« Merde. »
Le juron était sorti tout seul entre les dents grinçantes de dégoût d'Anne-Charlotte. Conchobar était passé, pressé, Rosie dépassée, quasi trépassée.
A choisir, la flibustière aurait bien échangé les places de ses deux compères.

Désolé Rosie, j'peux pas v'nir te chercher là où t'es. On a qu'une vie et je tiens trop à la mienne.

La mort dans l'âme et la rage au coeur, Anne-Charlotte arma son bras et l’abatis sur le goule le plus proche en y déversant toute sa haine. Le coup ripa sur la clavicule de la créature mort-vivante et remonta légèrement dans sa course, tranchant net le cou en faisant voler d'un coté une gerbe de chairs putréfiée et d'esquilles arrachées à l'axis, de l'autre la tête, dont la mâchoire déboîtée semblait figée dans un sourire malade qui disparu dans les vaguelettes sombres de la caverne.

« La voie est libre Rosie ! Ramène-toi ! » gueula-t-elle d'une voix dans laquelle perçait un ton légèrement désespéré.

« J'décroche, c'est la fin du monde ici ! » dit-elle pour elle même, fataliste. Ce faisant, elle plongea vers l'arrière, se dirigeant vers la lumière jusque derrière Bessel à qui elle décochât au passage : « On se tire ! Barre toi, j'te couvre !
Kwurzk, casse toi aussi tout fout le camp là ! » rugit-elle également à l'adresse du nain.

Placée comme elle l'était, elle tenait le couloir vers la seule sortie possible. Elle était résolue à laisser passer ses camarade et filer après eux. Mais pas plus de quelques secondes. Ceux qui ne viendraient pas se condamnaient quasi sûrement à une mort certaine et très désagréable, voir à une non-vie abominable.
Pas un choix pour elle.

Attaque (critique) sur goule 13 et déplacement pour se rapprocher de la sortie mais sans aller trop loin. Prépare une Parade et riposte Opportune en cas d'attaque (+10 pour parer, +9 pour toucher, 1d6+7 dgt)

Modifié par un utilisateur lundi 4 décembre 2017 15:09:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Voulant aider Rosie qui se trouvait en difficulté, Bessel lança une nouvelle bombe sur l'une des goules qui pouvait potentiellement se mettre en travers du chemin de l'halfeline. Boostée par l'adrénaline et le stress de la situation, la femme-rat réussi à faire mouche. La bombe explosa littéralement à la figure de la goule qui hissa de douleur. Profitant de l'occasion, elle cria à son amie : « Rosie, c'est à toi ! On n'a plus le temps ! Faut se barrer maintenant ! »

Elle-même essaya de donner l'exemple en se retournant pour se diriger vers la sortie, mais le courant était tel que sa manœuvre n'aboutit pas.

Kwurzk lui-aussi craignait pour la belle de son cœur. De fait, plutôt que de foncer vers la sortie comme le bon sens le lui dictait, il décida de se déporter vers sa gauche pour aider Rosie dans sa retraite en bloquant les goules qui avaient survécu de son côté. Gêné par les cadavres flottant à la surface, il ne put malheureusement pas non plus toucher sa cible. S'il n'avait été si préoccupé par l'effondrement de la grotte, il aurait surement lâché un juron digne de la verve digne de Grok, la demi-orc. Mais là, seul un « Sale pute de Besmera ! » vint se répercuter contre les parois de la caverne.

Maintenant, il fallait serrer les dents en espérant qu'ils survivraient aux secondes qui allaient suivre...

Les premiers à bouger furent les grindylows, pressés qu'ils étaient de fuir ce tombeau aquatique. Celui qui s'était trouvé au contact de Kwurzk avait crû pouvoir se faufiler vers la sortie. Mais un compère l'avait devancé. Puis l'instant suivant, ce fut un nouveau rocher tombé du plafond qui lui bloqua le passage. Il dut donc de nouveau en passer par le nain qui esquiva son attaque désespérée sans mal. Le sort de son compère fut en revanche plus tragique. Voulant à tout prix passer par dessus la jolie brune, il tenta de l'attaquer pour profiter d'une ouverture et s'enfuir vers la sortie. Mais Anne-Charlotte était restée attentive et para sans coup férir cette attaque maladroite avant de faire ressortir sa propre lame dans le dos de l'affreuse créature.

Puis ce fut au tour des goules de s'élancer. Comme un seul homme, les goules se ruèrent vers la première source de nourriture qu'ils pouvaient trouver. Ce fut donc Rosie et Kwurzk qui en firent les frais. La pauvre halfeline prise en tenaille s'était évertuée à éviter morsures et coups de griffes mais une attaque lui lacéra profondément le ventre, laissant une vilaine traînée de sang commencer à se répandre autour d'elle. « Pute borgne ! Je vous jure que quand je sortirai de là, j'vous découperai en rondelle avant de vous donner à bouffer aux requins ! » lança t-elle hargneuse. Pourtant, sa première réaction fut de tenter de se défaire de cet étau mortel.

Essayant de nager à reculons, elle fit mine de se diriger vers ses amis et la sortie. L'une des goules en profita de nouveau pour essayer de mordre sa proie. Lâchant un nouveau cri de douleur, Rosie pourtant cette fois ne se retourna pas et passa entre Bessel et Anne-Charlotte qui couvraient la sortie. « On se casse, les filles ! » fut tout ce qu'elle dit en les dépassant. Le plafond menaçait de s'effondrer à tout instant et de nouveaux rochers venaient à tomber tout autour d'eux, aussi bien devant que derrière !

