Sébrysse rassura Hémiphon et tenta de lui remonter le moral en l'assurant qu'il pourrait sans doute rapidement reconstituer ses notes et qu'il avait plus de valeur à leurs yeux que cette seule course. La connaissance de l'itinéraire ne suffirait sans doute pas à trouver cette Cité perdue qui, autrement, aurait sans doute été trouvée depuis longtemps.

« Mieux vaut la connaissance de la civilisation que de savoir simplement où en trouver des traces et être incapable de les comprendre. »

Puis, après avoir entendu les propos du général et de l'éclaireur, elle demanda.
« Où pourrions nous trouver ce guide. Je gage que s'il avait été membre de votre guilde ou en ville, vous auriez déjà pu le recruter ? S'agit-il d'un mwangui qui vit dans l'Outremur ?

Général, lorsque nous aurons trouvé ce guide, pourriez vous monter une force expéditionnaire de quelques hommes sûrs seulement pour nous accompagner et nous aider à créer une fausse piste pour les autres groupes qui ne sont pas les auteurs de ce méfait, en organisant des manoeuvres à l'extérieur par exemple pour nous permettre de disparaître discrètement. »

« Essayez de ne pas marcher dans les débris, » annonça Tiriji en arrivant à l'étage et en s'avançant pour inspecter ceux ci à la recherche de la moindre trace.

Son inspection faite, elle s’intéressa à ce qui restait de l'ouverture. « Voyons si nous pouvons faire un peu de gnomegienerie inverse - c'est un terme technique - pour voir comment cette fenêtre à été forcée... »

• Perception : 1d20+7 donne [7] + 7 = 14
• Sabotage : 1d20+8 donne [12] + 8 = 20

Otesha réfléchit un long moment puis elle hocha la tête. « En prenant un rôle plus actif, peut-être servirons-nous la cause des nôtres de manière plus efficace... Espérons-le. » Puis elle posa son regard sur le corps d'Umagro et ajouta, au bout d'un long moment de méditation « Organisons la veillée ce soir, avec juste quelques amis, ceux qui étaient les plus proches d'Umagro et à qui nous devons annoncer la nouvelle... une affaire privée, à l'écart de l'Outremur. Je vais aller les prévenir de ce pas, de sorte qu'ils aient le temps de préparer un bûcher funéraire. La femme... celle qui accompagnait l'étranger... elle est une sorte de chamane ? Son intervention devra suffire pour que l'esprit d'Umagro chemine sans trouble vers l'Au-delà. »

Après un autre moment de silence, elle demanda « Tu viens de rentrer, tu es sans doute fatigué... et puis, s'ils reviennent, il faut que quelqu'un les accueille et leur fasse part de nos projets. Installe-toi confortablement et repose-toi. Je reviens dès que possible. » Une poignée de minutes plus tôt, Eyodwa avait prévu de sortir et d'aller chercher des informations, de confronter les responsables de la Fraternité, de trouver la piste de cet homme balafré dont les desseins avaient coûté la vie à Umagro... et Otesha venait de renverser la situation en trois phrases, en lui demander de rester, de veiller le corps et de se reposer...



Tiriji et Éphrem se rapprochèrent rapidement de la fenêtre et des débris qui jonchaient le plancher. Malheureusement, la première constatation qu’ils firent était que l’endroit avait été piétiné par de nombreux pas depuis l’intrusion… les miliciens qui avaient accompagné Hémiphon et qui avaient inspecté les lieux n’avaient guère fait preuve de prudence. Malgré tout, Tiriji s’intéressa aux restes de la fenêtre pendant qu’Éphrem examinait les débris.

Le jeune Mwangi ne tarda pas à trouver un morceau de croisillon qui portait une trace étrange sur l’une de ses faces. Il le tendit à Tiriji qui confirma que la trace se situait du côté extérieur du croisillon ; la trace en question ressemblait à une sorte de large rainure profonde d’à peu près quatre ou cinq millimètres de large et qui s’étendait sur quatre on cinq centimètres en diagonale. Les recherches de Tiriji ne furent pas entièrement vaines non plus… en étudiant les déformations du contour de la fenêtre et des morceaux de croisillons encore en place, elle eut l’impression que la destruction avait été causée par un ou plusieurs coups puissants. Ce n’était pas là le travail d’un intrus soigné ou discret mais plutôt l’œuvre d’une brute qui s’était frayé un passage de la manière la plus directe possible.

