À la fin du repas, Aérys avait apparemment pris sa décision. « Je vais rejoindre l'Ultime Effort et sans doute suivre Kassata. Je lui ferai part de votre décision, en même temps. Je suis certaine que vous allez avoir bien d'autres chats à fouetter avec les préparatifs de votre expédition. »

La voix légèrement tendue, mais faisant visiblement un effort certain pour ne pas se laisser envahir par ses émotions, Aérys se leva puis elle promena son regard sur chacun des ex-naufragés présents autour de la table.

« Merci à chacun d'entre vous. Vous avez tous joué un rôle dans notre survie sur la Lame des Contrebandiers... et, sans ça, les choses auraient pu bien plus mal se tourner. Nous ne serions sans doute plus tous là, à respirer, à vivre et à planifier l'avenir. Même si je ne suis plus à vos côtés, je garde chacun d'entre vous dans mes pensées et dans mon coeur. » Elle leva ensuite son verre et proposa un toast. « Que vos voiles soient gonflées par des vents toujours favorables, et que votre course vous emmène au-delà de vos rêves. »

Puis elle déglutit le reste de son vin d'une gorgée, opina du chef, et se dirigea vers la porte de sortie du Club.

Tout le monde avait donné son avis et seul Aérys allait quitter leur groupe pour suivre sa destinée. Pourtant, cela ne rassura guère Hogo. Lorsque leur groupe commença à se séparer et attendre le prochain entretien avec les deux factions, Hogo fit part de son inquiétude à ses compagnons à mi-voix, « Va falloir la jouer serrée d'après moi... Vous vous rendez quand même compte qu'on va peut-être avoir des problèmes avec le Consortium, les Mantes Rouges et des pirates. Et bien sûr, nous avons des compagnons qui ont travaillé pour une de ces factions ou qui même en ont fait partie. On a déjà vu dans quel pétrin l'un d'entre eux nous a mis. Vous pensez vraiment qu'on peut avoir confiance en eux ? Il n'y en a pas un qui va flancher alors qu'à peine arrivé en ville, l'un d'entre eux nous a déjà balancé ? Parce que les moyens de pression, ces gens s'arrangeront toujours pour en avoir. Il n'y a que moi à qui ça pose problème ? »

Évidemment, je ne fais part de cela qu'aux PJ.

Modifié par un utilisateur dimanche 4 juin 2017 10:25:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ellawa salua Aérys en la prenant par les deux avant-bras. C’était un signe fort d’amitié, selon ses traditions, elle reconnaissait Aérys comme faisant partie de sa tribu, de sa famille. D’une voix douce, elle lui sourit – « Je comprends tes choix, ta vie est sur un navire et tu es assez forte pour en être la digne capitaine. L’aventure sur l’ile a fait de nous un groupe, une famille et tu feras toujours partie de cette famille. J’espère que nos routes se croiseront à nouveau et que nous aurons beaucoup d’histoires à nous raconter. Bon vent bonne mer à toi, je crois que c’est ce qu’on dit aux marins. Je te vois naviguer sur ton navire, fendant l’écume et rivalisant de vitesse avec celui de Kassada pour savoir qui de vous deux arrivera la première sur votre ennemi. C'est là qu'est ta place. »

Puis elle libéra Aérys et la regarda partir en essayant de ne pas avoir les yeux trop humides. Une chamane de la jungle devait rester forte et ne pas se laisser submerger par les émotions. Encore un soupir. Hogo avait parlé et elle avait acquiescé – « Nous acceptons d’effectuer un accord avec le Sargave entre autre parce qu’il est en soi, le seul groupe susceptible de nous apporter la meilleure protection possible contre des ennemis comme les Mantes Rouges et le Consortium. Mais ce n’est pas une garantie. Les Mantes Rouges paraissent suffisamment puissantes et entraînées, pour réussir leur contrat sur nos têtes malgré cela et le Consortium dressera les tribus les plus hostiles contre nous. Cela ne veut pas dire que notre expédition sera vouée à l’échec, mais qu’il va y avoir de sacrés obstacles à vaincre et que nous subirons irrémédiablement des pertes. Comme pour la vie dans la jungle, les plus forts et les plus malins s’en sortiront. Soyons ceux-là. »

