Le départ de Kalt le rendait maussade. Déjà, il perdait son interlocuteur professionnel favori. Spécialiste et féru de magie comme lui, leurs discussions passionnantes sur les théories magiques allaient cruellement lui manquer. Personne d’autre dans le groupe ne le comprenait aussi bien, en ce domaine. Par ailleurs, Kalt, avec sa volonté de maîtriser le temps, l’inquiétait. Qui saurait dire ce qui allait se passer s’il y parvenait ? Serait-ce une nouvelle calamité jetée sur Golarion ? Un tel pouvoir, bien que fascinant, était terrifiant. Les implications potentielles sur l’histoire et la vie de chaque être vivant… Brrrr ! Voilà un nain qui devait à tout le moins être surveillé. Ou au moins approché et évalué soigneusement. Ce qu’il pouvait faire en étudiant sous sa coupe. Il l’appréciait, bien sûr, mais il ne devait pas oublier ses responsabilités vis-à-vis de son église, et plus généralement, des habitants de ce monde. Cela ne l’empêcha pas de saluer avec émotion celui qui avait su devenir à la fois son mentor et son ami, malgré leur rencontre trop brève.

Son visage se ferma, lorsque Seau-de-neige, comme il appelait Solveig, depuis son coup de sang totalement injuste à son égard, fit irruption dans leur campement. Femme au cœur de glace et à l’esprit retors, elle abusait de leur présence, tirant profit de leur vulnérabilité en territoire hostile pour leur faire abattre un de ses propres ennemis, dragon de son état et personnalité en vue de la cité, qui plus est. Oui, un vrai seau de glace, refroidissant toute velléité de réchauffement amical. Le pire avait été que sa chère Ae, à la peau dorée comme le sable des magnifiques déserts de son Orision adorée, abonde dans son sens. Il s’était refermé, plongeant dans les études ésotériques en compagnie du nain. Néanmoins, le soir en s’endormant, bercé par la douceur du climat, baigné par toute cette magie environnante et la sérénité des lieux, des pensées introspectives s’immisçaient dans ses songes, pour le tourmenter.

Pourquoi ? Pourquoi ne pouvait-il s’empêcher de contrarier les gens qu’il rencontrait ? La disparition tragique de son père, bouffé par la mère de son demi-frère ? Un demi-frère à moitié orc, au sang plus impur que le sien, mais avec un cœur plus noble ? La frustration d’une tentation quasi irrésistible à portée de main, et cependant inaccessible ? Sa mère, qui n’en finissait pas d’exploser sous ses yeux, le laissant seul, aride et âpre comme un reg ? Son métier d’inquisiteur, lequel lui imposait de ne devoir accorder sa confiance à personne ? Pas étonnant qu’il souffle le chaud et le froid et soit entré au service d’une patronne aux deux visages on ne peut plus antinomiques. Sa conscience et sa moralité avaient toujours exigé qu’il mette des distances avec ses rencontres du moment, qu’il ne s’attache pas trop, pour pouvoir les confondre plus facilement, si cela s’avérait nécessaire. Le pire était qu’il trouvait cela plutôt amusant. En tout cas, il avait toujours préféré étudier la magie et ses différents objets, plutôt que s’occuper de sa vie sociale. Il soupira intérieurement. La vraie question était plutôt de savoir s’il saurait ne plus prendre de plaisir dans cette stratégie, le moment où il déciderait de raccrocher. Parviendrait-il à tisser de nouveau des rapports humains normaux ? Décidément, il n’avait pas fini d’être pénible…

« Bon, je vais tâcher de ne pas m’endormir à l’arrière... » Il grimpa dans la charrette, sans un mot pour leur tyran.

Les jours s'étaient succédés les uns aux autres sans que grand chose ne se produise. Le paladin avait parcouru de long en large le domaine idyllique dans lequel ils étaient accueillis. Il lui tardait de pouvoir faire appel à son étonnant destrier. Toutefois, il prit son mal en patience et se promit que cette maudite tour serait une belle occasion. Si des trolls et un dragon pouvaient y vivre, il pourrait probablement s'y tenir monté sur Seraph.

