Ennis Valor était en train de contempler la Cathédrale de Minuit d'Egorian lorsqu'il entendit le signe de reconnaissance. Le prêtre du Prince des Enfers jurait plutôt avec la populace qui errait par là à cette heure-ci. Ses vêtements étaient élégants mais simples et discrets, même si le pentacle d'Asmodée pendant à son cou donnait déjà quelques information sur l'individu. Par contre, il ne passait pas inaperçu, avec sa peau rouge clair évoquant un mélange de boue et de souffre, sa queue fourchue, ses cornes de chèvre et ses yeux d'un jaune perturbant. C'est sans doute pour cela que le tieffelin attendit quelques instants avant de pénétrer dans la ruelle où son contact devait l'attendre : il avait besoin de vérifier que personne ne remarquait son écart. Et pour ceci, il avait l'air d'avoir un complice : un corbeau perché non loin d'ici, qui fit un signe de la tête au prêtre comme pour lui indiquer que tout allait bien.

Dans la ruelle, face à son contact Eric Kovcorkin, Ennis écouta attentivement, tandis que le corbeau se posait sur son épaule. Il réfléchit alors un moment, puis regarda dans les yeux l'animal qui l'utilisait comme perchoir. Ce dernier remua le bec de bas en haut plusieurs fois. Sur ce, le prêtre se tourna vers Eric et lui répondit à voix basse :

« J'apprécie toujours autant ta discrétion, Eric. Elle pourrait presque me faire peur parfois. J'imagine que comme d'habitude, tu connais la réponse à ta question. Je suis loyal à mes vrais maîtres, et nous sommes donc tous les deux d'accord pour partir là-bas. Des détails que l'on doit connaitre ? »

Après avoir surprenamment employé la première personne du pluriel pour s'exprimer, Ennis carressa son corbeau avec tendresse et complicité. Eric était heureusement habitué à voir ces deux-là ensemble.

Modifié par un utilisateur mercredi 28 février 2018 22:13:00(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ennis commença lui aussi à esquisser un semblant de sourire. Une relique sacrée d'Iomedaé ? C'était une mission fort intéressante. Le prêtre acquiesca, puis s'exprima :

« Je vais m'y rendre au plus vite. À quel endroit est-ce ? Je ferai un rapport détaillé de tout ce que je découvrirai. D'ailleurs, quelle relation dois-je avoir avec cette Société des Éclaireurs ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 28 février 2018 22:13:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ennis attrapa avec politesse la carte enroulée, et la tendit au corbeau. Les plumes de ce dernier commenèrent à rétrecir, et son bec entra lentement à l'intérieur de sa tête : l'animal était en train de changer de forme. Après quelques courtes secondes, sa forme était devenue tout autre, celle d'une magnifique femme rousse version miniature - elle faisait la même taille qu'en corbeau - aux aspects diaboliques : ailes de chauve-souris, cornes, griffes, yeux rouges, queue pointue. Eric avait déjà vu Fleur-de-Lune sous son vrai aspect, et il savait que c'était une marque de confiance envers lui qu'elle se montre ainsi. La diablotine se saisait du rouleau de papier beaucoup trop grand pour elle, et parvint à le déplier pour étudier la carte qui y était dessinée. Pendant ce temps, Ennis répondait à son contact :

« Très bien, la mission est parfaitement claire pour moi. Vérifier l'autenticité de Lamecoeur, s'assurer la la loyauté du nouvel Ordre de la Pince, rester vigilant vis-à-vis de la Société des Éclaireurs. Bien, Fleur-de-Lune et moi allons donc... »

Sur ce, la diablotine posée sur son épaule baissa la carte, puis interrompit Ennis. D'une petite voix mielleuse et calme, elle dit, à la fois au prêtre et à Eric :

« Attendez, sur cette carte, là, Egorian et la Citadelle Dinyar, c'est à presque mille kilomètres à vol de corbeau. On est censés arriver quand ? Parce qu'avec ton petit cheval, Eny, je dirais qu'il faut compter ... mmh ... un mois de voyage. »

Sans dire un mot de plus, elle agita fébrilement le dard au bout de sa queue, un sourire espiègle sur son visage. Ennis ne savait que dire. Après tout, il était prêt à faire un mois de voyage. Mais qu'allait répondre Eric à cela ?

Modifié par un utilisateur mercredi 28 février 2018 22:14:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alors qu'Ennis récupérait la carte pour la ranger dans son sac à dos, Fleur-de-Lune se dressa, son poids començant à se faire sentir sur l'épaule du prêtre malgré sa petite taille. Avec un sourire très fier, les poings fermés sur les hanches, elle répondit à Eric :

« Agent Loyal Thrune ? La classe ! Évidemment que la mission sera réussie. Nous parlons de mon Eny quand même ! »

Après avoir dit cela, elle caressa la chevelure de son perchoir avec sa petite main douce et griffue. Ennis s'exprima à son tour, ignorant l'intervention de sa diablotine.