À l'embouchure de la grotte, les autres pirates avaient réussi à atteindre la sortie pour la plupart. Il ne restait plus que nos pirates les plus chevronnés à l'intérieur...

Déroulement du round 3 :

Lancers de dés :

« Putain mais qu'est-ce qu'ils foutent?! » s'inquiéta le médiogaltien alors qu'une partie de ses amis ne ressortaient toujours pas de la caverne malgré les effondrements répétitifs. Se dégageant du courant en assistant par la même occasion les deux femmes récemment secourues, Sorio retrouva la lumière du jour, non sans un certain contentement.

Les secondes qui suivirent lui semblèrent interminables : ayant pris Taqmet sur son épaule pour lui éviter de se noyer de fatigue, il garda les yeux rivés sur la sortie en espérant y voir autre chose que des grindylows! Fort heureusement, il perçut les voix de Rosie et Ann' qui semblait toutes proches du chemin salvateur!
Allez, sortez vite de là!

Les flots venaient percuter son visage, lui faisant régulièrement boire la tasse alors que le poids de la jeune femme le poussait à battre des pieds encore plus efficacement malgré sa douleur à la cuisse. Il fallait rapidement trouver un plan de repli, sans quoi tous ces efforts risquaient d'avoir été vains!
Hors de question que les poulpes reviennent à la charge!
Du regard, il chercha la corde qui leur avait permis de descendre le long de la falaise puis tenta de s'en rapprocher en nageant d'un bras. « Encore un peu de courage! On va se hisser au sec! » lança-t-il pour ragaillardir les survivants avant une ultime manœuvre d'évasion. « Sandara, vas-y! » suggéra-t-il en pointant la corde du doigt qui pendait au vent.

La belle rouquine s'était approchée mais au lieu de se diriger vers la corde, elle proposa une solution salvatrice qui permettait à la fois d'éviter le danger de la remontée et de concert sortir de l'eau pour échapper aux éventuels poulpes qui voudraient encore leur chercher des noises! Avec un large sourire accompagné d'un toussotement dû à l'eau salée qu'il ingurgitait malgré ses efforts, Sorio nagea jusqu'à l'embarcation de fortune en tenant Taqmet d'un bras autour de son cou. « La vache! Il est encore plus classe comme ça ton chapeau! » se permit-il de plaisanter alors qu'il hissait la kéléshite épuisée au sec.

Lui-même, bien qu'il tentait de rester efficace, n'en menait pas large : la morsure des goules devait participer à la fatigue largement accumulée depuis le début de cette journée infernale. Retirant sa veste pour l'essorer avant de la mettre sur Taqmet qui semblait en piteux état, il se tourna vers Kwurzk qui venait d'embarquer : « Et bah mon gars... J'suis pas mécontent d'te voir! J'ai bien cru qu'tu voulais élire domicile avec les crustacés! »
Jetant un œil à Rosie qui était moins pâle que lorsqu'ils l'avaient quittée, il rétorqua au nain :
« Pour l'heure, il faut s'abriter dans un endroit sûr : la nuit va bientôt tomber, on doit juste avoir le temps d'atteindre le nord de l'île pour se frayer un chemin au gros rocher. Là, les goules devraient pas nous emmerder... Et euh... Sandara... j'espère que t'as des connaissances là-dessus... » finit-il en montrant son bras à peine cicatrisé.
« Rosie et moi on s'est fait mordre et griffer par les mortes enragées... La P'tite Tête a même perdu connaissance dans l'aprem et j'avoue que j'me suis déjà senti mieux! »

Le médiogaltien avait repris son air grave. Des pouvoirs de Sandara dépendaient peut-être sa vie... Mais en l'état, il devait continuer d'avancer pour que tout le monde se mette en sécurité. Une fois cette opération réalisée, il pourrait prendre le temps de répondre à cette problématique. Et alors que la petite troupe commençait à s'éloigner de la grotte, il réfléchit à voix haute en regardant Anne-Charlotte, tordant entre ses mains son bandana encore à moitié humide :
« Tu t'souviens de ce qu'on disait dans les marais? On vient de monter notre effectif à deux de plus! J'reste persuadé qu'une action coordonnée sur le navire comme tu proposais sera plus délicate que de gérer des débarquements de gars sur l'île... Faut qu'on se décide parce que demain on devra tout mettre en oeuvre! On n'a pas beaucoup de temps, quel que soit le plan. Faut pas gâcher notre chance! »

Tournant la tête vers le reste de l'équipage, le pirate résuma grossièrement les points de vue précédemment évoqués, sans trop rentrer dans les détails. Questionnant à la cantonade, il s'enquit des informations qui auraient pu leur manquer dans l’échafaudage d'un plan :
« Combien on doit être pour manœuvrer le Promesse de l'Homme au minimum? Et qui est indispensable? J'avais déjà relevé Amara parce que j'crois pas qu'il y ait d'autres navigateur chevronné... »
Traduisant en polyglotte pour être sûr que le Mwangi saisissait bien les questions, Sorio s'adossa ensuite à l'embarcation, épuisé comme il l'avait rarement été.
Hors de question de reprendre la mer sans avoir buté Fléau!

