Ephrem et Sebrysse avaient laissé seule Tiriji écumante de rage à la table avec le plateau de boissons que Briga y avait déposer, l'un pour monter à l'étage, l'autre pour se diriger vers la cuisine.

Mais s'il y avait une chose reconnue dans tout Golarion; c'était qu'il n'y avait rien de tel pour changer les idées d'un gnome (même s'il s'agissait là d'une gnominette), c'était de le laisser en tête à tête avec une table bien remplie...

« Pas discrète! Moi! » fit remarquer Tiriji qui avait pratiquement finit de faire un sort au contenu de la table (et à la voir, on pouvait se demander où elle faisait passer tout ça), « Mais personne ne prête attention aux gnomes. Il n'y a pas plus discret! »

Avant de partir pour l’Outre-Mur et la Jungle, Ellawa avertit ses compagnons. Elle ne trouva dans le petit salon que la gnominette en train d’engloutir tout ce que la table contenait consommables liquides et solides, s’étonnant par la même occasion de la quantité astronomique qu’elle pouvait ingurgiter dans un si frêle petit gabarit corporel…

« Eyodwa et moi partons pour la jungle. Je vais rencontrer son animal-compagnon pour lui faire sentir le morceau de fourrure d’Ephrem. Ensuite nous irons à l’Outre-Mur essayer de trouver des informations concernant cet ermite qui vit sur ce rocher où nous devons aller demain matin. Si nous ne sommes pas rentrés d’ici ce soir, c’est que nous serons allés directement à la cérémonie funèbre du frère d’Eyodwa. Nous nous reverrons au plus tard demain matin ici même… Bon appétit Tiriji, essaie d’en laisser un petit peu à nos autres compagnons lorsqu’ils reviendront. Tu sais que tout ce qu’il y a sur cette table pourrait contenter toute une famille de l'Outre-Mur, voire deux... Et toi tu arrives à faire disparaître tout ça en quelques bouchées… »

Sitôt dit sitôt fait. Ellawa accompagna Eyodwa vers la jungle afin de rencontrer le compagnon animal du chasseur. Elle voulait surtout en apprendre davantage sur l’homme, ses aptitudes, ses croyances, sa façon de fonctionner, son lien avec la panthère, comme l’avait-il rencontrée, comment chassaient-ils ensembles, des milliers de questions afin de mieux connaitre celui qui avait postulé pour venir avec eux en expédition. Après tout, elle ne le connaissait que très peu et à part se revendiquer être le frère d’un meneur de rébellion mwanguie, d’avoir une sœur un peu plus raisonnable mais qui restait dominée par la volonté des hommes, c’était peut-être son premier vrai contact avec un membre de la communauté mwanguie locale et peut-être même avec la Fraternité des Hommes Libres. Ellawa jugeait plus par les actes et elle était prête à accorder du crédit au chasseur comme elle avait accordé sa confiance à sa sœur. Elle écoutait les réponses du chasseur sans commenter ni juger. Elle posa toutes ces questions tandis qu'ils traversaient les quartiers d'Éleder.

Sortir de la ville était pour elle une délivrance et même s’il fallait traverser l’Outre-Mur, c’était quelque part bien mieux que la ville des hommes. Elle respirait mieux, s’orientait mieux et même si son cœur se serrait devant toute cette misère, elle était auprès du peuple auquel elle appartenait. Elle sourit aux enfants, cherchant ce qu’il lui restait de baies au fond de sa besace pour les donner à ceux qui l’approchaient, elle observait attentivement les comportements des femmes et des hommes, souriant et saluant ceux qui croisaient son regard et cherchant à savoir si l’un ou l’autre désirait faire appel à ses compétences que ce soit en tant que guérisseuse ou tout simplement chamane. Cette tribu n’était pas la sienne puisque c’était un rassemblement de personnes venant de plusieurs tribus. Ils avaient formé une communauté et elle questionna aussi Eyodwa sur ce sujet : est-ce que à part la Fraternité, il y avait un conseil d’anciens qui régissait tout l’Outre-Mur ? Est-ce qu’il avait sinon plusieurs communautés chacune régie par un conseil qui eux-mêmes se réunissaient un grand conseil ? Bref comment était organisé l’Outre-Mur si tant était qu’il y avait une quelconque organisation…

La jungle enfin ! Elle laissa le chasseur poser ses conditions. Devait-elle rester à ses côtés ou suivre à distance ? Elle ne voulait pas mettre en danger Simurgh avec un tel prédateur comme une panthère, mais en même temps, elle restait fascinée par les liens que l’homme pouvait avoir avec la nature, que ce soit la jungle ou sa faune. Dans la jungle, elle se sentait chez elle et elle ressentait tout son aspect mortel et sauvage. Les hommes qui ne devaient mater la jungle, mais la respecter et accepter tout ce qu’elle était prête à leur offrir, si tant était qu’ils étaient prêts à en faire l’effort. Tenter de dominer la jungle par la force, c’était foncer tout droit vers une mort certaine. Elle caressa les feuilles des buissons, les lianes, ressentait les parfums, écoutait les bruits, ressentait l’humidité et la chaleur sur sa peau d’ébène, elle ferma les yeux un instant en prenant une profonde inspiration pour s’imprégner de la Nature et être la nature. Elle sourit et suivit Eyodwa à la rencontre de la panthère.

