Hogo était sincèrement désolé pour Hémiphon qui maintenant se retrouvait dans une situation dont il se serait bien passé. Ainsi, et pour ne pas lui infliger des tracas supplémentaires, il évita de répondre à Ephrem, connaissant très bien ce qu'il ferait et il craignait que les collections du vieux sage aient bien du mal à s'en remettre.

Ne s'avouant pas vaincu quant à l'organisation de leur expédition, il proposa, « Et si on part d'Eleder, qu'on trouve un autre port d'où lancer notre expédition ? Ou si on ne fait rien, qu'on laisse passer un mois voir deux, vous croyez qu'ils ne baisseront pas leur garde et qu'on pourra tenter notre chance ?... Je ne connais pas ces organisations mais y-a-t-il une chance que l'un ou l'autre marche ? » Il interrogea du regard ceux qui semblaient connaître les différentes factions qui les attendaient dehors avant de conclure, « Parce que si vous pensez que c'est impossible, je me fierai à votre jugement. Mais dans ce cas-là, faites sans moi pour choisir chez qui on va aller se vendre. Je vous suivrai probablement et dans le cas contraire, je ne vous demanderai rien. »

Modifié par un utilisateur jeudi 30 mars 2017 19:47:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

La sagesse gnome n'est pas irréfutable, Tiriji, sauf peut-être pour les gnomes. Je dirais plutôt qu'elle est étrange, oui c'est ça : étrange...

« Si nous emmenons des personnes avec nous, genre deux-trois ou quatre personnes de chaque groupe, alors nous serons responsables d'eux dans la jungle et je serai autant vigilante pour leur survie que pour la vôtre ou la mienne. Par contre l'idée est très risquée et plutôt séduisante. Nous sortons d'ici et faisons une annonce en publique devant tout le monde en demandant la participation de chaque groupe aussi bien en terme de personnes que de finances. Tout le monde voudra en être si un concurrent se propose. Ils s'autosurveillerons et il va sans dire qu'ils tenterons d'obtenir chacun plus d'infos de notre part si nous leur faisons comprendre que c'est nous qui détenons la clé finale. Par contre que se passera-t-il une fois là-bas s'ils ne reviennent pas ? Nous aurons probablement tout le monde sur le dos. Il ne fera pas bon vivre à Éleder et ils s'en prendront à nos amis et proches s'ils ne peuvent pas mettre la main sur nous. Je gage qu'ils prendront des garanties comme Briga qui nous a accueilli et nous fait confiance, comme ce vieil homme dévoué à la cause de Sarenraé ou encore ces jeunes garçons tout juste promus chasseurs de la flamme. Bref c'est un jeu très risqué, mais il permettrait d'une part de laisser Hémiphon tranquille, pour le moment, mais aussi d'une autre part de ne pas à avoir à chercher constamment d'éventuels poursuivants ou de s'attendre à une embuscade tendue par l'un au l'autre parti. »

Elle se tourna vers Hogo, cherchant un appui et un soutien chez le solide shoanti - « J'aurais tellement préféré que les choses ne se soient pas passées ainsi... » - soupira-t-elle

Sasha fit un pas en arrière et souleva un sourcil, visiblement surprise par la tâche d'Éphrem et Sébrysse lui proposait. « Quoi ? Moi ? Ici ? » commença-t-elle par balbutier en jetant des regards de tous les côtés, un peu à la manière d'un animal qui cherche la meilleure direction à emprunter pour fuir.

Finalement, elle se tourna vers la fenêtre qui donnait sur le dehors. De l'autre côté de la rue, les pirates avaient poursuivi leurs beuveries pendant l'entrevue entre les ex-naufragés et Hémiphon. Sasha pointa un doigt dans leur direction et demanda « Vous voulez vraiment demander à l'un d'eux de venir discuter maintenant ? Et aussi à un de ces soldats qui n'osera sans doute prendre aucune décision sans en référer au supérieur de son supérieur ? »

Sasha se racla la gorge puis elle s'approcha des ex-naufragés et se pencha pour murmurer « De plus, a priori, ils ne savent pas que la fuite vient de moi… et, histoire de ne pas finir comme Cracoucasse, je préférerais que ça reste ainsi. »

Se redressant, elle ajouta « S'ils sont vraiment intéressés, ils se débrouilleront pour rentrer en contact... On peut…emmener Hémiphon au Club pour cette nuit et aviser demain matin ? On peut aller louer le chariot à l'entrepôt à côté d'où Tirjii travaille par exemple... j'suis certaine que le propriétaire ne sera pas contre le fait de se faire quelques pièces en extra ! »

Sasha scruta du regard chacun des ex-naufragés, guettant la moindre réaction qui lui permettrait de savoir si son discours avait fait mouche ou pas.