Anne-Charlotte était partagée entre l'envie de soutenir Sorio pour qui elle avait un grand respect et dont elle craignait qu'il peste que son plan soit remis en cause, et l'intuition que le plan de la prêtresse était meilleur. Elle-même était aussi venu à la conclusion que compter sur la charité de Plugg et ses acolytes partant à leur recherche pour les sauver était fort peu crédible. Et puis l'idée de tuer Fléau sur les planches de l’Absinthe plutôt qu'au sol la motivait également pour une raison qui lui était étrangère.

Elle s'éclaircit la gorge avant de prendre la parole d'une voie légèrement rauque :

« J'suis d'accord avec Sandara. Jamais Fléau et sa clique viendront essayer de nous secourir ou je sais pas quoi. Ce fils de fiente sera bien trop content d'avoir une excuse pour nous abandonner sur cette île maudite si on se montre pas. Et j'aime bien l'idée de venir l'égorger comme une merde en pleine nuit, tant qu'il sait qui l'a tué et pourquoi. Hors de question de le tuer dans son sommeil. »

Voyant qu'elle commençait à laisser parler sa soif de vengeance et que ses propos commençaient à devenir malsain et peut-etre effrayant aux yeux de certains membres du groupe, elle s'interrompit un instant avant de reprendre sur un ton plus doux. Au moins Sorio savait qu'il avait son soutient pour donner une mort peu agréable à leurs ennemis et pas une douce miséricorde nocturne.

« Bref, je dis qu'on ferait bien de se reposer, et qu'à défaut d'un meilleur plan, prendre le bateau pendant la nuit suivante est un bon plan et surtout le moins mauvais qu'on ait. Au pire, on peut aussi les observer pendant la journée de demain. S'ils se lancent effectivement à notre recherche, on pourra toujours appliquer le plan de Sorio quand même. C'est un bon plan s'ils se pointent. »

Anne-Charlotte avait parlé largement plus que d'habitude et se tut d'un coup, estimant qu'elle avait dit ce qu'elle avait à dire. Le choix final revenait à Sandara, qui faisait pour l'instant figure d'autorité à ses yeux. Elle s'installa à la manœuvre et commença à diriger l'esquif vers la côte en la longeant à la recherche d'un point abordable et surtout sans monstres tentaculaires ou non-morts.

Putain de journée de merde, mais au moins elle finit pas trop mal. Ces trucs étaient vraiment dégueux
Toujours inébranlable ou presque dans le feu de l'action, elle se prenait le contre coup des horreurs vécues et de la retombée d'adrénaline. Se tenant à la barre, elle retint une nausée et plongea son regard au loin, essayant de se remémorer des jours moins sombres.

Carte de l'île des Os-Brisés

En entendant cette dernière affirmation sur la mort lente et douloureuse de Fléau et de ses hommes, deux voix féminines se firent entendre simultanément :
« Ouais, on va leur faire la peau et leur faire regretter ce qu'ils nous ont fait subir ! »
« Je leur ferai bouffer leurs couilles par les tripes plutôt que d'remonter à bord et faire route avec eux ! »
Si l'exclamation des deux femmes était sincère, leur simultanéité rendit leur propos peu compréhensible. Pourtant les deux se regardèrent l'instant d'après avec une volonté renouvelée.

Le nain, qui avait toujours été le point d'encrage du groupe se décida à intervenir également. « Je suis d'accord avec les filles. Si on remonte à bord et qu'on doit mettre les voiles, ce sera sans Fléau et ses gars. On en a soupé de leurs conneries. » Chacun à bord de la chaloupe semblait d'accord sur ce point.

Se tournant vers Sorio, il fut aussi celui qui commença à répondre à ses interrogations sur le plan pratique. « À ma connaissance, pour un navire de cette taille, nous sommes à peine en nombre suffisant pour le manœuvrer correctement en haute mer. Cela dit, si il est simplement question de l'amener d'un point A à un point B pour y recruter de nouvelles paires de bras et sans devoir croiser le fer en mer, je dirai que dans ce cas-là, on peut très bien ne être que...  »

Le nain laissa dans un premier temps sa phrase en suspend pendant qu'il faisait les comptes sur les postes nécessaires sur un navire. « ...Un à la barre... plus un navigateur... plus deux hommes par mât... plus les voiles... plus... »

Tout n'était pas totalement compréhensible car le barbu parlait majoritairement dans sa barbe. Mais au terme d'une minute qui parut véritablement longue, l'unijambiste reprit la parole pour déclarer : « Je pense qu'on sera assez même si on se débarrasse de toute la bande de Fléau. Je pense que lui-même a du arriver aux mêmes comptes que moi. Et du coup, ça m'étonnerait pas qu'il planifie le même genre de plan de son côté. En revanche, y'a trois postes qu'on ne peut pas se permettre de perdre. D'abord, il va nous falloir un maître de navigation. Sans ça, on aura beau reprendre la mer, on va juste crever à force de tourner en rond. Il nous faudra également un charpentier, sans quoi, en cas de nouvelle avarie ou de réparation qui lâche, on touchera le fond avant même la fin de la première journ... »

« HORS DE QUESTION DE LAISSER CE GROS PORC DE MAHEEM EN VIE ! » Le nain n'avait pas tôt fait de citer le poste du charpentier que le sang de l'ulfe ne fit qu'un tour. Révoltée, elle ne le laissa pas finir et se mit à brandir son poing devant le nez de Kwurzk qui essayait d'en placer une. « Sur ma vie, plutôt m'ôter la vie que de le laisser en vie et entier sur le navire. Quand je repense à son vers-de-terre qui me fourraille et qui répand son jus pourri à l'intérieur de mon corps, j'en ai encore la gerbe. Je te jure que si on le laisse vivre, j'irai moi-même lui trancher la gorge avant la fin de la première nuit ! »

