Et effectivement, un quart d'heure plus tard, une occasion se présenta.

Embusquée derrière un épais taillis, Anne-Charlotte entendit la voix familière du Capitaine Plugg qui se frayait un chemin non loin d'elle. « Attendez que je vous attrape et on va bien rigoler quand je vous écorcherai vif ! » A coup de sabre et de son célèbre chat à neufs queues, l'homme avait suivi un sentier naturel qui l'avait mené vers une petite crique contenant les vestiges d'une barque. Peut-être voulait-il s'assurer que personne ne prendrait la fuite par ce chemin. Mais ce qu'il ne savait pas, c'est que nul fuyard ne l'attendrait ici. Sandara et les autres étaient déjà à mi-chemin du Promesse de l'Homme. Non, tout ce qu'il l'attendait ici, c'était une femme prête à lui régler son compte qu'il le veuille ou non. Restait à savoir lequel des deux sortirait vainqueur de la confrontation.

Prête à en découdre, Anne-Charlotte ne fit pas attention à la petite branche à sa droite qu'elle fit craquer en se préparant à frapper. Le bruit caractéristique alerta le capitaine qui était resté sur ses gardes tout du long. Sûr de lui, il harangua la rebelle embusquée. « Sors de là qu'on en finisse proprement. Inutile de te cacher dans les fourrés comme un pleutre! »

Voyant la bretteuse lui faire face sabre au clair, il se crut en position de force et décida de provoquer son adversaire. « Tiens donc qui voilà ! La donzelle au sabre. Appelle donc tes alliés cachés en embuscade qu'on règle ça vite fait, bien fait. J'ai assez de mes deux mains pour vous envoyez manger les pissenlits par la racine. » Et ce faisant, il se porta au devant de son adversaire pour l'attaquer. Malheureusement pour lui, Anne-Charlotte avait été plus vite. Elle avait donc paré la première attaque et esquivé la seconde sans mal et en profita pour contre-attaquer, créant ainsi une profonde blessure le long du bras gauche de Plugg qui jura en se mettant en garde.

Jets de dés

Déroulement du round 1:

Modifié par un utilisateur dimanche 15 avril 2018 19:01:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Encore tapi dans les fougères, Sorio incantait de quoi lui donner la force de terrasser ses adversaires, faisant appel à sa divinité exécutrice pour assurer son efficacité. Et ceci étant, il concentra son regard sur la silhouette de celui qui venait de pénétrer dans les marais. Un large sourire vicieux et malsain éclaira le visage du médiogaltien lorsqu'il reconnut la démarche caractéristique de Maître Fléau. Isolé, l'homme serait une cible parfaite à éradiquer, probablement dans la douleur la plus totale!
Voilà de quoi tenir ma revanche! Ô Achaékek, tu m'honores de ce présent et son assassinat va venir orner tes trophées!

Alors que le barbu avançait dans sa direction, Sorio prit une respiration de concentration qui retira son sourire pour ne laisser place qu'à un masque fatidique d'un homme prêt à mener son dessein à bien. Fléau cherchait de toute part, tournant la tête dans plusieurs directions en quête de proie. C'était sans savoir que le pirate au turban rouge s'apprêtait à surgir de sa cachette! Dans un élan et un silence solennel, Sorio bondit pour fondre sur le Second du Promesse de l'Homme!

Seul l'éclat de sa lance et le halo de lumière rougeâtre qui manifestait la présence magique des dons de l'inquisiteur auraient pu trahir sa présence. Mais Fléau était trop préoccupé à fixer le paysage au moment où la pointe effilée de l'arme de Sorio vint se ficher dans son flan, laissant place à une blessure béante et sanguinolente. Les pupilles étrécies, le médiogaltien se lécha la lèvre inférieure à la vue de l'hémoglobine! Sans dire mot, il faisait face à son assaillant : il était clair que le pirate venait d'engager le combat pour faire expier tous ses pêchers à un Fléau incapable de pouvoir les comptabiliser. Et la seule issue possible serait la mort de l'un des deux protagonistes!


¤ Action complexe de charge sur Fléau en K7;
¤ Action rapide de Jugement de protection avec le don de jugement renforcé (+3 crans sur 1 jugement/jour) => +2 à la CA sur ce combat.
-2 (charge) + 2 (jugement renforcé de protection) = pas de malus sur la CA au prochain tour (donc CA 18)
¤ Action immédiate : utilisation d'une Détermination d'Agression pour relancer une attaque sur Fléau (ce second jet est obligatoirement pris en compte, même s'il est pire que le premier, genre un fumble).