« Sasha a raison sur un point, » interrompit Tiriji, « Enfin, peut être plus que sur un point, mais bon, il y a des chances pour que ceux qui prennent les décisions ne soient pas là, juste du sous fifre pour observer et rapporter ce qui ce passe et, si le cas se présente, un peu plus que ça, mais pas beaucoup.

Et puis, c'est pas pour critiquer la demeure de notre hôte, mais à nous tous, c'est déjà un peu serré, et ce n'est pas moi qui prend le plus de place, alors en rajouter un de chaque...

Laissons leur un message avec nos exigences, ils savent où nous contacter pour la réponse... »

Sasha fut visiblement soulagée par la proposition de Sébrysse. Elle ne répondit pas à voix haute mais opina du chef deux ou trois fois rapidement.

C'est Ishirou qui prit la parole. « Je peux aller à l'entrepôt louer la charrette à bras pour une heure ou deux. », ce à quoi Jask répondit en hochant la tête. « Je t'accompagne. » répondit le clerc.

Quelques pas plus loin, Hémiphon émit une sorte de grognement tout en croisant les bras. Il promena son regard sur les divers empilements qui encombraient sa salle de travail puis dit « Je suppose que je vais aller préparer quelques affaires pour ces "vacances forcées" alors. ». Claudiquant et prenant appui sur les piles de livres, les caisses et autres objets à bonne hauteur, il disparut dans le labyrinthe pour se diriger vers sa chambre à l'étage.

Aérys l'accompagna, proposant dans un premier temps de l'aider à se déplacer mais renonçant vite à son offre face à la réaction plutôt "indépendante" du vieux sage. La jeune femme suivit tout de même Hémiphon à bonne distance, gardant un oeil sur lui.

Sébrysse n'eut guère de mal à obtenir un silence relatif et l'attention des partis en présence : en effet, dès que la porte de la demeure d'Hémiphon fut ouverte et que les ex-naufragés sortirent du bâtiment, tous les regards s'étaient tournés vers eux. Les regards des miliciens, tout proches ; ceux des pirates, dont bon nombre étaient désormais clairement ivres, qui se tenaient de l'autre côté de la route ; le regard de l'homme attablé quelques mètres plus loin devant le Cochon empalé ; et le regard de l'Éclaireur roux toujours appuyé contre le mur un peu plus loin.

Certains des observateurs suivirent Ishirou et Jask du regard lorsque ceux-ci s'éloignèrent, mais leur attention retourna rapidement sur la prêtresse lorsqu'elle se mit à parler.

Les miliciens furent les premiers à réagir. Celui qui semblait être le responsable de la patrouille, un individu dont le physique et le ton de peau évoquaient plus la Varisie que que le Chéliax ou le Sargave, s'adressa à l'un de ses hommes qui, au bout d'un court moment hocha la tête, le salua, puis déguerpit au pas de course en direction de l'enceinte du Baron. Les autres miliciens restèrent toutefois sur place. Le sergent s'avança même vers Sébrysse.

Pendant ce temps-là, de l'autre côté de la rue, un des pirates, qui n'avait guère de signe distinctif mais qui avait sans doute dû obtenir le respect des autres suite à quelque événement du passé, s'adressa aux autres. « Allez les gars, la fête est finie, on retourne à bord. » Les autres pirates traînèrent un moment, prirent le temps de déterminer si certains des tonnelets de bière qu'ils avaient amenés contenaient encore un peu de liquide, puis quittèrent la rue lentement.

L'Éclaireur roux observa la scène un court moment puis, quand il croisa le regard de certains des ex-naufragés, il porta la main à son front et, index tendu, fit une sorte de petit salut. Il se redressa ensuite, passa la main sur l'avant de sa veste de cuir, comme pour la dépoussiérer, puis s'éloigna d'un pas lent en sifflotant.

Le sergent de la milice s'adressa à Sébrysse en la saluant. « Lieutenant Grau Soldado de la milice d'Éléder, » se présenta-t-il. L'homme avait une petite quarantaine d'années et semblait avoir déjà vu bien des choses au cours de sa vie. « J'ai fait rapporter vos instructions à mes supérieurs mais… » continua-t-il, en jetant un coup d'œil vers l'intérieur de la demeure d'Hémiphon, « sachez que mes hommes et moi sommes prêts à rester ici pendant la nuit si le vieux rôdeur a besoin de protection. »

Du coin de l'oeil, Sébrysse et les autres naufragés se rendirent compte que l'homme attablé devant le Cochon Empalé et les deux sbires qui l'accompagnaient avaient disparu… sans doute eux aussi étaient-ils partis faire rapport des derniers événements à qui de droit.