Sébrysse, quant à elle, s’adressa à Hémiphon et tenta tant bien que mal de le calmer. Il lui fallut faire preuve d’une bonne dose de patience pour écouter les récriminations de l’ancien rôdeur et pour le rassurer et le calmer mais, au bout d’une petite vingtaine de minutes d’échanges, elle finit par lui faire entendre raison. Hémiphon finit par admettre « Hrm. Oui… oui… je suppose. Ce qui a surtout pris du temps, c’est d’entrecouper les informations et de faire des recherches dans divers récits de voyages correspondant à des périodes différentes… Ma mémoire est relativement bonne… Je suppose que, si je me mets au travail sans trop tarder, je devrais pouvoir me souvenir de la plupart des détails sans devoir effectuer les recherches à nouveau… » Encouragé à faire de la sorte par un bon nombre des personnes présentes, Hémiphon conclut finalement « Bon, eh bien, qu’est-ce que vous attendez pour déguerpir ? J’ai besoin de calme pour travailler moi ! Déjà que je suis certain que ça va faire un boucan dingue pour réparer la fenêtre ! Comment est-ce que je peux me concentrer moi ? Allez… du balais, les gens. J’ai du travail ! »

Le Général haussa légèrement un sourcil, sans doute peu habitué à s’entendre donner des ordres de la sorte mais Amivor Glaur l’invita à redescendre vers le rez-de-chaussée de l’entrepôt après avoir échangé un bref sourire avec Sébrysse. Ceux qui avaient côtoyé le sage ces derniers jours savaient que cette attitude de bougon signifiait qu’il allait mieux.

Une fois de retour en bas, Amivor put répondre aux questions de Sébrysse. « Oui, il s’agit d’un Mwangi… une sorte d’ermite du nom de Nkechi, un prêtre de Gozreh que les locaux surnomment « La Tempête ». Ils vont de temps en temps le consulter, car il a la réputation de bénéficier non seulement de la bénédiction de son dieu mais aussi d’une vaste connaissance sur la jungle et sur ses habitants. »

Amivor se mordit la lèvre inférieure et ajouta « De l’avis général, il a également… un caractère de cochon. Il peut passer du rire à la colère rageuse en une fraction de secondes, pour un mot ou une action qui lui déplaît. » Jetant un coup d’œil dans la direction de l’étage où Hémiphon s’était déjà remis au travail, il ajouta « À en croire ce qui m’a été rapporté, notre ami là-haut et son caractère changeant ne sont rien à côté de cet énergumène… espérons que vous ferez preuve d’autant de succès avec lui. »

« Cette « Tempête » vit dans une sorte de grotte creusée dans les falaises le long de la côte, une poignée de kilomètres au nord d’Éléder, un lieu appelé les Falaises pâles. » Le général interjeta « Les Falaises pâles… j’en ai entendu parler. Elles forment un rempart naturel contre les invasions, un mur de près d’une centaine de mètres contre lesquelles les vagues viennent s’écraser. »

Amivor hocha la tête pour confirmer les dires du Général et ajouta « Ce qui ne facilite pas vraiment l’approche… car, d’après les locaux, la grotte n’est pas visible depuis le sommet… pour y accéder, il vaut mieux se rendre sur place en longeant la côte, ou en barque. » Le Général se racla la gorge et suggéra « Y aller à pied peut sembler plus facile à organiser mais, d’après les études de terrain des environs dont je dispose, la cote au nord d’Éléder se transforme rapidement en terrain très difficile, encombré de rochers dangereusement acérés. Utiliser des embarcations me semble préférable… »

Amivor fit une moue indiquant qu’il n’avait pas d’avis ni de connaissances particulières sur le sujet puis précisa « Dans tous les cas, cela devrait représenter une journée de voyage. En supposant que vous ne mettiez pas plus de deux ou trois jours pour le convaincre, cela signifie que le tout vous prendrait au plus quatre ou cinq jours. »

Le Général réfléchit un instant puis appela Ishirou, qui était occupé à scruter le contenu de plusieurs grandes caisses de bois un peu plus loin. « En l’absence de Jask, c’est vous qui êtes le plus apte à répondre à la question suivante… si nous pressons les choses autant que possible, quand le gros de l’expédition peut-il être prêt à quitter Éléder ? »