Le nain qui comprenait la rage de la jeune femme essaya de l'appaiser, d'abord en levant les mains en l'air et paumes tournées vers la femme, puis en essayant de développer son idée : « Attends, j'ai pas fini. J'ai dis qu'on avait besoin d'un charpentier. J'ai pas dis qu'on avait besoin que ce soit lui. »

Voyant qu'il avait capté l'attention de l'intéressée, il continua. « Je vais détailler mon plan, mais laisse moi d'abord finir. » Derrière lui, Bessel portait sur le nain le même regard suspect qu'Inga qui attendait de voir où leur chef syndical voulait en venir. « Ok, donc comme je disais, on va avoir besoin d'un navigateur, d'un charpentier, d'un cambusier et surtout d'un chirurgien. » Jetant un œil autour de lui, il fit rapidement les comptes et annonça factuel : « Pour le navigateur, j'ai quelque connaissances en géographie et en lecture de cartes. C'est pas l'idéal, mais je devrai pouvoir nous diriger en mer le temps de trouver quelqu'un de plus compétent pour le poste. Côté charpenterie, c'est un peu la même. Je peux aussi me débrouiller et tenir ce rôle si vraiment ça merde. Maheem m'a donné pas mal de ficelles hier quand on a du réparer le trou dans la coque à toute allure pour pas couler...  »

Disant cela, il coula un regard en direction d'Inga qui s'adoucit en comprenant qu'elle pourrait régler son compte au gros porc lorsque l'occasion se présenterait. « ... Pour la bouffe, on a toujours Ambrose et Bessel. Et pour les soins et la chirurgie, Besmara soit louée, nous avons Sandara qui pourra être s'occuper de nous en cas de besoin. »

Ayant fait le tour des postes les plus importants, il déclara ensuite « Ainsi, avec ses postes couverts, on ne pourrait être qu'un quart d'équipage au complet, nous pourrons quand même nous déplacer. La vitesse ne sera pas notre point fort et la mobilité ne sera pas au rendez-vous mais on devrait pouvoir se débrouiller quelques temps, même si nous ne sommes plus qu'une petite dizaine. »

Profitant du fait que chacun essayait d'enregistrer l'info, la jolie Rosie simplifia ses propos : « En fait, beau gosse, t'es en train de nous dire que tant qu'on a Sandara, Bessel et toi, on peut trucider tous ces connards et on pourra quand même reprendre la mer, c'est ça ? Ok, bah c'est pas compliqué, on n'a plus qu'à réfléchir à un plan d'action pour faire en sorte que tout ça devienne une réalité ! ». Levant le bras et le pliant à la perpendiculaire pour montrer son biceps gonflé sous l'effort, elle ajouta bravache : « Tu vois ce bras, Kwurzk ? Et bien, foi de Rosie, avec ce bras, j'vais m'occuper de la moitié ces raclures de pelle à chiottes avant même que t'ai le temps de fondre sur Plugg et son connard de chef ! »

L'annonce aurait pu être accueillie par des vivas si la seconde d'après, Rosie ne s'était pas effondrée face la première vers le nain qui se trouvait devant elle. « Rosie ! Rosie ! Qu'est-ce que t'as ? » demanda aussitôt le nain inquiet que l'avait réceptionné avant qu'elle ne tombe. « Sandara ! Sandara, j'ai besoin de toi ! » déclara t-il aussitôt à la prêtresse qui laissa la barre à Pateba qui se trouvait à proximité et la garde de Taqmet à Sorio qui la couvait déjà plus ou moins pendant qu'elle restait comateuse.

Slalomant entre les corps de ses collègues, Sandara se fraya un chemin jusqu'à l'halfeline afin d'étudier sa condition. « On a bientôt fini de contourner le sud de l'île. Il va falloir accoster pour que je puisse l'examiner dans de bonnes conditions. Le soir va bientôt tomber et nous avons tous besoin de repos.

De plus, vous m'avez dit que Fléau vous a laisser jusqu'à demain soir pour revenir à bord avec de l'eau et des vivres. On va donc pouvoir profiter de cette nuit pour reprendre des forces avant de chercher à atteindre la pointe est de l'île et d'y tendre une embuscade aux hommes restés à bord du "Promesse de l'homme". »

Regardant ses compagnons épuisés autour d'elle, elle ajouta sans trop y croire : « Idéalement, une fois qu'on aura rejoins le rivage, il faudrait également que les plus motivés d'entre vous partent à la cueillette et à la chasse pendant que j'installerai le campement pour prendre soin des blessés. Du repos, de la nourriture et de l'eau, c'est tout ce qu'il nous faut pour passer la nuit. Et demain, je pourrai faire le nécessaire pour remettre tout le monde d'aplomb. D'ici-là, il va falloir tenir bon. »

Ne sachant pas trop lesquels de ses compagnons prendraient les devants, Sandara regarda Anne-Charlotte dans les yeux comme si la première voyait dans la seconde un chef qui pourrait les guider durant ces temps difficiles.


@Sorio : jet de vigueur DD15 réussi

@Tuix, j'ai utilisé ton jet de vigueur suivant. Mais n'en tire pas d'autres ! Tu en as encore au moins 5 en stock !

Modifié par un utilisateur dimanche 18 mars 2018 19:00:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le plan commençait à prendre forme et l'espoir de planter enfin Plugg et ses sbire à se concrétiser. Anne-Charlotte voyait désormais plus clair et sa décision était déjà prise au moment où Sandara et Sorio s'enquirent de son avis sur la question.

