Elle avait le plus grand mal à ne pas rire alors qu'elle faisait signe à Pateba. À travers le buisson, on pouvait entendre une voix faussement virile.
« HALTE! Vous pénétrez le domaine de la tribu des Botteurs de Cul! J'espère que vous n'avez pas de parasites sur vous, des Eyle, des Fléaux ou des Pluggs. »
dit-elle en sortant de la en sautant, faisant sa plus féroce grimace comique, louchant tout levant les bras en équerre toutes griffes dehors.




Elle voulait jouer la comédie plus longtemps mais l'émotion était trop forte. Elle ne pensait jamais les revoir. Aucun d'eux. C'était un pari perdu d'avance, et gagné! Elle voulait les serrer dans ses bras, tous, mais ne sachant pas par qui commencer, elle prit le parti de se placer au milieu d'eux, essayant de répondre à toutes les sollicitations.
«  je suis si heureuse de voir voir! J'ai pu sauver Pateba, mais uniquement lui. Qu'est-ce que vous faites ici? vous avez vu notre fumée et entendu la détonation? Ou c'est autre chose? Y a des crevures mortes à bord? »

Aussi surpris qu'Anne-Charlotte, le nain se précipita vers la revenante lorsqu'elle sortit de derrière sa cachette. « Par ma barbe, si c'est pas notre Boule-de-Poil préférée !!! » Se joignant avec enthousiasme aux embrassades, il saisit ensuite Bessel par les épaules pour la regarder droit dans les yeux afin d'être sûr que ce n'était pas un rêve. « Bon sang ! Mais c'est vraiment toi ? Vrai de vrai ?! Avec cette foutue tempête, on t'avait tous cru perdue ! J'en reviens pas que tu sois là avec nous ! » Renouvelant son accolade, il serra Bessel fort contre son torse avant de se mettre à rire et à tourner sur lui-même jusqu'au point de donner le tournis à la commis.

Sa joie première passée, il reposa ensuite délicatement Bessel au sol et revint à des sujets plus préoccupants. Abondant dans le sens d'Anne-Charlotte, il poursuivit : « C'est vrai. On a besoin d'informations sur ce bout de terre. En débarquant, on a eu la confirmation que les grindylows avaient du établir leur domaine sur cette île. Y a tout un tas de squelettes qui servent d'épouvantails tout autour d'ici. C'est un coup à filer la pétoche à n'importe qui... Plugg nous a donné 2 jours et pas un de plus pour accomplir notre mission. Mais je ne sais pas si ça sera suffisant pour retrouver les autres disparus. À tous les coups, si les grindylows sont là, on tombera certainement d'autres mauvaises surprises en explorant l'île.

Est-ce que t'as pu découvrir quelque chose depuis ton arrivée ici ? T'as déjà été voir ce promontoire rocheux là-bas ? » Le chasseur de monstres marins espérait que leur amie aurait quelques informations à leur apporter. Derrière, les derniers membres de l'équipage avaient débarqué et avaient eu un petit mot de réconfort à destination de Bessel et de Pateba avant de dégainer leurs armes et de se montrer attentif à tout ce qui pourrait sortir de la jungle, face à eux.

En entendant Bessel préciser aussitôt ce qu'elle entendait par "se réchauffer", Rosie laisser échapper un rire sincère mais un brin moqueur. « T'en fais pas, va ! Toutes les femmes ont besoin à un moment ou à un autre de se réchauffer. Tu s'rai pas la première, et tu s'rai pas la dernière à prendre un peu de plaisir avec c'que t'as sous la main, si tu vois c'que j'veux dire. C'est pas moi qui te jetterai la pierre. Ha ha ha ! » lâcha t'elle en donnant un petit coup de coude à la femme-rat située juste à côté d'elle.