Bouclier de la foi (30 rounds),
Arme magique (30 rounds),
Stimulant (10 rounds),
Assistance divine consommée dès le round de surprise.

Modifié par un utilisateur mardi 17 avril 2018 17:44:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

M. Plugg serra les dents devant la provocation d'Anne-Charlotte et les deux estafilades consécutives. L'homme tentait de garder son sang-froid mais la veine qui battait sa tempe indiquait clairement que le capitaine avait mordu à l'hameçon. Clairement, l'homme ressentait une certaine appréhension à combattre une adversaire lui tenant la dragée haute.

Tentant de répliquer pour clouer le bec à son adversaire, il se fendit d'un coup d'estoc de son sabre avant de tenter de frapper la bretteuse au visage avec son chat. Anne-Charlotte avait comme la fois précédente voulu parer la première attaque. Mais cela la desservie. Préparé à une telle parade, M. Plugg s'en servit pour tromper l'épéiste et lui porta un vilain coup de sabre qui coupa l'intérieur de sa cuisse droite. La veine n'était pas coupée, mais cela s'était joué à deux centimètres. Un peu plus, et ce n'était pas seulement sa mobilité qu'Anne-Charlotte aurait perdu.

Fier de son propre succès, le capitaine Plugg se permit de rétorquer à son adversaire : « Les donzelles, je finis toujours par les mater. Elles crient de plaisir ou de douleur, mais elle finissent toujours pas crier. Attends encore un peu et tu vas y arriver toi aussi ! »

Puis soudain, comme s'il avait déjà convenu d'un signal, Plugg se mit à brailler : « SHIVIKAAAAAAAH ! » Lançant un sourire torve à Anne-Charlotte, l'homme lui lança un regard qui traduisait bien la galère dans laquelle la jeune femme allait se retrouver.

Jets de dés

Déroulement du round 2:

Modifié par un utilisateur jeudi 19 avril 2018 00:18:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le médiogaltien en combat faisait preuve d'un stoïcisme à toute épreuve. Sorio n'avait réagi ni à la vindicte de Fléau ni même à la hachette qu'il esquiva un peu tard, provoquant une coupure bénigne qui laissa perler quelques gouttes rouges vives sur son nez. Toujours dans un mutisme effroyablement frustrant pour son adversaire, il arracha la pointe de sa lance encore fraîchement tâchée avant de pivoter sur ses pieds baignant dans la boue. La lance virevolta pour esquiver le bras du barbu encore en train de rire comme un gros lard lorsque le pirate enturbanné força sur la hampe de son arme pour la ficher dans l'épaule opposée de son assaillant!

Achaékek, ton offrande arrive!

Le prêcheur avait à nouveau blessé brutalement l'homme au fouet alors que sa lance continuait à briller d'un éclat cramoisi. Soufflant simplement pour reprendre sa concentration, ce qui envoya quelques gouttes de son sang depuis son nez vers le sol, Sorio se remit en position en s'écartant de la portée de Fléau. A nouveau en garde et prêt à accueillir un assaut, il claqua des doigts pour générer une image trouble de lui-même, portant davantage de confusion à la situation!

Il est temps d'expier toutes tes malveillances dans la douleur!


¤ Action simple d'attaque sur Fléau;
¤ Action rapide de Jugement de protection avec le don de jugement renforcé (+3 crans sur 1 jugement/jour) => +2 à la CA sur ce combat (donc CA20).
¤ Action immédiate : utilisation d'une Détermination d'Agression pour relancer une attaque sur Fléau;
¤ Pas de placement en K8;
¤ Action de mouvement : utilisation d'un Double Illusoire => une attaque qui touche a 50% de cibler l'image, une attaque qui passe contre Sorio ou qui rate de moins de 5 points détruit l'image.

Bouclier de la foi (29 rounds),
Arme magique (29 rounds).

Modifié par un utilisateur jeudi 19 avril 2018 18:03:23(UTC)  | Raison: Non indiquée

La satisfaction intérieure de la flibustière devant l'air déconfit de son adversaire fut de courte durée. L'homme avait l'air réellement troublé et intimidé par Anne-Charlotte et son escrime rapide et incisive mais trouva néanmoins le moyen de lui infliger une cuisante douleur à la cuisse.
La jeune femme lâcha un grognement étouffé en reprenant appui sur sa jambe.

