Henric était allé revêtir son armure et récupéré sa lance à l'invitation d'Erhan avant de revenir vers eux. Bien moins élégant que la veille avec ses vêtements de travail usés, il avait tout de même pour lui d'avoir une armure faite à ses formes. Plutôt à l'aise donc dans sa tenue, il observa la fratrie Schwatz et nota que le trio faisait la paire en terme de classe. C'est donc plutôt rassuré qu'il acquiesça à la proposition de Julide. « Très bien. Allons-y. Il faut en avoir le cœur net. »

Henric voyait la jeune femme faire montre de beaucoup d'enthousiasme, voire de courage alors que leur groupe entamait l'exploration de la forêt. Son comportement contrastait d'ailleurs assez fortement avec la prudence dont faisait preuve son frère. Si Henric lui-même n'avait pas autant parcouru la forêt par habitude, il se serait aussi sans doute pris les pieds dans les broussailles et les racines. Mais heureusement pour lui, son pied était sûr et la main ferme sur sa lance. Pointée vers le bas, celle-ci lui permettait à l'occasion d'écarter une branche ici, un obstacle là.

Avançant en observant du coin de l'oeil ses deux compagnons, il ne put s'empêcher de fixer quelques instants Julide lorsque celle-ci sembla s'offusquer de la remarque de son frère. Comme pour lui apporter son soutien, il ajouta doucement : « L'idée de Julide est pas vraiment débile. Moi, j'connais bien un gars qui vit un peu isolé dans les bois. 'L'a encore jamais tué personne à ma connaissance et y s'ra p'tête en mesure d'nous aider si on va l'voir. Si 'braconne pas dans les bois à c'tte heure-ci, j'vous fiche mon écu qui aura des trucs à nous dire sur les bois. »

Puis glissant son regard en direction de la jeune femme, il chercha à voir si son intervention avait atteint son but. Un peu machinalement, il s'apprêtait à lui retourner un début de sourire si la belle lui envoyait un signe.

Modifié par un utilisateur vendredi 16 février 2018 14:13:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Henric, qui avait déjà été voir le braconnier plusieurs fois par le passé pour des histoires d'herbes, les guida à travers bois sans hésiter. Mais en revoyant la bâtisse, il se dit effectivement que l'endroit ne respirait pas la confiance. Si on ajoutait à ça que l'homme venait tirer sa crampe auprès de Zina, la seule fille de joie du village, l'image était aujourd'hui fort peu flatteuse. Seulement, lui s'imaginait que si quelqu'un avait vu des choses étranges au sein de la forêt, cette personne devait bien être Ruslan. Et tout indice était bon à prendre lorsqu'on avait un petio disparu sur les bras.

La maisonnée en vue, le groupe se rapprocha jusqu'au point où Henric et les autres purent voir l'absence d'activité. Le paysan se mit donc en tête de vérifier la présence du propriétaire des lieux. « Hey ! Ruslan, t'es là ?! » Tout en manifestant sa présence, l'homme fit mine de se rapprocher de l'unique ouverture de la maison en mauvais état.

Le cadavre avait particulièrement attiré son attention. Pas pour l'aspect morbide de la chose, mais surtout parce qu'il était anormal de voir un corps abandonné ainsi dans le coin. Résolu à tirer cela au clair, Henric se rapprocha afin de l'examiner plus en détail.

Modifié par un utilisateur mardi 27 février 2018 20:27:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les conclusions qu'Henric tira de cet examen le laissèrent perplexe. La blessure semblait avoir été provoquée par une lame avant d'avoir été mâchonnée par une autre bête. Mais qu'un homme vienne à tuer l'animal pour le laisser pourrir sur place allait à l'encontre de tous les principes qu'on apprenait à la campagne. Ici, tout s'utilisait et se réutilisait. C'est donc avec une appréhension renouvelée qu'Henric se redressa. « C'pas dans les habitudes de Ruslan de laisser une bête dans c't'état-là. »

Essayant d'examiner la scène avec plus d'attention, Henric se mit en tête d'essayer de repérer des empreintes humaines ou animale, ou à défaut des traces indiquant que le combat avait bien eu lieu là ou que la bête avait été traînée et laissée ensuite ici, non loin de la maison du braconnier. L'idée était de trouver des indices expliquant l'absence de Ruslan et la présence de ce sanglier dans cet état de décomposition avancé.