Si cette réponse se voulait légère, Conchobar laissa planer une grimace fugace sur son visage alors qu'il repensait à son dernier tête-à-tête avec Anne-charlotte dans la câle. Inga aussi baissa les yeux en grommelant quelque chose comme : « J't'en foutrai, des pierres. Moi, j'leur couperai la bite avant d'la leur rôtir et d'la leur faire bouffer, à ces fils de putes ! »

Sentant que sa blague avait refroidi l'ambiance, Rosie se racla la gorge en évitant de jeter un coup en direction du druide avec lequel elle s'était accroché la veille et suivit l'initiative d'Anne-Charlotte et de Kwurzk en se concentrant sur la question des recherches. « J'suis pas c'qui est l'mieux. Soit on se dirige tous vers ce piton rocheux et on établit un plan d'action de là-bas, soit on se sépare tout de suite en deux groupes pour couvrir plus de terrain et chaque groupe prend une direction différente. L'un part vers le nord, et l'autre vers le sud. Soit on se sépare tous en restant à portée de voix les uns des autres, et on couvre le plus de terrain possible comme les mailles d'un filet. Qu'est-ce que vous en dites ? »

Pendant ce temps-là, Pateba, qui ne comprenait pas un traître mot de ce qui se disait, glissa à Bessel : « Bessel-nah, sisi ni kuokolewa? Ni watu wa kusema? Sisi kurudi nyuma kwa meli? »

polyglotte

Au départ l'idée de se séparer n'enchantait guère Anne-Charlotte, mais avec deux paires de bras de plus, cela devenait une option viable, et même intéressante.

« Hmm, t'as raison, tout le monde sait se battre ici, j'en doute pas. Se séparer augmentera nos chances de r'trouver Sandara et les deux autres gars qu'on disparus avec elle.
Qui part avec qui ? Perdons pas de de temps.

Moi j'quitte plus Bessel d'une semelle déjà. » dit-elle en se plaçant à coté de son amie.

Il serait intéressant de voir comment se formeraient les groupes. Anne-Charlotte observa la suite, droite comme un i, les mains sur les hanches et le regard franc porté au loin sur les profondeurs de l'île.

Bessel réfléchissait aux arguments de Kwruzk, qui restaient assez convaincants.
«  Il est tôt, commençons alors par le Sud, ça nous fera moins pour aller au campement en fin de journée. Prends quand même le temps de méditer, les informations gagnées pourraient nous faire gagner beaucoup de temps! » Elle traduisit ensuite pour Pateba, qui devait se sentir bien seul.
Elle en profita pour vérifier son arbalète, ses extraits, et le reste de son matériel, demandant aux autres.
«  Il s'est passé quoi en notre absence? »

Bessel allait commencer à confirmer Sorio et se plaindre, mais s'arrêta avant qu'un son ne sorte. Ça n'était pas le moment, ni l'endroit. Elle se contenta de lui répondre par l'affirmatif d'un signe de tête.
«  Si vous préférez qu'on commence, par le haut de l'île, nous le pouvons. Accompagnons Kwurzk pour le protéger le temps nécessaire à ses communions. Nous sommes nombreux, si nous restons groupés, nous irons plus lentement mais nos attaques auront une plus grande chance de victoire. Quelqu'un sait dans quel habitat loge ce genre de monstruosité?  »

Modifié par un utilisateur jeudi 10 août 2017 10:28:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pendant que tout le monde échangeait sur le rivage et donnait son point de vue sur la situation, la femme-rat servait d'interprète à Pateba en même temps qu'elle participait. Ne comprenant pas un traître mot de commun, son serviteur prenait une posture soumisse et respectueuse tout en hochant régulièrement la tête, signe de sa compréhension, et en posant une question ici ou là afin d'obtenir des précisions. Toujours dans son rôle de gai'shin, l'homme se retenait d'intervenir activement jusqu'à ce que Sorio l'interpelle et lui apprenne la mort de Banipani.

A ce moment-là, l'homme noir conserva une attitude digne et ferma les yeux avant de tourner son visage vers le ciel. Il n'y eut pas de pleurs, pas de cris, pas de gesticulations inutiles. Mais les plus proches virent une larme couler de chaque côté de son visage tandis qu'il prenait la mesure de la disparition de son ami. Accusant le coup, le gabier dut s'asseoir un instant avant de remercier l'inquisiteur par politesse. « Asante rafiki. Mei nafsi yake kupumzika kwa amani na roho yake viongozi wetu na kulinda sisi kwa ajili ya majaribio ya baadaye. »

A sa réponse, Sorio comprit que le mwangi lui était reconnaissant et qu'il avait, grâce à ça, gagné un peu de sa confiance.