Ceux qui avaient exprimé leur avis semblaient plutôt d'accord sur les points suivants : le départ de la course avait été donné, et il ne fallait pas perdre de temps pour mettre en oeuvre l'expédition. Les Éclaireurs n'allaient sans doute pas pouvoir être d'une énorme utilité dans un premier temps, mais les alliés sargaviens, qui étaient chez eux et avaient à leur disposition de nombreuses ressources locales, allaient sans doute pouvoir aider. Restait toutefois à savoir l'influence sur le temps de préparation qu'aurait la condition imposée par certains membres de l'équipe, à savoir que l'expédition ne soit composée que de volontaires, pas d'esclaves…

Et, avant tout cela, il fallait encore que les deux factions choisies acceptent une alliance.

Une fois le repas terminé et Aérys partie, les membres les plus érudits de l'équipe rédigèrent deux missives : l'une à l'attention des Éclaireurs, leur demandant d'accepter une réunion en leur établissement le soir même et une autre à l'attention du Général Havelar, pour qu'il participe à la réunion en question. En prévenant les deux groupes du projet d'alliance, les uns et les autres pourraient préparer leurs revendications et, si les dieux le voulaient, aboutir rapidement à un accord afin de pouvoir commencer le véritable travail de préparation.

Vous avez l'après-midi pour faire ce que vous voulez ; ceux qui désirent participer à la réunion du soir (qui se fera de manière résumée) peuvent poster ici ou en HRP pour m'indiquer leurs intentions.

Le repas terminé, Ellawa se leva et se dirigea vers la sortie de l'auberge. Elle ressentait le besoin d'espaces extérieurs, de la présence de la jungle, dans une ville elle n'était vraiment pas à l'aise et le sentiment d'étouffer l'envahissait - « Je vais profiter des derniers instants pour me ressourcer. » - Elle regarda Hogo, comme une invitation, muette à l'accompagner, mais il avait décidé de monter la garde devant la porte du vieil Érudit. Elle baissa les yeux pour ne pas montrer le moindre sentiment ou faiblesse - « Je vais chasser avec Simurgh et rassembler mes affaires au campement. Si nous devons partir rapidement demain, je ne voudrais pas vous mettre en retard. » - Puis elle s'adressa aux autres, entre autre à Sebrysse - « Je reviens ce soir pour le rendez-vous avec les factions. Je vous rejoins ici. »

Puis elle salua tout le monde et remercia Briga pour son hospitalité et quitta le Club pour rejoindre au plus vite un environnement où elle pouvait respirer plus librement.

Les uns et les autres tuèrent l'après-midi de manières diverses, certains en se ressourçant dans la nature, d'autres en observant les allées et venues depuis le 2e étage du Club, d'autres encore en préparant les discussions qui prendraient place le soir pendant la réunion. Hogo, quant à lui, resta aux côtés d'Hémiphon pour s'assurer que le vieux sage qui avait traduit les inscriptions et avait esquissé une piste menant vers la mystérieuse cité soit bien en sécurité.

Malgré leurs origines bien différentes, le rôdeur Shoanti et l'ex-rôdeur d'origine chéliaxienne purent partager plusieurs anecdotes et événements de leur passé. Celui d'Hémiphon était tout particulièrement riche... Au fil de l'après-midi et des discussions, le vieil homme avait partagé l'histoire qui lui avait coûté une jambe. C'était à l'époque lointaine où il louait ses services en tant que guide pour les riches colons désireux de vivre des sensations fortes en s'aventurant dans la jungle. Lors d'un de ces safaris, un groupe de jeunes colons "encore plus imbéciles que les autres" — les mots d'Hémiphon — avaient décidé de s'aventurer en-dehors des pistes indiquées par le guide. Comme ils n'avaient plus donné de nouvelles depuis plusieurs heures, Hémiphon s'était senti obligé d'aller à leur recherche, malgré le fait qu'ils aient désobéi à ses consignes.