Modifié par un utilisateur samedi 8 avril 2017 13:51:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le Lieutenant se tourna vers Hogo et eut l'espace d'une seconde l'air légèrement étonné, une expression qu'il remplaça rapidement par un léger sourire.

Il se tourna vers le groupe entier et répondit « Très bien, je comprends. Mes ordres sont de rester ici dans la rue et de m'assurer que rien de fâcheux ne survient ; c'est donc que mes hommes et moi ferons dans les heures qui viennent. Ceci dit, nous allons nous déplacer pour vous laisser un peu plus d'espace. »

Puis il posa son regard à nouveau sur Hogo et prononça quelques syllabes étranges ressemblant à « Tel'shak hallit, tel'shak zirvim. Sdès nellræ mnemzè halzir. » avant de saluer le groupe d'un hochement de tête puis de retourner vers ses hommes. Il donna quelques ordres à ces derniers et la patrouille s'éloigna d'une petite dizaine de mètres et alla se stationner de l'autre côté de la rue. Même si les miliciens restaient attentifs aux événements qui se déroulaient près de la maison d'Hémiphon, les ex-naufragés disposaient au moins d'un espace suffisant pour discuter plus librement et plus discrètement entre eux.



Jask et Ishirou, qui s''étaient absentés un bon quart d'heure plus tôt, revinrent une dizaine de minutes après que les miliciens se soient éloignés, poussant devant eux une charrette à bras. « Comme prévu, le maître d'entrepôt semblait tout à fait disposé à nous louer sa charrette... surtout au prix que nous lui avons proposé. » lança Jask lorsqu'ils arrivèrent à hauteur du groupe.

Hémiphon et Aérys redescendirent de l'étage ensemble. Le vieux sage semblait avoir finalement accepté l'aide proposée ; c'était Aérys qui transportait le gros sac à dos d'aventurier dans lequel le sage avait placé ses effets. Dès le premier coup d'oeil, on pouvait remarquer que le sac à dos en question avait vécu… il avait dû en parcourir des kilomètres et en voir des décors dans les jungles environnantes. Une fois arrivé à la porte, Hémiphon décocha un regard interrogateur dans la direction de la charrette à bras. « Et maintenant ? » demanda-t-il.

Ellawa avait accompagné Sébrysse dans la rue et tandis que la prêtresse faisait son discours, elle restait en retrait, observant tout autour les réactions de chacun et leur départ de la place. Seuls les miliciens finirent par rester, certes un peu à l’écart après quelques mots échangés avec Hogo, mais ils étaient là. Puis lorsque Jask et Ishirou revinrent, elle se dirigea vers le shoanti – « Je pense qu’il faut les accompagner jusqu’au Club, histoire de s’assurer qu’Hémiphon arrive à destination sans heurts. Il va probablement y avoir des curieux qui vont nous suivre, mais du moment qu’ils n’entrent pas en action… On pourra dire que ça s’est bien passé. Après seulement, il nous reviendra de décider si nous retournons dans la jungle ou s’il faut monter des tours de garde toute la nuit devant la porte de l’érudit. Qu’en penses-tu ? »

Elle soupira de nouveau. Non décidément la situation dans laquelle ils s’étaient fourrés ne lui plaisait absolument pas…

Hogo faillit flancher lorsqu'il attendit parler shoanti mais il essaya de rester impassible. Pourtant, bien au-delà du sens des propos, le rôdeur se demandait bien pourquoi l'homme avait utilisé son langage. Etait-ce pour montrer qu'il le connaissait mieux qu'il ne le pensait ? Etait-ce une menace déguisée ? Une tentative pour nouer contact ? En tout cas, le shoanti resta de marbre et attendit que l'homme parte donner ses ordres.

Pourtant, il ne voulait pas discuter de ce qu'ils allaient faire, ici, dans la rue avec toutes ces personnes qui n'attendaient qu'une seule chose, qu'ils se mettent en mouvement. Ainsi, il se contenta de répondre en hochant la tête aux propos de Tiriji, « Rentrons au club, le lieu ne se semble pas très approprié pour parler. »

Modifié par un utilisateur lundi 10 avril 2017 14:50:35(UTC)  | Raison: Non indiquée