Meliya Arkona étrécit les yeux, mais décida de ne pas insister. Pour l'instant. Malgré tout, elle n'avait pas l'intention de laisser la halfline en paix.
« Tâchez d'appliquer un peu plus de prudence à votre magie, la prochaine mademoiselle...? Qui êtes vous, au fait? »
Glorio jeta un regard désapprobateur à sa soeur, mais préféra pour l'instant ne pas s'impliquer.

Au futé agile, Méry répondit à voix basse : « Aha ! Maître des lames... oui, les assassins lèvent un voile sur leurs secrets : potions de pattes d'araignée et d'invisibilité, ils espéraient se sortir de leur traquenard ! Cotte de maille, bâton de feu gnomique, et kama : enchantés magiquement aussi... et si vous occupez quelques secondes l'attention des gardes, j'escamoterai ce que je peux tranquillou... enfin pas la cotte, ni les armes, hmmm ?! mais -en prime- la bourse de la démone, no problemo... parlez-vous langue halfeline, maître Zulgar ?. »

Le souffle de la dame des Tombes ne donnait guère envie d'y revenir... mais le halfelin -divinement guéri- afficha une moue mitigée tout en remerciant la grande prêtresse d'un salut révérencieux :
« Grand merci, votre sainteuuuh... soeur Lupescu. Grâces soient rendues à la miséricordieuse...  »

Ensuite... fallait pas rater l'occase :
« Ha ! Patriarche Glorio, Grand-maître de la fière maison Arkona. Nous étions justement en conversation avec votre...hrrr... sœur Méliya. Comme je lui signalais, je suis Méry de Longoulet, au service de notre belle Korvosa, donc de notre future Majesté, et -incidemment- de l'ordre du Drake. En pleine action de dépistage d'auras magiques de camouflage ou de changement d'apparence. Donc, certes, c'est en partie ma faute si les évènements se sont précipités... Hé ! hé ! Je dois reconnaître que j'étais à ce moment obnubilé par l'aura de dissimulation qu'elle porte... nous en reparlerons à l'occasion, sans doute, ne serait-ce que parce que votre estimée et très ancienne maison a réputation d'avoir une des meilleures caves... de "notre" bonne Cité ! »
Le sourire vers la paire de nobles était aussi large qu'ambigu... et le regard d'azur d'une transparence... (très) attentive.

Modifié par un utilisateur vendredi 19 mai 2017 00:03:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

19 Pharast 4716 – Jardins du palais
La tentative d'assassinat, outre la panique qu'elle avait semé, avait aussi mis toute la noblesse présente en effervescence, et alors que les gardes s'occupaient des corps et des prisonniers sous la direction de Sagacius et de Zenobia Zenderholm (après que Méry les ait fouillé), les nobles formaient des conciliabules animés.
La fratrie Arkona s'éloigna rapidement après que Glorio ait réussi à calmer sa soeur, laissant Valéria et Zulgar seuls avec Méry. Gracchius se trouvait là également, encore marqué par son affrontement bref mais violent avec la tieflinne. Vencarlo vint à leur rencontre pour les féliciter de leur réactivité qui avait probablement sauvé la reine.
L'homme ne le mentionnait pas, mais il paraissait tout de même secoué...pas tant par l'assassinat que par la terrible blessure de Sabina. Son inquiétude, malgré ses efforts, était palpable.


Glorio Arkona sourit à Valéria et Méry.
« Ne vous en faites pas, dame Valéria, ma soeur a été choquée par l'incident, mais je vous assure que vous n'avez rien à craindre. Comme le dit si justement maître Méry, c'est que la reine soit sauve qui est important. »
Meliya se renfrogna, mais ne dit mot. L'un dans l'autre, l'ainé des Arkona se montrait bien plus aimable que sa soeur.

De son côté, Zulgar sembla s'en tirer plutôt bien avec les gardes! Il faut dire que son rôle dans l'échec de la tentative d'assassinat de la reine donnait un certain poids à ses paroles, si bien que les gardes ne firent aucune objection et le laissèrent examiner les corps.