Ils avaient profité de ce temps d'inaction pour faire un grand tri parmi leurs affaires et transformer le surplus en or avant de pouvoir acquérir de nouveaux équipements. Alors que chacun s'occupait comme il le désirait, Ortog avait ressenti un comportement étrange de la part de leur compagnon nain. Ce ne fut qu'en discutant avec lui qu'il réalisa que ce dernier était en proie aux doutes. Kalt avait perdu l'espoir et sa volonté de lutter contre les puissances du Nord. Il avait pris le partie de quitter la mission, au risque de succomber à la magie du manteau du Cavalier Noir.

Le serviteur de l'Héritière n'aurait su dire si son compagnon était un lâche ou au contraire téméraire. Lui-même ne gouttait guère au plaisir de savoir sa volonté à la merci d'une force maléfique. Pour l'heure, la sauvegarde du monde et les sombres projets de la sorcière ancestrale avaient des objectifs communs. Cela durerait-il longtemps, une fois les autres sorcières vaincues ? Fort heureusement, Ortog pouvait s'en remettre à sa juste déesse pour lui montrer le chemin et le guider lorsque ses sens d'humble mortel lui faisaient défaut.

En tout cas, le paladin accepta la décision de Kalt et lui souhaita le meilleur dans ce qui allait suivre. Ce fut avec un pincement au cœur qu'il le salua une dernière fois,

Ortog s'équipa de son mieux puis il se présenta à Solveig. « C'est bon pour moi ! » Il suivit la jeune femme à travers les passages souterrains avant d'émerger d'une boutique et de prendre place à l'avant du charriot, dans son rôle de garde du corps d'un couple d'excentriques. Les dés étaient lancés. Les prochaines heures seraient cruciales et il n'y aurait pas de place pour l'échec.


Marcher dans la neige.

Modifié par un utilisateur dimanche 21 janvier 2018 16:51:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

La boutade d’Akin en montant dans le chariot n’en était pas tout à fait une. Depuis sa plus tendre enfance, l’osirien passait la majeure partie de sa vie sur les routes. Sa robustesse et son endurance en étaient une conséquence. Également, s’endormir dans un chariot en mouvement rentrait on ne peut plus dans ses cordes. Néanmoins, ce ne fut pas le cas. Il venait de se reposer plusieurs jours durant. En outre, l’imminence d’un affrontement avec un dragon constituait une excitation peu propice à l’assoupissement. S’ajoutait à cela un autre genre de stimulation. La promiscuité avec Xoran avait provoqué un émoi qui le divertit suffisamment jusqu’à l’arrivée. Cette carrure, ce magnétisme, cette fougue, cette magie qui déformait son corps ! Ballotté par la route, dans la pénombre de l’abri d’une bâche, il osa souffler au barbare, en chuchotant : « ces étranges plaques sur ton corps… c’est fascinant. Sais-tu d’où elles viennent ? Cela fait-il mal ? »

C’est presque à regret qu’il sentit l’immobilisme de leur moyen de transport figer ses émotions intérieures, puis les chasser au profit d’une concentration immédiate sur son environnement extérieur. Leur mission présente reprit la gouvernance de son esprit. Il sortit silencieusement de la plateforme en bois avant de se redresser. Tout en s’étirant, il analysa les lieux. La présence des statues déclencha une certaine suspicion. L’accès au beffroi pas même surveillé par des gardes ? La magie protégeait peut-être l’endroit...

« Quelqu’un sait-il ce que ces statues sont censées représenter ? »

Il ignora les objets proposés par Seau-de-neige. Les fusées n’avaient rien de magiques et il possédait déjà des parchemins de soin. Après une brève parole éructée dans un langage ancien, son regard devenu blanc dessina lentement un arc de cercle parfait, scrutant la statue de gauche, l’entrée de la tour, pour finir par la statue de droite, à l’affût de magie.



Détection de la magie en direction de la porte d’entrée, et chacune des statues.

Ortog était resté silencieux tout le long du voyage à travers les ruelles de la cité, comme l'aurait fait un garde du corps. Puis, le moment était venu de laisser derrière eux leur guide pour se jeter dans la gueule du loup. Le paladin regarda un instant la tour dans toute sa hauteur, ressentant un léger pincement en repensant à ce qu'aurait été une escalade le long des pierres gelées, juché sur son destrier. A l'invitation de la prêtresse de Milani, il prit les trois fioles et les deux fusées. « Encore merci, Solveig ! A très bientôt j'espère et dans cette vie si possible ! » Sans perdre de temps, il fourra une des fusées dans son sac magique et tendit l'autre à la sylphe. « Une fusée sur le front et une autre à l'arrière ! » Puis, il proposa les potions curatives à Aergnaeroka et Xoran. « Pour vous deux ! Nous autres pouvons y pourvoir autrement ! Même si je doute qu'on fasse une pause en plein affrontement pour s'en jeter une. »