Il faut bien que quelqu'une se dévoue, finit par se dire Tiriji alors que la table était maintenant nettoyée, Et puis il y a peut être quelque chose qui reste en cuisine...

Elle se dirigea donc vers l'endroit où s'abritait Thomen pour engager la conversation.

« Hips.

Hmmm.

Euh, je crois que Ephrem à fini par comprendre que vous voulez rester ici...

Bon, mais par contre, si nous voulons aller où nous devons aller sans guide, il va nous falloir un minimum d'indication.

Genre un plan ou un nom de rue ou quelque chose comme ça.

Parce que, comme l'a écrit le sage Laonerd di Tserica - c'est un gnome, je crois - mais il est plus connu sous son nom de plume, Lao Tse...

Oui, donc il a écrit que pour vaincre, il fallait connaitre son adversaire.

Et aussi le terrain.

Et aussi comment s'y rendre.

Et il insiste sur ce dernier point, parce que si tu ne sais pas te rendre sur le terrain où se trouve ton adversaire, c'est tout de suite beaucoup plus compliqué pour le vaincre, même s'il est plus faible...

Tout ça pour dire que ce serait bien si on connaissait le chemin... »

• Diplomatie : 1d20+7 donne [14] + 7 = 21

Ephrem avait suivi de loin la conversation du jeune Tommen, et au vu de son regard, il avait préféré prendre du recul. Dans tous les sens du terme, puisqu'il attendit que ses compagnons sortent et partent en direction de la maison!

Il observa la progression du groupe et surtout si comme il y avait quelques jours ce dernier faisait la curiosité de l'un ou de l'autre!!
Bref il suivit le groupe et tenta de voir si le groupe était suivi par quelqu'un d'autre que lui même!!

Puis lorsque qu'il jugea que personne ne s’intéressait au petit groupe, il s’avança à son tour pour découvrir le cul de sac.
Il avait fait un sourire au jeune Tommen en passant devant lui avant de rejoindre ses compagnons.

« Bougez pas, je vais regarder de plus près!! »

Ephrem s'avança et commença son observation, à voir si un piège ou une marque reconnaissable de leur futur passage était présent?

« Sois prudent ! » glissa Sébrysse en voyant passer Ephrem pour ouvrir la voie.

Elle avait pris soin de placer le jeune Tommen sous son aile durant le trajet, prête à le protéger d'un éventuel danger qui n'avait finalement pas surgi. Avant leur départ de l'auberge, elle s'était éclipsée quelques instants avant le départ pour revêtir cette fois de pied en cap toutes ses protections pour le combat. Même si elle avait désormais chaud sous le ciel d'Éléder, elle se sentait prête cette fois à affronter de nouveaux périls.

Une fois Ephrem arrivé à son tour, tandis qu'il partait inspecter les lieux, elle avait placé son bouclier à son bras et dégainé sans bruit son cimeterre hors de son fourreau. Au moindre appel du jeune homme, elle se précipiterait à sa rescousse.

L'ancien naufragé, avait pu prendre son temps pour les différentes observations, rien ne paraissait anormale et encore moins la présence d'une personne. Il en fit par à ses compagnons par diverses signes, qu'il ne savait même pas s'ils sauraient les interpréter.

De lui même, il aurait bien prit l'initiative d'escalader pour pénétrer dans la maison par la pièce la plus haute, mais pour une fois il voulut faire participer Sebrysse et Tiriji.
Alors le mieux était de passer par la porte. Il observa cette dernière, pour voir si un piège ou un élément pouvant déclencher quelconque alarme, même visuelle, était présent, ou bien encore une serrure verrouillée qui voudrait lui interdire le passage.

Puis d'un mouvement bref, précis et discret, il ouvrit la porte.



Pour rappelénicheur de pièges (Ext)
Chaque fois qu'il passe à 3 m (2 cases), test de Perception automatique pour le repérer. Ce test devrait être réalisé en secret par le MJ.