Ishirou resta immobile pendant quelques instants, puis il consulta la liasse de documents qu’il avait dans les mains. Au bout de deux ou trois longues minutes de silence, le Tianais finit par répondre « Si je retourne insister auprès de certains fournisseurs et que ces derniers se laissent convaincre, ce qui sera sans doute plus facile avec quelques pots de vin bien placés, il me semble que toutes les provisions et tout le matériel pourrait être prêt dans 10 ou 12 jours. »

Le Général hocha la tête et le remercia « Merci, monsieur Ishirou » puis il se tourna vers Tiriji, Sébrysse et Éphrem. « Votre mission est d’ouvrir la voir, de déterminer le chemin que le gros de l’expédition suivra. Si nous nous basons sur 3 - 4 jours d’avance, cela signifie que vous pourriez partir dans 6 ou 7 jours. Si vous êtes d’accord, cela vous laisse juste assez de temps pour cette visite chez la Tempête… en espérant que nous n’ayons pas à subir d’autres attaques ou intrusions. »

Ishirou se râcla la gorge et rapporta « Au fait, de ce que j’ai pu voir, rien ne manque dans les provisions ou le matériel. » Amivor fronça les sourcils tout en balayant l’entrepôt du regard. « C’est étrange… » murmura-t-il… Quand le Général se retourna vers lui, il haussa les épaules et ajouta « Si le but est de prendre l’avance sur notre expédition, pourquoi l’intru n’a-t-il pas causé plus de problème ? Nous nous trouvons dans un entrepôt en bois, abritant des dizaines de caisses en bois et autres matières facilement combustibles… il aurait suffi de quelques flasques d’huile et d’une torche bien placée pour infliger des dégâts importants et mettre notre expédition en péril… »

Le Général amena sa main droite vers son menton et le frotta pensivement, sans pour autant ajouter quoi que ce soit. Puis, au bout d’un moment, il se tourna vers Sébrysse et demanda « Vous avez également évoqué l’idée d’une fausse piste… une poignée d’hommes créant des traces dans d’autres directions que les vôtres suffirait, ou vous aviez autre chose en tête ? »

Les choses se précipitaient et un peu d'action permettrait sans doute d'y voir plus clair sur les factions qui s'étaient lancées à leur poursuite.

Tandis que ses compagnons s'affairaient à chercher des traces et des explications, la prêtresse cherchait à répondre aux questions du militaire.

« Général, avez-vous une embarcation et quelques marins qui pourraient nous accompagner jusqu'aux falaises ? Il nous faudrait également sans doute de l'équipement et de quoi escalader ou pouvoir nous approcher de la caverne de cet ermite, ce qui promet d'être assez compliqué.

Ishirou, pourrais tu nous trouver du matériel d'escalade, des cordes solides, des grappins et tout ce qui te paraîtra utile ? »

Puis, elle s'adressa à l'Éclaireur.
« Amivor, avez-vous une idée de la manière de convaincre ce Nkechi et que savez-vous de cet homme qui pourrait nous aider à le cerner, hormis son fichu caractère ? Avait il des compagnons avant qu'il ne se retire ou une explication sur ce qui l'a conduit à se retirer ? S'il s'agit d'un suivant de Gozreh,peut-être pouvons nous demander à un de ses fidèles de nous emmener jusque lui.

Si vous pouviez nous trouver des renseignements ou un contact, ce serait parfait. »

Avant de repartir, elle indiqua au Général qu'elle allait réfléchir avec ses camarades à une supercherie pour leur permettre de quitter les lieux discrètement avec quelques hommes, juste une modeste avant garde.

Elle fit signe à Tiriji. « Allons rendre visite à la Capitaine libre. Peut-être pourrions nous aussi trouver une potion ou un parchemin magique qui nous permettrait de voler plutôt que de devoir escalader. »

Le général répondit à Sébrysse « Je peux vous fournir des embarcations, oui... des barques pouvant accueillir deux ou trois personnes. Par contre, j'hésite quant à demander à mes hommes de vous accompagner... la présence de miliciens pourrait... compliquer les choses. » Il consulta Amivaur du regard mais ce dernier se contenta de hausser les épaules.