Mais au bout d'une vingtaine de minutes qui semblèrent s'étaler sur une éternité, la reine, flanquée de deux gardes, refit son apparition. Elle portait une autre robe, rouge celle là, et bien que pâle, elle marchait avec toute la grâce et la majestée requises pour une souveraine. Toute la cour s'inclina à son arrivée, et la reine répondit d'un signe de tête. Elle prit la parole d'une voix ferme et assurée.
« Princes, comtes, ducs, membres de la cour, Monseigneur Tuttle, Soeur Lupescu, Père Reebs, Lady Andaisin, Lady Cinnabar, ambassadeurs. Ma fidèle garde du corps, Sabina Merrin, a souffert de terribles blessures en me défendant, mais mon médecin personnel, le docteur Davaulus, affirme qu'elle a de bonnes chances de s'en sortir. Grâce à son héroïsme et à son abnégation, Korvosa a encore une souveraine. Je lui dois beaucoup. Nous lui devons tous beaucoup. Et je peux vous affirmer que nous ne nous laisserons pas intimider par une tentative d'assassinat aussi lâche. Je vous garantis que la lumière sera faite sur cette affairen ainsi que sur les allégations concernant la nommée Trinia Sabor, quelque soit le temps et les efforts nécessaires. »
Sa voix s'était durcie sur cette dernière phrase, mais elle se radoucit avant de poursuivre.

« Mais nous ne le devons pas qu'à elle. En fait, nous le devons à un groupe de citoyens déterminés à protéger la ville et à défendre ses habitants. Quatre d'entre eux sont membres de l'Ordre du Drake. Maître Sagacius Zandu, Maître Méry de Longoulet, Maître Rakyel le Fossoyeur, et Maître Gracchius Patronicus. Ils ont été aidé par deux autres dont j'ignore le nom, un brave gnome et une halfline tout aussi courageuse, que je tiens personnellement à remercier, et que je décorerai également de l'Ordre du Drake pour leurs actions. »

Au cours du discours d'Ileosa, toute l'assemblée se tourna peu à peu vers les membres de l'Ordre du Drake, Valéria, et Zulgar. La reine venait publiquement de reconnaître leur rôle de défenseur de la cité. Peut être cela nuirait il à leur discrétion, du moins dans les hautes sphères, mais ils y gagneraient sans nul doute en influence, et on pouvait déjà percevoir le calcul dans les yeux de bien des nobles. Eliasia Leroung adressa un mince sourire à Sagacius. Ileosa, quand à elle, se rapprocha d'eux pour leur parler en personne.
« Sabina...Lady Merrin étant blessée, j'ai besoin d'une garde d'honneur. Vous me feriez honneur en acceptant. »


Cette nouvelle commotion provoqua ses propres vagues, mais la cérémonie du couronnement put enfin commencer. Elle fut remarquablement simple dans une cité reconnue pour ses fastes, comme pour rappeler que le pouvoir du roi était somme toute limitée, et que la puissance de Korvosa reposait avant tout sur sa richesse et ses maisons marchandes, ainsi que sur l'église d'Abadar.


L'Archibanquier Tuttle, cependant, fit honneur à son rôle.
« Nous sommes aujourd'hui réunis sous le regard d'Abadar et des divinités tutélaires de notre cité afin de couronner notre nouvelle monarche. La mort de notre regretté Eodred deuxième du nom… »

La mention du nom de feu le roi provoqua un tressaillement chez Ileosa, mais son visage ne laissa rien paraître de l'impact. Le prêtre poursuivit.

« ...a provoqué des émeutes et des troubles qui ont mis la cité à mal. Mais aujourd'hui, nous avons l'occasion de prouver que nous sommes solides et que les aléas de la fortune ne nous ébranlerons pas! Korvosa est depuis des siècles le phare de la civilisation dans une terre autrefois sauvage, et c'est grâce au courage de ses souverains que nous sommes toujours la perle de Varisie. Et en ce jour… »

Il poursuivit ainsi pendant un long moment, menant à la nette impression que pontifier était l'un de ses talents, avant de finalement se tourner vers Ileosa.
« Ileosa Arabasti, acceptez vous librement la responsabilité de gouverner Korvosa, en application des principes de sa charte fondatrice? De protéger ses habitants et de défendre cette cité? Acceptez vous le titre de Reine? Acceptez vous de renoncer à défendre votre propre intérêt pour défendre celui de cette cité, et de devenir Ileosa Iere du nom, notre souveraine? »

