Alors qu'Eldarion et Darmrok écoutait la conversation, Solveig commença à s'intéresser aux environs.
Malgré ses dons naturels, la lourde pénombre empêchait de discerner les détails au delà d'une vingtaine de mètres. On pouvait tout de même deviner des bâtiments ou des chemins, voir même des activités et ou des mouvements d'êtres se déplaçant dans les rues, il était impossible d'en deviner la source sans s'approcher physiquement.
Inconsciemment, son attention se reporta sur Doua, Berbie et leur interlocuteur, seuls éléments discernables depuis là où elle se trouvait.

« - Oui c'est bien cela. Ilamin Vent d'Argent, »répondit l'elfe, toujours en elfique.

« - Je suppose que vous avez été rappelé à Celwynvian par nos dirigeants en prévision de la "catastrophe imminente", » ajouta t il sur un ton dédaigneux en appuyant sur les derniers mots.« Quelle perte de temps ridicule, ne trouvez vous pas ? Un simple phénomène météorologique inconnu et il n'en faut pas plus pour qu'un groupe de vieillard sénile déclare la fin du monde et rapatrie tout le monde à Iadara, et que tous les illuminés du coin se proclament héraut de l'apocalypse et se mettent à clamer des absurdités à tout va en pleine journée. J'en discutais il y'a quelques minutes à peine avec le Gardien du savoir Eloquan, mais nos avis divergent. Je m'apprêtais justement à rentrer chez moi quand... quand... »

Son regard se perdit un instant dans le vague, comme s'il venait d'oublier ce qu'il faisait ici.
Puis ses yeux se posèrent à nouveau sur Berbie puis sur Doua, et il poursuivit :

« -...quand j'ai croisé cet enfant tout seul dehors.
Enfin bref, vous voilà informé.
Veuillez raccompagner ce jeune humain, j'ai suffisamment été retardé. »

Il commença alors à reprendre sa route.

Berbie était déçu. L'elfe, négligeant pour ainsi dire complètement sa présence, n'avait répondu à aucune de ses questions. En prime, ses dernières remarques n'avaient fait qu'attiser sa curiosité. De quelle catastrophe imminente et/ou phénomène météorologique inconnu parlait-il ? Il se tourna vers Doua et lui lança un regard implorant signifiant clairement qu'il espérait qu'il puisse tirer plus d'informations de la part de cet étrange individu avant qu'il ne s'en aille.

l'image que j'avais en tête à la description de Berbie regardant Doua...


Regardant d'un air distrait son congénère avant, suspicieux, de porter son regard sur les alentours, il se retourna vers ses compagnons encore occupés à étudier le monde miniature. « Mmmh ça ne me dit rien de bon: nous voyons, plus que nous sommes réellement, à Celwynvian... et des millénaires auparavant et à l'aube de l’avènement des drows. Étrange... mais tenez-vous prêt, je doute que notre ennemi ait voulu donner un cours d'histoire politique et d'urbanisme ancien à nos alliés!  »

Solveig essayait de reformer l'image générale avec les pièces de puzzle que l'elfe venait de leur fournir mais elle n'arrivait pas à les assembler et ça l'agaçait. L'apocalypse annoncée était-elle vraiment la chute de la Pierre-Etoile et la fin de l'empire d'Azlant ? Si oui, ils étaient arrivés dans le passé de la cité et elle n'était pas certaine que ce soit une bonne chose, surtout si les drows avaient pour projet de jouer avec la trame temporelle.

La voix grave de Darmrok l'arracha à ses réflexions, elle hocha la tête en signe d'assentiment.

« Allons-y, oui, ça ne sert à rien de rester planter ici, où que soit ce "ici". Nous en apprendrons plus au fur et à mesure, notamment sur cette apocalypse. »

Eldarion revint légèrement sur ses pas pour examiner leur zone d'arrivée.
Fléchissant les genoux, il s'accroupit pour pouvoir mieux observer le sol, mais les seules traces de pas récentes qu'il dénicha était celles de son propre groupe.

Mais alors qu'il allait laissé tomber, des petites tâches sombres se fondant presque totalement avec l'obscurité ambiante attira son attention. Il frotta légèrement sa main sur l'objet de sa curiosité et la porta à son nez.
Aucun doute, il s'agissait de traces de sang. Elles s'éloignaient en direction de la grande avenue qui partait en direction du Nord-Est. Mais ce qui était extrêmement bizarre, c'était que le fluide était sec et oxydé, raison pour laquelle il ne l'avait pas aperçu plus tôt.
D'après son expérience de chasseur, la personne blessée qui avait laissé du sang à cet endroit l'avait probablement perdu depuis presque une journée...

Pour rappel, Celwynvian telle que vous la connaissez.
Vous vous trouvez actuellement près du 1.