'Tain, c'est pas passé loin ! Va falloir bander ça proprement si tu survis ma belle !

L'heure n'était pas aux complaintes et la belle n'allait pas se laisser démonter au premier sang versé. Pourtant, l'appel du capitaine à la psychopathe qui lui servait d'alliée inquiéta Anne-Charlotte. Il paraissait improbable qu'autant de monde ait suivi sa piste à elle. Mais après tout avec ces crevures, on pouvait s'attendre à tout, et généralement au pire.
Si du monde rappliquait, mieux valait en finir le plus rapidement avec cette charogne de Plugg.

Resserrant sa poigne sur son sabre, Anne-Charlotte se fendit d'un coup d'estoc magistral vers la poitrine de son adversaire, glissant sous sa propre lame et lui perforant l'abdomen de part en part. La rate ou le foie peut-être ? En tout cas une bien vilaine blessure qui aurait laissé sur le carreau quasiment n'importe quel humain qu'Anne-Charlotte avait déjà eu à combattre jusqu'ici.
Pourtant en retirant prestement les trois pieds d'acier qui laissèrent un épais filet de sang dans le sable entre eux, comme un trait d'union, elle eu la conviction que cela ne serait pas suffisant pour venir à bout de ce monstre.

« On va voir qui crie le plus fort crevure ! T'as plutôt intérêt que ta chienne rapplique vite pour lécher tes plaies pauvre petit capitaine incapable de se défendre tout seul. » lança-t-elle d'un ton acerbe ou perçait la haine et le mépris mêlés d'une certaine joie sauvage. L'odeur et la vu du sang l'excitait plus qu'elle ne l'aurait cru. Elle ne pu retenir un sourire cruel au coin de ses lèvres.

Qu'il mente ou pas, Anne-Charlotte était acculée dans sa crique et ne pouvait faire grand chose de plus qu'espérer en finir avec lui avant que quelqu'un d'autre se pointe. Prête à parer et riposter à la moindre attaque du sabre de son adversaire ou ne lui laisser aucune chance de fuir s'il l'idée lui venait Anne-Charlotte laissait l'adrénaline de la bataille affluer dans son corps et mettre en sourdine toute la fatigue et la douleur lancinante qui lui tiraillait la cuisse.

Modifié par un utilisateur vendredi 20 avril 2018 13:09:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Tu parles trop. » cracha Anne-Charlotte avec mépris en voyant Plugg reculer d'un pas.

L'instant d'après la doucha violemment comme un paquet d'eau lors d'une tempête. Mais des comme ça, elle en avait vu des tas, et il faudrait bien plus mettre au sol un marin comme elle.

« T'es à c'point pathétique qu'y t'fallait bien ça pour qu'une femme soit mouillée d'vant toi pauvre sans-couille » dit-elle, caustique, en s'épongeant les yeux d'un revers de manche.

La vague avait au moins eu le mérite de la rafraîchir et avec la chaleur et le soleil de plomb, c'en était presque bienvenu. Ragaillardie par ce coup d'eau, Anne-Charlotte se rua sur Plugg avec une ardeur renouvelée si cela était encore possible, interrompant ses appels qui commençaient à prendre des airs désespérés.

Esquivant d'un geste souple un coup de sabre rapide mais prévisible, elle se jeta quasiment contre le corps de son ennemi, sa lame s'enfonçant entre deux côtes et lui ressortant entre les omoplates dans une gerbe de sang.
Un coup magistral et plein de panache dans lequel elle avait mit toute son énergie et son talent, entièrement concentrée sur un objectif : donner la mort. La garde de son arme ruisselait du fluide vital de Plugg, collée à son torse alors qu'il hoquetait de stupéfaction.

« La voilà ma place. Celle de capitaine ! » Gronda-t-elle d'un ton solennel.

Anne-Charlotte n'était pas certaine d'avoir atteint le cœur, mais s'il survivait à ça elle rangerait mentalement Plugg dans la catégorie des créatures montreuses ou quelque chose du genre.

Elle se rejeta prestement en arrière en appuyant de sa main libre sur la poitrine de celui qu'elle ne considérait plus comme son supérieur. Déjà de nouveau prête à affronter la suite si suite il y avait, la pirate surveillait son adversaire autant qu'elle restait parée à l'éventuelle arrivé de renforts pour lui.

