ça va tenir jusqu'à ce qu'on arrive à notre destination prévue : les pétards du Frêle ! Reste que si les gars partis sur l'île se démerdent bien, on aura aussi de la flotte pour reprendre la route. »

Profitant du côté positif - même si hypothétique pour l'instant - de cette annonce, M. Plugg se permit de prendre la parole. « Et pour faire nos affaires, je suis sûr qu'on peut profiter de l'occasion de leur retour pour la leur mettre bien profond. J'aurai bien voulu mettre la prêtresse de Besmara dans mon pieu. Elle aurait pu réchauffer ma couchette en plus de pouvoir s'adresser à la déesse des mers. Mais avec cette île infestée de grindylows, elle a du se faire bouffer à l'heure qu'il est. Et ses compagnons que j'ai envoyé au casse-pipe sur l'île doivent pas en mener large non plus. De là à ce qu'on s'occupe définitivement de leur cas... »

Farce Cynique saisit immédiatement le sous-entendu et présenta un sourire carnassier quand la pauvre mwangi s'étonna à voix haute : « Quoi ? Tu veux dire qu'on va les tuer alors qu'on est déjà si peu à manoeuvrer le bateau ? »

La question paraissait idiote prononcée ainsi. Mais M.Plugg et Maître Fléau n'avaient pas attendu les doutes de Shivakah pour avancer leurs pions. « Joue pas les vierges effarouchées. Les états d'âmes, t'en avais pas quand tu vendais les hommes de ta tribu aux plus offrants par le passé. Qu'est-ce que ça peut te foutre, trois pequenots de plus ou de moins sur le navire ? On a tous les membres qu'il nous faut pour manoeuvre. On a Maheem pour charpentier, moi comme navigateur, Amara à la barre et Ambrose pour la bouffe. Non, moi j'dis que dès que Kwurzk et son petit groupe de merdeux nous font signe qu'ils ont notre flotte, on descend tous à terre, sauf Ambrose et Amara qu'on doit garder à l'abri et on s'arrange pour éclaircir nos rangs. Pas besoin de bouches en plus à nourrir si c'est pour surveiller ses hommes par dessus son épaule tout le temps. En plus, ça donnera le ton aux petits nouveaux comme Simbala ou Lubeq.  »

« Oui, il est temps de s'occuper de leur cas. Tout cela n'a que trop trainer... » Le ton du capitaine Plugg avait quelque chose de définitif dans la voix. Une chose était sûre. L'homme n'attendrait pas de se faire avoir pour réagir...
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#18 Envoyé le : mardi 10 juillet 2018 07:54:39(UTC)
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Quelques heures après que Britt, Jack, Sorio et Anne-Charlotte soient parti en expédition chez les nagas :

L’expédition partie, Frêle était retourné à l’ombre dans son bureau. Maudissant intérieurement cette salope de naga qui avait éventé son secret, il priait secrètement pour que tout se passe pour le mieux. Anne-Charlotte semblait être une personne capable mais il ne tenait pas à finir comme son prédécesseur. Lui avait eu la présence d’esprit d’établir un échange avec les dangereux nagas aquatiques du coin. Cela l’avait protégé un temps. Mais peut-être s’était-il trompé. Et si tout son plan était à revoir ?…

Maugréant contre sa mauvaise passe actuelle, il saisit la bouteille de rhum qu’il avait laissé sur son bureau pour en avaler une bonne rasade en l’honneur de Besmara. Cette merveilleuse putain l’avait couvert d’or tout autant de fois qu’elle l’en avait dépouillé. Il espérait simplement cette fois qu’il gagnerait au change.

Parfois, il lui arrivait de sentir dans quel sens poussait le vent. Mais cette fois, il était incertain. Il n’était pas sûr de savoir ce qui l’attendait et il espérait que la chance tournerait en sa faveur. Pour autant, en vétéran précautionneux, il étala une carte des Chaînes sur son bureau tout en lisant son journal de bord. Les pages de comptes se disputant aux expéditions lancées et aux visites reçues, il était difficile de comprendre comment le vieil homme s’y retrouvait dans ses notes. Pourtant, il y arrivait car quelques secondes plus tard, il se mit à compter les jours à voix haute. « Un… deux… trois… un passage par là… il faut… ça, là, et là… dix jours et cinq… hum… ça doit être ça… » Le Sage Fainéant devait être sur le retour si le vieux charpentier comptait bien.

Refermant le carnet d’un claquement sec, un sourire calculateur naquit sur son visage. Le chef des lieux se mit ensuite à faire l’inventaire de ses possessions avant d’en rassembler quelques-unes dans un coin. Si les choses dérapaient salement, il serait toujours temps de mettre les voiles. Le timing pouvait coller. Il suffirait que la bleue retiennent ces sales bestioles assez longtemps pour qu’il puisse sans sortir sans trop de casse.

Poussant son raisonnement plus loin, il se mit ensuite à rire mi-satisfait, mi-goguenard. « Ma foi, si la chance décide de me fuir, il n’y a qu’à faire en sorte de lui mettre le grappin dessus avant que ça n’arrive ! » Le vieux loubard des mers avait fait un calcul tout simple : en forçant le rythme des réparations et pour un peu qu’il faille fuir les lieux avant d’y perdre des plumes, il pourrait même compter sur une jolie plus-value. Enfin, pour ça, il faudrait se débarrasser de l’équipage resté au port. Mais de par le passé, le vieux Frêle avait déjà accompli des forfaits bien pires et bien plus audacieux. Si l’équipage ne pouvait pas se faire acheter, il suffirait de s’en débarrasser en comptant sur le surnombre.

Tout en s’activant, il se mit à siffloter un air bien connu. L’oie blanche, où comment un marin avait réussi à séduire une jolie serveuse en lui comptant fleurette depuis le plus haut clocher de la ville. Puis ses affaires mises en ordre, il hocha la tête d’un air satisfait avant de revenir dans le réfectoire d’un pas alourdi par la fatigue et la température étouffante des lieux. D’une voix grondante, il attira l’attention des hommes somnolents. « Allez, moussaillons ! Il est temps ! Levez vos culs de vos chaises. On a un navire à retaper ! » déclara t-il avec tout l’aplomb dont il était capable. Dans un premier temps, les hommes grimacèrent et lâchèrent un grognement de mécontentement. La chaleur actuelle leur était insupportable. Mais Frêle avait parlé. Aussi chacun finit-il par se lever pour prendre la direction du hangar à bateaux. En faisant travailler ses hommes même l’après-midi et ses esclaves même en soirée, le Chasseur d’écume pourrait être affrété avant l’heure.

D’un pas satisfait, il claque la porte du réfectoire pour rejoindre ses hommes.

Modifié par un utilisateur mardi 10 juillet 2018 07:55:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

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