Alors qu'Ishirou partait préparer de l'équipement pour le voyage, Amivaur ajouta « J'ai bien peur de ne pas pouvoir être d'une grande aide... Je sais que cet homme, "la Tempête", est un adorateur de Gozreh... j'imagine que montrer un certain respect envers ses croyances pourrait jouer en votre faveur... ça et ne pas le contrarier, je suppose ? À part cela, je ne sais rien de son passé ni de la raison qui l'a poussé à s'exiler alors qu'il en connaît autant sur la jungle et ses habitants... »

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Sébrysse et Tiriji quittèrent l'entrepôt. Ils croisèrent un milicien qui rentrait et se dirigeait vers le Général en tenant un tube à parchemins dans les mains. Les docks étaient désormais bien plus déserts que plus tôt : le spectacle était terminé depuis un bon bout de temps et les badauds, les curieux et ceux qui avaient prêté main-forte étaient repartis. Une puissante odeur de bois brûlé flottait encore dans l'air.

La prêtresse et la gnome suivirent les quais en se dirigeant vers le sud, repassant devant l'enceinte de la Compagnie baleinière arcadienne, là où les événements concernant Jask et Umagro s'étaient déroulés. Ils poursuivirent leur chemin et, un bon quart d'heure plus tard, arrivèrent devant l'Ultime Effort, le navire de Kassata Lewyn.

Aérys, qui se trouvait sur le pont principal, les aperçut à distance et leur fit un signe de la main avant de se diriger vers la cabine principale. Une poignée de secondes plus tard, quand Sébrysse et Tiriji arrivèrent au niveau de la planche d'accès gardée par deux marins, ils virent la capitaine Lewyn se diriger vers eux, Aérys à ses côtés.

Tout en restant sur le pont, de l'autre côté de la planche, elle s'adressa à eux. « Décidément, il me semble que vous ne pouvez plus vous passer de nous ! Regretteriez-vous déjà votre choix d'alliés ? » demanda-t-elle sur un ton légèrement sarcastique.



Le cabanon était silencieux, et Eyodwa était seul face au cadavre d'Umagro, à ses souvenirs et à ses pensées. Otesha avait toujours eu l'habitude de ne jamais affirmer ce dont elle n'était pas certaine... il était persuadé qu'elle parviendrait à trouver des amis de confiance pour organiser un bûcher funéraire en toute discrétion.

Les pistes qu'il avait considérées semblaient mener à des culs-de-sac. Les membres de la Fraternité qui avaient rencontré l'homme à la balafre ne pourraient sans doute rien lui dire de plus... Et puis il n'était même pas certain qu'une rencontre soit possible : il y avait de grandes chances pour qu'ils considèrent l'invitation d'Eyodwa comme un piège et qu'ils pensent que ce dernier nourrissait l'intention de venger la mort d'Umagro sur ceux qui auraient dû retenir ses élans violents.

Au bout d'une bonne heure, Eyodwa sentait la faim naître dans son estomac — quand il était revenu de la jungle au matin, il n'avait pas pris le temps de briser le jeûne et s'était directement rendu aux quais après avoir parlé à Otesha. Il devait être pas loin de midi... Des bruits de pas le tirèrent de ses pensées. C'était Otesha qui revenait. Elle déposa sur une petite table bancale le voile qu'elle avait mis pour se protéger de la poussière et dit simplement « C'est fait. Tout sera prêt pour ce soir, à l'orée de la jungle au nord. Ce sera discret. C'est mieux ainsi. »



Hogo et Ellawa avaient déjà passé de longues heures à chasser dans cette partie de la jungle, tant et si bien que les deux commençaient à nourrir le sentiment qu'ils étaient peut-être à la limite d'épuiser les ressources de cette région. Clairement, la chasse ne suffirait pas à nourrir tout l'Outremur, malgré leurs tentatives...

Malgré tout, les deux chasseurs talentueux ne mirent guère de temps avant de piéger et de tuer un sanglier sauvage. C'était une large bête avec d'imposantes défenses incurvées suffisamment solides pour percer la plus épaisse des peaux. En plus de la viande que la dépouille fournirait pour la veillée, les défenses feraient un excellent symbole pour accompagner le corps d'un guerrier tel qu'Umagro.

À travers l'épais feuillage de la jungle, ils aperçurent le soleil atteindre son zénith alors qu'ils regagnaient leur tanière bâtie dans les branches d'un arbre. Hogo proposa « Je peux rester ici cet après-midi et préparer le sanglier si tu veux retourner voir les autres. »



Éphrem avait quitté la prêtresse et la gnome pour se rendre derrière l'entrepôt, là où se trouvait encore l'échelle posée contre la paroi extérieure de l'entrepôt. Comme les deux bâtiments qui le côtoyaient, l'entrepôt dédié à la préparation de l'expédition était fabriqué en bois, avec des murs constitués de larges troncs d'arbre maintenus en place par de solides traverses renforcées par de larges clous de bois.