«  Sandara a raison » lança-t-elle d'une vois forte et qu'elle voulait assurée. «  Si tes calculs sont bons Kwurzk, on a plus qu'à débarquer pour la nuit sur la plage et panser nos plaies.

Sorio et moi on va partir faire un tour rapide pour essayer de ramener un dîner correct et vérifier que les environs sont sûrs. Pas question de se coltiner un autre affrontement contre des non-morts ou d'autres saloperies du même acabit ! Inga et Bessel, vous montez la garde en attendant notre retour pendant que Kwuzk nous invoque de quoi boire et laver nos plaies avant de vous rejoindre. Sandara va s'occuper de veiller sur Rosie. Concho, tu fais l'electron libre et tu aide là où ça manque.
Tout le monde a compris son rôle ? » acheva-t-elle sur un ton qui n'attendait aucune réponse.

C'était la première fois qu'elle endossait un tel rôle, et elle s'en habillait plus naturellement encore que de celui de gabier. La confiance lue dans les yeux de ses compagnons avait était le déclic à faire jaillir d'elle-même cette qualité si longtemps ignorée.

L'est temps de grandir Ann', fini de "jouer" se dit-elle en sautant la première de l'embarcation qui s'échouait sur le sable humide.

« Allez les gars, il est temps. »

Après avoir comaté quelques minutes, s'être mis de l'eau froide et quelques baffes sur la tête puis débarqué les blessés, en prenant soin de ne pas secouer Taqmet ni Rosie, Sorio retrouva un peu d'énergie et se bougea du mieux qu'il put pour suivre Ann' à la recherche du dîner. L'épreuve fut fastidieuse et épuisante mais finalement elle porta ses fruits, du moins suffisamment pour ne pas revenir bredouille.

De retour au camp, éreinté, il se posa sans être capable de faire quoi que ce soit le temps que la cuisson rôtisse les différentes prises. En tailleur à côté de Taqmet, il observa ce qui restait de sa blessure alors qu'elle semblait encore inconsciente. Posant son bras tatoué à côté du sien, les deux peaux halées laissaient l'illusion qu'un seul membre était présent. A mi-voix, il l'encouragea : « Allez, t'apprendras à vivre avec et qui sait, un jour tu croiseras p'têtre même un prêtre qui te l'fera repousser! »
Ou alors c'était des légendes de tavernes...

Puis vint le moment salvateur du repas : enfin un temps de repos et un moment agréable. Enfin, le soleil s'était couché et le bivouac était installé. Le médiogaltien n'en pouvait plus. Pourtant, comme l'initialisait Bessel, une discussion stratégique était de mise. S'enroulant dans sa couverture, le gaillard releva le nez, parcourut l'audience de son regard acéré et répondit :
« Mouai... C'est vrai tout ce que tu racontes Boule-de-Poil. Et j'ai cogité pas mal. T'as déjà regardé les araignées chasser? Elles attendent patiemment sur leur toile en espérant avoir une proie. Des fois ça marche... des fois non. C'est l'temps leur atout. Et dans notre cas, on en a pas!
Par contre, t'as déjà entendu parler des mantes orchidées? ... C'est un insecte qui se fond dans le paysage et se planque en ressemblant à une fleur. Les proies viennent butiner et une fois à portée, elle les choppe avec les pattes pleines de piques et commence par bouffer la tête! »
A nouveau, on pouvait apercevoir grâce aux reflets des quelques points lumineux ça et là le regard carnassier de Sorio qui racontait son histoire avec passion!
« Dans notre cas, on va faire à peu près pareil : on va les attirer avec un truc joli et pas trop suspect puis on choppera juste ceux qu'on veut dézinguer sans risquer une grosse confrontation aux yeux de tous!
On va disposer deux p'tits tonneaux sur la plage, bien en évidence et bien fermés - mais vides, là où ils pourront pas les rater à la longue vue. Mais on va aussi saboter notre barque pour qu'ils soient forcément tentés de venir récupérer la cargaison en débarquant avec la seconde chaloupe. Déjà, ça va nous permettre de compter et identifier qui vient jusqu'à l'île. Et si comme je m'y attends, il n'y aura pas à la fois Plugg et Fléau, vu qu'un des deux laissera pas le bateau sans commandant, ça divisera les forces. Pour la chaloupe, on sait que Sandara peut créer une embarcation donc on risque rien. Vous m'suivez? »
Le pirates avait commencé à tracer quelques traits dans le sable comme pour schématiser sa pensée. Relevant le nez vers Conchobar et Inga, il continua :
« Y'en aura qu'un ou deux qui resteront sur la plage et une fois les autres gus sur place, il faudra les prévenir qu'on est tous un peu plus haut dans la forêt en train de remplir trois autres tonneaux et de récupérer des vivres. Idéalement, il faudrait faire venir les mecs les plus gênants, genre Fléau et Balar si ces trous duc se pointent.
Une fois dans la forêt, en dehors de la vue du bateau et des gars sur la plage, on leur tend une embuscade pour s'en débarrasser définitivement. Vous m'suivez toujours? » Le pirate balaya l'audimat avant de conclure :
« Ceux sur la plage trouveront ça suspect donc faudra les avertir au bout de quelques minutes de venir en renfort pour porter. Si ce sont des gars qu'on peut ramener à notre cause, on leur fera part du plan. S'ils restent loyaux à Plug... j'vous fais pas un dessin! L'étape suivante sera de réfléchir à l'attaque du bateau.
J'me fais des histoires ou ça pourrait le faire? Avec autant de monde sur l'île, le Promesse de l'Homme pourra pas partir en mer et avec cet appât, ils nous traiteront de boulet d'avoir flingué la chaloupe mais ils résisteront pas à se faire juste un p'tit aller-retour pour récupérer toutes les provisions! Z'en pensez quoi? »