Modifié par un utilisateur vendredi 20 avril 2018 14:34:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Un rictus mauvais parcourut le visage de Sorio lorsque Fléau but la gourde : son adversaire était en train de cramer ses dernières ressources et il s'agissait de stratagèmes que le médiogaltien maîtrisait parfaitement, au point de ne pas en être dupe! Tout comme les aboiements de ce chien qui en appelait à l'équipage entier alors qu'il avait été le seul à se présenter dans ce duel! Si le Second de Plugg avait pu lâchement envoyer de la chair à canon à sa place, il ne se serait pas privé!

Sans plus tarder pour mettre fin à ce combat d'expiation, le pirate prit appuie sur un petit rocher avant de se propulser, lance en avant, directement sur son ennemi! Au même moment, il prononça les seuls mots qui lui avaient été nécessaires pour tout cet affrontement, ce qui eut pour conséquence de tinter ses bras d'un pourpre lumineux jusqu'au bout du pic qui vint transpercer le sternum de sa cible :
« Qu'Achaékek en soit témoin : les infamies de ce pêcheur viennent d'être purifiées par ce jugement! » Probablement trop surpris ou trop distrait, Fléau ne parvint pas à esquiver, ce qui lui valut un râle sourd mêlé à un bouillonnement sanguin dans sa bouche aux dents dorées!

¤ Pas de placement en K6;
¤ Action rapide de changement de jugement : Jugement de justice avec le don de jugement renforcé (+3 crans sur 1 jugement/jour) => +2 au toucher (et CA redescendue à 18);
¤ Action simple d'attaque sur Fléau.

Bouclier de la foi (29 rounds),
Arme magique (29 rounds).

Modifié par un utilisateur samedi 21 avril 2018 14:45:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pendant un instant qui lui sembla hors du temps, Anne-Charlotte vit le corps de son adversaire choir lamentablement, comme au ralenti. Quelque chose en elle trouva sa place, comme un déclic. Elle n'arrivait pas vraiment à réaliser. Mais elle sentait, elle avait réussi. Elle avait vraiment vaincu Plugg, alors même qu'au fond elle n'y croyait pas vraiment. Besmara guidait sa lame et poussait sa voile, c'était désormais une certitude.

L'homme bafouilla quelques gargouillis auxquels elle ne prêta aucune attention. Elle aurait sûrement du dire quelque chose, trouver les mots justes ou autre, comme dans les bonnes histoires... Mais rien ne vint et elle regarda Plugg expirer sans trouver quoi répondre à son dernier monologue.

Epuisée, elle s'écroula à genoux dans le sable, la douleur à la cuisse se rappelant à elle soudainement avec la chute d'une partie de l'adrénaline du combat.
Mais il n'était pas temps de trainailler. Bien qu'aucun renfort ne semble se pointer si vite, le temps était compté. En hâte, Anne-Charlotte banda tant bien que mal sa plaie en la comprimant avec le foulard de Plugg. Elle récupéra sans vergogne son sabre, son fouet et ses autres possessions et richesses avant de se lancer vers la suite de son aventure à la nage.

Elle avait tué le capitaine, il en fallait désormais un nouveau pour leur navire, et bien que chacun compte dans le nouvel équipage qu'elle formait avec ses compagnons, ils ne pourraient l'attendre éternellement si elle traînait.
Avec une pensée pour ses amis, et particulièrement Kwurzk, Bessel et Sorio qu'elle espérait en sains et saufs, elle plongea sans un regard en arrière pour la dépouille de Plugg, laissée comme un avertissement mortel pour quiconque souhaiterait se lancer à sa poursuite.

L’instant où Sorio finit de tracer son message dans le sable fut le moment que choisit Le Rouge pour réapparaître. Arme au poing, on pouvait voir à la sueur dégoulinante de son front et aux débris de végétation accrochés dans ses vêtements que l’homme n’avait pas spécialement cherché à être discret en parcourant l’île. Rouge comme une écrevisse et soufflant comme un boeuf en plein labeur, il avait pour lui les yeux d’un possédé.

Heureusement, Sorio avait les idées claires et lui annonça rapidement que Sandra était sauve. Cog, rassuré, reprit contenance sur lui-même et accompagna l’inquisiteur à la nage jusqu’au bateau.