Il se mit à scruter les environs à la recherche de traces de passage... Et en trouva bien plus qu'il ne l'aurait espéré. Ces dernières heures, de nombreuses personnes étaient passées par ici... des badauds sans doute, mais aussi des miliciens venant examiner l'échelle.

Se redressant et pivotant sur lui-même, Éphrem se rendit compte que l'arrière de l'entrepôt donnait sur une ruelle qui, en temps normal, ne devait pas voir beaucoup de passage. C'était l'endroit idéal pour une incursion relativement discrète.

Malgré tout, le jeune roublard poursuivit son examen des lieux en commençant par l'échelle. C'était une échelle des plus banales, de qualité moyenne... les barres horizontales avaient été taillées sans grand soin, de sorte qu'ici et là, leur surface était rugueuse. Éphrem se mit à scruter ces barres une à une et, au bout d'un moment, sur la treizième, il trouva une sorte de petite boule de poils bruns. Jets possibles : Estimation ou Connaissance/Nature

En contrebas de l'échelle, sur le sol, Éphrem découvrit plusieurs petits morceaux de bois qu'il identifia facilement comme des morceaux de croisillons de la fenêtre. Il n'y en avait que quatre ici à l'extérieur, bien moins qu'à l'intérieur... ce qui semblait confirmer que le coup ayant détruit la fenêtre avait bien été donné depuis l'extérieur. Il dégagea ces morceaux de bois du sol en enlevant la poussière en soufflant ou en la balayant de la main... et découvrit un petit éclat verdâtre d'une matière inconnue qui était dissimulé dans le sol à cet endroit... Jets possibles : Connaissance/Nature

Aussi : Jet de Perception pour Éphrem

Modifié par un utilisateur mardi 3 avril 2018 21:22:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Elle demanda à être autorisée à monter à bord de l'embarcation en souriant devant la remarque humoristique et quelque peu sarcastique de la Capitaine.

Elle salua chaleureusement leur ancienne camarade d'infortune.

« Capitaine Lewyn, comme vous le savez, nous n'avons rien contre vous personnellement et notre choix s'est basée sur des considérations pratiques. Nous ne vous considérons pas comme notre ennemie et si vous souhaitez vous lancer dans l'aventure, nous ne vous retiendrons pas et tâcherons simplement d'être plus rapides et meilleurs que vous.

Nous estimons que vous et vos hommes, êtes des concurrents de valeur et que même si vous entrez dans la compétition, vous le ferez en respectant nos vies comme nous respecterons les vôtres.

Que le meilleur d'entre nous gagne ne nous gêne pas.

Par contre, aujourd'hui malheureusement, une autre faction s'est permis de créer de multiples diversions pour récupérer des cartes de notre itinéraire présumé en employant des moyens déloyaux.

Ils ont manqué de peu de faire tuer des gens en lâchant dans la ville des fauves enragés, en sacrifiant des indigènes qui ont été utilisés sans vergogne pour allumer des incendies. En dernier lieu, l'un des chefs mwangis a manqué de peu de tuer Jask, notre ami et celui d'Aérys, un simple clerc de Néthys chargé de l'intendance en sous entendant que nous serions responsable des méfaits de la colonisation parce que nous nous sommes alliés avec le gouvernement.

Des gens sont morts. Il y a eu des blessés et des dégâts qui vont affecter les plus pauvres de ces gens. Nous ne pouvons le tolérer et sommes certains que vous ne le permettriez pas.

Nous voulions cependant attirer votre attention sur le fait que si nous avons choisi nos alliés parmi ceux qui nous paraissaient les plus à même de nous aider et que nous avons dû écarter votre offre alors qu'elle nous paraissait méritante, nous avons aussi choisi d'écarter deux factions dont les manoeuvres sont notoirement plus incertaines ou maléfiques et qu'il est fort possible également qu'il y en ait une autre qui ne s'est pas encore fait connaître et qui oeuvre dans les ombres.