Vraisemblablement, Sorio avait déjà bien listé les possibilités et on sentait une préméditation presque malsaine dans cette tentative de révolte sanglante. Il ne semblait d'ailleurs pas en être à son premier coup. Pour autant, beaucoup de paramètres restaient incertains et l'inquisiteur, malgré sa confiance, savait qu'il devrait composer avec les autres membres là où il avait plutôt été habitué à agir en solitaire. Attendant leur retour, il s'emmitoufla sur sa paillasse, constatant que la plupart de ses blessures s'étaient bien résorbées.
Demain sera à nouveau une grosse journée. Le sang coulera en l'honneur d'Achaekek et nous prendrons notre revanche!

La déception s’abattit comme une chape de plomb sur Anne-Charlotte à la vue de la petite armée qui venait débarquer à leur rencontre.

« Les fils de chiure de mouette ! Ils viennent pas juste pour ramasser un tonneau là !
Puteborgne ça me tue ! Personne a pu trahir en plus !
Y'z'ont du parvenir aux même conclusion que nous ! » Cracha-t-elle avec d'un ton acide.

Les méninges de la belle fumaient tandis qu'elle fulminait de rage. Comment se sortir de ce mauvais pas ?
Elle entrevoyait bien une solution mais impossible pour elle de s'y résigner.
Les entraîner sur une mauvaise piste d'un manière ou d'une autre et prendre le navire et s'enfuir en les laissant sur cette île plein de grindilows et de goules...

L'idée était sans doute la seule viable, Ils étaient assez nombreux pour manœuvrer le navire. Mais comment être sûr que ce salaud de Plugg et sa clique allaient vraiment crever ici ? Le risque zéro n'existe pas, et Besmara savait qu'il y a un dieu pour les fils de putes comme ces crevures...

Après quelques secondes de réflexions qui lui parurent de longues et interminables minutes, elle fit part à ses camarades, à contrecœur, de sa proposition de plan improvisé, d'une voix où perçait la haine et la douleur.

« On peut peut-être la leur faire à l'envers. Les leurrer et les attirer plus profondément dans l'île sur nos fausses traces pendant qu'on se casse de cette île avec le navire.
Mais ça veut dire renoncer à les passer nous-même par le fer.
Plus qu'à espérer qu'ils finissent pourris par la fièvre des goules et maudits dans la non-vie ou dévorés vivants par ces saloperies de bestioles aquatiques.
Cette île est loin de tout itinéraire, maudite et perdue. Y'a aucune chance qu'il s'en sortent.

Putain ! J'en reviens que je propose ça ! Salopard de Plugg ! » finit-elle en essuyant les prémices des larmes de rage qui menaçaient de déborder.

Modifié par un utilisateur mardi 3 avril 2018 13:45:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Carte de l'Île des Os Brisés


Les choses s'accéléraient. C'était le moins que l'on puisse dire.

Entre le groupe de rescapés qui cherchait à assouvir sa vengeance et celui des vétérans qui voulait se débarrasser des merdeux qui se rêvaient à leur place, tout le monde impliqué dans le conflit avait une raison ou une autre de se trouver sur l'Île des Os Brisés. Il restait maintenant à faire en sorte de s'en tirer en vie. Et ça, c'était loin d'être gagné.

Avec un groupe épuisé comptant deux malades d'un côté et un autre groupe plus imposant comptant le double de bras, il allait sans dire que Sandara et son groupe partait avec un sacré désavantage. En revanche, ils possédaient un atout dans leur manche et c'était celui de la surprise. Ils allaient donc tout miser dessus.

Répondant à la question de Sorio, Kwurzk confirma que ralentir la vedette était dans ses cordes. « Je dois avoir quelque chose qui doit pouvoir correspondre à l'effet qu'on recherche. Ca ne sera pas la tempête qu'on a connu en arrivant ici mais ça fera l'affaire. Ca nous fera gagner un peu de temps je pense... Le temps de monter dans notre canot avec nos blessés. » Rosie continuait d'occuper ses pensées et il ne se voyait pas la laisser sans protection durant les événements qui allaient survenir.

Ce fut ensuite au tour de Sandara de prendre la parole. Suivant le mouvement impulsé par Anne-Charlotte et Sorio, elle confirma qu'elle pourrait mener une partie de leurs compagnons vers le Promesse de l'Homme grâce à son tricorne magique. « On devrait pouvoir partir de la position proposée par Sorio. Si tant est que Plugg et sa clique soient obligé de débarquer par la face nord de la pointe nord. Si nous nous positionnons au sud, nous serons cachés de leurs regards. On pourra donc regagner le navire avec un sacrée avance sur eux. Il faudra "juste" faire en sorte de les éloigner du rivage pour nous cacher de leur regard le plus longtemps possible. »

Faisant la mou, Bessel répondit aussi par l'affirmative à l'homme au turban rouge. « Ouais, j'dois pouvoir m'occuper de leur canot. Mais je ne te promets pas la lune. J'ai d'abord un compte à régler avec ce gros lard de Maheem. Sur ma vie, je lui ferai payer ce qu'il m'a fait subir ! »

Les autres questions furent régler de manière assez expéditive. Le groupe de Plugg continuait d'avancer en direction des deux tonneaux d'eau bien mis en évidence et Kwurzk devait s'activer si l'on voulait que son sort serve à quelque chose. Il fut donc décidé que seuls les plus déterminés resteraient sur l'île en embuscade tandis que Sandara, Kwurzk, les deux blessés et le barde gnome repartiraient en direction du navire. Ca laissait donc Sorio, Anne-Charlotte, Bessel, Pateba et Inga à terre. Face à onze adversaires potentiels...