Ileosa, solenelle, acquiesça gravement.
« Oui, je l'accepte. »
L'archibanquier hocha lui aussi gravement la tête, et acheva le rituel.
« Au nom d'Abadar, je vous fais Ileosa Iere, reine de Korvosa. Relevez vous Majesté. »
Ileosa se releva, et l'archibanquier fit mine de récupérer la couronne d'or habituellement utilisée par les souverains, mais la nouvelle reine l'interrompit avec un demi-sourire.
« Ne vous donnez pas cette peine… »


Elle pointa du doigt la couronne d'ivoire et d'acier qui ceignait son front.
« ...j'ai déjà une couronne. »
L'archibanquier hésita, et l'assemblée fut parcourue d'une vague de murmures, mais l'homme d'église s'inclina finalement.

Une reine écarlate.

Ileosa se tourna vers l'assemblée.
« Je vous remercie de m'accorder votre confiance pour diriger cette cité, mais je manquerais à mes devoirs si je ne vous faisais pas part des phénomènes inquiétants qui ont été porté à mon attention. Lors des émeutes suivant la mort d'Eo...de feu mon mari, il m'a été indiqué que les gardes de la plupart des maisons nobles de cette ville ont préféré rester à l'abri et se cacher plutôt que prêter assistance à la garde durement éprouvée par ces temps de trouble. Pire, il semblerait que certains aient activement laissé faire la foule en colère. Je tiens à clarifier les choses: je défendrai cette ville et ses habitants, contre le chaos de la foule, certes, mais également contre la négligence parfois criminelle et le cynisme de ses élites. Mon règne sera celui de la justice ou ne sera pas. Gardez bien ceci en tête. »

Elle laissa flotter son message un instant, s'assurant qu'elle avait bien été comprise, et se tourna vers sa garde d'honneur improvisée.
« Si vous voulez bien m'accompagner au balcon, la foule nous attends. »
Elle se dirigea vers le balcon du jardin, qui donnait sur les marches du Grand Mastaba où la foule s'était rassemblée. Même si Ileosa était tout sauf populaire, une large part de la population de Korvosa s'était rassemblée sur les marches et la place du Mastaba afin d'apercevoir la souveraine, et à cette distance, les imprécations étaient perdues dans la rumeur de la foule.
Ileosa afficha son plus beau sourire, mais elle ne parvenait pas à masquer complètement son deuil récent et son inquiétude.

Cependant, la foule lui adressa tout de même une ovation, aussi faible soit elle. C'est ainsi que débutait le règne d'Ileosa Iere, reine de Korvosa.



Une fois l'apparition publique de la reine achevée, les membres de la cour et les notables reprirent à nouveau les jardins comme terrain de discussion, mais cette fois les conversations étaient plus précipitées et fébriles. Ileosa semblait n'en avoir cure, mais gardait tout de même une part de son attention sur ce qui se déroulait autour d'elle, qui parlait à qui, de quoi, et quelles intrigues se nouaient dans la cour qui était désormais la sienne.

Elle profita d'un moment de calme pour faire signe aux membres de l'Ordre du Drake.
« Si vous voulez bien m'accorder un instant, j'ai quelqu'un à vous présenter. »

Elle les mena à une femme dont ils avaient déjà noté la présence plus tôt. Elle portait une longue robe noire, une canne à pommeau d'ébène, et une broche en forme de crâne, en ivoire, afin de retenir sa longue chevelure aile-de-corbeau, et une autre pour retenir sa robe. Il ne s'agissait pas de n'importe quel crâne: c'était le symbole national de Nidal, une nation au sud des frontières de Korvosa. Elle discutait avec Lady Cinnabar, ambassadrice du Chéliax. Ileosa interpella cette dernière.
« Lady Cinnabar, si vous voulez bien nous laisser un instant… »


L'ambassadrice du Chéliax, à la chevelure rouge, s'inclina et s'éclipsa. Ileosa, sans plus faire fit du protocle, sourit chaleureusement à l'ambassadrice de Nidal.
« Andy! Cela fait trop longtemps! Comment vas tu? Je sais que les présentations sont déjà plus ou moins faites, mais je te présente maître Zandu, maître Méry de Longoulet, maître Rakyel le Fossoyeur, maître Patronichus, maître Zulgar et dame Valéria. Messieurs, mademoiselle, je vous présente Lady Andaisin, ambassadrice du Nidal et l'une de mes plus vieilles amies! »

Restant stoïque jusqu'à l'arrivée de la Reine, Rakyel évita les nobles déjà échauffés par la tentative d'assassinat. Il se contenta de profiter du décor des plus sublimes qui, encore il y a quelques temps, n'aurait même pas été à la portée de ses rêves.