Hémiphon était parvenu à retrouver leurs traces, ce qui, d'après les commentaires du vieux sage, n'avait guère été difficile tant ils avaient laissé derrière eux des signes de leur passage "encore plus visibles que ceux d'un troupeau de rhinocéros". Le sage avait raconté à Hogo, quasiment minute par minute, sa progression à travers la jungle, puis sa découverte de traces indiquant clairement que le groupe des imprudents avaient essuyé une attaque. Hémiphon n'avait trouvé aucun cadavre sur place… les colons avaient été faits prisonniers. Selon lui, cela indiquait qu'ils étaient encore peut-être vivants... mais ce n'était pas forcément une très bonne chose, cas rares sont les créatures de la jungle qui se montrent très intéressées par "une conversation avec ces idiots de colons à peine débarqués du bateau".

Le guide avait pu suivre les traces des disparus et de ceux qui les avaient capturés, et il était ainsi arrivé à proximité d'une sorte de petite clairière au milieu de la jungle, une étendue plus ou moins circulaire où les arbres avaient été sauvagement abattus et au centre de laquelle se dressait un totem massif sculpté dans un tronc d'arbre, un totem dont le sommet était sculpté en forme d'horrible tête de singe cornu au faciès déformé par un cri de rage. D'après Hémiphon, la vision du reste de la clairière en question n'était pas moins horrible : les colons étaient là, jonchés sur le sol, battus quasiment à mort et tellement mutilés qu'ils n'avaient même pas été attachés ; il leur aurait d'ailleurs été impossible de s'échapper dans leur état. Certains de leurs membres avaient été amputés brutalement… et les victimes avaient été abandonnées pour se dévider lentement de leur sang.

Un peu plus loin, il y avait un groupe d'hommes-singes… ou plutôt de femmes-singes enceintes, assises à même le sol. C'était à elles que les hommes-singes responsables de l'enlèvement et de la mutilation des colons imprudents avaient amené les membres amputés. Certaines d'entre elles étaient d'ailleurs occupées à mordre à pleines dents ce qui ressemblait à une jambe humaine, sous le regard attentif d'un homme-singe tenant dans sa main une sorte de bâton orné de trophées divers sans doute recueillis sur les victimes précédentes du groupe : une main tranchée, une mâchoire de taille humaine, une sorte de colliers d'yeux desséchés…

C'est à ce moment-là qu'un des guetteurs de la tribu avait poussé un cri guttural et que les regards s'étaient retournés vers Hémiphon... le guide avait été aperçu. Convaincu qu'il n'y avait de toutes façons plus rien à faire pour les colons, le rôdeur avait pris la poudre d'escampette, se frayant frénétiquement un passage à travers l'épaisse végétation de la jungle pour échapper à ses poursuivants... Sans se retourner, il avait forcé ses jambes à courir aussi vite que possible, ignorant les branches, les lierres et autres végétations qui lui fouettaient le visage. Puis il tout à coup ressenti une douleur atroce dans la jambe et s'était écroulé, face contre terre. Un de ses poursuivants l'avait atteint avec une hachette de lancer et, d'après la cuisante brûlure qu'il ressentait, il y avait fort à parier que l'arme avait été recouverte de poison.

Hémiphon avait tenté malgré tout de poursuivre sa fuite, se tirant sur le sol à la seule force de ses bras, entendant les pas et les cris des hommes-singes qui se rapprochaient de lui. Heureusement pour lui, les autres membres du safari avaient eu le temps d'aller chercher des renforts... et il était parvenu à s'éloigner suffisamment de la clairière maudite. Les renforts parvinrent à éliminer les quelques poursuivants hommes-singes, mais l'endroit était loin d'être sûr. Les colons survivants et les renforts aidèrent le guide à se relever, mais sa jambe et le poison le faisait terriblement souffrir. Il n'y avait pas le temps de faire dans la finesse... il fallait fuir ; c'était une question de vie ou de mort. Hémiphon avait donc insisté pour qu'on l'emmène rapidement au campement, qu'on lui tranche une partie de la jambe et qu'on cautérise la plaie avant de repartir au plus vite vers la civilisation.