Éphrem fit un pas en avant pour se placer devant la porte. Par réflexe, il jeta innocemment un coup d'oeil aux alentours pour voir s'il était observé. Le fait que l'entrée de la maison se trouvait au fond d'une impasse avait un avantage net : il n'y avait guère de points d'observation à partir desquels on aurait pu scruter la scène. De plus, vu qu'on ne trouvait dans cette impasse que des morceaux de chariots brisés et des barriques et des caisses qui n'avaient sans doute plus été utilisées depuis bien longtemps, il était peu probable que des badauds viennent flâner dans le coin...

Le jeune Mwangi posa la main sur la poignée de la porte. C'était une poignée en bois, tout ce qu'il y avait de plus banal. Il tenta de pousser, puis de tirer la porte, mais celle-ci ne bougea pas. Fermée à clef certainement déduisit-il rapidement. Il jeta un coup d'oeil rapide à la serrure. C'était le seul élément en métal de la porte... il était donc fort probable qu'il ne s'agisse pas d'une serrure de qualité extraordinaire. Éphrem ne prit même pas la peine de s'agenouiller pour avoir le regard au niveau de la serrure et voir ce qu'il faisait. Il inséra les outils adéquats dans la serrure et, après quelques mouvements de poignets quasiment invisibles pour un observateur à distance, il crocheta la porte. Comme il l'avait prévu, un léger cliquetis vint indiquer la réussite de l'opération.

Il rangea ses outils d'un geste rapide puis posa à nouveau la main sur la poignée. Cette fois-ci, lorsqu'il poussa la porte, celle-ci pivota sans offrir de résistance. Il l'ouvrit lentement afin d'éviter ou, tout du moins d'atténuer, d'éventuels bruits de grincements, mais aucun ne se produisit.

À l'entrée de la ruelle, Tiriji réagit la première aux appels d'Éphrem. Quand la gnome commença à faire un pas vers l'entrée, Tommen fit de même. Puis il se figea, le regard fixé sur la façade de la bicoque, comme le souffle coupé. Finalement, au bout d'un immobilisme d'une dizaine de secondes, il secoua la tête et dit « Je vais rester ici. Je ne peux pas... Je vais surveiller vos arrières. » avant de faire un pas en arrière. Il plaqua son dos contre le mur de l'impasse puis se laissa lentement glisser vers le sol, jusqu'à ce qu'il se retrouve accroupi. Il lui fallut une autre bonne dizaine de secondes pour calmer sa respiration et retrouver suffisamment de contrôle pour indiquer à la prêtresse et à la gnome que ça allait aller, qu'elles pouvaient le laisser seul.

Tiriji jeta un coup d'oeil alentour, et une fois rassurée que personne ne les observait, elle quitta sa position pour se rapprocher de la porte et de Ephrem.

Tests de Perception/Discrétion selon les actions accomplies

Alors que Tiriji et Sébrysse se rapprochaient, Éphrem fit un pas en avant dans la maison.

La décoration de la petite salle d'entrée indiquait clairement que la bâtisse appartenait à quelqu'un de relativement simple. La plupart des meubles, dont la table et la chaise que le roublard avait aperçu depuis l'extérieur, avaient été clairement réparés à plusieurs reprises. La table, notamment, reposait sur trois pieds identiques de section circulaire et un quatrième pied, en bois plus foncé que les trois autres et de section carrée.

Il en allait de même pour la petite commode et le meuble à tiroirs qui se trouvaient sur la droite d'Éphrem : si les tiroirs semblaient tous d'origine, les boutons qui permettaient de les saisir pour les ouvrir étaient quasiment tous différents les uns des autres ; seuls trois d'entre eux, dont la couleur et la forme semblaient correspondre aux tiroirs, étaient identiques et, sans doute, d'origine.

Du premier regard, Éphrem se rendit compte que plusieurs des tiroirs avaient été ouverts et que leur contenu avait été fouillé. On y apercevait divers bibelots et outils divers : une boule de ficelle avec une grosse épingle plantée dedans, un matériel communément utilisé pour rapiécer des vêtements ou des tissus ; une boîte en bois avec deux douzaines de crochets métalliques, plusieurs bougies, une petite lampe à main et trois fioles d'huile, une corde enroulée... Visiblement, toutes ces choses communes n'avaient pas intéressé la personne qui avait fouillé le meuble.

La commode située un peu plus loin contenait principalement des ustensiles de cuisine : bols en bois, planches, vieux couverts en métal, deux cruches en argile, un plateau en bois sculpté...

Sur la table située dans le coin de la pièce, on apercevait un bol en bois et des couverts similaires à ceux de la commode... dans le bol se trouvait un fond de liquide foncé dont la surface était recouverte par endroit de petits amas de graisse.

Plus loin, derrière un mur, des escaliers en bois menaient vers l'étage ; l'autre sortie possible était la porte fermée située dans le mur en face de l'entrée.