Ortog se porta en tête, à coté du barbare. Il lança un regard circulaire qui croisa tour à tour ceux de ses compagnons, se demandant si les dieux riaient de voir ces cinq bouts d'hommes et de femmes qui s’apprêtaient à défier des trolls et un dragon sur leur propre terrain. « On y est ! C'est bon pour chacun ? N'oubliez pas que, si de la crainte vous assaille, la Juste Iomedae renforce le courage de ceux qui se trouvent proches de son serviteur. »

Voyant son frère se concentrer, le semi-humain devina qu'il sondait l'entrée à la recherche d'auras ou de pièges. Lorsqu'il reçut le consentement de ce dernier, le chevalier étincelant décida que le moment était idéal pour introduire un nouvel allié. Il alerta ses compagnons pour éviter toute surprise. « L'heure est venue de vous faire découvrir celui qui a justifié mes récentes escapades nocturnes. » Il pria silencieusement l'Héritière, la remerciant pour ce don au-delà de ses plus secrètes espérances et qui lui indiquait la confiance qu'elle accordait à son humble serviteur. Quelques secondes plus tard, un énorme lézard aux écailles bleutées apparut à sa gauche. Alors qu'il lui flatta son puissant cou, il lui fit signe de rester discret et effectua les présentations en chuchotant. « Mes amis, je vous présente Seraph, la bénédiction d'Iomedae. Seraph, voici Aergnaeroka, Jairess, Akin et Xoran. Maintenant, je suis complètement prêt ! » La façon dont la monture regarda les compagnons de son cavalier ainsi que l'éclat visible dans ses yeux dénotaient une intelligence hors norme pour un simple reptile.

Seraph avait forci pendant les quelques jours durant lesquels Ortog ne l'avait plus vu. Il se hissa sur la selle qui ceignait la taille de la créature, ses mouvements semblant d'une incroyable fluidité pour un homme en harnois. Le paladin agrippa d'une main les reines tandis qui se saisit de son épée avec l'autre. Le rideau allait se lever...


Action complexe pour appeler sa monture.


Marcher dans la neige.

Modifié par un utilisateur lundi 22 janvier 2018 20:07:00(UTC)  | Raison: Non indiquée

Akin ayant fait savoir que rien ne semblait suspect, et chacun ayant l'air paré, Ortog fit un rapide signe à Seraph qui s'avança de quelques pas jusqu'à la porte. « Aller, je passe devant. » Le paladin l'ouvrit en se préparant à charger s'il découvrait une résistance immédiate. En absence de garde, il entrerait quand même au plus vite pour laisser ses compagnons s’engouffrer à leur tour afin de refermer dans leur dos. Il était inutile que quiconque passant devant la tour puisse suspecter l'intrusion et vienne se joindre à la mêlée.



Marcher dans la neige.

« Att... » Trop tard, son frère s’élançait déjà. L’osirien était inquiet. Une entrée à une tour militaire sans gardien ni piège de quelque sorte que ce soit ? Pourtant, le demi-orque parvint sans encombres à la porte et l’ouvrit sans difficulté. Autant pour son instinct. Après tout, c'était une horloge. Et ses occupants ne devaient craindre aucune visite intempestive... Il s’avança à son tour.

Quelle joie de marcher à nouveau en toute confiance ! Akin profitait de ses nouvelles bottes avec bonheur. Ses pieds y logeaient comme dans des chaussons. Elles l'enveloppaient d'une douce chaleur, comme s’il n’avait jamais quitté la grotte souterraine. Qui plus est, ses semelles adhéraient à la glace aussi bien que sur une terre ferme et sèche. Il murmura une prière de gratitude à sa Patronne. Il ne se lasserait jamais des bienfaits de la magie.

Parvenu derrière Ortog, il tenta de distinguer l'entrée du beffroi. Il invoqua la lumière sur son bâton recourbé, puis chuchota : « tu vois quelque chose ? »



Sort lumière sur son bâton.