Henric était loin d'être une lumière. Mais même lui savait déchiffrer la scène devant ses yeux. Et celle-ci lui disait que la bête avait certainement été tuée il y a de ça 2 jours. Or Ruslan n'était pas du genre à laisser les bêtes comme ça pourrir à l'air libre. Quelque chose clochait et le paysan en informa ses voisins. « Hey, on f'rait p'tête bien d'chercher à rentrer dans la piaule de Ruslan. C'pas normal qu'la bête soit restée ici depuis l'avant-veille. »

Ce faisant, il se rapprocha de la planche qui faisait office de porte et fit mine de chercher un piège caché avant de vouloir l'ouvrir. Il n'y avait pas de temps à perdre avec un môme attardé disparu et un homme des bois déclaré aux abonnés absents. Quelque chose clochait sérieusement depuis la veille et Henric commençait à sérieusement avoir envie de tirer ça au clair...

Insensible au juron de la belle, l'alchimiste chercha dans sa mémoire si le nom qu'il avait réussi à décrypter sur les murs faisait résonner quelque chose chez lui. Tout le reste était pour l'instant quantité négligeable à ses yeux. « Attendez, Sarvis... Mais Sarvis ?! »


mystère+6; nature+6. Je ne sais pas si tu veux relier ce jet à d'autres compétences

Modifié par un utilisateur vendredi 9 mars 2018 22:19:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Faisant rapidement le lien entre le mot écrit en lettres de sang, Henric apostropha les deux Schatz : « Mais bordel de merde, 'voyez ça comme moi ? Pourquoi y'a l'nom d'not' ancien prêtre sur l'mur ? Avec ses bondieuseries, l'avait passé l'arme à gauche, l'vieux. Ça sent pas bon, c't'histoire... Venez, on va chercher Ruslan dans les bois. J'veux le retrouver au plus vite. Un mioche débile qui disparaît, c'est une chose. Mais un gars qui connait la forêt comme ça poche, et qui laisse sa piaule pleine de sang, ç'pas normal. »

Disant cela, Henric commença à se rediriger vers la sortie.

Henric avait conscience que le nom écrit en lettre de sang devait avoir un rapport direct avec la disparition de Ruslan et les phénomènes étranges qui arrivaient dernièrement. Mais de là à chercher à résoudre cette énigme avant de retrouver le braconnier, cela s'apparentait à de la bêtise à ses yeux. Il trancha donc sans perdre de temps : « Ch'sais pas. T'as p'tête raison. Mais là, c'est pas la question qu'on doit s'poser. J'rappelle que si on était v'nu ici au départ, c'était pour que Ruslan nous parle de la forêt et nous aide à retrouver le mioche qu'a disparu hier. Là, si tu veux chercher à résoudre c'mystère, j'm'y opposerai pas. Mais je vais m'enfoncer dans la forêt avec l'aide de Julide pour trouver des traces du Ruslan. Avec tout ce bordel, y l'a pas pu aller bien loin.  »

Se tournant vers la jeune femme, il lui demanda : « Ça te dit ? Tu m'accompagnes dans les bois pour chercher not' gars pendant que ton frère étudie ce truc, ce mystère avec tout le sang et tout ? » Elle qui rêvait d'être reconnu comme une femme forte et non plus la jeune fille de service qu'on devait couver allait certainement saisir l'occasion. Mais cela l'amènerait encore à se trouver en compagnie du paysan qu'elle avait repoussé la veille. Le choix, même si'l paraissait évident de prime abord, ne l'était peut-être finalement pas tant que ça.

Soutenant le regard de l'intéressée, il attendit sa réponse sans trembler.

Voyant que la sœur lui emboîtait le pas et le frère n'était pas plus tenté que ça de rester sur place, Henric se mit à avancer en direction de la forêt comme pour prendre le lead de l'expédition. Mais il se rendit compte que ce n'était pas vraiment dans ses habitudes. Lui avait plutôt l'habitude de se balader seul en forêt quand il avait des herbes à ramasser ou des personnes à voir. Mener des personnes était fatiguant. Il fallait tout le temps donner l'impression qu'on savait ce qu'on faisait et où on allait même quand ça n'était pas le cas.

Le paysan choisit donc arbitrairement de s'éloigner de la maison en partant dans la direction opposée à celle du village. Si ni lui ni aucun des deux autres n'avait rien perçu en venant, c'est que Raslan (ou ce qu'ils cherchaient sans savoir) devait se trouver à l'opposé de leur position.

Estimant rapidement le moment de la journée et les conditions climatiques, Henric essaya ensuite de faire l'inventaire des mauvaises rencontres qu'il avait déjà fait dans les bois. Aux vues de ce qu'il s'était passé dans la baraque du braconnier, un affrontement était à prévoir à défaut d'une rencontre macabre. Jetant un œil vers ses deux compagnons, il vérifia que les deux étaient bien armés et préparés à réagir également. Le moment venu, il serait trop tard pour réagir s'ils étaient pris au dépourvu.