Je viens ici en paix pour vous indiquer clairement que si nous estimons que vous n'êtes pas en cause dans les événements d'aujourd'hui, d'autres, qui pourraient même vous avoir proposé une alliance, pourraient l'être et que les conséquences de leurs agissements pourraient rejaillir sur la considération que nous vous portons alors que vous ne les avez sans doute pas désirés.

Si tel était le cas, je vous conjure d'y prendre garde pour ne pas obérer nos relations. »

Modifié par un utilisateur jeudi 5 avril 2018 08:18:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

C'est Aérys qui réagit la première, interrompant quasiment Sébrysse et Tiriji pour demander « Jask ? ». Elle porta la main à la bouche puis continua « Il… il va bien ? » À ses côtés, la capitaine Lewynn continuait d'écouter les deux visiteuses sans réellement afficher d'émotions claires sur son visage. Il était difficile de dire s'il s'agissait d'un masque qu'elle affichait ou si les événements rapportés ne l'affectaient pas.

Au bout d'un moment, elle finit par s'exprimer. « Je suis désolée pour votre compagnon... mais vous saviez tous dans quoi vous vous engagiez. Les richesses et les trésors qui sont à la clef peuvent permettre l'accomplissement de certains rêves et, qu'on le regrette ou pas, le rêve de l'une signifie bien souvent le cauchemar de l'autre. Si vos scribouillards de la Société des Éclaireurs mettent la main sur les secrets qu'ils recherchent, cela signifie que je n'aurai pas la flottille que je désire. Si vos petits soldats découvrent les armes qu'ils espèrent trouver, cela signifie que ceux du Consortium ne pourront pas s'enrichir en revendant les anciens artéfacts… »

Elle haussa lentement les épaules puis elle se tourna vers Aérys et observa la jeune femme pendant un moment. Finalement, elle posa à nouveau son regard sur Sébrysse et Tiriji et dit « Vous avez raison sur un point cependant : je n'y suis pour rien dans les événements que vous venez de me relater. Quant au reste de votre message... je peux vous promettre que je ne chercherai pas à vous nuire par plaisir ou par sadisme, mais je suis bien consciente que nous ne pourrons pas toutes atteindre les buts que nous désirons. Et, en ce qui me concerne, je compte bien faire tout ce qui est possible pour réaliser mes rêves... »

Le silence qui s'ensuivit fut interrompu par les paroles d'un marin qui s'approcha du groupe et tendit à la capitaine Lewynn un rouleau à parchemin en cuir. « Capitaine, on vient d'amener ça pour vous... »



Éphrem examina la boule de poils qu'il avait prélevée sur l'échelle. À la teinte, à la longueur et à la rugosité des poils, il reconnut aisément qu'il s'agissait de poils de tigre... Le jeune Mwangi doutait fort qu'un tigre, aussi intelligent soit-il, ait été capable d'utiliser une échelle ; il devait sans doute s'agir d'un habit. Il était toutefois rare de garder les poils sur des chemises ou des vestons... il s'agissait sans doute plutôt d'un habit plus long, comme une cape.

La matinée n'avait pas été particulièrement froide cependant... pas suffisamment pour que même les habitants les plus habitués à la chaleur locale ne revête une cape chaude. Pourquoi un individu aurait-il pris la peine de porter un tel habit ? La seule explication à laquelle Éphrem pensa était la discrétion... pour dissimuler ses traits sans doute... Éphrem leva les yeux vers la fenêtre détruite... cela collait avec ce que l'individu en question était venu faire ici.

L'autre objet découvert, par contre, conservait tous ses secrets ; il devrait sans doute en discuter avec quelqu'un de plus érudit que lui...

Le jeune Mwangi fut interrompu dans ses réflexions par des éclats de voix provenant de l'intérieur de l'entrepôt. Il reconnut la voir du Général qui s'exclamait « Qu'est-ce que cela signifie, soldat ? C'est une plaisanterie ? Vous pensez que c'est vraiment le moment adéquat pour ce genre d'humour des plus douteux ? »

Modifié par un utilisateur vendredi 6 avril 2018 21:05:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

La capitaine Lewynn eut un petit sourire en coin à la dernière remarque de Sébrysse puis elle acquiesça de la tête en disant « Aérys va vous raccompagner à terre. » La demi-elfe s'avança et invita les deux visiteuses à regagner la terre ferme tout en faisant quelques pas avec elles.