Les remarques de Xoran arrachèrent un sourire de satisfaction au paladin. « Je dois avouer que ça réchauffe l'âme d'être aussi privilégié et d'avoir une preuve aussi concrète du soutien de ma déesse ! Sans Elle, je n'ai aucun pouvoir ! »

Comme ses compagnons, Ortog fut surpris de trouver un hall aussi exigu. Toutefois, il enjoins le groupe de s'y engouffrer au plus vite. « C'est pas bien grand, c'est vrai, mais entrez vite et refermez derrière nous. Je m'attendait à plus spacieux pour une tour utilisée par des trolls ! On va poursuivre la visite. Je propose de toujours garder un œil sur cette salle. C'est la seule issue mise à part l'entrée du dragon. »

Le paladin attendit que tous aient pénétré avant d'envisager de poursuivre en ouvrant la porte Ouest.

• Perception Ortog : 1d20+1 donne [15] + 1 = 16
• Perception Seraph (+8 si odorat) : 1d20+4 donne [17] + 4 = 21

Marcher dans la neige.

Modifié par un utilisateur samedi 27 janvier 2018 18:23:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aergnaeroka avait prit la potion qui lui avait été tendu et l'avait rangé dans ses affaires avant de suivre ses compagnons, Caralossë sur ses pas. L'entrée ne semblait pas gardée, mais la monture d'Ortog remplissait le vestibule et il lui fallu quelque peu insister pour que l'hermine consente à suivre le gros lézard.

A l'intérieur le bruits des horloges sembla assourdissant aux sensibles oreilles de l'elfe...




Initiative : +2 environnements froids
Odorat pour Caralossë

• Perception : 1d20+13 donne [13] + 13 = 26
• Perception Cara : 1d20+1 donne [12] + 1 = 13

Aergnaeroka jeta un coup d'oeil en direction de ses compagnons. Visiblement ceux ci ne s'étaient encore rendu compte de rien et Akin se trouvait entre elle et l'une des statues.Une proie facile...

Elle poussa un cri d'avertissement en s'avançant vers l'une des statues, faisant signe à Caralossë de se tenir en arrière, se positionnant entre Akin et le danger, ses armes prête, avant de porter ses attaques contre celle ci.

• Attaque Épée longue : 1d20+7 donne [6] + 7 = 13
• Dégâts : 1d8+2 donne [5] + 2 = 7
• Attaque Épée courte : 1d20+2 donne [10] + 2 = 12
• Dégâts : 1d6+1 donne [4] + 1 = 5
• Attaque.2 Épée longue : 1d20+2 donne [20] + 2 = 22
• Dégâts : 1d8+2 donne [4] + 2 = 6
• Critique : 1d20+2 donne [14] + 2 = 16
• Table : 1d52 donne [38] = 38

round de surprise : mouvement en V20
round 1 attaque sur statue 2
- Épée longue de maitre en fer froid : +7/+2 - 1d8+2 - 19-20/x2
- Épée courte de maitre +1 : +8 - 1d6+2(+1) - 19-20/x2

Modifié par un utilisateur dimanche 4 février 2018 10:33:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Akin se retourna brusquement lorsque Ae les avertit du danger. Il écarquilla les yeux en reconnaissant la nature du danger. Son visage devint livide.

« Noooon ! Vous allez briser vos armes dessus ! Immunisées à la magie ou presque, aussi ! Fermez les portes ! »

Je le savais qu'il y avait du danger ! Pourquoi je ne les ai pas détectées ??!!! Pas de magie pendant qu'elles sont inactives ? Ce problème technique commençait à accaparer son esprit passionné. Il s'ébroua pour passer à l'action. Il sortit une baguette de sa ceinture et tenta de l'activer pour déclencher son pouvoir.

Il sentit la magie la parcourir. Une lance de glace de 3m de haut transperça la statue, devant Ae, avant de s'élargir, la bousculant pour la faire tomber



DD Reflexes 16 (=10 +3(niveau sort) +1(carac) +2(sol gelé)) pour demi-dégâts et éviter la chute.
Pour les variables du sort de la baguette, j'ai considéré NLS 5 et carac du lanceur de sort au mini pour lancer un sort de niveau 3, soit 13, donc +1 pour le jet de manœuvre. J'ai aussi considéré que le sol était gelé, donc +4 au jet de manœuvre et -2 à la sauvegarde Reflexes.
Saisit sa baguette de stalagmite (mouvement) et l'active (simple).
baguette stalagmite : -1 charge.
Lumière sur son bâton.

Modifié par un utilisateur lundi 5 février 2018 22:54:52(UTC)  | Raison: Non indiquée