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A côté, les autres ne firent pas vraiment attention à l'échange et suivirent le mouvement lancé par Anne-Charlotte. Tous commencèrent alors à se mettre en route. Le premier à lui emboiter le pas fut le souriant petit barde. Se lissant la moustache et évitant les branchages alors que la jolie brune ouvrait le passage dans cette jungle luxuriante, le gnome se fit l'écho de l'unijambiste. « Kwurzk a raison. Allons d'abord à ce pic rocheux et établissons notre base là-bas. Il pourra alors obtenir plus d'informations sur les grindylows. Et de là, nous mettrons sur pied un plan d'action pour secourir Sandara et les autres ! »

Si la jeune femme n'avait pas été si occupé à faire attention à la végétation pour progresser, elle aurait pu voir que le barde ne s'était pas placé derrière elle par hasard. (Mal)heureusement, celui-ci donnait parfaitement le change et ne laissait rien paraître si ce n'était un sourire appréciateur collé sur le visage.

En revanche, l'expression de Rosie était tout autre. Agacée par cette perte de temps et cette multitude d'avis qui se rangeaient contre elle, l'halfeline avait la gueule des mauvais jours. Les traits tendus, on sentait en la voyant qu'elle ne se satisfaisait pas de cette situation. Enfin, ça et... sa langue toujours aussi bien pendue ! « Pute borgne ! A ce rythme-là, on trouv'ra personne avant c'soir ! J'vous jure qu'si c'est l'cas, quelqu'un d'vra payer pour ça. » dit-elle en pensant au druide.

Evitant une branche qui lui revenait en pleine gueule parce que le gnome n'avait pas juger bon d'y faire attention, trop occupé à détailler le physique agréable de la jolie brune qui se trouvait devant lui, Rosie se déporta sur sa droite et envoya un coup de pied appuyé dans l'arrière-train du barde. « Espèce d'incapable ! Qu'est-ce 'tu fous ? Fais gaffe à c'que tu fais, bon sang ! »

Pris en faute mais presque sûr que personne n'avait capté son manège, l'autre rétorqua en se frottant le fondement. « Hey ! J'y suis pour rien, moi ! C'est pas d'ma faute si cette jungle est tout sauf accueillante. »

Derrière eux, Inga se décida à intervenir pour arrondir les angles et se faire la voie de la raison. « Il a raison. On ne sait pas tout ce qui nous attends. Mais on sait déjà qu'on aura affaire à ces putains d'calamars. Essayons de ne pas attirez l'attention plus que nécessaire. » Cela sembla mettre tout le monde d'accord et le reste du trajet jusqu'au poing rocheux se termina sans incident majeur.

Une demi-heure plus tard, arrivé au pied du point d'observation, le groupe légèrement éprouvé remarqua comme Bessel et Pateba la veille que tout le périmètre offrait une vue dégagée sur quiconque voudrait s'approcher. Laissant Kwurzk s'installer pour méditer, Sorio embarqua avec lui Anne-Charlotte, Bessel et Pateba. Il lui tardait d'arriver au cœur de l'action. Mais il laissa le soin à Conchobar, Rosie et Inga de veiller sur le druide le temps qu'il faudrait. La barde lui semblait trop distrait et l'halfeline trop énervée pour lui être utile.

La suite, ici.




Tandis qu'une partie du groupe était parti en patrouille, ceux restés au pied du point d'observation commencèrent à s'occuper. Rosie, pour se défouler, commença à faire du petit bois à l'aide de sa hachette et Conchobar ne trouva rien de mieux à faire que de monter tout en haut du promontoire rocheux, suivi de près par Inga.