« Remettez tous mes souhaits de guérison à Jask s'il vous plaît... » demanda-t-elle. « Quand... quand nous étions sur l'île et que... les choses étaient difficiles pour moi, Jask s'est montré très généreux en paroles réconfortantes. Je n'oublie pas ce qu'il a fait pour moi... » ajouta-t-elle en saluant Tiriji et Sébrysse.



Éphrem grimpa à l'échelle et tenta de rentrer dans l'entrepôt aussi discrètement que possible... sans doute comme quelqu'un d'autre l'avait fait une poignée d'heures plus tôt. Au moment où il posa le pied dans la petite salle qui servait de bureau à Hémiphon, le sage passait devant lui en grommelant et se dirigeait vers les escaliers qui redescendaient en direction du rez-de-chaussée.

Plutôt que de se montrer, Éphrem resta immobile à l'étage, écoutant les voix qui discutaient en-dessous de lui. Il entendit le lieutenant Soldado qui demandait « S'agit-il des vrais documents ? » et Amivaur lui répondre « Nous allons le savoir dans un instant, voici Hémiphon. » Puis des bruits de pas et quelques instants plus tard, la voix du Général demandant « Monsieur Vancaskerkin, jetez un coup d'oeil à ces parchemins. S'agit-il de ceux qui ont été volés ce matin ? »

Un grognement surpris, puis des bruits de parchemins qu'on s'échangeait de main à main, d'autres grognements provenant sans nul doute de Hémiphon, puis ce dernier qui prenait la parole « Ouais... ouais... ce sont bien mes notes et mes cartes... C'est mon écriture... Et ce passage, là, je me souviens l'avoir ajouté hier... de nouvelles informations que j'ai recoupées avec un ancien journal de voyage qui… »

Coupant la parole au sage, le Général enchaîna « Qu'est-ce que cela signifie ? On se moque de nous ? Quel est le but de cette mascarade ? » Mais ses questions restèrent sans réponse... jusqu'à ce que Hémiphon reprenne la parole une poignée de minutes plus tard. « Ah non... là... regardez... Hier soir, en voulant ranger les parchemins, j'ai bousculé une des bougies qui est tombée sur le bord de ce document et qui en a brûlé un coin... Hors, le coin ici est intact. Donc, non, ce ne sont pas les documents dérobés... mais oui, il s'agit bien de mes notes et de mes cartes. »



« Au fait... » lança une voix féminine qui provenait de derrière Tiriji et Sébrysse et qui s'adressait clairement à eux. Quand la gnome et la prêtresse se retournèrent, elles aperçurent la capitaine Lewynn, qui s'était rapproché du bord du navire et tenait à la main quelques parchemins de grand format sur lesquels on pouvait apercevoir des croquis, des cartes et des annotations. « ... on dirait bien que la personne qui vous a causé des troubles ce matin a décidé d'être mon bienfaiteur en me livrant ce qu'il vous a dérobé. »

Elle enroula les parchemins et les rangea dans le rouleau qu'on venait de lui remettre et qu'elle tenait en main. « On dirait que cette course en sera véritablement une, au final... ou, du moins, qu'il ne s'agira pas d'une situation où un seul des participants a toutes les cartes en main. »

« Je partage ton opinion sur le fait que quelqu'un s'évertue à nous pousser à nous entretuer. »

Se retournant vers la Capitaine.
« Capitaine, ce don venu de nulle part devrait vous pousser, une fois encore, à vous demander qui vous veut ainsi du bien et quel est ce bienfaiteur qui souhaite que vous vous lanciez ainsi armée dans la course avec toutes les autre factions. Nous vous laissons à vos réflexions sur ses motivations et le fait qu'il n'hésite pas à brûler et tuer sans vergogne.

Imaginez ce qu'il fera lorsque vous l'aurez menée où il le désire et quel est le membre de votre équipage qui viendra vous présenter la pointe de son sabre lorsque vous penserez être parvenue à votre but. »

Sur ce, elle tourna les talons et repartit avec Tiriji à ses côtés.
« Reste à voir si un guide nous permettra de prendre l'avantage.

Nous ferions bien de tenter de trouver un moyen d'escalader par magie les falaises pour éviter à Ephrem de risquer sa peau. Tâchons de trouver un vendeur d'objet magique capable de cet exploit et d'acheter une potion ou deux pour nous préparer à cette éventualité.

Lorsque cela sera chose faite, nous pourrons retourner chez Briga et aviser nos camarades de ce qui vient de se passer ainsi que nos alliés. »