Dans la cambrousse à crapahuter parmi les crapauds, moustiques, sangsues et autres joyeusetés du genre, les deux kéléshites rouspétaient. « Par la vierge, quelle foutue galère ! Putain, mais qu’est-ce qu’on fout là, Lubeq ? » lança le premier en écrasant un moustique sur son bras qui se trouvait être aussi épais que la jambe de son collègue. Le muscle avait frémit sous le choc et une tâche rougeâtre s’était étalée à l’endroit de l’impact.

« Figures-toi que je me posais la même question, Kobad. Qui m’avait dit qu’on gagnerait plus en s’engageant sur un navire marchand plutôt qu’en accompagnant Mastebek à Merab ? Et regarde-nous maintenant. Deux fichus poissons qui suffoquent hors de l’eau. La prochaine fois, plutôt que de me parler de tes idées à la con, tu pourras prendre te les mettre où je pense ! » répondit son collègue, agacé.

Devant la colère contenue de Lubeq, son compatriote tenta de tempérer ses propos. « Bah, ça nous fera une belle histoire à raconter une fois qu’on sera revenu chez nous. T’imagines toutes les donzelles qu’on va lever avec la paye qu’on va récupérer ? Tu te rappelles du partage du butin quand le grand barbu a abordé le bateau qu’on était sensé défendre ? Moi, je te le dis. On va se faire des couilles en or. Y’a qu’à voir. Je suis sûr que ta fameuse Siphrane, elle va pas te laisser le temps de t’installer qu’elle va te sauter sur le poireau. Et en moins de deux, elle n’aura fait tout plein de gosses ! Crois-moi, Lubeq, tout ça, c’est que passager. Tout va s’arranger. »

Kobad voulait se montrer confiant devant son ami car après tout, s’ils en étaient là aujourd’hui, c’était bien par sa faute. S’il n’avait pas parié toute sa dernière paye de son dernier job aux dés et qu’il n’avait pas culbuté la fille de son patron durant la mission d’avant, lui et Lubeq auraient encore du boulot au pays. Enfin, le bon point dans tout ça, c’est que Lubeq n’était pas encore au courant de tous les détails de l’histoire.

Alors que le duo enjambait une souche morte, il repensa alors aux consignes qu’ils avaient reçu. Retrouver les gars envoyés sur l’île et leur faire la peau. Le capitaine avait été formel. 1000po par tête, c’était la prime en vigueur pour tout gars qui relevait le défi. A bien y réfléchir, ça valait le coup de se donner un peu de mal durant une journée. Essayant de faire un rapide calcul du pactole qu’il pourrait en tirer et comment il pourrait le dépenser, Kobad ne fut pas aussi attentif à son environnement que l’était Lubeq. Heureusement, ce dernier l’arrêta. « T’as entendu ça ? » lança le grand mince. Les sens en alerte, il s’était arrêté pour écouter son environnement avec attention.

Mais lorsque Kobad tendit l’oreille, il n’entendit rien d’autre que le bruit des insectes qui bourdonnaient autour de sa tête. S’agaçant de cet arrêt inopiné, il répondit « Non, j’entends rien que ces foutus porceaux qui veulent me sucer le sang. Viens, remettons-nous en rou…  »

« Schhhhh, schhhhh, schhhh, attends. J’ai entendu un truc. J’en suis sûr ! »

Soudain, sans crier gare, une poignée de morts-vivants sortit des fourrés et tomba sur le duo kéléshite. Kobad, loin d’être préparé, ne put éviter les doigts crochus et à moitié décomposés qui se tendirent vers lui. Très rapidement, ses cris de lutte se transformèrent en cris de désespoir. On put l’entendre à plusieurs centaines de mètres alors que Lubeq, lui, n’avait pas perdu son temps et s’était mis à fuir sans faire attention à la direction qu’il prenait. Malheureusement, paniqué devant cette attaque face à laquelle il se sentait démuni, le vieux kéléshite se prit le pied dans une racine et chuta. Chute fatale s’il en est car les morts-vivants le rattrapèrent et ne perdirent pas de temps en fioritures. Ils profitèrent de ce nouveau repas alors que les cris de Kobad s’étaient déjà tus depuis de longues minutes.



Sur le pont de la Promesse de l’Homme. Sorio, accompagné de Cog, étaient de retour sur le navire. Enfin !