Lorsqu'il fut mentionné parmi les autres membres de l'ordre du Drake, son cœur s'accéléra et une immense sensation de satisfaction l'emplit. Le gamin voleur dans les rues korvosiennes avait définitivement disparu au profit d'un personnage reconnu pour sa valeur!
Et bien, finalement, peut-être que tout ce temps passé terré à Grisaille est révolu.

Néanmoins, le discours d'Iléosa lui faisait penser que leur travail était loin d'être terminé : désormais affichés comme une organisation à part entière de la Couronne, ils seraient sans doute surveillés et convoités par les différentes familles. Pas sûr que leur marge de manœuvre soit aisée à exploiter.

Sa réaction quant à la couronne qui arborait déjà son front fit sourire l'oracle, bien qu'il fut quelque peu interloqué!
Voilà une Reine qui veut affirmer ses convictions!

Enfin, la vue de la foule depuis le haut du Grand Mastaba fut l'un des spectacles les plus impressionnants qu'il eut été donné de voir pour le fossoyeur! Ce souvenir resterait pour sûr gravé dans sa mémoire!





« Lady Andaisin. C'est un plaisir. » salua Rakyel de sa voix rauque.
« La route depuis le Nidal n'a pas dû être des plus aisées! Vous devez effectivement tenir Sa Majestée en très haute estime pour avoir entrepris un tel déplacement. Elle a de la chance de pouvoir compter sur de telles amies! »

Une fois les assassins délestés de leurs possessions, avec l'aide bienvenue du gnome aussi habile en embobinage qu'en rétamage, Méry avait suivi le mouvement aux injonctions royales, avec une certaine satisfaction (et sans se prendre la grosse tête) jusqu'au couronnement -déjà auto réalisé par Iléosa première.
Il n'était pas un pro' de l'étiquette, mais c'était manifestement original, ça, d'apporter sa propre couronne. Au moins, ainsi, elle serait automatiquement à sa taille !...

Ensuite vint la découverte de Lady A... qui rappela au halfelin, le début d'un proverbe osirien : "Que les dieux me protègent de mes amis... " en ce pays à la noblesse décadente centrée sur les conspirations des courtisan(e)s.
Se faisant fort discret devant l'accueil glacial, le petit bonhomme déclencha discrètement sa double-vue arcanique visant d'abord la nidalienne, avant de passer à leur majesté toute neuve (et sa couronne en particulier...).

Modifié par un utilisateur lundi 22 mai 2017 15:48:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

La journée avait été éprouvante pour Valéria, trop timide pour se retrouver, même au second plan, devant de telles foules et de telles assemblées.

Et vint ensuite la rencontre avec l'ambassadrice du Nidal, rien de moins.... Valéria s'inclina sobrement, mais respectueusement. Andaisin lui apparu être quelqu'un d'antipathique, sentiment visiblement confirmé par Pavo qui se blotit contre elle, perturbé pour une raison ou une autre par cette femme. Elle se dit qu'elle allait faire encore une fois confiance à son petit compagnon pour juger quelqu'un. Il était souvent de meilleur conseil que bon nombre de gens.

En tout cas, la réputation de sa sinistre nation semblait être justifiée par son ambassadrice.

Tout comme ses compagnons, Sagacius ne comprenait pas cette ambassadrice du Nidal et amie de la reine. Si ceux-ci avaient rendu un fier service à Lady Andasin, celle-ci ne leurs semblait en rien reconnaissante. Repensant à cette fameuse broche, le noble se demandait s'il n'avait pas loupé quelque chose. C'était la première fois qu'une personne qu'il avait aidé lui témoignait clairement de l'hostilité. Mais retournant tout cela dans sa tête, il ne trouva pas la clef de cette énigme et préféra faire profil bas le temps d'en apprendre un peu plus sur cette ambassadrice.