« Merci pour ces informations, Eric. Je serai efficace et loyal, je n'échouerai pas. Maintenant, je vais y aller. Que les chances infernales t'accompagnent. »

Le prêtre fit une très légère révérence amicale, puis regarda son contact au cas où ce dernier avait encore un mot à ajouter. Il s'éloigna alors discrètement, tandis que Fleur-de-Lune reprenait sa forme de corbeau et allait s'envoler au-dessus de lui.

Modifié par un utilisateur mercredi 28 février 2018 22:14:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

29 Gozran 4716, coucher du soleil - Citadelle Dinyar, mont d'Aspodell

Fleur-de-Lune se concentre une minute, en restant sur l'épaule d'Ennis, et consulte Asmodée (ou du moins les forces des Enfers) en s'interrogeant de la manière suivante :

« Est-ce qu'aller rester aux côtés de Lamecoeur va m'amener fortune ou péril au cours de la prochaine demi heure ? »

Fleur-de-Lune utilise Augure. La question la concerne elle, pas du tout Ennis. J'ai formulé la question pour parfaitement correspondre aux restrictions du sort. Il y a 24% de chances (que je te laisse lancer secrètement) que la réponse soit "Rien", sans que je ne sache si c'est vraiment le sort qui a échoué.

Modifié par un modérateur vendredi 6 avril 2018 23:29:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

Kantaria - Place de l'Héritière


Ennis n'était pas le seul à douter, il en était sûr. Beaucoup d'autres villageois paraissaient anxieux, même parmi ceux qui avaient encouragé Oppian Nevilindor.
« Oui, c'est vrai... »
« Les Thrunes sont puissants, et ils ne laisseront pas passer ça! »
« Oui, mais les croisés les ont battue, ils pourront le refaire! »
« Moi, je pense que c'est une bonne chose qu'ils arrêtent l'esclavage. Et rien ne dit que la ville changera à nouveau de mains... »
« L'Impératrice a les Enfers avec elle, le tiefling a raison, dans tous les cas ce sera un long combat. »

A ce moment là, Ennis faillit se heurter à un homme bedonnant, mais vêtu élégamment, qui l'observait avec attention, tout en répondant à la dernière remarque à avoir été faite.
« C'est vrai, mais dans ce cas, est ce que vous ne préférez pas être du côté qui se préoccupe de la vie et de la santé des civils? Mais vous avez raison...mon jeune ami. Les victimes de la guerre, c'est nous! Dites moi, vous êtes perspicace pour un nouvel arrivant... »
Il lui posa une main amicale sur l'épaule, et en profita pour lui glisser, dans un murmure.
« Et vous avez un compagnon très intéressant qui vous accompagne...Je pense que nous avons à parler. »

Modifié par un utilisateur mercredi 24 octobre 2018 19:59:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'homme hocha la tête, et fit signe à Ennis de le suivre, tout en continuant à parler.
« Venez! Je suis sûr que l'alchimie doit vous intéresser non? J'ai une boutique pas loin d'ici, nous pourrons discuter au calme...de mes marchandises, bien sûr! Au fait, je m'appelle Linton. Linton Demeer, alchimiste du village! »

Les deux hommes s'éloignèrent de la place de l'Héritière, en direction d'une demeure à deux étages à une dizaine de mètres de là. Le rez de chaussée comprenait une vitrine où s'étalaient des fioles colorées, des sachets de poudre et autres huiles et onguent.
Linton l'invita à entrer dans ce qui semblait effectivement être la boutique bien éclairée, propre et nettement rangée d'un alchimiste, et referma la porte derrière lui. Il perdit immédiatement son sourire bonhomme pour une expression bien plus sérieuse, changé du tout au tout.
« Bien; maintenant que nous sommes seuls, parlons. Je vois qu'une diablotine vous accompagne, j'en déduis que vous travaillez pour les Thrunes...ou en tout cas pour des forces liées à l'Empire. Est ce que je me trompe? Quoiqu'il en soit, cette conquête par des croisés Iomédéens est un problème pour moi. J'ignore exactement qui vous êtes, mais je pense qu'il y a matière à faire cause commune. Non? »

L'alchimiste jeta un coup d'oeil suspicieux dehors, et s'assura qu'il n'y avait pas moyen de le voir depuis l'extérieur. Il acquiesça à l'affirmation d'Ennis.
« En effet. Mais je n'avais pas non plus à me plaindre avant leur arrivée. Et elle comporte un bon nombre de risque. D'une part, parce que je ne vends pas que des potions curatives... »

Son visage se transforma fugitivement, prenant quelques instants l'apparence d'une masse informe, changeant, comme si la...créature qui faisait face à Ennis était constituée d'une sorte d'huile épaisse à la couleur de rouille. Quelques secondes plus tard, l'alchimiste avait repris son visage d'origine.
« ...et également parce que je risque d'être découvert...et puis, moi et les miens, tout comme vous, avons un compte à régler avec Iomedae et ses séides. »