En fait, après toutes ces épreuves, une respectable partie des marins partis sur l’île des Os-Brisés avaient réussi à revenir sur le navire en vie. Rien que le dire relevait de l’exploit. La mission, qui était au départ une mission de ravitaillement, s’était transformée en mission de sauvetage, puis en mutinerie volontaire avant de basculer en guet-apens afin de contre-attaquer et de solder les comptes. Et soldés ils étaient à présent.

Tout du moins, dans les grandes lignes. Tout le monde en était conscient et ravi. Anne-Charlotte et Sorio purent d’ailleurs le constater en se hissant sur le pont principal du navire. L’accueil auquel ils avaient eu droit était bien plus qu’un chaleureux accueil. C’était un accueil festif et exhubérant. Principaux leaders de leur action armée, ils avaient mené de main de maître leur plan qui avait permis de se débarrasser de M. Plugg et Maître Fléau, leurs deux plus dangereux tortionnaires. Ne flanchissant pas devant la difficulté, ils avaient fait face pour reprendre leur vie en main.

Il n’y avait qu’à regarder le visage des survivants pour s’en rendre compte. Sandara arborait un sourire éclatant alors que Rosie avait posé son bras musclé sur les épaules de Kwurzk, lui donnant l’accolade à la manière de bons compagnons. « Ah ah ah ! On l’a fait ! On l’a fait, t’as vu ça ?! » Ambrose « Tripaille de Poiscaille » non plus n’était pas en reste. Le gros père n’arrêtait pas de prendre Bessel dans ses bras pour la faire virevolter entre deux embrassades musclées. « T’es en vie ? Puteborgne, j’en crois pas mes yeux. C’est un miracle ! Comment t’as fait, Boule-de-Poil ? » La scène de liesse était presque totale. Il n’y avait qu’Amara et les mwangis qui se montraient plus réservés. Sans doute une histoire de différence de culture à moins qu’ils aient d’autres soucis en tête. Mais peu de personnes y attachèrent d’importance. L’heure était à la fête. C’était pour eux la promesse d’une nouvelle vie.

Mais après plusieurs minutes de bonne humeur - et d’attente - , Sandara se décida finalement à prendre la parole. Ne minimisant pas leur succès, elle choisit de mettre sur le tapis leur principale priorité et de reposer les choses dans leur contexte. « Les gars, je sais que certains ne sont pas encore revenus. Mais il va falloir mettre les voiles. Si notre bateau coule ici, toute notre aventure n’aura servi à rien et je crois pas que Maheem ait réussi à complètement réparer le trou qu’on a subi au niveau de la coque. Je pense que notre principale priorité, c’est d’abord d’arriver à se barrer d’ici, voire de faire retaper notre navire. Après… »

Embrassant ses compagnons d’un regard général, la prêtresse laissa la question en suspens. Chacun avait une histoire et des priorités différentes. Certes, tout ce beau se sentait lié par les épreuves qu’ils avaient traversés. Mais est-ce que cela serait suffisant pour garder le groupe intact ? Les prochains jours en décideraient. En attendant, chacun y alla de son commentaire sur la suite des événements. Du dernier arrivé au plus taciturne, de la plus m’as-tu-vu au plus réfléchi, chacun avait une idée sur la meilleure manière de s’en sortir. Certaines propositions bien sûr frisaient l’absurde (mais le monde des pirates ne l’était-il pas par moments ?) quand d’autres se révélaient tout bonnement impossible à relever.

Il fallut attendre l’intervention d’Amara pour qu’une piste sérieuse soit considérée. « J’ai peut-être un début de plan à vous proposer. » commença t-elle par dire. Sa voix, comme d’habitude contenait une fougue contenue qui se dissimulait derrière une couche de sérieux. « Vu que je suis la seule capable de tenir la barre à bord, j’étais mise au courant d’une partie des plans de M. Plugg et de sa clique. Ils avaient prévu de retaper le bateau dans un port pirate. Si je me trompe pas, je pense qu’on faisait voile vers les Pétards du Frêle. Je crois qu’on devrait suivre leur plan. Et c’est pas parce que je veux me barrer d’ici que je dis ça. C’est le seul port pirate à proximité que je connaisse et qui nous permettrait de retaper le navire. »

Certains purent entendre le discours. Cependant, d’autres comme Sorio et Kwurzk demandèrent d’attendre un peu avant de repartir. Sorio fit sonner le cor récupéré plus tôt car certains de leurs compagnons n’étaient pas encore revenus. Et après les épreuves traversées ensemble, il leur paraissait logique d’attendre un peu. Sur deux jours complets, quinze minutes de plus ne feraient pas une grosse différence. Pour autant, nul ami ou ennemi ne pointa le bout de son nez. C’est donc le coeur lourd que le Promesse de l’Homme dut reprendre la mer.