Voyant l'elfe partir, Berbie revint aux dures réalités de leur mission. Il rejoignit Eldarion, l'air absorbé et sérieux. Et, comme si de rien n'était, il passa à côté d'Onyx et lui passa doucement la main sur l'échine, comme si de rien n'était. Cela le démangeait depuis plusieurs heures et l'occasion était trop belle. De toute façon, vu son état de délabrement physique, perdre une main ne changerait pas grand chose. Ayant malgré tout écouté ce qu'avait dit le compagnon de la panthère noire, il exprima son opinion avec hésitation, tant les choses le dépassaient : "Si nous sommes remontés dans le temps, quelques secondes d'écart au départ ont pu se transformer en quelques heures à l'arrivée, non ?" Il se tourna vers Doua et Solveig, attendant leur avis "d'expert".

Doua restait pensif, regardant Eldarion s'afférer à trouver des pistes, qu'il ne voyait pas. Il ne savait toujours pas où ils se trouvaient et cela ne lui plaisait pas. Il se retourna vers Berbie lorsque celui-ci l'interrogeait. D'un ton étonnement honnète et sympathique : « Je l'ignore mon ami, mais ton idée est plausible.

Mais je suis d'accord avec Darmrok, le sang est la seule piste! Et cela ne sert à rien de rester plus longtemps à se morfondre en interrogation : suivons-la !
A défaut de réponses, nous trouverons au moins des ennemis à abattre! » fit-il, tenant son arbalète prête, un carreaux d'acide chargé.

Perdu dans une environnement inconnu, le groupe décida de se raccrocher au seul élément qu'il pensait fiable, à savoir des traces de sang s'éloignant de leur point d'arrivée en direction du Nord-Est. Pas totalement confiant dans leurs hypothèses, ils se mirent tout de même en route.

Il s'avéra rapidement que pister dans cette pénombre ambiante était assez ardue. Les luminaires, preuve qu'ils faisaient "nuit" dans le monde où ils se trouvaient, installés à intervalles réguliers le long de l'avenue éclairaient suffisamment les lieux pour qu'ils puissent suivre le chemin, mais même la lumière diffusée semblait avoir quelque chose de sombre. Un célèbre écrivain avait un jour précisé que l'obscurité n'était pas l'opposée de la lumière, mais juste son absence. Là, on avait vraiment un sentiment de contraire...

Tous ses éléments rendaient la progression difficile, mais pas impossible pour le rôdeur et son fidèle animal.
Au bout d'une demi-heure de marche, les traces quittèrent l'avenue pour s'enfoncer dans une ruelle adjacente. Elles semblaient de plus en plus importante, et laissaient maintenant deviner quelques informations utiles pour les traqueurs : les individus qu'ils poursuivaient avaient accéléré le pas au fur et à mesure de leur progression, et des empreintes de bottes drows avaient laissé des marques dans les flaques.
Rester à savoir si Berbie, Eldarion, Darmrok, Doua et Solveig allaient s'engager dans ce passage où une obscurité totale régnait.

Pour Berbie :

• Dégâts déshydratation : 1D12 donne [1] = 1
• [de]Dégâts déshydratation : 1D12 donne [8] = 8
• [de]Dégâts déshydratation : 1D12 donne [4] = 4

Arrivés devant la ruelle, le groupe réalisa que la voix de Berbie s'était tue depuis plusieurs minutes. Accès de sagesse ? Sort de Silence en action ? Tout le monde constata qu'il n'était dans les pattes de personne. En effet, il avançait avec peine, 10 bons mètres en arrière, le souffle court. Sous la lumière du sortilège de Doua, la peau du halfelin apparut horriblement craquelée et ses yeux vitreux. La mine triste, il ne put s'empêcher de dire, penaud : "Je ne me sens pas au mieux..."

A la vue du halfelin haletant et manifestement épuisé, Darmrok se dirigea vers lui pour l'examiner avec sollicitude, avant de le morigéner avec une douceur inhabituelle chez lui. « Ah, l'écureuil, tu n'as pas écouté ! Le léopard jaune t'a dit qu'il fallait verser de l'eau sur la plaie ! Voilà le résultat, maintenant... »

Le demi-orque fouilla dans son sac pour en sortir une petite fiole et un parchemin. Il déroula ce dernier et le lut d'une main en psalmodiant, tout en touchant la blessure de l'autre. La magie curative fit immédiatement son effet. Il lui tendit ensuite la petite potion : « bois ça aussi ! C'est pas grand chose, mais ça devrait t'aider en attendant mieux. On ne peut rien faire pour toi pour l'instant, tu le sais, alors serre les dents, mon gars. On finit ce boulot vite fait, et on rentre. Et sors-moi ta gourde d'eau, nom de nom, et mouille ta blessure ! »

Le petit halfelin visiblement guéri, du moins temporairement, Darmrok s'intéressa à la ruelle sombre qui se présentait devant eux. « Je ne crains pas l'obscurité, comme tous ceux de ma race. Je vais passer devant, si ça te convient, léopard, » dit-il à Eldarion.

• Soins modérés (parchemin) : 2d8+3 donne [4] + 3 = 7

Potion de soins légers donnée à Berbie