C'était la tête remplie de cette histoire et des autres anecdotes contées par Hémiphon qu'Hogo était redescendu vers le rez-de-chaussée du club pour rejoindre ses compagnons qui s'apprêtaient à partir en direction de la Loge des Éclaireurs.

Quand ils arrivèrent sur place, le général Havelaar et Amivor Glaur étaient déjà installés autour de la grande table de bois qui trônait au centre de la même salle de réunion que Gélik, Jask et Sébrysse avaient déjà eu l'occasion de visiter quelques jours plus tôt. Les murs étaient recouverts de bibliothèques débordant de volumes divers et de cartes représentant le Sargave, tout le Garund, ou même pour certaines la configuration des étoiles dans le ciel.

Les uns et les autres furent accueillis par Finze Bellaugh, le capitaine d'aventures de la loge d'Éléder et, de ce fait, le plus haut représentant de la société des Éclaireurs dans la ville. La longue table de bois était garnie de petits paniers remplis de fruits divers, de larges cruches d'eau et de trois carafes remplies de vin. Il n'y avait cependant aucun serviteur ou esclave pour remplir les verres : apparemment, c'était à chacun de se servir ou de proposer de servir les autres individus attablés.

Pour représenter les Éclaireurs, outre Finze Bellaugh, il y avait bien sûr Amivor Glaur, qui avait participé à la réunion au Club le matin-même. Aux côtés du général Havelar se trouvait le Varisien qui avait échangé quelques mots avec Hogo dans la langue natale du Shoanti. En plus des quatre sièges qu'ils occupaient, il y avait une dizaine de places libres, généralement situés vers le centre de la table, vu que les représentants des deux factions avaient — volontairement ou pas — choisi d'occuper les places situées aux extrémités de celle-ci.

Dans un premier temps, Finze Bellaugh proposa de diviser la discussion en trois parties : tout d'abord, l'exploration de la ville et le traitement des découvertes en cas de réussite ; ensuite, l'organisation de l'expédition ; et finalement les relations entre les trois partis concernés, à savoir le Gouvernement du Sargave, les Éclaireurs, et les aventuriers.

Les uns et les autres contribuèrent à la discussion, présentant les propositions qu'ils avaient élaborées au cours de l'après-midi. Finalement, le projet qui sembla se dégager du débat pouvait se résumer dans les grandes lignes suivantes.



(1) En ce qui concerne l'exploration. Tous les objets directement découverts par les aventuriers explorateurs leur reviendraient de droit. Toutefois, les deux autres factions auraient un droit de premier achat au cas où les aventuriers désireraient les revendre, ce qui permettrait aux deux factions de récupérer un petit pourcentage sur ces objets en s'occupant eux-mêmes de la vente.

Quant aux objets découverts par les autres membres de l'expédition, ce qu'il en adviendrait dépendait de leur nature. Dans le cas d'artefacts historiques, les Éclaireurs auraient droit de premier regard ; dans le cas d'artefacts liés de près ou de loin à la défense d'une cité, le Sargave aurait droit de premier regard ; et dans le cas d'objets utilisables personnellement par des aventuriers, ce sont les explorateurs qui auraient droit de premier regard. Concrètement, cela signifiait que la faction qui avait droit de premier regard pouvait s'approprier l'objet pour l'utiliser, l'étudier ou le conserver. En cas de revente, les bénéfices seraient partagés par les trois groupes à concurrence de 20% pour les aventuriers et 40% pour chacun des deux autres groupes.