Test d’Artisanat (bateaux) ou Connaissances (Ingénierie) ou Connaissances (folklore local) ou Profession (marin). DD10




Seule, sérieusement blessée et toujours poursuivie par son adversaire, Inga courait. Son combat s’était mal passé et le vicieux Subom avait réussi à retourner l’affrontement à son avantage. L’ulfe avait donc chercher à prendre la tangente pour survivre. Haletant à chaque pas, elle cherchait à présent à revenir vers le rivage. Bien sûr, elle avait entendu plus tôt le son du corps du capitaine. Elle craignait donc que ses alliés aient perdu l’affrontement. Mais elle n’avait plus rien à perdre à présent. Avec un peu de chance, un allié se trouverait à proximité, et elle pourrait renverser la situation. C’était son idée fixe. Après la mort de son mari lors de l’abordage du Promesse de l’Homme, trouver de valeureux compagnons d’arme avait été un soulagement pour elle. Encore quelques instants, et ça sera bon ! pensait-elle.

Mais sa déconvenue n’en fut que plus grande lorsqu’elle finit par sortir de la lisière de la jungle. Regardant au loin, là où les siens auraient du l’attendre, il ne se trouvait plus rien que la mer. La mer à perte de vue. Ce n’est qu’en forçant le regard qu’elle vit à la limite de l’horizon un petit triangle de voiles. Partis ! Sans moi ! Un sentiment de désespoir se mit à la submerger alors qu’elle comprit qu’elle avait été abandonné sur cette île. Lâchant son arme, elle se sentit tomber au sol.

Ce ne fut que quelques instants plus tard, lorsque Subom la rejoignit qu’elle sortit de sa léthargie. Jurant lui aussi lorsqu’il comprit que la bateau était reparti sans lui, il regarda Inga qui se mit à rire de manière incontrôlée. « Ah ah ah, je vais sans doute crever par ta main mais tu peux pas savoir à quel point je suis heureuse que tu vas pourrir sur cette île maudite tout seul ! Entre les goules et les gryndilows en plus, tu vas pas faire de vieux os. Ha ha ha ! Je te paris que dans moins d’un mois, tu sera canné ! » lâcha la guerrière avant de repartir dans un fou rire dément.

Pourtant Subom, qui aurait du la tuer sur place ou au moins réagir devant la provocation, se contenta de la dévisager avec une expression indéchiffrable. Il continua tant et si bien qu’Inga finit par s’arrêter pour lui demander : « Quoi ?! T’as perdu ta langue en même temps que tes couilles, tes potes et ton courage ? »

Finalement, le pirate se décida à répondre. « Non, mais à situation désespérée, réponse désespérée… Ecoute, on a été abandonné sur cette île et on est sans doute les deux seules âmes qui vivent à des nautiques à la ronde. Tu veux me faire la peau, et moi, je te tringlerai bien contre ton gré encore une fois avant de te dessiner un joli sourire sur la gorge. Mais ni toi ni moi ne voulons mourir ici. Alors faisons une trêve. Je te soigne. Je prends soin de toi. On survit. On se fait la malle par n’importe quel moyen. Et une fois tiré d’affaires, chacun reprend sa route. On pourra même baiser ou s’entretuer selon ton envie à ce moment-là. Qu’est-ce que t’en dis ? »

La proposition prit Inga de court. Elle avait toujours prit les hommes de Plugg pour des enfoirés sans cervelle, mais celui-ci avait deux sous de jugeote. Seul, il ne survivrait pas bien longtemps. Alors qu’à deux… Bien sûr, elle ne se faisait pas grand illusion sur leurs chances de survie et elle ne s’imaginait pas faire équipe avec l’un de ses violeurs. Mais comme il l’avait deviné, elle ne voulait pas mourir ainsi. Se mordant la lèvre jusqu’au sang devant le choix cornélien, elle finit par trancher. Sans dire un mot, elle tendit la main afin que l’autre l’aide à se relever.

Une fois remise sur pied, Subom l’aida à avancer et elle se mit à partager les informations dont elle avait connaissance. Leur survie ici dépendrait de leur capacité à faire équipe dans les jours qui viendraient.