Comme quoi... à tous les niveaux de la société il y a des crétins!

Baissant la tête pour ne pas laisser paraître ses expressions, caché sous sa capuche, Rakyel ne pipa mot pour éviter le scandale diplomatique mais n'en pensa pas moins. Après tout, il avait eu vent que le Nidal était une province... "particulière"... En revanche, lorsque la broche fut mise en évidence, il fit le rapprochement, comme la plupart de ses compagnons qu'il regarda en coin. Lady Andaisin représentait désormais une menace, tant pour la Reine que pour l'ordre du Drake lui-même.

Ne sachant trop à qui il pouvait se fier parmi tous les nobles, il s'écarta quelque peu et, après s'être assuré que les oreilles indiscrètes étaient loin, il chuchota d'un ton des plus graves à l'intention de Sagacius, toujours à l'aide du sort de Message :
« Sagacius? Lady Andaisin, avec un A... La broche... Une espèce d'amie proche qui peut manipuler la Reine... Je suppose que tu as eu les mêmes pensées que moi... Et ça doit être le cas de Gracchius et Méry également!
Je serais d'avis de demander à Orsini d'escorter Sa Majesté en l'absence de Sabina Merrin. Peux-tu réunir les autres, en particulier nos deux nouveaux collaborateurs pour les mettre au courant. De mon côté, je vais prévenir le maître d'armes. »

Ce faisant, le fossoyeur chercha de ses petits yeux jaunes la silhouette de Vencarlo dans les jardins.

Menaces


Ileosa haussa un sourcil à la fois intrigué et inquiet, mais étant donné l'insistance de Sagacius et surtout le fait que lui et ses compagnons lui avaient sauvé la vie à peine deux heures plus tôt, elle saisit la missive et la lut. Andaisin s'était figée, mais ne bougea pas. Pour l'instant. Au fur et à mesure de sa lecture, Ileosa pâlit, sa main se mettant à trembler. La température dans la salle semi-ouverte dans laquelle ils se trouvaient sembla chuter d'un cran, et la lumière que les vitraux représentants Eodred Ier et Domina Iere laissaient filtrer parut se ternir. Ileosa braqua un regard glacial sur Andaisin.
« Qu'est ce que tout ça veut dire, "Andy"? Si j'en crois cette lettre...c'est toi qui est responsable de la mort d'Eodred! Toi qui a engagé cette...Trinia Sabor pour l'assassiner! Et pour autant que je sache, c'est peut être bien toi qui a engagé ces deux assassins tout à l'heure. Alors je te donne une chance de t'expliquer. Une seule. »


L'expression d'Andaisin se mua en un masque de surprise et d'inquiétude mal dissimulée, et tenta de se défendre.
« Ily! Après tout ce que j'ai fais pour toi, tu penses que je serais capable de faire une chose pareille? Et en te basant sur...quoi? Les insinuations d'une bande de voyous et d'un bâtard, et un courrier qui aurait très bien pu être fabriqué de toutes pièces? Qu'est ce que j'aurais à gagner à...commettre de tels méfaits? »

Ileosa ne s'en laissait pas compter et son regard se faisait de plus en plus sombre. La lumière multicolore des vitraux jetait un éclat écarlate sur ses prunelles, presque semblable à sa robe.
« Oh, je sais très bien de quoi tu es capable, "Andy". Ce que je ne parviens pas à comprendre, c'est pourquoi? Je t'ai donné exactement ce que tu voulais, et plus encore! Tu ne pouvais pas me laisser un peu de bonheur?  »

Andaisin hésita un instant, et son masque d'inquiétude tomba. Une hostilité écrasante émana soudain d'elle, et la température chuta encore, son regard deux onyx étincelant de haine.
« Tu veux savoir, espèce de stupide petite pute? Tu viens de répondre à ta propre question! Cette couronne que tu portes n'est en aucun cas la tienne! On dirait que tu as oublié ta place dans notre relation. Considère mes actions comme un rappel que JE suis le maître! Et toi? Une fille des rues assez chanceuse pour que je la sorte du caniveau et en fasse une véritable lady. Une reine. Mais tu étais trop stupide pour juste faire ta part et t'allonger comme convenu, pas vrai? »