La première à se séparer du groupe fut Anne-Charlotte. La bretteuse préférait choisir son terrain avant que le combat ne s'impose à elle. Elle s'enfonça donc dans la jungle avec la ferme intention d'éventrer tout homme assez fou pour lui donner la chasse. Trouvant un endroit qu'elle pensait propice à une attaque surprise, elle revint sur ses pas afin d'étudier la situation et éventuellement attirer un ou deux adversaires sur sa piste si la nécessité s'en faisait sentir.

@Jyah, je ne sais pas si/comment tu souhaites te préparer à l'attaque. De mon côté, je considère sauf ordre contraire que tu te battras dans la jungle et après avoir attiré quelqu'un sur ta trace. Il me faut du coup un jet de discrétion pour prendre l'adversaire par surprise. J'ai également besoin d'un autre 1d20 prévisionnel. Si tu as autre chose en tête (comme rejoindre Sorio), c'est possible. Mais c'est à toi de me le dire dans ce cas.



Sorio, lui, s'assura que chacun eut bien compris sa mission avant d'imiter Anne-Charlotte. Fidèle à son idée première, il s'enfonça dans la jungle en direction des marais. Toute créature hostile et terrain difficile pourrait lui être d'un précieux secours si Plugg et sa bande se décidaient à lui donner la chasse à plusieurs. Ce cas de figure s'avérerait compliqué à gérer, mais vu les forces en présence, cela avait de fortes chances d'arriver. Se montrant prévoyant pour l'occasion, il se mit donc en quête du terrain propice à la mise en oeuvre de son plan.

S'armant de patience, il laissa donc des traces de son passage, espérant que ses ex-compagnons tomberaient dessus et remonteraient la piste jusqu'à lui.

@Tuix : Pareil que pour Jyah. Je comptais te placer seul dans les marais, en embuscade d'un ennemi. J'aurai besoin d'un jet de discrétion ainsi que la façon dont tu voudrais développer ton embuscade/combat, que tu mises sur l'effet de surprise ou non. J'aurai aussi besoin d'un 1d20 pour tout autre jet nécessaire.



Sitôt arrivés sur le rivage, Maître Fléau sauta à terre afin d'arrimer la navette à un solide rocher. « C'est bon, les gars ! Vous pouvez débarquer ! » Immédiatement à sa suite, sa bande de lascars posa également le pied sur la plage de galets. L'arme au poing, ils commencèrent par lâcher des sourires en coin et des rires de connivence. Une fois les vivres et l'eau sécurisé, ils auraient toute latitude pour s'attaquer aux petits nouveaux et leur régler leur compte définitivement.

Les autres membres, plus neutres, suivirent également Plugg et Fléau jusqu'aux tonneaux. Ils sentaient bien que quelque chose se tramait. L'air était devenu de plus en plus électrique à mesure qu'ils s'étaient rapproché de l'île. Et maintenant qu'ils étaient arrivés, ils comprenaient que les deux camps opposés allaient en découdre. Par sûr de savoir de quel côté pencherait la balance et quels avantages ils pourraient en tirer, ils firent de leur mieux pour rester en retrait.

Mais tout cela ne dura qu'un moment, jusqu'à ce que M. Plugg soulève le couvercle des deux tonneaux d'eau potable et satisfait, fasse à un signe du menton à ses hommes. « Allez-y ! » lâcha t-il d'un ton qui voulait tout dire. Aussitôt, comme un seul homme, tous ses fidèles, excepté Maheem se fondirent comme des prédateurs dans la jungle.

Voyant les autres matelots en retrait, il ajouta d'un ton calme mais tranchant : « Vous aussi, suivez-les. C'est l'heure de solder les comptes. Alors ramenez-moi nos hommes débarqués hier sur l'île par tous les moyens à votre disposition et je vous promets une belle récompense à la clé. Sinon... » Le capitaine ne finit pas sa phrase mais la menace plana suffisamment clairement dans l'air pour que chacun s'exécute et s'enfonce dans la forêt en quête des membres de la bande de Sandara.

Regardant ensuite le charpentier resté en retrait, il donna des ordres clairs : « Toi, tu ramènes les deux tonneaux sur la vedette et tu montes la garde en attendant notre retour. Compris ? » Le gros homme acquiesça vigoureusement, ce qui laissa le loisir à M. Plugg de s'enfoncer lui aussi à la suite de ses hommes.

La chasse était ouverte. Restait à présent à découvrir qui étaient les proies et qui étaient les prédateurs.



Bessel, qui s'était postée en embuscade non loin du lieu de débarquement de Plugg et les siens, vit l'occasion qu'elle attendait. Pateba qui avait refusé de la quitter progressait discrètement sur ses talons.

Allons-y ! lui fit-elle comprendre d'un signe de tête.