(2) En ce qui concerne l'organisation de l'expédition et des campements. Les tâches administratives et les coûts seraient assurés par le Gouvernement du Sargave et les Éclaireurs. Les décisions relatives à la sécurité de l'expédition reviendrait principalement au Gouvernement. Les autres décisions seraient du ressort des Éclaireurs. Mais toute décision ainsi prise pourrait être renversée si l'autre faction concernée et les aventuriers s'y opposent en front commun. Ces décisions concerneraient avant tout les membres de l'expédition placés sous la responsabilité des factions, pas les aventuriers, qui ne seraient pas tenus aux mêmes règles.

L'expédition en elle-même se déroulerait en deux groupes : d'une part, les aventuriers qui, ayant déjà prouvé leur ingéniosité et leur débrouillardise par le passé, partiraient en éclaireurs ; et, d'autre part, le reste de l'expédition (gardes, érudits, porteurs, accompagnants...) qui suivraient la piste tracée par les aventuriers. Concrètement, le rôle des éclaireurs seraient de trouver la piste la plus facile et la plus sûre à suivre — toutes les personnes autour de la table s'accordant pour dire qu'il fallait perdre le moins de temps possible —, de détecter les dangers éventuels afin de les éliminer ou d'en prévenir l'expédition afin qu'elle puisse les éviter, et éventuellement de repérer les meilleurs endroits de bivouac.

(3) En ce qui concerne les relations entre les trois factions. Outre les décisions mentionnées plus haut, si d'autres débats doivent avoir lieu, ils seraient résolus à la majorité (2 voix contre 1 en cas d'opposition), chaque faction ayant toutefois le droit de refuser une décision qui lui serait fondamentalement injuste.

De plus, comme prévu initialement, chaque aventurier pourra obtenir un équipement de base fourni par les factions et recevra, en plus de cela, une somme de 500 pièces d'or pour préparer le départ. En cas de réussite de l'expédition, le groupe d'aventuriers recevra une récompense de 1500 pièces d'or, en plus des richesses acquises sur place.



Finze Bellaugh reposa sur la table les lunettes qu'il avait placées sur son nez pour pouvoir relire le document rédigé au fil des discussions. Il se tourna tout d'abord vers le général Havelaar qui opina du chef pour montrer son accord. Le capitaine d'aventures dirigea ensuite son regard vers les divers aventuriers présents avant de demander « Est-ce que cela vous convient ou voyez-vous des éléments à modifier ? »

Perdu dans ses idées le jeune Ephrem ne fit pas de commentaire. Il laissait ses compagnons analyser et rectifier s'il y avait besoin, le contrat.

Les yeux dans le vague, l'ancien naufrager attendait la fin de l'entretien.

Les uns après les autres, les ex-naufragés avaient fait part de leur accord ou de leurs commentaires sur le texte proposé par Finze Bellaugh. Ce fut ce dernier qui répondit en premier, considérant l'une des demandes de Sébrysse. « Hmmm… je comprends votre désir de vous assurer de la destruction des artefacts maléfiques. Encore faudrait-il s'accorder sur ce dont il s'agit. Par exemple, une relique clairement associée à une entité démoniaque serait facilement classifiée... mais qu'en est-il d'un artefact de défense permettant de repousser une attaque de masse de manière... définitive ? »

« A priori, je ne vois aucune objection à mentionner la destruction de tout artefact qui, une fois étudié, s'avérerait être maléfique. Je proposerais que, en cas de doute, pour les reliques qui ne sont pas liés explicitement à un culte maléfique, ils soient jugés de la même manière que les autres décisions en balance... à savoir par un vote majoritaire exprimé par les 3 factions ? »

Tout en faisant cette proposition, il commença à corriger le texte qu'il avait rédigé. Il ajouta « Oui, nous pouvons nous retrouver demain à la première heure au temple d'Abadar pour faire valider ce contrat si vous le désirez. »