Un rictus arrogant et venimeux naquit sur son visage.
« Non, il a fallu que tu commettes le pêché capital de ta profession: tomber amoureuse de ta cible. Et même si j'ai engagé Lamm pour m'aider, c'est TOI qui a tué Eodred, toi et ton stupide sentimentalisme. Je n'étais pas certaine que tu puisses être ré-éduqué, et maintenant, j'ai ma réponse. mais grâce à toi, j'ai d'autres voies vers le pouvoir, maintenant. Alors, je te donne une dernière chance de te reprendre et de nous débarasser de ces gêneurs. Vais-je avoir à faire de toi la nouvelle victime de la malédiction du Trône Ecarlate? Ou vas tu te rappeler ce que je t'ai appris et te mettre à genoux, petite catin? »

Ileosa avait le teint crayeux, mais elle claqua des doigts et une rapière apparut dans son poing. Elle la pointa vers Andaisin avec un rictus enragé, ayant complètement perdu de vue la présence de l'Ordre du Drake.
« Je devrais te tuer maintenant pour ce que tu as fais. »

Andain sourit.
« Alors fais le. Mais rappelle toi que je suis l'ambassadrice de Nidal. Tu as réussi à survivre en crachant au visage de la noblesse de Korvosa cette fois, mais comment crois tu qu'ils réagiront en apprenant que tu les entraîne dans une guerre? »

Ce fut au tour de la reine de sourire.
« Nous verrons combien de temps il faudra à la Cour des Ombres pour révoquer ton statut en apprenant que tu as fais assassiner un roi. Arrêtez la! »

Andaisin, réalisant qu'elle avait le dessous, fit volte face...pour se retrouver face à Sagacius et à la pointe de sa rapière. Le bâtard Leroung n'avait pas l'air de plaisanter, mais l'ambassadrice de Nidal non plus. Elle saisit sa canne, et l'illusion qui la masquait se dissipa, révélant une effroyable faux à la lame d'un gris pâle, fantomatique, et frappa Sagacius qui ne s'y attendait pas. Le détective para, bien sûr, mais cela ne suffit pas. La rapière se brisa net, et la faux trancha pratiquement le jeune homme en deux. Il s'effondra alors que son sang jaillissait de l'hideux plaie de son thorax, sa vie s'échappant à travers ses côtes pulvérisées.

Andaisin profita de l'occasion, et plongea à travers le vitrail représentant Domina, bondissant à l'extérieur, mais au lieu de chuter au bas des remparts, elle poursuivit sa course, marchant sur l'air comme sur un sol solide. Arrivée à quelques mètres, elle fit volte face, et murmura quelques mots qui refermèrent ses plaies criblées de verre. Elle adressa un regard haineux à l'assemblée et aux gardes qui se précipitaient.
« J'ai commencé par cette larve que tu appelais ton mari, mais je vais continuer mon oeuvre en assassinant cette ville entière! Et quand tu seras assise sur ton trône au sommet de sa carcasse pourrissante, je veux que tu te souviennes, Reine Catin, que tout ça est TA FAUTE! »
Sur ce dernier mot, elle disparu dans un nuage de plumes noires.

Zulgar ne comprit pas ce qu'il se tramait, mais le document remis par Sagacius à la reine eut un effet détonant, tant sur celle-ci que sur l'ambassadrice du Nidal. En revanche, le gnome vit rouge lorsque cette "Andy" se permit d'insulter Iléosa. Il allait s'interposer et rejoindre l'humain lorsque la situation vira au tragique puis au cauchemardesque. Sidéré, il vit Aidaisin disparaître en laissant derrière elle un tombereau de menaces et un Sagacius qui expirait en soufflant le prénom de feue sa fiancée. Il se tourna vers sa reine : "Majesté, vu ce à quoi nous avons affaire, ne pensez-vous pas qu'il serait préférable d'écourter les festivités du couronnement et de renforcer votre sécurité ?"

Modifié par un utilisateur vendredi 26 mai 2017 15:10:07(UTC)  | Raison: Non indiquée