Se rapprochant en duo de la navette gardée uniquement par le gros kéléshite, la femme-rat en profita pour prendre son poignard en main et le planter dans le dos de l'un de ses violeurs trop occupé à porter le second tonneau jusqu'au canot. Le coup chassa subitement tout l'air contenu dans les poumons de l'homme qui tomba à la renverse. Essayant de voir qui l'avait attaqué par traîtrise, il comprit en voyant la tête de Bessel qu'il n'aurait pas pu tomber sur pire rencontre.« Attends... » lâcha t-il faiblement alors qu'il commençait à cracher du sang. « On peut sans doute négocier ? » demanda l'homme d'une voix sifflante.

Tout à coup, sur ce visage coupable vint se superposé celui plus familier de son ancien maître. Alors Whaneda ? Est-ce ainsi tu règles tes comptes ? En prenant tes ennemis en traître pour finalement les laisser vivre ? Pitoyable... Le reproche fit basculer l'équilibre mental précaire de la souris. Encore révoltée par le sort que le gros lard lui avait subir plusieurs jours plus tôt et la rancune tenace qu'elle gardait contre sa propre impuissance d'alors, Bessel vint se placer au dessus de Maheem tout en saisissant son arme à deux main et en la levant bien haut.

Puis obéissant à un signal secret, elle abaissa sa lame tout en poussant un cri strident. Le poignard cette fois se planta jusqu'à la garde dans le coeur du charpentier qui n'eut pour seule réaction que de lever mollement son bras en direction de son agresseur.

Sentant une partie de sa force la quitter après cette vengeance consommée, Bessel se laissa tomber à califourchon sur l'homme agonisant. C'est alors que la voix de son maître revint à la charge. C'est tout ? Tout ça... pour ça ? Hahaha, et moi qui pensais t'avoir formé mieux que ça !

La critique de la voix imaginaire eut pour effet de déclencher une une rage sanguinaire chez la jeune femme-rat. Ivre de colère, elle poignarda encore et encore le pauvre homme déjà mort au torse jusqu'à celui-ci ne soit plus qu'un ramassis de chair coupée, sanglante et d'os brisés. Continuant sans s'arrêter, la souris semblait prise d'une transe qui la mettait dans un état second. Elle frappa tant et si bien que le poignard perdit tout son mordant et que le torse de son adversaire n'avait plus rien d'humain lorsque son fidèle Pateba lui posa une main sur l'épaule pour la faire revenir à elle.

Reprenant alors conscience de son corps, elle vit sa belle fourrure blanche totalement couverte de sang. Pas une once de visage ou de son torse n'avait été épargné par le fluide rouge du macchabée. Mais loin de prendre peur, Bessel se pourlécha les babines. Sa vengeance avait été consommée et son affront lavé dans le sang. A présent, elle pouvait suivre le plan initial et s'occuper de la vedette.



Alors que Sandara avait fait monter tout le monde dans son tricorne à nouveau transformé en canot pour l'occasion, elle avait attendu quelques minutes que Kwurzk les rejoigne. Ce ne fut qu'ensuite qu'ils prirent la mer tous ensemble. La direction était claire. D'abord s'éloigner de l'île par l'est avant de remonter par le nord pour rejoindre le Promesse de l'Homme.

Soucieuse à l'idée d'être découverte trop tôt, la prêtresse regardait toutes les trente secondes par dessus son épaule. Ce ne fut que lorsqu'il furent assez éloigné de la côte que tout le monde entendit une importante explosion. « Bessel ! » cria la prêtresse lorsqu'elle comprit que la souris avait mis le paquet sur le nombre de bombes. Déjà qu'une seule d'entre elles pouvait déchiqueter une demi-douzaine de gryndilows, Sandara n'imaginait pas combien de bombes avaient été nécessaires pour provoquer un tel impact. De là où ils se trouvaient, ils pouvaient encore voir de la fumée et des bouts de rochers retomber de part et d'autres.

Mais la voix rassurante du nain la ramena à la raison. « Ne t'inquiète pas pour elle. C'était sa mission. Je suis sûr qu'elle est déjà en train de nous rejoindre avec Pateba. Continuons d'avancer. Nous devons nous rendre maître du navire avant que M.Plugg et toute sa clique ne comprennent ce qu'il s'est réellement passé. » Le visage épais de Kwurzk respirait la confiance et c'est rassurée que les membres à bord regardèrent de nouveau en direction de leur objectif.



Les choses avaient à peu près fonctionné comme prévu pour Anne-Charlotte et sa bande. Sandara avait réussi à repartir en direction du navire avec les siens sans attirer l'attention avant d'être arrivée à mi-chemin. Et entretemps, Bessel s'était rapprochée discrètement du bateau pour le saboter.

De fait, même si le bruit des bombes avait alerté les hommes partis à la chasse à l'homme dans la jungle, l'explosion les avait pris à dépourvu et les avait désorganisé. En désespoir de cause, Plugg décida de rappeler ses hommes à l'ordre en soufflant dans son cor deux fois. A l'attaque, et pas de quartiers ! Le signal était clair. Et comme il s'y attendait, certains de ses hommes se reprirent. Mais pas tous, loin de là. Et c'est tout ce qu'il fallait à Sorio et les siens restés sur l'île pour tirer parti de la situation.

Prêts à les recevoir, les rebelles s'étaient placés en embuscade, attendant le bon moment pour frapper.

Modifié par un utilisateur lundi 9 avril 2018 21:48:25(UTC)  | Raison: suite et fin du RP