Amivaur prit ensuite la parole. « En ce qui concerne le transport des objets trouvés, nous établirons une ligne de ravitaillement une fois le campement installé. Le temps d'arriver là-bas et je pense que nous devrions être capable d'obtenir quelque contenant magique de la part de la Société. Nous pouvons introduire la demande dès maintenant pour être certain qu'elle soit prise en compte et prête le plus tôt possible. »

Puis ce fut au tour du général de se racler la gorge et de prendre la parole. « J'ai bien peur que lancer une expédition à partir de Kalabuto ne soit pas vraiment possible. Ce sera, tout au plus, un point de ravitaillement. Mais, pour jouer carte sur table, le gouvernement n'a pas un contrôle certain sur la ville. Les attaques, directes ou sournoises, des diverses factions provenant de la jungle à l'est, sont régulières... et meurtrières. Et il ne s'agit pas seulement d'insoumis mwangis mais également de créatures et de fanatiques servant Usaro. »

« De plus, du moins en ce qui concerne le gouvernement, la plupart de nos ressources sont ici, à Éléder. Il semble naturel que ce soit donc à partir d'ici que l'expédition soit préparée et lancée. D'ailleurs, à ce sujet, nous pouvons mettre à disposition un entrepôt ici à Éléder, un endroit suffisamment vaste pour y centraliser tous les préparatifs et y rassembler toutes les ressources à emporter. Nous pourrons également y réaliser le recrutement pour engager tout le personnel nécessaire et savoir exactement qui fera partie du convoi. La présence du sage qui a étudié le trajet sera également utile... et nous pourrons plus facilement le protéger là-bas, en attendant le départ. » ajouta-t-il. Il se tourna ensuite plus particulièrement vers Ellawa et considéra sa suggestion de partir dès l'aube du lendemain.

Il hésita un moment puis finit par lui répondre « Madame, je comprends votre impatience... mais la jungle et les territoires environnants sont dangereux et fort changeants. Si l'objectif de votre groupe est d'ouvrir la voie au gros de l'expédition, il faut éviter qu'un écart de temps trop important se forge entre les deux groupes. Un écart d'un ou deux jours, au grand maximum trois jours, me semble le plus adéquat, pour que les informations que vous pourrez nous relayer soient utilisables. »

Le général consulta les Éclaireurs du regard et précisa « J'imagine que, en accélérant les préparatifs, nous pouvons tenter d'être prêts au départ dans... disons deux semaines ? » Finze Bellaugh et Amivor Glaur réfléchirent quelques instants puis hochèrent la tête pour montrer leur accord.

Amivor Glaur reprit la parole. « D'ailleurs, si vous avez des gens à suggérer pour l'expédition, vous pourrez certainement le faire. J'imagine que nous aurons besoin de tout une série de talents... cuisiniers, porteurs, logisticiens, réparateurs, bâtisseurs, forgerons, chasseurs... en plus des gardes. » Il se tourna vers Sébrysse et ajouta « Et, pour répondre à votre question, sauf si cela vous semble nécessaire, nous ne pensions pas imposer des membres supplémentaires à votre équipe. »

Le général embraya. « Du côté du Gouvernement... il ne s'agit pas non plus d'imposer leur présence mais, comme je vous l'ai proposé ce matin, nous pouvons vous adjoindre quelques conscrits qui pourront vous assister et s'occuper des tâches communes lors de votre voyage : votre campement, la nourriture, ... Nous pouvons vous proposer, disons, un groupe de trois ou quatre conscrits si vous le désirez. »

Finze Bellaugh reprit la parole pour conclure. « Avez-vous d'autres remarques ou modifications à apporter au texte de l'accord ? Dans le cas contraire, je vous proposerais de nous retrouver demain matin dans la rue des Temples pour passer au temple d'Abadar puis nous diriger vers cet entrepôt dont le Général parlait afin de commencer les préparatifs au plus tôt ? »

Modifié par un utilisateur vendredi 16 juin 2017 23:19:55(UTC)  | Raison: Non indiquée