S'en suivit une période durant laquelle chacun s'occupa comme il le put. Conchobar et Inga prirent toute la mesure du trajet qu'il leur faudrait parcourir tandis que Rosie continuait d'évacuer son trop-plein d'énergie. Kwurzk, lui, s'était posé au pied du pic rocheux et s'était coupé du monde en méditant.

Une heure plus tard, le nain ressorti de son état méditatif, reposé.

Kwurzk

Modifié par un utilisateur vendredi 11 août 2017 04:06:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Explorant les environs avec Sorio et Anne-Charlotte, Bessel observait ses compagnons avec un air amusé. Contenté même. Le simple fait de les revoir la comblait de bonheur.
«  Ça fait du bien de fouler un peu la terre ferme, pas vrai? »
Elle observa Kwurzk procéder à sa sorcellerie. Elle était fascinée, les effets qu'il produisait étaient d'une magie fort différente de la sienne. Quant il ouvrit à nouveau les yeux, elle sautilla sur place devant les bonnes nouvelles. Ils étaient en vie, et l'on savait où.

«  Tu as raison, allons-y sans perdre de temps! Restons sur nos gardes, n'oublions pas que nous sommes ici chez eux. Est ce que vous voulez que je parte en éclaireur? Seule ou avec d'autres gens discrets. »

De retour parmi le reste de la petite équipe de sauvetage, le médiogaltien s'assit sur une branche, planta sa lance dans le sable et retira son bandana pour l'humidifier avant de le renouer autour de son crâne. Pensif, il patienta le temps que Kwurzk transmettent les informations issues de son rituel.
Impressionnant cette capacité à parler avec la nature!
« Dis pas d'conneries : on part tous ensemble et on r'vient au complet, Sandara et toi y compris! » rétorqua le gaillard à l'allusion du nain qui pourrait y passer lors de l'attaque.

Puis, sautant sur ses deux pieds, il attrapa la lance qu'il avait laissée plantée dans le sol à côté de lui pour rejoindre Rosie et Inga, rapidement suivies par Conchobar, prêts à en découdre.
Les affirmations des uns et des autres lui convenaient :
« Ouaip... Pas l'temps de faire dans la finesse. On y va, on trace vers l'ouest, on va d'voir traverser un gros marais bien dégueu puis on éclate ces saloperies de mollusques et on revient ici en sécurité! Après, on verra comment on veut la jouer! » termina Sorio en jetant un regard complice à Anne-Charlotte et Bessel en espérant qu'elles abonderaient au plan qu'il avait explosé lors de leur petite escapade de reconnaissance.

« Et Boule-de-Poil, si on s'retrouve dans une caverne de la falaise avec les grindylows, fais gaffe à pas nous faire sauter avec tes engins explosifs! » lança-t-il avec un sourire tout en donnant un léger coup de poing amical sur l'épaule de la femme-rat.
Puis il profita pour traduire ces dernières informations à Pateba avant de se mettre en marche en direction du marrais.

Comme a son habitude quand elle était tendue et n'avait rien à ajouter, Anne-Charlotte ne pipa mot et se contenta de hocher la tête avec un rictus carnassier à l'intention de Sorio quand il lui lança son regard plein de sous-entendu.

Une fois de plus la magie de Kwuzrk s'avérait être une ressource de premier choix. Anne-Charlotte n'aurait pas parié sur lui la première fois qu'elle l'avait vu, mais force était de constater que c'était sans doute un des meilleurs hommes qu'elle avait rencontré ces dernières années.

Sacré demi-portion !

Finalement, elle ne déverrouilla sa mâchoire que pour grommeler un « Je protège le flanc droit alors » en se plaçant à la droite de Bessel.

La marche allait de révéler aussi désagréable que stressante. Anne-Charlotte se mit en marche après avoir nouée son écharpe autour de son cou et de son visage et enfoncé son tricorne sur son crâne de façon à laisser le moins de peau accessibles aux moustiques qui venaient déjà tenter de la vampiriser.

Modifié par un utilisateur lundi 4 septembre 2017 23:32:51(UTC)  | Raison: Non indiquée